PARIS L., Teologia e neuroscienze. Una sfida possibile, coll. Gdt 393, Brescia, Queriniana, 2017. Parue dans la Nouvelle Revue Théologique (NRT) 140 (2018) n° 2, p. 334-335.
Dans le sillage de sa thèse soutenue à la Fac. de théol. de la Grégorienne à Rome et publiée sous le titre Sur la liberté. Perspectives de théologie trinitaire entre neurosciences et philosophie (Rome, Città Nuova, 2012), l’A., enseignant à l’ISSR et au Studium théologique académique de Trente, offre ici un 2e ouvrage, élargi à toute la thématique très actuelle des neurosciences, évaluée d’un point de vue théologique.
Dans une 1ère partie, il pose les termes de la confrontation : d’un côté, le cadre scientifique où se développent les neurosciences – cadre marqué par l’écroulement du dualisme cartésien, une valorisation des populations en évolution et de la complexité des systèmes – (chap. 1), de l’autre, une topique théologique – marquée par la bipolarité du modèle transcendantal qui cherche Dieu dans l’obscurité et du modèle dialectique qui le cherche dans la lumière (chap. 2).
La 2ème partie, philosophique, propose un état des lieux en neurosciences – à partir de deux dilemmes : matérialisme ou spiritualisme, déterminisme ou liberté – (chap. 3), puis une réinterprétation de la conscience (chap. 4) et de la liberté (chap. 5) à la lumière de la relation.
La 3ème partie, proprement théologique, repense l’âme (chap. 6), la liberté (chap. 7) et la relation (chap. 8) selon le point de vue trinitaire (surtout emprunté à Balthasar) cher à l’auteur.
Si l’ouvrage a le mérite d’une grande clarté pédagogique, d’une audace (convoquer une des théologies les plus ignorantes des acquis des sciences actuelles, celle de Balthasar, pour éclairer les sciences de la nature et de la vie !) et de fortes convictions, on peut regretter l’option résolue pour le matérialisme systémique et émergentiste, qui réduit l’affirmation magistérielle sur la distinction corps-âme, pourtant rappelée, à une option (surtout p. 176-197), et une opposition, plus qu’une intégration, en faveur du second des deux styles théologiques, transcendantal (ascendant) et dialectique (descendant).
Pascal Ide