5) Fondement neurologique
Ce que la psychologie comportementale décrit, les neurosciences cherchent à le comprendre du point de vue de la cause matérielle. Considérons très brièvement l’anatomie (la structure) et la physiologie (la fonction) des organes cérébraux impliqués dans l’habitude.
a) Structure
Les habitudes sont programmées par une structure neurologique particulière du cerveau, les noyaux gris centraux ou ganglions de la base. Les noyaux gris centraux constituent une petite masse de tissu, de la taille d’une balle de golf [1].
Ces noyaux sont intérieurs ou profonds ; en outre, ils sont proches du tronc cérébral. Or, plus une structure cérébrale est extérieure, plus elle est récente, c’est-à-dire plus elle est apparue tard dans l’évolution. Donc, inversement, les structures les plus profondes sont les plus anciennes et les plus communes. Ainsi les ganglions de la base se retrouvent autant chez un poisson ou un reptile qu’un mammifère [2], alors que le cortex cérébral est plus présent chez ce dernier.
b) Fonction
Ce n’est que tardivement, à partir des années 1990, que les neuroscientifiques de la mémoire se sont interrogés sur les fonctions de ces ganglions [3], sans nier les autres structures cérébrales en cause [4]. L’on peut comprendre grosso modo leur orientation. En effet, la pensée réflexive est l’activité la plus récente. Donc, inversement, les structures les plus profondes sont les plus automatiques. De fait, les noyaux de la base participent à la formation des habitudes.
On a par exemple observé que les animaux dont les noyaux gris sont lésés peinent à mettre en place des routines, par exemple pour apprendre à courir dans les labyrinthes et récupérer des morceaux de chocolat. Le constat fut confirmé en plaçant des électrodes dans le cerveau des rats. Puis on le plaçait dans un labyrinthe en forme de T, dont une et une seule des branches comportait une friandise. Au début, lorsque le rat explore le labyrinthe, son encéphale fonctionne à plein régime ; mais, au bout de quelques jours, le cerveau est beaucoup moins excité. Voire, après une semaine, même les structures de la mémoire se sont mise en veille. Or, ces modifications cérébrales sont liées à l’activité des noyaux gris centraux. Par conséquent, ce sont eux qui mettent en place l’habitude.
6) Le renversement de l’habitude
Nous avons vu que l’habitude est particulièrement profonde, voire paraît incontrôlable. Le constat n’est-il pas désespérant, surtout s’il s’agit d’une mauvaise habitude comme une compulsion ? « Le problème, c’est que notre cerveau ne peut pas différencier les bonnes des mauvaises habitudes », affirme Ann Graybiel, chercheur du MIT, spécialiste des ganglions de la base [5].
Par ailleurs, n’est-il pas contraire à l’expérience qui atteste que certaines personnes changent d’habitude, voire s’affranchissent de leur compulsion ?
Nathan Azrin a inventé le concept de « renversement des habitudes » [6]. D’un mot, il est impossible de changer l’entrée (le signal, c’est-à-dire le besoin) et la sortie (la récompense) ; en revanche, il est possible d’agir sur le mécanisme médiateur (la routine). En besoin et récompense sont les moteurs secrets, psychologiques de l’habitude et, plus profondément, de l’homme.
De nombreuses études montrent aujourd’hui que cette méthode permet de traiterles tics verbaux ou physiques, les addictions au jeu, à la nourriture [7] ou au tabac (plus de trente recherches l’ont singulièrement établi pour la tabagie [8]), les troubles obsessionnels compulsifs ou anxieux, voire l’énurésie ou l’indécision [9].
Prenons l’exemple de l’onychophagie [10] – qui pourrait s’étendre à d’autres addictions semblables [11]. Une jeune étudiante de 24 ans, que l’on appellera Mandy, se ronge chroniquement les ongles. Ceux-ci en arrivaient à se détacher, mais l’extrémité des doigts étaient constellés de croûtes minuscules et non protégés par des ongles, les tissus nerveux des extrémités de ses doigts étaient atteints et la picotaient. Outre ces problèmes physiques, Mandy souffrait de problèmes psychologiques de dépendance : dès qu’elle se retrouvait seule, ses doigts finissaient dans sa bouche ; et relationnels : elle n’osait sortir de peur de montrer ses mains, tenait ses mains dans ses proches et ne les sortait qu’en les tenant fermées.
Les moyens classiques comme mettre des vernis à goût infect n’étaient pas efficaces ; tôt ou tard, Mandy resombrait dans son addiction. Un centre de conseil psychosocial de l’Université d’État du Mississipi finit par adresser Mandy à un psychologue qui, heureusement, connaît la dynamique du changement d’habitude. L’objectif est donc de mettre en place une nouvelle routine [12].
1. Identification du signal
« Que ressentez-vous juste avant de porter la main à votre bouche et de vous ronger les ongles ? »
Réponse : « Je ressens une espèce de tension dans les doigts. Ça me fait un peu mal ici, en bordure de l’ongle. Parfois, je passe le pouce dessus, j’essaie de sentir les petites peaux, les envies, et si je sens que quelque chose accroche, je mets le doigt dans ma bouche. Ensuite, je continue, un doigt après l’autre, je mordille tous les contours un petit peu irréguliers. Et une fois que j’ai commencé, j’ai vraiment besoin de tous les ronger ».
L’identification du signal opère par la prise de conscience, ainsi que nous le redirons dans le prochain paragraphe. Le signal est tellement automatique, qu’il est devenu totalement incosncient.
2. Identification de la récompense
Le psychothérapeute demande ensuite à Mandy la raison pour laquelle elle se ronge les ongles. Au début, elle a du mal à la nommer. Alors, il la place face à des situations récurrentes comme la télévision ou ses devoirs. Alors, progressivement, il apparaît qu’elle agit par ennui. Et, quand elle avait passé en revue tous ses ongles, elle avouait un « bref sentiment de complétude », une « stimulation physique » : telle était la récompense de son acte.
Au sortir de cette première séance, le thérapeute demande à Mandy de rentrer chez elle et de cocher sur une fiche qu’elle portait toutes les fois qu’elle ressentait le signal déclencheur (ressentir une tension dans les doigts). La deuxième séance, Mandy a nettement pris conscience de son signal ; elle reconnaît alors clairement ce qui la conduit à sa routine.
3. Changement de routine
Dès lors, le thérapeute peut expliquer à Mandy comment mettre en place une « réaction concurrente ». En l’occurrence, il lui demande, lorsqu’elle ressent la tension dans les doigts de mettre ses mains dans les poches ou sous ses cuisses et d’attraper un crayon ou un objet afin de s’interdire de porter ses doigts à la bouche. Puis, Mandy doit chercher un acte qui lui procure une rapide stimulation physique, quel que soit cet acte (par exemple, passer la main sur le bras). Ainsi donc, le signal et la récompense sont identiques, mais la routine diffère.
Le praticien et Mandy s’entraînent pendant une demi-heure dans le cabinet. Puis la jeune fille rentre chez elle avec l’exercice suivant : non plus seulement cocher la fiche lors de la sensation d’une tension, mais inscrire un signe dièse chaque fois qu’elle réussit à surmonter l’habitude.
« Une semaine plus tard, elle ne s’était rongé les ongles que trois fois et s’était servie de la réaction concurrente sept fois. Elle s’était récompensée en s’offrant une manucure, mais avait continué de cocher ses fiches. Au bout d’un mois, son habitude de se manger les ongles avait disparu. Les routines concurrentes étaient devenues automatiques. Une habitude en avait remplacé une autre [13] ».
7) Mise en œuvre
Le mécanisme de mise en place de l’habitude comme de son changement étant compris, comment procéder pratiquement pour modifier ces habitudes ? Un guide final propose des moyens concrets [14] ; je m’en inspirerai tout en y introduisant des notions anthropologiques qui lui font défaut.
Doubles sont les moyens : diagnostiques et « thérapeutiques ». Prenons l’exemple même de l’auteur, qui est aussi le sien propre : aller à la cafétéria tous les débuts d’après-midi pour acheter et manger un cookie aux pépites de chocolat ; décider du contraire et pourtant continuer malgré cette décision.
a) Diagnostic : identifier la routine
En passant de la routine à la récompense, c’est-à-dire, ultimement, au besoin sous-tendant la récompense, on passe du diagnostic symptômatique ou comportemental au diagnostic étiologique ou psychologique.
1’) Décrire la routine
Le premier point, qui est aussi le plus facile, est le repérage de l’habitude dont on veut changer, c’est-à-dire en fait non pas la totalité des trois étapes (signal, routine et récompense), mais l’étape médiane à savoir la routine. Celle-ci est l’acte par lequel Duhigg sort de son bureau chaque début d’après-midi, se rend à la cafétéria, achève un cookie et le mange en bavardant avec des amis. Il s’agit de la décrire.
Il est plus difficile de repérer les première et troisième étapes. En fait, Duhigg propose de commencer par la troisième : l’identification de la récompense.
2’) Identifier la récompense
En quoi consiste la récompense ? Est-ce le cookie, c’est-à-dire le plaisir qu’il procure, l’énergie sucrée qu’il donne, la distraction (le changement de lieu et de décor), l’échange avec les collègues ?
Pour répondre à cette question, il convient de prendre conscience de l’intention présidant à cette action. En effet, par définition, une routine est automatique, donc « inconscientise » sa visée. Or, celle-ci a toujours pour objet un bien. Et ce bien à venir fait l’objet d’un désir. Si ce désir présente un caractère d’urgence ou d’exigence, il est vécu – psychologiquement, phénoménologiquement – comme vital, comme un besoin, ainsi que nous l’avons vu. Donc, il s’agit de descendre dans le prétendu besoin fondant l’habitude.
Comment faire ? Duhigg propose « d’expérimenter différentes récompenses » pendant quelques jours pour voir si c’est bien elle qui est en cause. « Par exemple, au lieu de vous rendre à la cafétéria [pour acheter un cookie], sortez prendre l’air, faites le tour du pâté de maisons, puis revenez à votre bureau sans avoir rien mangé. Le lendemain, allez à la cafétéria vous offrir un beignet, ou une barre de friandise, et mangez-les à votre bureau. Le jour suivant, allez à la cafétéria, achetez-vous une pomme, et mangez-la en bavaradant avec vos amis [15] ». Bref, suivant les règles de la science expérimentale établies notamment par James, vous procédez comme un scientifique qui change les circonstances de son expérimentation pour savoir laquelle est la cause de l’effet.
Duhigg conseille aussi un autre moyen pour repérer les schémas récurrents : après chaque activité, en revenant au bureau, noter les trois premières choses qui viennent à l’esprit. Il peut s’agit de réflexions, de sentiments ou de simples mots. Par exemple : « Détendu », « vu des fleurs », « très faim ». L’intérêt de cette notation est de faire un exercice de pleine conscience : être présent à ce que l’on pense et ressent.
Puis, réglez une alarme après un quart d’heure en vue de se demander lorsqu’elle se déclenche : est-ce que j’éprouve encore une envie pressante d’un cookie ? Si la réponse est affirmative, cela signifie donc que le changement de routine n’est pas le bon ; mais si la réponse est négative, cela signifie que vous avez trouvé le bon pare-feu, c’est-à-dire le besoin motivant l’action routinière : par exemple, le besoin de vous dégourdir les jambes, de contact humain, etc.
3’) Isoler le signal
Il n’est guère plus simple de repérer le stimulus qui déclenche la mise en œuvre de la routine. En effet, nous sommes soumis à de nombreux signaux déclencheurs. Comment repérer s’il s’agit de l’un plutôt que de l’autre ? Pourquoi Duhigg se lève-t-il de son siège au début de l’après-midi ? Est-ce pour des raisons de timing, parce qu’il regarde sa montre, parce que la lumière du jour est de telle intensité, etc. ? Ou pour des raisons intérieures, parce qu’il sent monter en lui un désir, une impatience, une frustration, parce qu’une image s’impose à lui, etc. ? Etc.
En fait, les expériences montrent que la quasi-totalité des signaux habituels appartiennent à l’une des cinq catégories suivantes : lieu, heure, état émotionnel, la présence d’autres personnes, l’action immédiatement précédente. Appliquons. Pour savoir quel est le signal de la routine « descendre à la cafétéria pour acheter un cookie », il convient de noter en quoi consiste ces cinq paramètres lorsque l’inclination à la routine apparaît. Par exemple : assis à mon bureau ; 14 h 27 ; ennui ; je suis seul ; la réponse à un e-mail. Refaire l’exercice le lendemain et le surlendemain. Là encore, les critères de la méthode expérimentale permettent de repérer, par comparaison, les constantes et d’éliminer, par soustraction, les faux stimuli.
b) Remède
Une fois cernées les trois étapes de l’habitude, il convient maintenant de changer la routine qui s’est automatisée au risque d’être déshumanisante et de la renverser dans ce que nous avons appelé la « réaction concurrente ». Pour cela, il s’agit de mettre en place un plan d’action. Or, selon les différentes étapes de l’acte prudentiel, ce plan comporte trois étapes : délibérer sur le bon moyen, de décider et d’exécuter.
Reprenons une dernière fois l’exemple du cookie maléfique ! Imaginons que le signal se manifeste aux alentours de 14 h 45 dans le bureau et que le besoin soit celui de connexion. Voici en quoi pourrait consister ledit renversement.
- La délibération pourrait aboutir à la décision suivante : « À 14 h 45, tous les jours, me rendre dans le bureau d’un ami et bavarder cinq minutes ».
- L’exécution pourrait être aidée par une alarme sur la monter règlée sur 15 h 30. Il resterait alors à accomplir les différents actes.
Certes, il peut y avoir des défaillances, extérieures (par exemple, pas d’ami disponible pour bavarder), ou intérieures (par exemple, oubli de régler l’alarme). Mais Duhigg constate que, lorsqu’il met en place la nouvelle routine, les fruits sont au rendez-vous : « le sentiment limité, mais bien réel, d’avoir accompli quelque chose », autrement dit la joie ; et surtout, « au bout de quelques semaines, je ne pensais plus à cette routine [16] », autrement dit, la nouvelle habitude était mise en place.
Ajoutons que cette habitude ne se mettra jamais en place sans vertu et donc sans exercice de la liberté, donc sera toujours un peu coûteuse et ne peut se fonder, au point de départ, sur les seules inclinations. Celles-ci sont toujours secondes.
Pascal Ide
[1] Cf. Garrett E. Alexander & Michael D. Crutcher, « Functional Architecture of Basal Ganglia Circuits : Neural Substrates of Parallel Processing », Trends in Neurosciences, 13 (1990) n° 7, p. 266- 271 ; André Parent & Lili-Naz Hazrati, « Functional Anatomy of the Basal Ganglia », Brain Research Reviews, 20 (1995) n° 1, p. 91-127 ; Roger L. Albin, Anne B. Young & John B. Penney, « The Functional Anatomy of Basal Ganglia Disorders », Trends in Neurosciences, 12 (1989) n° 10, p. 366-375.
[2] Cf. Bernard Bendriem, Stephen L. Dewey, David J. Schlyer, Alfred P. Wolf & Nora D. Volkow, « Quantitation of the Human Basal Ganglia with Positron Emission Tomography : A Phantom Study of the Effect of Contrast and Axial Positioning », IEEE Transactions on Medical Imaging, 10 (1991) n° 2, p. 216-222.
[3] Sur le rôle des ganglions de la base dans les habitudes et la mémoire, la bibliographie est imposante. Cf. F. Gregory Ashby & John M. Ennis, « The Role of the Basal Ganglia in Category Learning », Psychology of Learning and Motivation, 46 (2006), p. 1-36 : https://pdfs.semanticscholar.org ; F. Gregory Ashby, Benjamin O. Turner & Jon C. Horvitz, « Cortical and Basal Ganglia Contributions to Habit Learning and Automaticity », Trends in Cognitive Sciences, 14 (2010) n° 5, p. 208-215 ; Claudio Da Cunha & Mark G. Packard, « Preface : Special Issue on the Role of the Basal Ganglia in Learning and Memory », Behavioural Brain Research, 190 (2009) n° 1, p. 1-2 ; Claudio Da Cunha, Evellyn Claudia Wietzikoskia, Patricia Dombrowskia, Mariza Bortolanzaa, Lucélia Mendes Santosa, Suelen Lucio Boschena & Edmar Miyoshi, « Learning Processing in the Basal Ganglia : A Mosaic of Broken Mirrors », Behavioural Brain Research, 199 (2009) n° 1, p. 157-170 ; Michel Desmurget & Robert S. Turner, « Motor Sequences and the Basal Ganglia : Kinematics, Not Habits », Journal of Neuroscience, 30 (2010) n° 22, p. 7685-7690 ; Jessica A. Grahn, John A. Parkinson & Adrian M. Owen, « The Role of the Basal Ganglia in Learning and Memory : Neuropsychological Studies ››, Behavioural Brain Research, 199 (2009) n° 1, p. 53-60 ; Ann M. Graybiel, « The Basal Ganglia : Learning New Tricks and Loving It », Current Opinion in Neurobiology, 15 (2005) n° 6, p. 638-644 ; Ann M. Graybiel, « The Basal Ganglia and Chunking of Action Repertoires », Neurobiology of Learning and Memory, 70 (1998) n° 1-2, p. 119-136 ; Suzanne N. Haber & Martha Johnson Gdowski, « The Basal Ganglia », George Paxinos & Jürgen K. Mai (éds.), The Human Nervous System, Academic Press, San Diego, 22004, p. 676-738 ; Earl K. Miller & Timothy J. Buschman, « Bootstrapping Your Brain : How Interactions Between the Frontal Cortex and Basal Ganglia May Produce Organized Actions and Lofty Thoughts », Neurobiology of Learning and Memory, éd. Raymond P. Kesner & Joe L. Martinez, Academic Press, Burlington, Vermont, 22007, p. 339-354 ; Mark G. Packard, « Role of Basal Ganglia in Habit Learning and Memory : Rats, Monkeys and Humans », Heinz Steiner & Kuei Y. Tseng (éds.), Handbook of Behavioral Neuroscience, p. 561-569 ; Daphna Shohamy, Catherine E. Myers, Somporn Onlaor & Mark A. Gluck, « Role of the Basal Ganglia in Category Learning : How Do Patients with Parkinson’s Disease Learn ? », Behavioral Neuroscience, 118 (2004) n° 4, p. 676-686 ; Michael T. Ullman, « Is Broca’s Area Part of a Basal Ganglia Thalamocortical Circuit ? », Cortex, 42 (2006) n° 4, p. 480-485 ; Norman M. White, « Mnemonic Functions of the Basal Ganglia », Current Opinion in Neurobiology, 7 (1997) n° 2, p. 164-169.
[4] Cf., par exemple, Joris J. Ebbers & Nachoem M. Wijnberg, « Organizational Memory : From Expectations Memory to Procedural Memory », British journal of Management, 20 (2009) n° 4, p. 478-490 ; F. Gregory Ashby & Vivian V. Valentin, « Multiple Systems of Perceptual Category Learning : Theory and Cognitive Tests », Handbook of Categorization in Cognitive Science, éd. Henri Cohen & Claire Lefebvre, Oxford, Elsevier Science, 2005 ; Terra D. Barnes, Yasuo Kubota, Dan Hu, Dezhe Z. Jin & Ann M. Graybiel, « Activity of Striatal Neurons Reflects Dynamic Encoding and Recoding of Procedural Memories », Nature, 437 (2005) n° 7062, p. 1158-1161 ; Mark Laubach, « Who’s on First ? What’s on Second ? The Time Course of Learning in Corticostriatal Systems », Trends in Neurosciences, 28 (2005) n° 10, p. 509-511 ; David P. Salmon & Nelson Butters, « Neurobiology of Skill and Habit Learning », Current Opinion in Neurobiology, 5 (1995) n° 2, p. 184-190.
[5] Citée par Charles Duhigg, Le pouvoir des habitudes, p. 47.
[6] Cf. Nathan H. Azrin & R. Gregory Nunn, « Habit-Reversal : A Method of Eliminating Nervous Habits and Tics », Behaviour Research and Therapy, 11 (1973) n° 4, p. 619-628 ; Nathan H. Azrin & Alan L. Peterson, « Habit Reversal for the Treatment of Tourette Syndrome », Behaviour Research and Therapy, 26 (1988) n° 4, p. 347-351 ; Nathan H. Azrin, R. Gregory Nunn & Sharmon E. Frantz-Renshaw, « Treatment of Hairpulling (Trichotillomania) : a Comparative Study of Habit Reversal and Negative Practice Training », Journal of Behavior Therapy and Experimental Psychiatry, 11 (1980), p. 13-20 ; R. Gregory Nunn & Nathan H. Azrin, « Eliminating Nail-Biting by the Habit Reversal Procedure », Behaviour Research and Therapy, 14 (1976), p. 65-67 ; Nathan H. Azrin, R. Gregory Nunn & Sharmon E. Frantz-Renshaw, « Habit Reversal Versus Negative Practice Treatment of Nervous Tics ››, Behavior Therapy, 11 (1980) n° 2, p. 169-178 ; Nathan H. Azrin, R. Gregory Nunn & Sharmon E. Frantz-Renshaw, « Habit Reversal Treatment of Thumbsucking », Behaviour Research and Therapy, 18 (1980) n° 5, p. 395-599.
[7] Cf. Lisa Stefanacci, Elizabeth A. Buffalo, Heike Schmolck & Larry R. Squire, « Profound Amnesia After Damageto the Medial Temporal Lobe : A Neuroanatomical and Neuropsychological Profile of Patient E.P. », Journal of Neuroscience, 20 (2000) n° 18, p. 7024-7036.
[8] Cf. James O. Prochaska & Carlo C. DiClemente, « Stages and Processes of Self-Change in Smoking : Toward an Integrative Model of Change », Journal of Consulting and Clinical Psychology, 51 (1983) n° 3, p. 390-395 ; James Prochaska, « Strong and Weak Principles for Progressing from Precontemplation to Action on the Basis of Twelve Problem Behaviors », Health Psychology, 13 (1994) n° 1, p. 47-51 ; James Prochaska, Wayne F. Velicer, Joseph S. Rossi, Michael G. Goldstein, Bess H. Marcus, William Rakowski, Christine Fiore, Lisa L. Harlow, Colleen A. Redding, Dena Rosenbloom, & Susan R. Rossi, « Stages of Change and Decisional Balance for 12 Problem Behaviors », Health Psychology, 13 (1994) n° 1, p. 39-46 ; James Prochaska & Michael Goldstein, « Process of Smoking Cessation : Implications for Clinicians », Clinics in Chest Medicine, 12 (1991) n° 4, p. 727-735 ; James O. Prochaska, John Norcross & Carlo DiClemente, Changing for Good : A Revolutionary Six-Stage Program for Overcoming Bad Habits and Moving Your Life Positively Forward, New York, HarperCollins, 1995.
[9] Cf. R. Gregory Nunn, K. S. Newton & P. Faucher, « 2.5 Years Follow-up of Weight and Body Mass Index Values in the Weight Control for Life ! Program : A Descriptive Analysis », Addictive Behaviors, 17 (1992) n° 6, p. 579-585 ; David J. de L. Home, Angela E. White & George A. Varigos, « A Preliminary Study of Psychological Therapy in the Management of Atopic Eczema », British Journal of Medical Psychology, 62 (1989) n° 3, p. 241-248 ; Thilo Deckersbach, Scott Rauch, Ulrike Buhlmann & Sabine Wilhelm, « Habit Reversal Versus Supportive Psychotherapy in Tourette’s Disorder : A Randomized Controlled Trial and Predictors of Treatment Response », Behaviour Research and Therapy, 44 (2006) n° 8, p. 1079-1090 ; Douglas W. Woods & Raymond G. Miltenberger, « Habit Reversal : A Review of Applications and Variations », Journal of Behavior Therapy and Experimental Psychiatry, 26 (1995) n° 2, p. 123-151 ; Douglas W. Woods, Chad T. Wetterneck & Christopher A. Flessner, « A Controlled Evaluation of Acceptance and Commitment Therapy Plus Habit Reversal for Trichotillomania », Behaviour Research and Therapy, 44 (2006) n° 5, p. 639-656.
[10] Cf. Brad A. Dufrene, T. Steuart Watson & Jennifer S. Kazmerski, « Functional Analysis and Treatment of Nail Biting », Behavior Modification, 32 (2008) n° 6, p. 913-927.
[11] Cf. Nathan H. Azrin & R. Gregory Nunn, « Habit-Reversal : A Method of Eliminating Nervous Habits and Tics », Behaviour Research and Therapy, 11 (1973) n° 4, p. 619-628 ; Nathan H. Azrin & Alan L. Peterson, « Habit Reversal for the Treatment of Tourette Syndrome », Behaviour Research and Therapy, 26 (1988) n° 4, p. 347-351 ; Nathan H. Azrin, R. Gregory Nunn & Sharmon E. Frantz-Renshaw, « Treatment of Hairpulling (Trichotillomania) : a Comparative Study of Habit Reversal and Negative Practice Training », Journal of Behavior Therapy and Experimental Psychiatry, 11 (1980), p. 13-20 ; R. Gregory Nunn & Nathan H. Azrin, « Eliminating Nail-Biting by the Habit Reversal Procedure », Behaviour Research and Therapy, 14 (1976), p. 65-67 ; Nathan H. Azrin, R. Gregory Nunn & Sharmon E. Frantz-Renshaw, « Habit Reversal Versus Negative Practice Treatment of Nervous Tics ››, Behavior Therapy, 11 (1980) n° 2, p. 169-178 ; Nathan H. Azrin, R. Gregory Nunn & Sharmon E. Frantz-Renshaw, « Habit Reversal Treatment of Thumbsucking », Behaviour Research and Therapy, 18 (1980) n° 5, p. 395-599.
[12] Nous suivons l’exposé de Charles Duhigg, Le pouvoir des habitudes, p. 118-121.
[13] Ibid., p. 121.
[14] Cf. Charles Duhigg, Le pouvoir des habitudes, « Appendice », p. 375-390.
[15] Ibid., p. 381.
[16] Ibid., p. 389.