Bibliographie en psychologie

Bien que très majoritairement francophone et introductive, la bibliographie qui va suivre pourra néanmoins décourager celui qui souhaiterait posséder quelques fondamentaux en psychologie : le nombre d’ouvrages sélectionnés, en moyenne de 2 à 4 par item, demeure élevé (presque 250). Pour remédier à cette impression de vertige, plusieurs voies sont possibles.

Quelques-uns désireront entrer par une problématique particulière, guidée par un intérêt ou un besoin : gérer son hyperémotivité (C.3.f), sortir d’une dépendance (E.5), vivre un deuil (D.2.b), accompagner un adolescent (C.1.d), perfectionner son écoute (F.6.c-d), etc. D’autres seront plus attirés par une découverte ludique. De fait, quelques approches sont à la fois intéressantes et aisées, comme la caractérologie (B.2). Certains, réservés ou échaudés, ont besoin d’une approche plus intégrée, plus globale, comme celle que propose Christophe André (C.4), ou d’une approche plus immédiatement en résonance avec leur vie spirituelle, comme la logothérapie (F.5.b ; cf. A.4). D’autres encore préféreront une découverte plus systématique et auront intérêt à d’abord lire des manuels introductifs (A.1) ou l’histoire des grands fondateurs de la psychologie dynamique (F.1 et 2.a). Ceux qui sont motivés par l’acquisition des connaissances de base indispensables et l’évitement des erreurs dans l’accompagnement, pourront prendre connaissance de ce que l’on appelle les personnalités difficiles (E.1). Chemin faisant, j’ai indiqué par une astérisque la dizaine d’ouvrages qui, non sans arbitraire, me semblent incontournables.

Je proposerai le plan suivant :

1) La psychologie de l’homme « normal »

  1. a) L’universel, c’est-à-dire ce qui est commun à tout homme : A
  2. b) Le particulier, c’est-à-dire ce qui est partagé par un groupe de personnes : B
  3. c) Le singulier, c’est-à-dire ce qui est propre à chaque personne : C

2) La psychologie de l’homme en souffrance

  1. a) La blessure (le mal psychique commun à toute l’humanité) : D
  2. b) La maladie psychique (le mal psychique affectant certaines personnes et handicapant considérablement leur existence) : E
  3. c) Le traitement : F

 

Au sein de chaque section composant les différentes rubriques, l’ordre sera le plus souvent alphabétique.

A) Les caractéristiques universelles

Cette rubrique a pour objet les traits communs à tous les hommes. Vous trouverez dans les cours de philosophie de l’homme et d’anthropologie théologique les approches sapientielles sur l’homme en sa nature. Ici, je me limite à quelques ouvrages d’introduction à la psychologie (1) et à l’interface aujourd’hui très prisée psychologie-spiritualité (2).

1) Approche psychologique

– Christophe André (éd.), Le guide de psychologie de la vie quotidienne, coll. « Guide », Paris, Odile Jacob, 2008. Simple, bien fait. Ainsi que le titre l’indique, il s’agit de la psychologie des « bien portants ». Avec bibliographie et webographie pour prolonger.

– Christophe André (éd.), Secrets de psys. Ce qu’il faut savoir pour aller bien, coll. « Guide », Paris, Odile Jacob, 2011. Complémentaire du précédent, ce livre original fait entendre la voix de vingt psychothérapeutes qui parlent de leurs fragilités, de leurs difficultés et de la manière dont ils les ont traversées.

– Pierre Benedetto, Introduction à la psychologie, coll. « HU Psycho », Paris, Hachette, 2004. Ouvrage honnête, concret dont le principal mérite est la brièveté (240 pages).

– Jean Delay et Pierre Pichot, Abrégé de psychologie, Paris, Masson, 31971. Bien que daté, l’ouvrage aborde avec pédagogie les principales branches de la psychologie scientifique, autant expérimentale que médicale. Il propose ainsi une approche empirico-formelle de la sensation, de la mémoire, des émotions, de l’intelligence, de l’activité (recouvrant plus ou moins la volonté), mais aussi de l’inconscient, du caractère, de l’anthropologie culturelle et sociale, enfin de la maladie psychique et son soin.

– Jo Godefroid, Psychologie. Science humaine et science cognitive, coll. « Ouvertures Psychologiques », Bruxelles, De Boeck, 2001. Ce gros ouvrage pédagogique de plus de 850 pages parcourt les différents chapitres de la psychologie, multipliant les exemples et les définitions.

– Maurice Reuchlin, Psychologie, coll. « Fondamental », Paris, p.u.f., 91991. Un ouvrage pédagogique et très informé couvrant une bonne partie de la psychologie expérimentale actuelle.

– Frank Tinland, La différence anthropologique. Essai sur les rapports de la nature et de l’artifice, coll. « Analyse et raisons », Paris, Aubier-Montaigne, 1977. Un classique en anthropologie.

– Jacques Van Rillaer, Psychologie de la vie quotidienne, Paris, Odile Jacob, 2003. Très accessible, tout en étant documenté, par un psychologue louvanien qui a pratiqué la psychanalyse, avant de se tourner vers les thérapies comportementales et cognitives. À noter que les éd. Odile Jacob, qui publient beaucoup d’ouvrages en psychologie (cette bibliographie l’attestera), sont plus tournés vers les thérapies brèves que vers la psychologie dynamique (freudienne ou autre).

2) L’interface entre l’approche psychologique et les autres approches, philosophique, théologique et spirituelle

Une recherche informelle faite sur les ouvrages disponibles à la boutique La Procure de Paris, l’une des plus riches librairies en sciences humaines de France, montre qu’il existe entre 450 et 600 livres sur les questions-frontière du psychologique et du spirituel (chrétien), livres presque tous parus ces 20 dernières années. Le grand défi est l’ntégration du psychologique dans une « vision adéquate » de l’homme, pour parler comme Jean-Paul II.

– Jacques Arènes, La quête spirituelle hier et aujourd’hui. Un point de vue psychanalytique, coll. « Sciences humaines et religions », Paris, Le Cerf, 2011. Psychanalyste et psychologue clinicien, travaillant dans de nombreuses institutions catholiques, l’auteur analyse les nouvelles configurations du spirituel et du psychologie aujourd’hui, critiquant l’instrumentalisation faite de la religion pour advenir à soi.

– Denis Biju-Duval, Le psychique et le spirituel, Paris, L’Emmanuel, 2001. Excellent ouvrage, aujourd’hui le plus précis sur l’articulation des deux dimensions données dans le titre. Lecture des chapitres plus facile que le dernier chapitre.

– Jean-François Catalan, Expérience spirituelle et psychologie, coll. « Christus », Essais n° 77, Paris, DDB/Bellarmin, 1991 ; L’homme et sa religion. Approche psychologique, coll. « Petite encyclopédie moderne du christianisme », Paris, DDB, 1994 ; « Psychisme et vie spirituelle », in Dictionnaire de spiri­tualité, Paris, Beauchesne, tome 12, 1986, col. 2569-2606. Dans une optique plus psychanalytique.

– Congrégation pour la Doctrine de la Foi, « Instruction sur les prières de guérison », 23 novembre 2000, La documentation catholique, 2238 (17 décembre 2000), p. 1061-1066. Ce document signé par le cardinal Joseph Ratzinger est d’un remarquable équilibre.

– Bernard Dubois et Daniel Desbois, La libération intérieure. Psychothérapie, accompagnement spirituel : comment choisir ?, Paris, Presses de la Renaissance, 2010. Cet ouvrage pratique, corédigé par un pédiatre et un psychologue, tous deux de grande expérience, compare trois démarches (titre et sous-titre ne sont pas clairs) : l’accompagnement psychothérapeutique, l’accompagnement spirituel et la libération intérieure.

– Nicole Fabre, Le signe de la baleine. La foi et l’inconscient, coll. « Essais », Paris, Le Cerf, 1981. Présentation très accessible d’un certain nombre de dysfonctionnements psychologiques, interprétés dans une perspective analytique, en relation avec la foi.

– Benedict Groeschel, Passages spirituels. Psychologie de la croissance spirituelle. « Pour ceux qui cherchent », trad. Hubert Debbasch, Nouan-le-Fuzelier, Éd. des Béatitudes, 2000. Après une première partie consacrée aux relations générales entre psychologie et spiritualité, l’auteur, capucin américain qui est prêtre et psychologue, propose une relecture stimulante et documentée des trois âges de la vie spirituelle d’un point de vue psychologique.

– Anselm Grün, Petit manuel de la guérison intérieure, trad. Christiane Lafranchi-Veyret et Gabriel Raphaël Veyret, Paris, Albin Michel, 2001. Le bénédictin allemand polygraphe a le mérite de travailler à la frontière entre psychologique (jungien) et spirituel.

– Pascal Ide, Mieux se connaître pour mieux s’aimer, Paris, Fayard, 1998. L’intégration ici présentée est d’ordre philosophique ; « Aspects psychologiques de la réponse humaine à Dieu qui appelle au sacerdoce », Seminarium, 48 (2008) 1, p. 167-196. L’intégration ici présentée est d’ordre théologique.

– Franco Imoda, La hauteur, la largeur et la profondeur… (Ep 3,18). Exercices spirituels et Psychologie, Cahiers de Spiritualité Ignatienne n° 31, Sainte-Foy (Québec), 1992. Approche originale de la psychologie, dans une perspective ignatienne, de celui qui fut de longues années le directeur de l’Institut de psychologie de l’Université Grégorienne à Rome, avant d’en être son recteur.

– Vincent Laupies, Donner sans blesser. Approche psychologique de la générosité et du pardon, Paris, L’Emmanuel, 2004 ; Guérison, sainteté, perfection. Écueils et fécondité du don, coll. « Intériorités », Toulouse, Carmel, 2005. Les deux opuscules de ce psychiatre catholique qui a accompagné de nombreux prêtres, consacrés, chrétiens engagés en Église, offrent de précieux discernements sur les mésusages de « concepts » spirituels comme le don, la perfection, la sainteté.

– Marie-Eugène de l’Enfant-Jésus, Je veux voir Dieu, Venasque, Éd. du Carmel, 21988 ; réed. refondue, 2014. Le bienheureux père carme fondateur de l’Institut Notre-Dame de Vie propose, dans cette synthèse fameuse de spiritualité, plusieurs développements, fondés sur une large expérience d’accompagnement, sur l’articulation entre vie théologale et états psychiques pathologiques.

– Simone Pacot, L’évangélisation des profondeurs I, coll. « Épihanie », Paris, Le Cerf, 1997 ; Reviens à la vie ! L’évangélisation des profondeurs II, même coll., 2002 ; Ose la vie nouvelle ! Les chemins de nos Pâques. L’évangélisation des profondeurs III, même coll., 2003. Des trois tomes, qui furent couronnés d’un réel succès, le deuxième me paraît le plus abouti, offrant cinq profondes lois de vie.

– Émilie Pécheul et Marco La Loggia, Sacrés thérapeutes les Pères du désert !, coll. « Religion », Paris, François-Xavier de Guibert, 22009. Voici une illustration pédagogique, brève et plaisante, des convergences entre humanisation et progrès spirituel, à partir des apophtegmes très incarnés de ces maîtres en humanité qu’étaient déjà les Pères du désert.

*- Dominique Struyf et Bernard Pottier, Psychologie et spiritualité. Enjeux pastoraux, coll. « Donner raison » n° 35, Lessius, Bruxelles, 2012. Bon manuel pratique et pédagogique, dans une perspective principalement inspirée par la psychanalyse, articulant de manière originale psychologie et spiritualité.

– Antoine Vergote, Dette et désir. Deux axes chrétiens et la dérive pathologique, Paris, Le Seuil, 1978. Ouvrage classique d’un des meilleurs spécialistes en psychanalyse, l’optique étant rigoureusement freudienne.

– Jacques Verlinde, Parcours de guérison biblique. À l’écoute de la Parole, coll. « Spiritualité », Paris, Presses de la Renaissance, 2003. Le titre dit l’objectif, à quoi s’ajoute un solide enracinement dans la meilleure tradition philosophique et dans les acquis de la psychologie. Le second ouvrage s’inscrit dans la même ligne et la même veine : Parcours de guérison intérieure, même coll., 2005.

B) Les caractéristiques particulières

Les traits particuliers caractérisent certains groupes d’être humains par différence avec les autres : la sexuation, le caractère, la culture.

1) La différence homme-femme

La toute première distinction catégorielle au sein de l’espèce humaine est celle de la masculinité et de la féminité. Sur la dimension éthique et théologale de cette différence, je renvoie au § de la bibliographie de théologie sur « Éthique sexuelle, conjugale et familiale ».

a) Ouvrages généraux sur la différence sexuelle

– Tony Anatrella, Interminables adolescences. Vers une société adolescen­trique, Paris, Le Cerf/Cujas, 1988, p. 40-48. Exposé pédagogique sur la structuration de la sexualité passe par quatre stades : relation par étayage, relation autoé­rotique et narcissique, relation objectale.

– Albert Chapelle, Sexualité et sainteté, Bruxelles, Institut d’Études Théologiques, 1977. Grand ouvrage proposant une approche philosophique et théologique de la sexualité à partir de l’approche symbolique caractéristique de son auteur.

– Michel Foucault, Histoire de la sexualité, coll. « Bibliothèque des histoires », Paris, Gallimard, 3 tomes. 1. La volonté de savoir, 1976. 2. L’usage des plaisirs. 3. Le souci de soi, 1984. Ouvrage indépassé, d’une remarquable liberté de ton, et vis-à-vis de la psychanalyse, et vis-à-vis de l’Antiquité.

– Sigmund Freud, Trois essais sur la théorie de la sexualité (1905), trad. Blanche Reverchon-Jouve, coll. « Folio-essais », Paris, Gallimard, 1962 : Trois essais sur la théorie sexuelle, trad. Philippe Koeppel, Paris, Gallimard, 1987. L’un des grands classiques.

– John Gray, Les hommes viennent de Mars, les femmes de Vénus. Connaître nos différences pour mieux nous comprendre, trad. Jean-Marie Ménard, coll. « Bien-être », Paris, J’ai lu, 1997. Ouvrage caricatural, bien sûr, mais dont le succès montre bien qu’il touche, même au pays de Simone de Beauvoir, une question indépassable.

– Françoise Héritier, Masculin/féminin. La pensée de la différence, Paris, Odile Jacob, 1996. Une des plus fines études scientifiques de la différence par une anthropologue reconnue.

– Luce Irigaray, Éthique de la différence sexuelle, coll. « Critique », Paris, Minuit, 1984. Sur l’irréductible différence de l’homme et de la femme par une linguiste et psychanalyste féministe.

– Marie-Michel Labourdette, La chasteté (commentaire de IIa-IIae, q. 151 à 154), Polycopié, Toulouse, Couvent de dominicains, 1960-1961. Remarquable présentation et évaluation critique de Freud, et exposé de la doctrine classique de la chasteté.

– Xavier Lacroix, Homme et femme. L’insaisissable différence, Paris, Le Cerf, 1993. Approche phénoménologique et théologique de la différence homme-femme. Prolonge sa thèse sur le corps humain comme « lieu » où s’exprime non seulement l’esprit, mais aussi l’Esprit : Le corps de chair. Les dimensions éthique, esthétique et spirituelle de l’amour, coll. « Recherches morales. Synthèses », Paris, Le Cerf, 1992 (résumé dans l’opuscule Le corps de l’esprit, Paris, Le Cerf, 22002).

– Henri Van Lier, L’intention sexuelle, coll. « Synthèses contemporaines », Tournai-Paris, Casterman, 1968. Il s’agit d’un des meilleurs ouvrages descriptifs de la sexualité humaine. Sur la différence homme-femme, cf. « La Bipolarité », p. 43-78.

*- Karol Wojtyla, Amour et responsabilité. Étude de morale sexuelle, trad. Thérèse Sas revue par Marie-Andrée Bouchaud-Kalinowska, Paris, Éd. du Dialogue et Stock, 1978. Cet ouvrage est encore indépassé par son approche, à la fois phénoménologique et ontologique, de l’amour humain et de la sexualité.

b) Le masculin

Rares sont les études sur le masculin, tant celui-ci est aujourd’hui déconstruit en anthropologie.

– John Eldredge, Indomptable. Le secret de l’âme masculine, trad. Antoine Doriath, Croissy Beaubourg, Éd. Farel, 2002. Ce protestant américain propose une vision inédite du masculin à partir de trois actes : livrer un combat ; vivre une aventure ; conquérir une belle. Stimulant, mais caricatural, sans fondement argumenté dans l’Écriture ou les sciences humaines.

– Anselm Grün, L’identité masculine en question, trad. Charles Chauvin, Paris-Montréal, Médiaspaul, 2005. Relecture jungienne de la masculinité à partir de dix-huit figures masculines, dont certaines sont bibliques.

– Jacqueline Kelen, L’éternel masculin. Traité de chevalerie à l’usage des hommes d’aujourd’hui, Paris, Robert Laffont, 1994. Approche originale et inspirée de l’âme masculine à partir de plus de soixante-dix mythes relus dans une perspective anthropologique intégrale.

– Franco La Cecla, Ce qui fait un homme, trad. Joëlle Mnouchkine, Paris, Liana Levi, 2002. Cet anthropologue italien spécialiste des genders studies offre une approche décomplexée et positive de la virilité (même méditerranéenne), se refusant à la suspicion de machisme qui est la vulgate des études féministes sur le masculin.

c) Le féminin

– Michèle Aumont, La chance d’être femme, Paris, Fayard, 1960. En réponse au Deuxième sexe de Simone de Beauvoir. Id., L’aventure hommes-femmes à la croisée des chemins, Paris, Mame, 1992.

– Thérèse-Bénédicte de la Croix (Edith Stein), La femme. Cours et conférences, intr., trad., annot. Marie-Dominique Richard, Paris, Le Cerf / Toulouse, éd. du Carmel / Genève, Ad Solem, 2008. Un des rares ouvrages à approcher le spécifique féminin du point de vue philosophique.

– Danièle Flaumenbaum, Femme désirée, femme désirante, Paris, Payot & Rivages, 2006. Gynécologue et acupunctrice, Danièle Flaumenbaum partage et systématise trente ans d’expérience sur la sexualité féminine dans un livre qui offre une riche anthropologie de la sexualité féminine.

– Clarissa Pinkola Estés, Femmes qui courent avec les loups. Histoires et mythes de l’archétype de la femme sauvage, trad. Marie-France Girod, Paris, Grasset, 1996. Psychanalyste et conteuse, l’auteur analyse en perspective jungienne quatorze récits mythiques autour de l’archétype de la Femme Sauvage, instinctuelle, métaphorisée dans l’image de la louve. Bien que dénué d’appareil scientifique et de démonstration, l’ouvrage demeure toujours un succès mondial.

d) Le genre

– Coll., Gender, qui es-tu ?, coll. « IUPG », Paris, L’Emmanuel, 2012. Présentation et évaluation critique du gender, selon une visée pluridisciplinaire, psychologique, sociologique, philosophique et théologique.

– Michel Boyancé, Masculin, féminin, quel avenir ?, Paris, Mame, 2007 ; Hommes, femmes, entre identités et différences, Paris, Presses de l’IPC, 2013. Présentation claire et informée des enjeux de la théorie du genre, selon un point de vue philosophique.

– Thibaud Collin, Le mariage gay. Les enjeux d’une revendication, Paris, Eyrolles, 2005 ; Les lendemains du mariage gay. Vers la fin du mariage ? Quelle place pour les enfants ?, Mulhouse, Salvator, 2012. L’un des meilleurs connaisseurs actuels du mariage gay, toujours dans une perspective philosophique.

2) La caractérologie

Moins déterminante que la sexualité, mais non sans profondeur, la caractérologie traite des différences innées délimitant la géographie de l’homme. La plus célèbre et peut-être la plus pertinente est celle élaborée par Le Senne, validée par de nombreuses études statistiques. Elle gagne toutefois à être complétée par d’autres approches.

a) Présentation générale

– Roger Mucchielli, La caractérologie à l’âge scientifique, Neuchâtel (Suisse), Griffon, 1980.

– Rafaël Djian, Connaissance de soi découverte des autres ou la caractérologie à la portée de tous, Paris, Artulen, 1991.

b) Caractérologie de Le Senne

– Gaston Berger, Traité pratique d’analyse du caractère, Paris, p.u.f., 1990. Réédition d’un des classiques.

– René Le Senne, Traité de caractérologie, Paris, p.u.f., 1946. L’ouvrage du fondateur.

– Marie-Madeleine Martinie, Communiquer en famille. Écouter pour entendre, coll. « Guides Totus », Paris, Le Sarment-Fayard, 1993. Bon ouvrage d’introduction (qui renvoie aux classiques pour les développements et les fonde­ments justificatifs), très pratique dont toute la première partie est consacrée à la caractérologie que la seconde applique aux relations familiales.

*- Louis Millet, Caractérologie. Théorie et pratique, Paris, F.-X. de Guibert (O.E.I.L.), 1994. L’auteur, philosophe connaisseur de René Le Senne et Gaston Berger, a réalisé le tour de force d’unir une perspective plus spéculative (s’efforçant par exemple de fonder les divers facteurs caractérologiques sur une anthropologie inspirée de saint Thomas), et une visée pratique (de connaissance de soi et même de construction de soi). L’ouvrage comporte le questionnaire dit de Grenoble en 100 questions, qui permet une fine délimitation de son caractère.

– Emmanuel Mounier, Œuvres. II. Traité du caractère, Paris, Seuil, 1961. Ce classique, rédigé par le philosophe personnaliste chrétien est une étude poussée d’un volume imposant (presque 800 pages !).

c) MBTI

Parmi les autres caractérologies, le MBTI se singularise par sa diffusion en entreprise et sa description à la fois fine, synthétique et dynamique du fonctionnement de la psyché. S’inspirant des « types psychologiques » décrits par Jung en 1921, ses deux inventeurs, Katharine Briggs et Isabelle Myers, ont développé un indicateur de personnalité, dit « Indicateur Typologique de Myers-Briggs » ou MBTI.

– Pierre Cauvin et Geneviève Cailloux, Deviens qui tu es. Jalons pour orienter sa vie, coll. « Chrysalide », Le Souffle d’or, 42007 : Les types de personnalité. Les comprendre et les utiliser avec le MBTI et le CCTI, Paris, ESF, 102012. Les auteurs, tous deux consultant, elle thérapeute, ont été longtemps les détenteurs de la licence (diffusion et formation à la certification) MBTI pour la France et sont probablement les meilleurs spécialistes de l’outil.

d) L’ennéagramme

Une des typologies les plus performantes, entre inné et acquis, est l’ennéagramme.

– Maria Beesing (o.p.), Robert Nogosek (c.s.c.), Patrick O’Leary (s.j.), L’ennéagramme. Un itinéraire de la vie intérieure, Paris, DDB, 1992. Ce premier ouvrage qui a fait connaître cet outil de connaissance de soi et de développement personnel au public de langue française demeure l’un des meilleurs, d’autant qu’il conjugue sans confusion approche psychologique et approche spirituelle.

– Pascal Ide, Les neuf portes de l’âme. Ennéagramme et péchés capitaux : un chemin psychospirituel, Paris, Fayard, 1999. Tout en présentant la méthode en détail, cet ouvrage en tente une interprétation à la fois anthropologique et éthique ; il découple aussi l’outil de ses interprétations néognostiques (New Age), montrant l’indépendance du premier vis-à-vis des secondes.

– Eric Salmon, ABC de l’Ennéagramme. Reconnaître les différentes forces qui nous animent, coll. « ABC », Paris, Éd. Jacques Trancher, 1997. Cet ouvrage du fondateur du Centre d’Études de l’Ennéagramme est l’un des plus simples et des plus pédagogiques. Il s’inscrit dans la lignée d’Helen Palmer et de ce que l’on appelle la « tradition orale de l’ennéagramme ».

e) La surdouance

L’existence d’enfants surdoués est un fait, semble-t-il inné, de plus en plus repéré, sinon attesté, et auquel notre monde est particulièrement sensible. Elle requiert une approche spécifique.

– Arielle Adda, Le livre de l’enfant doué, Paris, Solar, 1999. Répertorie les éléments permettant de reconnaître l’enfant intellectuellement précoce, avec la souffrance que cela comporte (auto-exclusion, ennui, etc.) et propose un chemin pour les accompagner.

– Arielle Adda et Hélène Catroux, L’enfant doué. L’intelligence réconciliée Paris, Odile Jacob, 2003. À partir de nombreux exemples, ces deux psychologues analysent l’étrange paradoxe vécu par les enfants (mais aussi les adultes) entre des dons intellectuels hors norme et leur échec scolaire puis professionnel.

– Jeanne Siaud-Facchin, L’enfant surdoué. L’aider à grandir, l’aider à réussir, coll. « Guide pour s’aider soi-même », Paris, Odile Jacob, 2002 ; Trop intelligent pour être heureux ? L’adulte surdoué, Paris, Odile Jacob, 2008. Cette psychologue praticienne est aujourd’hui considérée comme la meilleure spécialiste française de ce que l’on appelle les enfants à haut potentiel ou d’un néologisme peu euphonique la « surdouance ».

3) Psychologie interculturelle

L’une des différences essentielles entre les groupes humains est introduite par la culture. Elle n’est toutefois pas étudiée proprement par la psychologie, mais par l’anthropologie (et la philosophie). De cette discipline récente en pleine expansion, la bibliographie est encore surtout anglophone [1].

– Laurent Licata et Audrey Heine, Introduction à la psychologie interculturelle, coll. « Ouvertures Psychologiques », Bruxelles, De Boeck, 2012. Voici une synthèse bienvenue dans le domaine de la recherche toujours croissante sur les relations entre le contexte culturel et le comportement humain. Avec la pédagogie et la complétude caractéristiques de cette maison d’édition.

– Serge Guimond, Psychologie sociale. Perspective multiculturelle, Wavre, Mardaga, 2010.

– Bertrand Troadec & Tarek Bellaj, Psychologies et cultures, Paris, L’Harmattan, 2011.

C) Les caractéristiques singulières

Les traits psychologiques singuliers, c’est-à-dire propres à chacun, sont le fruit de l’interaction entre l’histoire personnelle (1) – qui, pour son impact psychologique, se déroule avant tout au sein de la famille (2) – et le quotidien qui retentit en premier lieu dans l’affectivité (3). De ce croisement découle la saine relation à soi, fondement de toute relation à l’autre (4).

1) L’histoire personnelle

La construction psychologique de la personne se déroule en différentes étapes que certains ouvrages étudient en général (a) ou en particulier (b-g).

a) En général

– Gérard Berliet, Le juste grandira comme un palmier. Enjeu chrétien de la croissance humaine, Paris, Vie chrétienne, 2003. Cette brochure, écrite par un disciple de Jeannine Guindon (cf. référence ci-dessous), en présente la pensée de manière brève et lisible.

– Erik Erikson, Adolescence et crise. La quête de l’identité, trad. Joseph Nass et Claude Louis-Combet, coll. « Champs », Paris, Flammarion, 1972. Ce psychanalyste américain, mondialement connu, développe une théorie du développement psychosocial en huit stades successifs, qui présente encore quelque pertinence.

– Romano Guardini, Les âges de la vie, trad. Geneviève Bousquet, coll. « Foi vivante » n° 174, Paris, Le Cerf, 1957, rééd., 1976. Le grand théologien allemand, professeur de Joseph Ratzinger, propose ici une relecture catholique, dans une perspective de sagesse, de l’évolution humaine tout au long de l’existence.

– Jeannine Guindon, Vers l’autonomie psy­chique. De la naissance à la mort, coll. « Pédagogie psychosociale », Paris, Fleurus, 1982 ; Les étapes de la rééduca­tion des jeunes délinquants… et des autres, Adaptation de la thèse de doctorat en psychologie par Denise Delphine Rouquès, coll. « Pédagogie psychosociale », Paris, Fleurus, 21975. L’auteur, catholique québecoise (1919-2002) et cofondatrice de la psychoéducation, qui est une discipline au service des jeunes en difficulté, a élaboré le concept d’autonomie psychique.

– Dennis Linn, Matthew Linn et Sheila Fabricant, Le développement de l’homme en huit étapes. Guérison des souvenirs, trad. Joelle Fischbach et Ernest Milcent, coll. « Renouveau dans l’Esprit », Paris, DDB, 1992. Se fondant sur la description des huit étapes du développement décrites par Erik Erikson (cf. référence ci-dessus), ces trois religieux et psychothérapeutes américains proposent un cheminement de guérison des blessures anciennes en vue d’ouvrir la liberté intérieure à la liberté de l’Esprit.

– Jean Vanier, Toute personne est une histoire sacrée, Paris, Plon, 1994. Le célèbre fondateur de l’Arche, dont on sait le souci de prendre soin de l’humain si malmené, chez les personnes à handicap ou chez « M. Normal », consacre des développements aux époques de la vie dans le chap. 4.

b) Dans le sein maternel

– Carlo Valerio Bellieni, L’aube du moi. Désirs, rêve, mémoire, souffrance du fœtus, trad. Pascal Ide, Paris, L’Emmanuel, 2009. L’objet est indiqué par le sous-titre. L’auteur, chef de la polyclinique de néonatologie de Sienne, est le spécialiste mondial de la souffrance fœtale.

– Jean-Marie Hennaux, « La guérison des souvenirs et des blessures reçues dans le sein maternel », Nouvelle revue théologique, 119 (1997), p. 65-84. Article décisif qui offre des critères de discernement sur la présence de telles blessures dès la vie intra-utérine, et l’impossibilité d’une participation de la liberté.

– Étienne Herbinet et Marie-Claire Busnel (éds.), L’aube des sens, Paris, Stock, 1991. Encore sans équivalent pour la connaissance de la vie sensorielle de l’enfant dans le sein de sa mère.

c) Le nourrisson et l’enfant

– Céline Alvarez, Les lois naturelles de l’éducation, Paris, Les Arènes, 2016. L’auteur, enseignante en maternelle, croise les enseignements de Maria Montessori avec les résultats passionnants des neurosciences. Elle les applique avec des résultats époustouflants dans une zone d’éducation prioritaire et « plan violence », à Gennevilliers.

– Thierry Avalle, L’enfant, maître de simplicité, Saint Maur, Parole et Silence, 2009. Une thèse de philosophie inspirée, unique dans son genre.

– Rose-Marie de Casabianca, L’enfant capable de Dieu. Développement psychologique, éveil spirituel avant trois ans, Paris, Fayard, 1988. Cette étude montre d’un point de vue psychologique que l’en­fant est très tôt capax Dei.

– Alison Gopnik, Le bébé philosophe, trad. Sarah Gurcel, coll. « Essais », Paris, Le Pommier, 2010. Le dernier état des lieux sur les compétences intellectuelles et morales du bébé dès les toutes premières années.

– Catherine Guéguen, Pour une enfance heureuse. Repenser l’éducation à la lumière des neurosciences, Paris, Robert Laffont, 2014. Pédiatre spécialisée dans le soutien aux parents, l’auteur s’appuie sur les dernières découvertes en neurosciences (plasticité cérébrale, importance de l’empathie, etc.) pour proposer une approche à la fois informée et concrète.

– Maria Montessori, L’enfant, trad. Georgette Bernard, coll. « Psy », Paris, DDB, 2006 ; De l’enfant à l’adolescent, même trad. et même coll. Bien que datés, les ouvrages de la célèbre pédagogue italienne (et bien d’autres) proposent une approche en grande partie encore valable.

– Philippe Rochat, Le monde des bébés, Paris, Odile Jacob, 2006. Mise au point simple et pourtant documentée sur les acquis de la psychologie expérimentale en matière de connaissance de soi, des objets, de relation à autrui, etc. dans la toute première enfance.

– Daniel Stern, Le monde interpersonnel du nourrisson. Une perspective analytique et développementale, coll. « Fil Rouge », Paris, p.u.f., 1989. Dans une perspective psychanalytique.

– Gustav Siewerth, Aux sources de l’amour. Métaphysique de l’enfance, présentation et trad. par Thierry Avalle, préliminaires d’Emmanuel Tourpe, coll. « Essais de l’École cathédrale », Saint Maur, Parole et silence, 2001. Peut-être le plus lumineux ouvrage rédigé sur le mys­tère de l’enfance. Attention, cette réflexion qui adopte souvent le ton de la méditation est difficile d’accès.

d) L’adolescence

– Tony Anatrella, Interminables adolescences. Vers une société adolescen­trique, Paris, Le Cerf/Cujas, 1988. Demeure fondamental ; Adolescence au fil des jours. Chronique des paroles et des maux d’adolescents, Paris, Le Cerf, 1991. Simple et très illustré.

– Alain Braconnier, Le guide de l’adolescent. De 10 ans à 25 ans, coll. « Guide », Paris, Odile Jacob, 2007. Guide pratique dans une perspective psychologique et pédagogique, non pas éthique.

– David Le Breton et Daniel Marcelli (éd.), Dictionnaire de l’adolescence et de la jeunesse, coll. « Quadrige. Dicos Poche », Paris, p.u.f., 2010. Une mine. Avec une bibliographie considérable.

e) L’adulescence

L’adulescence est un nouvel âge de la vie » (au sens de Guardini), s’étendant entre 18 ans (fin de l’adolescence) et 30 ans (début de l’âge adulte). Cette catégorie nouvelle, d’une extrême importance, n’a malheureusement pas encore trouvé son audience en France. Les principales sources sont américaines.

– Tony Anatrella, « Les ‘adulescents’ », Etudes, juillet-août 2003, p. 37-48. L’un des rares français à s’intéresser à ce sujet, mais apparemment sans connaissance de la littérature anglosaxonne. Cet article complète les deux ouvrages cités dans la précédente rubrique. En fait, Anatrella en fait encore trop un âge intermédiaire, une phase de transition, et n’en voit pas toute la nouveauté.

– Jeffrey Jensen Arnett, « Emerging adulthood: A theory of development from the late teens through the twenties », American Psychologist, 55, n° 5 (2000), p. 469-480. C’est l’article princeps qui a fait émerger ce nouveau et fécond concept.

– Alice Schlegel & Herbert Barry, Adolescence. An Anthropological Inquiry, New York, Free Press, 1991.

f) La crise du milieu de vie

– Jacques Gautier, La crise de la quarantaine, coll. « Guide Totus », Paris, Jubilé-Sarment, 1999. Approche humaine et chrétienne.

– Anselm Grün, La crise du milieu de la vie. Une approche spirituelle, trad. Jean-Louis Mosser, coll. « Sagesse », Paris, Mediaspaul, 1998. Une approche psychospirituelle, fondée sur Jean Tauler et Carl Gustav Jung.

– Lucien Millet, La crise du milieu de la vie, coll. « Médecine et psychothérapie », Paris, Masson, 2003. Psychiatre spécialiste des crises, l’auteur envisage ce moment de la vie d’abord sous l’angle des pathologies qui peuvent s’y manifester ; mais, heureusement, il élargit sa perspective, en en offrant une interprétation sociologique et existentielle, et en valorisant ses apports positifs.

– Francoise Millet-Bartoli, La crise du milieu de la vie. Une deuxième chance, Paris, Odile Jacob, 2002 ; « Poches Odile Jacob », 2006. Psychiatre et psychothérapeute, l’auteur passe en revue, dans une perspective psychologique et sociologique, les signes, les facteurs, les formes, les portes de sortie de la CMV – cela, selon l’esprit de la maison d’édition, de manière concrète et applicable (tableaux, tests).

g) La vieillesse

– Pierre Charazac, Comprendre la crise de la vieillesse, coll. « Psychothérapies », Paris, Dunod, 2006. Dans une perspective psychanalytique, l’auteur, psychogériatre et psychanalyste, élucide les raisons anciennes de la crise que traversent certaines personnes âgées, mais aborde aussi nombre de questions concrètes : l’attitude de la famille, le vieillissement du couple, l’hospitalisation.

– Marie de Hennezel, La chaleur du cœur empêche nos corps de rouiller. Vieillir sans être vieux, Paris, Robert Laffont, 2008. Cette psychologue clinicienne spécialiste d’haptonomie, que l’on ne présente plus, partage son expérience afin d’introduire à un art de vieillir, intégrant la dimension humaine..

– Henri Samson, Le chemin spirituel de la vieillesse, coll. « Spiritua/Poche », Paris, Parole et Silence, 2004. Approche spirituelle, voire mystique, de cet âge particulier de la vie qui est souvent une épreuve.

2) Les relations au sein de la famille

a) La relation parents-enfants

– Guy Corneau, Père manquant, fils manqué. Que sont les hommes devenus ?, Québec, Les éd. de l’Homme, 1989. La perspective est celle de la psychanalyse jungienne. Il faudra passer au-dessus des piques que l’auteur québecois adresse à la religion catholique, pour pouvoir bénéficier des analyses fines, pertinentes et toujours très claires.

– Guy Corneau, N’y a-t-il pas d’amour heureux ? Comment les liens père-fille et mère-fils conditionnent nos amours, coll. « Réponses », Paris, Robert Laffont, 1997. Le même psychologue s’attaque ici aux relations croisées père-fille et mère-fils.

– Nancy Friday, Ma mère, mon miroir, trad. Théo Carlier, Paris, Robert Laffont, 1976. Sur la dernière rela­tion blessée de la constellation familiale : entre la mère et la fille.

b) La paternité [2]

– Marie Balmary, L’homme aux statues. Freud et la faute cachée du père, Paris, Grasset, 1979. Le premier ouvrage de l’auteur, remarquable, n’est pas seulement une relecture distanciée de l’œuvre et de la vie du fondateur de la psychanalyse, mais aussi une méditation, rejoignant l’intuition biblique sur la paternité blessée, qui transforme l’autorité en despotisme et, aujourd’hui, en dé­mission.

– Xavier Lacroix, Passeurs de vie. Essai sur la paternité, coll. « Questions débat », Paris, Bayard, 2004. Convoquant sciences humaines et littérature, l’auteur, théologien, explore le sens de la différence entre paternité et maternité, traite de celle-ci à partir des catégories de passeur et témoin.

– Philippe Oswald, Debout les pères !, coll. « Guides Totus », Paris, Le Sarment-Fayard, 1996. L’ouvrage de l’ancien directeur de Famille chrétienne aborde avec humour la paternité dans une perspective pratique et pastorale.

– Paul Ricœur, « La paternité. Du fantasme au symbole », in Le conflit des interprétations, coll. « L’ordre philosophique », Paris, Seuil, 1969, p. 458 à 486. Relecture philosophique de grande ampleur.

c) Les relations entre frères et sœurs

– Adele Faber et Elaine Mazlish, Jalousies et rivalité entre frères et sœurs. Comment venir à bout des conflits entre vos enfants, trad. Isabella Morel, Paris, Stock, 1989. Très concret (reproduction de dialogues), imagé (planches BD) et pratique (exercices émaillant le texte), cet ouvrage est rédigé non par des psychologues, mais par des spécialistes en pédagogie et en théâtre.

– André Wénin, Joseph ou l’invention de la fraternité (Gn 37-50), coll. « Le livre et le rouleau » n° 21, Bruxelles, Lessius, 2005. De la part d’un disciple de Paul Beauchamp, parcours biblique à la fois suggestif et rigoureux, montrant en détail les étapes du passage de la violence à la fraternité authentique.

d) L’histoire familiale. La psychogénéalogie

La psychogénéalogie met en évidence les transmissions intergénérationnelles de défaillances, attestant en creux les communications bienfaisantes.

– Anne Ancelin Schützenberger, Aïe, mes aïeux ! Liens transgénérationnels, transmission des traumatismes et pratique du génosociogramme, Paris, DDB, 1993, 162009 ; Id., Psychogénéalogie. Guérir les blessures familiales et se retrouver soi, Paris, Payot & Rivages, 22012. Grosse bibliographie. La référence en ce domaine, fondée sur des études scientifiques rigoureuses.

– Kenneth McAll, Généalogie et Eucharistie. Chemin de guérison des racines familiales, trad., Saint-Benoît du Sault (36170), Éd. Bénédictines, 2000, 2003. Ces éditions se sont spécialisées dans la prière de guérison des racines familiales.

– Conférence des évêques de France, Commission doctrinale, Note doctrinale n° 6 sur la guérison des racines familiales par l’Eucharistie, vendredi 19 Janvier 2007. Ne se trouve plus sur le site de la CEF, mais sur d’autres sites.

3) L’intelligence émotionnelle

L’événement présent, rentrant en résonance avec toute notre histoire, donc notre mémoire, passe avant tout par la médiation obligée de l’affectivité et retentit en nous par les émotions. Leur reconnaissance et leur connaissance, en nous et chez l’autre, est l’objet de l’intelligence émotionnelle, clé de la juste connaissance de soi.

a) En général

– Amedeo Cencini, Les sentiments du Fils. Le chemin de formation à la vie consacrée, trad. Marie-Philippe Dal Bo, Toulouse, Carmel, 2003. Une relecture théologique.

– Daniel Goleman, L’intelligence émotionnelle. Comment transformer ses émotions en intelligence, trad. Thierry Piélat, Paris, Robert Laffont, 1997. C’est le livre non pas du découvreur de ce concept, mais d’un journaliste scientifique du New York Times, qui l’a fait connaître au monde entier. Son succès tient sans doute à cet ajout : la maîtrise de l’intelligence émotionnelle est une condition de succès dans la vie.

b) Quelques sentiments

Sur la tristesse, je renvoie à ce qui sera dit sur la dépression (E.3).

– Stéphanie Hahusseau, Tristesse, peur, colère. Agir sur ses émotions, Paris, Odile Jacob, 2006.

– Didier Pleux, Exprimer sa colère sans perdre le contrôle, Paris, Odile Jacob, 2006.

c) L’amour

Nous traitons ici de l’amour selon la seule perspective psychologique.

– Gary Chapman, Les langages de l’amour. Les actes qui disent « je t’aime », trad. Antoine Doriath, Marne-la-Vallée, Farel, 1997. Même si l’anthropologie sous-jacente du réservoir à remplir rappelle trop le behaviorisme développé outre-atlantique, ce best-seller a aidé bien des couples à s’harmoniser.

– Helen E. Fisher, Pourquoi nous aimons ?, trad. Anatole Muchnik, coll. « Réponses », Paris, Robert Laffont, 2006, en poche, 2008. Cette anthropologue du New Jersey offre là l’une des études les plus documentées sur l’amour en sa double dimension, physiologique et psychologique.

– Maryse Vaillant, Aimer à en perdre la raison, Paris, Les liens qui libèrent, 2013. Sur la passion qui rend fou et sa déconstruction lucide, par une psychologue clinicienne.

d) La jalousie

– Daniel Lagache, La jalousie amoureuse, coll. « Quadrige », Paris, p.u.f., 1986. Laissés à eux-mêmes, le sentiment amoureux et plus encore la passion amoureuse engendrent nécessairement la jalousie, sentiment éminemment toxique.

– Denis Vasse, Inceste et jalousie. La question de l’homme, Paris, Seuil, 1995. Avec profondeur, montre la nature fusionnelle, donc archaïque et destructrice, de la jalousie. Sur l’appréciation générale de l’auteur, cf. F.2.c.

e) La peur et le stress

Les éd. Odile Jacob, souvent très pratiques, proposent de nombreux ouvrages sur ce sujet. J’en isole trois récents :

– Christophe André, Psychologie de la peur. Craintes, angoisses et phobies, Paris, Odile Jacob, 2004, coll. « Poches Odile Jacob », 2005. Excellent.

– Frédéric Chapelle et Benoît Monié, Bon stress, mauvais stress. Mode d’emploi, Paris, Odile Jacob, 2007, coll. « Poches Odile Jacob », 2008.

– Dominique Servant, Soigner le stress et l’anxiété par soi-même, Paris, Odile Jacob, 2003, coll. « Poches pratiques », 2008.

f) Régulation immédiate de l’émotion

L’un des plus remarquables moyens de régulation de l’émotivité est la cohérence cardiaque :

– Doc Childre et Howard Martin avec Donna Beech, L’intelligence intuitive du cœur. La solution Heartmath, trad. Michel Saint-Germain, Outremont (Québec), éd. Ariane, 2005. Le livre du fondateur de la méthode présente l’histoire de sa découverte, propose de précieux développements et renvoie à une abondante publication scientifique. La présentation précise de différentes techniques concrètes (au nombre de trois) s’accompagne d’une interprétation globale à prétention philosophique. Depuis, les outils mettant en œuvre la méthode ont évolué et emploient la respiration.

– Charly Cungi et Claude Deglon, Cohérence cardiaque. Nouvelles techniques pour faire face au stress, Paris, Retz, 2009. Rédigé par un manager et un médecin psychiatre spécialisé dans les dépendances et le stress, cet ouvrage, avant tout concret et très lisible, présente la méthode en multipliant les exemples et les synthèses.

4) L’estime de soi

Enfin, l’équilibre (et donc la santé) intérieur dépend de la manière dont le double matériau de notre histoire passée et des événements présents vont tisser une saine relation à soi. Celle-ci se fonde sur la connaissance de soi, la confiance en soi et l’amour de soi. Tous les ouvrages qui précèdent traitent de la connaissance de soi. Ceux qui suivent parlent de ce que la psychologie appelle self-esteem, « estime de soi », qui regroupe l’équivalent laïcisé de l’espérance et de la charité envers soi.

*- Christophe André, Imparfaits, libres et heureux. Pratiques de l’estime de soi, Paris, Odile Jacob, 2006. Les ouvrages du psychiatre à l’hôpital Sainte-Anne, l’un des meilleurs spécialistes français des thérapies cognitives et comportementalistes, chrétien, sont à recommander par leur information, leur pédagogie, leur équilibre et la multiplication des chemins concrets qu’ils apportent. Le livre ici cité est, selon moi, le plus remarquable de l’auteur [3].

– Frédéric Fanget, Oser. Thérapie de la confiance en soi, Paris, Odile Jacob, 2003. L’auteur, psychiatre et psychothérapeute, aborde d’un point de vue pratique l’un des piliers de l’estime de soi qu’est la confiance en soi.

– Jean Monbourquette, De l’estime de soi à l’estime du Soi. De la psychologie à la spiritualité, coll. Paris, Bayard, 2003. Approche spirituelle et chrétienne, intégrant le « je» fort dans le Soi qui est intériorité habitée par le divin.

D) La blessure

Nous abordons désormais le versant souffrant. Je distingue, non sans arbitraire, « blessure » et « maladie psychique ». La première est commune à toute l’humanité, la seconde frappe certaines personnes. La première handicape légèrement la vie quotidienne, alors que la seconde invalide gravement la personne qui en souffre.

La blessure peut être étudiée en elle-même (1), dans ses causes (2) ou dans ses multiples conséquences (3-5).

1) En général

– Pascal Ide, Connaître ses blessures, Paris, L’Emmanuel, 1993, rééd. refondue, 2013.

– Jean Vanier, Le corps brisé. Retour vers la communion, Montréal, Bellarmin, Paris, Le Sarment-Fayard, 1989. Selon la si riche expérience de l’auteur, la blessure est d’abord une blessure de la communion, donc concerne de manière privilégiée la relation à l’autre. Simple et profond. Cf. aussi C.1.a

2) Le traumatisme psychologique

On doit à Freud d’avoir montré qu’à l’origine de toute blessure, il y a un traumatisme intrapsychique. Sur Freud, cf. F.2.

a) En général

– Gérard Lopez, Aurore Sabouraud-Séguin et Louis Jehel, Psychothérapie des victimes. Traitements, évaluations, accompagnement, coll. « Psychothérapies », Paris, Dunod, 22006. Les auteurs, tous psychiatres, abordent les psychotraumatismes (état de stress post traumatique, troubles graves de la personnalité, etc.) affectant les adultes et les enfants, à partir des traitements pharmacologiques autant que des thérapies nouvelles (cognitivo-comportementales, EMDR, hypnose ericksonienne : cf. F.4).

– Aurore Sabouraud-Séguin, Revivre après un choc. Comment surmonter un traumatisme psychologique, Paris, Odile Jacob, 22006. L’auteur, psychiatre formée en thérapie cognitive et comportementale (cf. F.4) aborde, avec clarté et rigueur, les traumas consécutifs aux accidents, agressions, viols, etc.

b) Le deuil

Inéluctable, concernant d’abord la mort des personnes chères, mais aussi tout échec, toute perte onéreuse, ce que l’on appelle le « travail de deuil » demande à être pris au sérieux.

– Jacques Arènes, Dis, un jour, moi aussi je mourrirai ?, coll. « Métier de parent », Paris, Fleurus, 1999. En perspective chrétienne.

– Elisabeth Kübler-Ross, Les derniers instants de la vie, trad. Cosette Jubert et Étienne de peyer, Genève, Labor et Fides, 1975 ; La mort. Dernière étape de la croissance, trad. Pierre Maheu, Monaco, Rocher, 1985. On doit à cette psychiatre et psychologue helvético-américaine, qui est la pionnière des « soins palliatifs » pour les personnes en fin de vie, la distinction désormais classique des cinq « stades du mourir » (1. le refus et l’isolement ; 2. l’irritation ; 3. le marchandage ; 4. la dépression ; 5. l’acceptation).

Jean Monbourquette, Aimer, perdre, grandir. Assumer les difficultés et les deuils de la vie, coll. « Spiritualité », Paris, Bayard, 1995. L’un des meilleurs ouvrages dans ce domaine, offrant notamment huit étapes pour baliser le chemin vers le deuil.

– Alain Sauteraud, Vivre après ta mort. Psychologie du deuil, Paris, Odile Jacob, 2012. Cet ouvrage sur le deuil est rédigé par un psychiatre spécialiste des thérapies comportementales et cognitivistes qui est l’un des meilleurs spécialistes français dans le domaine. Fondé sur des études solidement référencées, il allie la rigueur scientifique et le souci de l’accompagnement.

c) L’abandon

– John Bowlby, Attachement et perte, coll. « Le fil rouge. Psychanalyse et psychiatrie de l’enfant », Paris, p.u.f. : I. L’attachement, trad. Jeannine Kalmanovitch, 1978, II. La séparation. Angoisse et colère, trad. Bruno de Panafieu, 1984, III. La perte. Tristesse et dé­pression, trad. Didier E. Weil, 1984. Pour John Bowlby, l’attachement de l’enfant à la mère n’est pas une pulsion secon­daire, c’est-à-dire acquise par apprentissage (comme l’affirme la psychanalyse), mais une pulsion primaire au même titre que le besoin de la nourriture. L’unique (et excellent) ouvrage en français qui présente de manière complète la théorie de l’attachement élaborée par Bowlby est celui de Blaise Pierrehumbert, Le premier lien. Théorie de l’attachement, coll. « Comment l’esprit vient aux enfants », Paris, Odile Jacob, 2003.

– Bernadette Lemoine, Maman, ne me quitte pas ! Accompagner l’enfant dans les séparations de la vie. Entretiens avec Anne-Marie d’Argentré, Versailles, Saint-Paul, 2000. Cette psychologue catholique, bénéficiant d’une longue expérience, décrit dans une interview les signes, les formes et les remèdes d’une des plus profondes souffrances de l’être humain : l’abandon (la séparation pathologique).

d) Le secret de famille

Comme le deuil et l’abandon, le secret de famille est universel. S’il ne relève pas de la légitime intimité, « le secret secrète des perversion » (Françoise Dolto).

– Claude Nachin, Les fantômes de l’âme. À propos des héritages psychiques, coll. « Psychanalyse et civilisations », Paris, L’Harmattan, 1993. L’auteur, psychiatre et psychanalyste, fait appel au concept nouveau de « travail du Fantôme dans l’inconscient » élaboré par Nicolas Abraham, pour approcher le secret inavouable qui travaille dans l’inconscient d’un sujet.

– Serge Tisseron, Secrets de famille mode d’emploi, Paris, Ramsay-Archambaud, 1996. Ce psychiatre s’est spécialisé dans cette question (après l’avoir découvert dans la vie d’Hergé à travers les Albums de Tintin et l’avoir fait valider par les confidences de l’auteur !) dont l’ouvrage offre un exposé très didactique.

3) L’inconscient

Le traumatisme étant insupportable, au sens étymologique, est refoulé, engendrant l’inconscient, au sens freudien. Sur Freud, cf. F.2. Maintenant, l’inconscient ne se réduit ni au refoulé, ni à l’interprétation qu’en donne Freud. Des approches complémentaires sont par exemple offertes par Jung (cf. F.3) et Milton Ercikson (cf. F.4).

– Roland Dalbiez, La méthode psychanalytique et la doctrine freudienne, Paris, DDB, 1936, 2 tomes, surtout tome 1, chap. 1 et 2 et tome 2, chapitre 2. Le philosophe rennais offre une claire et passionnante validation et réinterprétation philosophique.

– Sigmund Freud, « L’inconscient » et « Le refoulement », Métapsychologie, trad. Jean Laplanche et Jean-Baptiste Pontalis, coll. « Folio essais », Paris, Gallimard, 1968, respectivement p. 65-122 et p. 45 à 64.

*- Dom André Louf, La grâce peut davantage. L’accompagnement spiri­tuel, Paris, Desclée, 1992. Le Père Abbé de l’abbaye cistercienne du Mont-des-Cats propose une vision équilibrée de cette question, arti­culant les plans spirituel, éthique et psychologique.

– Docteur Charles Odier, Les deux sources consciente et inconsciente de la vie morale, coll. « Être et penser. Cahiers de philoso­phie » n° 4-5, Neuchatel, La Baconnière, 21968. L’exposé clair est émaillé de multiples exemples concrets. Bien que daté, ce livre est l’une des meilleures intégrations de l’apport freudien dans le domaine de la vie quotidienne, par un praticien.

4) Les mécanismes de défense

L’inconscient traumatique se protège par des mécanismes de défense qui lui apportent aussi des avantages compensateurs.

– Anna Freud, Le moi et ses mécanismes de défense, trad. Anne Berman, coll. « Bibliothèque de psychanalyse », Paris, p.u.f., 1949. L’ouvrage de la fille de l’illustre fondateur de la psychanalyse demeure l’ouvrage de référence.

– Alex Mucchielli, Les mécanismes de défense, coll. « Que sais-je ? » n° 1899, Paris, p.u.f., 1981. Cet excellent petit ouvrage déborde largement le cadre analytique et individuel. Comme tous les auters livres de cette collection, il comporte une intéressante bibliographie.

5) Les « jeux »

Les mécanismes élémentaires et dissimulés s’organisent en des scénarios ou jeux qui sont apparents (au moins pour autrui).

a) Le processus : la répétition

– Jean Cottraux, La répétition des scénarios de vie. Demain est une autre histoire, Paris, Odile Jacob, 2001, coll. « Poches Odile Jacob », 2003. L’auteur, psychiatre, ancien président de l’Association européenne de thérapie comportementale et cognitive, présente les multiples scénarios répétitifs dans lesquels nous nous enfermons, propose des explications et ouvre quelques dénouements. Mal écrit, mais concret et illustré de multiples exemples, notamment empruntés au cinéma !

– Stéphane Rusinek, Soigner les schémas de pensée, coll. « Psychothérapies », Paris, Dunod, 2006. En perspective comportementale et cognitive, l’auteur, professeur de psychologie clinique, montre, de manière concrète, comment s’installent nos schémas de pensée blessés et pathogènes, et comment il est possible de s’en déconditionner.

– Jeffrey E. Young et Janet S. Klosko, Je réinvente ma vie. Vous valez mieux que vous ne pensez, trad. Marie Perron, Montréal, Éd. de l’Homme, 2003. Se fondant sur la thérapie cognitive, l’ouvrage décrit onze schémas fondamentaux générateurs de croyances toxiques et de comportements inadaptés, propose un test diagnostique et des méthodes progressives pour sortir de ces mécanismes blessés.

b) Le jeu en général

La psychologie parle de jeu ou, à la suite du fondateur de l’analyse transactionnelle, de scénario : « Le scénario est un plan de vie en voie de réalisation conçu dans la petite enfance sous la pression parentale. Il constitue une force psy­chologique qui pousse la personne vers son destin, qu’elle le combatte ou qu’elle le présente comme émanant de sa vo­lonté [4] ».

– Éric Berne, Que dites-vous après avoir dit bonjour ?, trad. Paul Verguin, Paris, Tchou, 1977, multiples rééditions (ensuite chez Sand). Un classique rédigé par le fondateur de l’analyse transactionnelle.

– Éric Berne, Des jeux et des hommes. Psychologie des relations humaines, trad. Léo Dilé, Paris, Stock, 1967. Dans le prolongement du précédent, cet ouvrage décrit 36 types possibles de scénario.

– Vincent Lenhardt, L’analyse transactionnelle. Pour un mieux être du corps et de l’âme (aussi), coll. « La psychologie dynamique », Paris, Retz, 1980. Bien qu’ancien, il s’agit d’un des exposés les plus pédagogiques sur l’analyse transactionnelle.

c) Le triangle dramatique de Karpman

C’est l’un des « jeux » les plus fréquents et les plus toxiques du lien. La relation est profonde avec la manipulation dont traite l’un des paragraphes.

– Pierre Agnèse et Jérôme Lefeuvre, Déjouer les pièges de la mauvaise foi et de la manipulation à coup sûr avec le triangle de Karpman, Paris, InterEditions, 2010.

– Pascal Ide, Le triangle maléfique. Sortir de nos relations toxiques, Paris, L’Emmanuel, 2018. Comme le sous-titre l’indique, il s’agit d’une relecture à partir de son centre : la responsabilité à l’égard du mal.

– Stephen Karpman, Le Triangle dramatique. Comment passer de la manipulation à la compassion et au bien-être relationnel, trad. Pierre Agnèse et Jérôme Lefeuvre, Paris, InterÉditions, 2017.

– Christel Petitcollin, Victime, bourreau ou sauveur. Comment sortir du piège ?, coll. « Maxi Pratiques » n° 17, Bernex, Jouvence, 2006. Simple et pratique.

E) Les maladies psychiques et apparentés

Il ne s’agit bien entendu pas, pour le prêtre, de connaître toutes les pathologies – cette compétence concerne le seul spécialiste –, mais d’en avoir un aperçu (1) et surtout d’avoir des clés sur certaines d’entre elles qu’il est davantage appelé à rencontrer : pour les accompagner (2-5) ou pour les gérer (6).

1) Initiation à la psychiatrie

– Henri Ey, Paul Bernard, Charles Brisset, Manuel de psychiatrie, Paris, Masson, 1978. Un classique, très maniable, où l’on retrouve les distinctions fameuses entre psychose et névrose, etc.

– Julien-Daniel Guelfi, Frédéric Rouillon (éds.), Manuel de psychiatrie, Paris, Masson, 2007. Version actualisée du précédent.

– Bertrand Samuel-Lajeunesse et al. (éds.), Psychopathologie. Études de cas, Paris, p.u.f., 1975 Approche concrète à partir de cas cliniques.

– American Psychiatric Association, Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux, trad. coordonnée par Julien-Daniel Guelfi, Patrice Boyer, Charles-Bernard Pull et Marie-Claire Pull, Paris, Masson, 2016. C’est la traduction du manuel de psychiatrie élaboré par l’Association Américaine de Psychiatrie, Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders, Washington D.C., American Psychiatric Press, 2013. Il est souvent résumé par le signe DSM-V : DSM est l’acrostiche du titre auquel on ajoute V, pour signifier la cinquième édition de ce manuel constamment en révision. Cette approche se distingue des classifications antérieures en ce que celles-ci sont centrées sur l’explication de la maladie psychique, alors que celle-là privilégie une clinique rigoureuse, mais purement descriptive et statistique (fondée sur des listes de critères). Cette approche discutée en France présente ses avantages (pragmatique, etc.) et ses inconvénients (interdit d’une étiologie, etc.).

*- François Lelord et Christophe André, Comment gérer les personnalités difficiles, Paris, Odile Jacob, 1996. Excellent ouvrage présentant dix grands troubles de la personnalité. En effet, parmi les divers groupes de pathologies distinguées par le DSM V, certains troubles de la personnalité sont appelés « difficiles » parce que : ils affectent une bonne partie de la vie ; ils sont rigides, envahissant des situations personnelles et sociales très diverses ; ils entraînent une souffrance ; enfin ils sont stables. Or, a minima, beaucoup de ces troubles se rencontrent chez les personnes en souffrance psychique.

2) Le TOC (trouble obsessionnel compulsif)

– Alain Sauteraud, Je ne peux pas m’arrêter de laver, vérifier, compter. Mieux vivre avec un TOC, coll. « Guides pour s’aider soi-même », Paris, Odile Jacob, 2002. Ouvrage remarquablement clair, par le meilleur spécialiste français. En perspective comportementaliste et cognitiviste.

– Alain Sauteraud, Le trouble obsessionnel compulsif. Le guide du thérapeute, Paris, Odile Jacob, 2002. Tout est dit dans les titres et sous-titres. Toujours dans la même optique, qui a fait ses preuves.

3) La dépression

– Jean-François Catalan, La dépression, coll. « Que penser de… ? » n° 40, Namur, Fidélité, 1999 ; Dépression et vie spirituelle, coll. « Voie spirituelle », Paris, DDB, 1996. Approche psychologique mais aussi spirituelle.

– Charly Cungi et Ivan-Druon Note, Faire face à la dépression, coll. « Faire face », Paris, Retz, 2007. Rédigé par deux psychiatres, cet ouvrage est une approche pratique et psychologique de la lutte contre la dépression, présentant de manière précise les techniques de restructuration cognitive.

– Christine Mirabel-Sarron, La dépression. Comment en sortir, Paris, Odile Jacob, 2002, coll. « Poches pratiques », 2008. Le psychiatre propose un guide affrontant les questions que se posent les patients, autant sur la maladie que sur ses traitements.

– Jean Vanier, La dépression, coll. « Dossier » n° 1, Mesnil-Saint-Loup, Le Livre Ouvert, 2005. Approche spirituelle remarquable de compassion.

Il faut ajouter aujourd’hui un syndrome récemment isolé qui présente de nombreux points communs avec la dépression tout en s’en différenciant, et menace singulièrement les helping professions, en particulier les jeunes prêtres, religieux, agents pastoraux.

– Michel Delbrouck, avec la coll. de Pascale Vénara, François Goulet et Roger Ladouceur, Comment traiter le burn-out. Principes de prise en charge du syndrome d’épuisement professionnel, Bruxelles, De Boeck, 2011. Comme tous les ouvrages de cette prestigieuse maison d’édition, ce livre est à la fois très bien informé et fort pédagogique. Le titre, accrocheur, ne dit pas l’approche complète : diagnostic, étiologie, thérapeutique, prophylaxie.

– Pascal Ide, Le burnout. Une maladie du don, Paris, L’Emmanuel et Quasar, 2015.

4) Les dépendances

a) En général

– Catherine Audibert, L’incapacité d’être seul. Essai sur l’amour, la solitude et les addictions, Paris, Payot, 2008. Psychologue et psychanalyste, l’auteur décrit combien, à côté des substances addictives, tout, l’activité physique, le travail, l’amour, le sexe, peut fonctionner comme une drogue ; elle éclaire ce qui, selon elle, en est le fonctionnement principal : moins souffrir de la solitude sans faire appel à l’autre ; enfin, elle propose un remède, la solitude sereine, qui n’est pas l’esseulement.

– Charly Cungi, Faire face aux dépendances, coll. « Faire face », Paris, Retz, 2005. Ce psychiatre décrit la planète très diversifiée des dépendances, le mécanisme trompeur qui conduit à cet esclavage destructeur pour l’équilibre psychique de l’individu et de son entourage et propose une libération à partir des thérapies comportementales et cognitives, dont il est un spécialiste reconnu. Illustré par des exemples tirés de son expérience thérapeutique.

– William Lowenstein et Dominique Rouch, Ces dépendances qui nous gouvernent. Comment s’en libérer ?, Paris, Le Livre de Poche, 2007. Médecin spécialiste des addictions, l’auteur parcourt les principales dépendances, aux substances et aux comportements, en montre le caractère pathologique, expose les théories et propose les remèdes, biologiques, psychologiques.

– Michel Reynaud (éd.), Traité d’addictologie, coll. « Traité », Paris, Flammarion, 2006. Ce gros ouvrage (presque 800 pages) passe en revue les multiples formes de l’addiction et les propositions de remède.

– Dan Véléa, Toxicomanie et conduites addictives, Paris, Heures de France, 2005.

b) Dépendances aux substances

On distingue deux sortes d’addiction : aux substances addictives (ou drogues) et sans produit (ou dépendances comportementales). La bibliographie, considérable, est aisément accessible sur internet. J’isolerai un ouvrage récent pour chaque catégorie :

– Philippe Batel, Pour en finir avec l’alcoolisme. Réalités scientifiques contre idées reçues, Paris, La Découverte, 2006.

– Jean Costentin, Halte au cannabis, Paris, Odile Jacob, 2006

– Gilbert Lagrue, Arrêter de fumer, Paris, Odile Jacob, 2006. Ce médecin est l’un des pionniers de la tabacologie en France.

c) Dépendances aux comportements

– Jean Adès et Michel Lejoyeux, La fièvre des achats. Le syndrome des achats compulstifs, Paris, Sanofi-Synthélabo, 1999. Fondé sur une enquête, le premier ouvrage écrit sur le sujet décrit en détail cette compulsion, propose une typologie de quelques portraits de malades et une explication des circonstances déclenchantes, avant d’offrir quelques traitements (surtout, les thérapies cognitives et les groupes d’entraide « Débiteurs anonymes » conçus sur le modèle des Alcooliques anonymes).

– Michel Hautefeuille et Dan Véléa, Les addictions à Internet. De l’ennui à la dépendance, coll. « Essais Payot », Paris, Payot, 2010. Les auteurs, psychiatres et addictologues, affrontent cette toxicomanie sans drogue qui touche de plus en plus jeunes et adultes, selon la démarche classique constante : définir, décrire, comprendre, soigner.

– Marc Valleur, Jean-Claude Matysiak, Les nouvelles formes d’addiction : l’amour, le sexe, les jeux vidéo, Paris, Flammarion, 2004. Ces deux psychiatres et psychothérapeutes, spécialistes en addictologie, interrogent les nouvelles dépendances : à l’amour, au sexe, aux jeux (vidéo et autres), à Internet, voire à la délinquance ; quelques trop brèves propositions d’explications et de traitement.

6) Les personnalités narcissiques. La manipulation

Parmi les personnalités difficiles, il faut isoler les personnalités narcissiques et les personnalités perverses (que la psychiatrie distingue, alors que la psychanalyse les regroupe sous le nom de « pervers narcissique »), non parce que le sujet est à la mode, mais parce que c’est une réalité fréquente et hautement toxique. Tout prêtre y sera confronté dans sa pratique pastorale. Il faut y joindre le moyen privilégié employé par ces personnalités : la manipulation.

– Marie-France Hirigoyen, Le harcèlement moral. La violence perverse au quotidien, Paris, Syros, La Découverte, 1998. Plus fin et plus large que l’ouvrage de Nazare-Aga, ce livre, écrit par une psychiatre, psychanalyste et psychothérapeute familiale, formée en victimologie. Je regretterai seulement que, écrit par une femme, les exemples de harcèlement sont presque exclusivement masculins et exercés majoritairement contre les femmes !

– Maurice Hurni et Giovanna Stoll, La haine de l’amour. La perversion du lien, Paris, L’Harmattan, 1996. Ouvrage décisif, écrit là encore dans une perspective psychanalytique, difficile d’accès et éprouvant en son contenu.

– Pascal Ide, Manipulateurs. Les personnalités narcissiques : décrire, comprendre, agir, Paris, L’Emmanuel, 2016.

– Robert-Vincent Joule et Jean-Léon Beauvois, La soumission librement consentie. Comment amener les gens à faire librement ce qu’ils doivent faire ?, coll. « Psychologie sociale », Paris, p.u.f., 1998 ; Id., Petit traité de manipulation à l’usage des honnêtes gens, coll. « Vies sociales », Grenoble, Presses Universitaires de Grenoble, 22002. Le second livre est la version actualisée du premier. Les deux livres dépassent la simple présentation clinique et proposent une passionnante interprétation théorique, mais davantage centrée sur l’influence sociale en général.

*- Isabelle Nazare-Aga, Les manipulateurs sont parmi nous. Qui sont-ils ? Comment s’en protéger ?, Québec, Les éditions de l’homme, 1997. Compormentaliste et pragmatique, l’ouvrage qui fut le premier à attirer l’attention sur le sujet et n’a pas perdu son actualité, décrit cliniquement le manipulateur et les manières de s’en protéger.

F) Les thérapies

Aujourd’hui, on dénombre plus de 350 psychothérapies différentes [5]. Comment y voir clair ?

Si les prêtres sont appelés à mener des entretiens et écouter (6), il ne leur appartient pas de traiter les blessures – encore moins les maladies – ; en revanche, ils doivent connaître les remèdes qui sont à leur disposition (1). Trop souvent, en France, l’on fait encore exclusivement appel sinon à la psychanalyse freudienne (2), du moins à des thérapies inspirées par celle-ci, privilégiant la parole et la narration. Or, il existe aussi d’autres outils dont l’efficacité est prouvée (3-5). Enfin, certaines approches sont à la frontière entre le psychologique et le spirituel-théologal (7).

1) En général

– Jean Cottraux, Les visiteurs du soi. À quoi servent les psys ?, Paris, Odile Jacob, 2004 ; Choisir une psychothérapie efficace, Paris, Odile Jacob, 2011. Cet ouvrage classifie les principaux courants de psychothérapies en cinq genres : thérapies psychodynamiques (au premier rang desquelles, la psychanalyse), les TCC, la thérapie interper­sonnelle, les psychothérapies humanistes (Rogers, etc.), les psychothérapies familiales.

*- Henri F. Ellenberger, À la découverte de l’inconscient. Histoire de la psychiatrie dynamique, trad. Joseph Feisthauer, Paris, Fayard, 1974. Rééd. corrigée sous le titre : Histoire de la découverte de l’inconscient, 1994. Demeure encore l’histoire la plus complète, aussi claire que remarquablement documentée, de ce que l’on appelle la psychiatrie dynamique : de Mesmer jusqu’à la nouvelle psychiatrie, en accordant un chapitre autant à Janet, Adler et Jung qu’à Freud.

– Daniel Widlöcher, Michel Marie-Cardine, Alain Braconnier et Bertrand Hanin, Choisir sa psychothérapie. Les écoles, les méthodes, les traitements, Paris, Odile Jacob, 2006. Avec les avantages et les inconvénients des ouvrages à plusieurs mains.

2) La psychanalyse freudienne

À tout seigneur, tout honneur : Freud, les autres approches thérapeutiques se positionnant toujours vis-à-vis de lui, dans son prolongement ou en réaction. Bien évidemment, nous avons déjà fait mention de concepts freudiens comme le traumatisme psychique ou l’inconscient et aurions pu, à cette occasion, déjà proposer une bibliographie systématique sur le fondateur de la psychanalyse.

a) Introduction

Il faut savoir que, si Freud est incontournable, il n’est pas pédagogue ! Je me contenterai donc de renvoyer à la bibliographie secondaire :

– Daniel Lagache, La psychanalyse, coll. « Que sais-je ? » n° 660, Paris, p.u.f., 212009. Toujours réédité, ce petit ouvrage du psychiatre et psychanalyste français est une merveille de pédagogie.

– Jean Laplanche et Jean-Baptiste Pontalis, Vocabulaire de la psychanalyse, sous la direction de Daniel Lagache, coll. « Bibliothèque de psychanalyse », Paris, p.u.f., 41972. Bien que daté, avec ses 417 entrées, cet ouvrage demeure le seul à offrir une approche par mots et concepts, proposant un exposé pédagogique de « l’appareil notionnel de la psychanalyse » freudienne. Voilà pourquoi cette mine d’or est toujours rééditée.

– Élisabeth Roudinesco et Michel Plon, Dictionnaire de la psychanalyse, Paris, Fayard, 22000. Très complémentaire du « Laplanche et Pontalis », ce dictionnaire élargit l’intérêt à la bibliographie freudienne (ses ouvrages), à l’histoire (celle de Freud et celle des principaux acteurs de la psychanalyse) et à la géographie, ainsi qu’aux entités psychopathologiques et thérapeutiques qui se sont inspirées de la psychanalyse.

*- Élisabeth Roudinesco, Sigmund Freud en son temps et dans le nôtre, Paris, Seuil, 2014. Dernière biographie en date de la meilleure spécialiste française de l’histoire de la psychanalyse. Outre son immense connaissance de son œuvre et de sa réception, elle présente l’intérêt de ne tomber ni dans l’hagiographie et donc dans le non-dit (à la Jones), ni dans le « Freud-bashing » à la Onfray.

b) Interprétation philosophique

– Roland Dalbiez, La méthode psychanalytique et la doctrine freudienne, Paris, DDB, 2 volumes, 1936. La première grande interprétation philosophique de Freud, par un thomiste qui s’est lui-même formé à la psychanalyse, et qui fut le maître de Paul Ricœur.

– Paul Ricœur, De l’interprétation. Essai sur Freud, Paris, Seuil, 1965. Cet ouvrage philosophique demeure l’une des plus profondes interprétations critiques de l’œuvre de Freud, dans une perspective à la fois herméneutique et spirituelle (prenant en compte l’irréductibilité de l’esprit à la matière).

c) Interprétation chrétienne

– Louis Beirnaert, Aux frontières de l’acte psychanalytique. La Bible, saint Ignace, Freud et Lacan, Paris, Seuil, 1987 ; L’expérience du désir et la naissance du sujet (psychanalyse, éthique et mystique), Travaux et conférences du Centre Sèvres, n° 18, Paris, Médiasèvres, 1989 ; Expérience chrétienne et psychothérapie, Paris, Éditions de l’EPI, 1964. Les livres de celui qui aimait bien se présenter comme psychanalyste jésuite – sans conjonction de coordination – ne sont pas démodés :

– Macha Chmakoff, Le divin et le divan. Petits écueils ordinaires de la foi, Paris, Salvator, 2009. Astucieux ouvrage qui souligne notamment l’importance du consentement à la vulnérabilité, comme accès à la maturité.

– André Combes, Psychanalyse et spiritualité, Paris, Bruxelles, 1955. Un classique de valeur.

– Paul Toinet, Profondeur de l’homme. Vue chrétienne sur la psychanalyse, Paris, Centurion, 1969 ; La psychanalyse et le Saint-Esprit, coll. « Essais », Paris, FAC-Éd., 1992. Dans une perspective phi­losophique et théologique (cf. A.2).

– Denis Vasse, Le temps du désir. Essai sur le corps et la parole, Paris, Seuil, 1969, réédité en coll. « Points es­sais », 1997 ; La souffrance sans jouissance ou le martyre de l’amour. Thérèse de l’Enfant-Jésus et de la Sainte-Face, Paris, Seuil, 1998. Les écrits de cet autre jésuite psychanalyste sont difficiles, mais souvent remarquables. Le deuxième, bref, est d’une lecture un peu plus aisée. Cf. l’ouvrage cité en C.3.d.

3) La psychanalyse jungienne

Une édition standard et même seulement complète en français des multiples ouvrages du plus doué des disciples de Freud n’existe pas encore.

– Carl Gustav Jung, Ma vie. Souvenirs, rêves et pensées, recueillis par Aniéla Jaffé, Paris, Gallimard, 1966. L’autobiographie. À compléter par Deirdre Bair, Jung, Paris, Flammarion, 2007 et la présentation remarquable qu’offre Henri F. Ellenberger, dans l’ouvrage cité en F.1

– Carl Gustav Jung, Psychogenèse des maladies mentales, trad., Paris, Albin Michel, 2001 ; Dialectique du moi et de l’inconscient, trad. Roland Cahen, coll. « Les Essais », Paris, Gallimard, 1964 ; L’homme à la découverte de son âme, trad. Roland Cahen, coll. « Petite Bibliothèque », Paris, Payot, 1966, rééd., Paris, Albin Michel, 1987.

Jean Monbourquette, prêtre québecois, formé en psychanalyse jungienne, a conjugué perspective jungienne et chrétienne dans des ouvrages aussi abordables que pratiques (procédant par petits exercices et par étapes progressives).

– Jean Monbourquette, Myrna Ladouceur, Jacqueline Desjardins-Proulx, Je suis aimable, je suis capable. Parcours pour l’estime et l’affirmation de soi, Montréal/Paris Novalis/Bayard, 1996.

– Jean Monbourquette, De l’estime de soi à l’estime du Soi, Montréal-Paris, Novalis-Bayard, 2001.

– Jean Monbourquette, Apprivoiser son ombre. Le côté mal aimé de soi, Paris, Bayard et Montréal, Novalis, 2010. Une relecture concrète du concept jungien d’ombre.

4) Les thérapies brèves

Ces ouvrages, tout en présentant les thérapies brèves en général, détaillent aussi un certain nombre d’entre elles.

– Jean Cottraux, Les thérapies cognitives. Anxiété, dépression, obsessions et phobies, boulimie, troubles de la personnalité et du comportement, Paris, Retz, 1992. L’un des premiers ouvrages qui ont introduit les thérapies comportementalistes et cognitivistes (TCC) par l’un des meilleurs spécialistes

– Alain Deneux, François-Xavier Poudat, Thierry Servillat et Jean-Luc Venisse (éds.), Les psychothérapies : approche plurielle, Paris, Masson, 2009. L’ouvrage présente psychanalyse, TCC, systémique-stratégique et Gestalt.

– Mony Elkaïm, Si tu m’aimes, ne m’aime pas. Approche systémique et psychothérapie, Paris, Seuil, 1989 et 2001. L’auteur, psychiatre belge, est l’un des meilleurs spécialistes d’une des approches psychothérapiques nouvelles, particulièrement efficace dans le cadre familial : l’approche systémique.

– Jay Haley, Un thérapeute hors du commun : Milton H. Erickson, trad. Françoise Robert, Paris, DDB, 1984. Peut-être le meilleur ouvrage d’introduction à ce génie qui, en inventant l’hypnose dite « éricksonienne », a renouvelé en profondeur la psychothérapie et est à la source de presque toutes les thérapies dites « brèves ».

Pascal Ide, Des ressources pour guérir. Comprendre et évaluer quelques nouvelles thérapies : hypnose éricksonienne, EMDR, Cohérence cardiaque, EFT, Tipi, CNV, Kaizen, Paris, DDB, 2012. Ajoute à la présentation détaillée de ces sept « outils » un discernement philosophique et théologique.

– Dominique Megglé, Les thérapies brèves (Paris, Retz, 1990, Bruxelles, Satas, 22011. L’auteur, psychiatre catholique spécialiste de Milton Erickson, organise de manière suggestive et vivante les thérapies brèves autour de deux pôles qui sont leurs deux fondateurs : Freud (thérapies analytiques brèves, TCC et thérapies humanistes, notamment AT et Gestalt) et Erickson (hypnose, thérapies familiales, thérapie stratégique brève, thérapie solutionniste, thérapie narrative, PNL et EMDR).

– François Roustang, La fin de la plainte, Paris, Odile Jacob, 2000, coll. « Poches Odile Jacob », 2001. Cet ancien jésuite, formé en psychanalyse avec Jacques Lacan, puis en hypnose avec Milton Erickson, est l’un des auteurs français les plus originaux et les plus profonds sur la thérapie. Cet ouvrage traite de la sortie de la plainte et de la stagnation, si caractéristiques du moi blessé, donc défendu.

– David Servan-Schreiber, Guérir. Diverses méthodes pour lutter contre le stress, l’anxiété, la dépression, sans médicament ni psychanalyse, coll. « Réponses », Paris, Robert Laffont, 2003. On ne présente plus l’auteur et l’ouvrage-Ovni qui a fait connaître beaucoup de ces nouvelles thérapies en France. Ouvrage aussi pédagogique que bien documenté.

5) Méthodes faisant particulièrement appel à la volonté

Ces outils se distinguent des autres en ce qu’ils sont centrés sur la liberté : soit qu’ils cherchent à la rééduquer (a-c), soit qu’ils y fassent appel (d).

a) La méthode Vittoz

Le médecin protestant Roger Vittoz, qui n’a écrit que deux ouvrages, a élaboré un outil qui se présente avant tout comme une rééducation de la liberté.

– Roger Vittoz, Traitement des psychonévroses par la rééducation du contrôle cérébral, s.l., J.-B. Baillière, 1911, réédité avec le sous-titre : Le Vittoz aujourd’hui, Paris, DDB, 1993.

– Roger Vittoz, Angoisse ou contrôle. Notes et pensées, P. d’Espiney (éd.), Paris, Levain, 1976, éd. revue et augm. d’inédits, Paris, Téqui, 1992.

– Louise Bron-Velay, Le conscient chez Vittoz, Paris, Téqui, 1980 ; Pratique de la méthode Vittoz, Paris, Levain, s. d.

– Michèle Bussillet, Habiter son corps, découvrir son être, Paris, Chronique Sociale, 2005.

b) La logothérapie

Viktor Emil Frankl, psychiatre viennois récemment disparu (1905-1997), considère l’autre pôle de la liberté, à savoir le sens ou la finalité ; d’où le nom de logothérapie, c’est-à-dire thérapie par le sens. Malheureusement, très peu de ses ouvrages sont accessibles en français [6].

Un psychiatre déporté témoigne, trad. Édith Mora et François Grunwald, Lyon, Le Chalet, 1973. Ce témoignage bouleversant, où l’auteur raconte sa vie dans le camp de concentration d’Auschwitz, fait comprendre l’origine de la logothérapie.

La logothérapie et son image de l’homme, trad. Joseph Feisthauer, Paris, Resma, 1970. Une introduction systématique, en cinq conférences, à la vision anthropologique de Frankl.

– « Le sens de l’amour », La fécondité de l’amour. Neuvième congrès international de la famille, septembre 1986, Paris, Fayard, 1987, p. 39-43. Une brève mais excellente présentation de sa pensée.

c) L’instant présent

Ces thérapies se fondent sur le troisième aspect de la volonté : le lâcher prise pour accueillir le don du présent.

– Christophe André, Méditer, jour après jour. 25 leçons pour vivre en pleine conscience, Paris, L’Inconoclaste, 2011. Le souci de faire entrer dans cette méthode de plus en plus répandue (inspirée par des techniques bouddhistes, ici laïcisées) domine par trois voies complémentaires : un texte bien écrit, montrant comment la méditation vient éclairer et apaiser le quotidien, des tableaux bien choisis et des exercices de dix méditations guidées proposés par le CD accompagnant l’ouvrage.

– Daniel N. Stern, Le moment présent en psychothérapie. Un monde dans un grain de sable, trad. Michèle Garène, Paris, Odile Jacob, 2003. L’approche est différente, mais centrée sur le présent.

– Philippe de Labriolle, Guy-Marie Oury, Jean-Francois et Liliane Vézin, Quand le présent devient Présence. Pour une psychothérapie chrétienne, Paris, L’Emmanuel, 1994. Exposé de la thérapie de l’instant présent élaborée par le père jésuite Henri Jomin [7].

d) L’éducation par la volonté

Après la rééducation-guérison de la volonté, considérons la rééducation-guérison par la volonté. Outre les deux ouvrages de Jeannine Guindon cités en C.1.a :

– Marie Haddou avec la collab. de Dawn Michelle Baude, Savoir dire non, Paris, Flammarion, 2006.

– Bruno Koeltz, Comment ne pas tout remettre au lendemain, Paris, Odile Jacob, 2006, réédité en coll. « Poches Pratique », 2008. Ou comment la psychologie retrouve les catégories de la morale, ici la procrastination.

– Roger Maurer, Un petit pas peut changer votre vie. La voie du kaizen, trad. José Malfi, coll. « Le livre de poche », Paris, Anne Carrière, 2004. L’ouvrage de l’inventeur de cette méthode des « pppp » (plus petits pas possibles).

6) La relation interpersonnelle

On l’a dit, le prêtre n’est pas, par nature, un psychothérapeute. En revanche, son ministère l’invite à de multiples rencontres dont il doit connaître les lois (comme le transfert, qui « est la vraie découverte de Freud [8] ») et où il doit faire preuve d’écoute. Le bon sens est précieux, mais ne remplace pas de bons outils.

a) Le transfert

– Sigmund Freud, « La dynamique du transfert », et « Observations sur l’amour de transfert », La technique psy­chanalytique, trad. Anne Berman, coll. « Bibliothèque de psychanalyse », Paris, p.u.f., 1953, respectivement p. 50-60 et p. 116-130.

b) La relation à l’autre

– Jean-Jacques Crèvecœur, en coll. avec Ananou Thiran, Relations et jeux de pouvoir. Comprendre, repérer et désamorcer les jeux de pouvoir relationnels, Bernex, Jouvence, 2000. Ouvrage pratique, proposant exemples et moyens concrets pour améliorer sa communication.

c) L’écoute active

– Carl Ransom Rogers, La relation d’aide et la psychothérapie, trad. Jean Pierre Zigliara, Paris, Éd. Sociales Françaises, 1970, 2 vol. L’ouvrage clé du fondateur de la relation d’aide et des concepts comme « écoute active », « congruence », etc.

– André de Peretti, Pensée et vérité de Carl Rogers, Toulouse, Privat, 1974. Honnête présentation.

d) L’empathie

– Alain Berthoz et Gérard Jorland (éds.), L’empathie, Paris, Odile Jacob, 2004. Contributions de philosophes, neurologues, psychologues, éthologues. Approche complète et complémentaire de ce concept à la mode.

– Jacques Hochmann, Une histoire de l’empathie, Paris, Odile Jacob, 2012. Une étude multidisciplinaire complémentaire de l’ouvrage enthousiaste de Jeremy Rifkin, Une nouvelle conscience pour un monde en crise. Civilisation de l’empathie, trad. Françoise et Paul Chemla, Paris, Les liens qui libèrent, 2011).

– Édith Stein, Le problème de l’empathie, trad. Michel. Dupuis, Toulouse, éd. du Carmel, Œuvres complètes, Paris, Le Cerf, 2010. Cette thèse de la grande disciple de Husserl propose une approche philosophique, certes difficile, mais accessible.

e) La Communication non violente

Remarquable outil de communication avec l’autre (fondé sur la communication avec soi et d’abord sur l’empathie).

– Marshall B. Rosenberg, Les mots sont des fenêtres (ou bien ils sont des murs). Introduction à la Communication non violente, trad. Annette Cesotti et Christiane Secretan, Paris, La Découverte et Syros, 1999, rééd., Bernex, Jouvence, 2005. C’est l’ouvrage de référence auquel Rosenberg renvoie lui-même.

*- Thomas d’Ansembourg, Cessez d’être gentil soyez vrai ! Être avec les autres en restant soi-même, Québec, Les Éd. de l’homme, 2001. Bien qu’il ait été publié après Les mots sont des fenêtres…, cet ouvrage pédagogique au très grand succès mérité, est celui qui a contribué à faire connaître la CNV dans les milieux francophones. L’auteur s’est formé auprès de Rosenberg.

7) Approche psychologique des actes spirituels

Une des caractéristiques les plus intéressantes des nouveaux courants de la psychologie, principalement d’origine anglosaxonne, est de proposer une approche psychologique, souvent très concrète, des actes autrefois réservés au champ religieux. Loin de nier la grâce, ces chemins l’aident [9]. Ils prolongent un courant passionnant de psychologie encore trop peu connu en France qui s’intitule « Psychologie morale » [10]. Voici trois exemples parmi beaucoup :

a) Approche psychologique du don (et de la bonté humaine)

– Jacques Lecomte, La bonté humaine. Altruisme, empathie, générosité, Paris, Odile Jacob, 2012. Fondant son propos sur de multiples disciplines, de la neurobiologie à la primatologie, en passant par l’économie expérimentale, l’auteur, psychologue universitaire, montre, de manière convaincante, que, si l’homme a des tendances potentiellement agressives, il possède encore davantage des tendances à la générosité et à la coopération.

– Matthieu Ricard, Plaidoyer pour l’altruisme. La force de la bienveillance, Paris, NiL, 2013. Même si certains propos sur le christianisme ou sur la philosophie sont discutables, on ne peut que saluer cette imposante somme (plus de 1500 références, principalement scientifiques) du moine bouddhiste, visant à montrer que l’altruisme n’est pas seulement bénéfique, mais déposé en nous comme une prédisposition.

b) Approche psychologique de la gratitude

– Robert Emmons, Merci ! Quand la gratitude change nos vies, trad. Sylvie Carteron, Paris, Belfond, réédité en Pocket Evolution n° 14019, 2008. Dans la perspective de cette nouvelle discipline qu’est la psychologie positive, un professeur de psychologie montre, études et petits exercices à la clé, les bénéfices humains, psychologiques et physiologiques, de la reconnaissance.

– Rébecca Shankland, Les pouvoirs de la gratitude, coll. « Les carnets de vie », Paris, Odile Jacob, 2016. Psychologue universitaire et vice-présidente de l’Association française et francophone de psychologie positive, l’auteur a su écrire un ouvrage à la fois informé des dernières découvertes et pratique. À conseiller vivement.

– Pascal Ide, Puissance de la gratitude. Vers la vraie joie, Paris, L’Emmanuel, 2017.

c) Approche psychologique du pardon

– Robert D. Enright et al., « Le pardon comme mode de régulation émotionnelle », Journal de thérapie comportementale et cognitive, 11 (2001), p. 123-135. Ce psychologue chrétien est aujourd’hui le plus grand spécialiste sur les dimensions psychologiques du pardon. N’est toujours pas traduit le grand ouvrage dont il est co-auteur avec Richard P. Fitzgibbons, Helping Clients Forgive. An Empirical Guide for Resolving Anger and Restoring Hope, Washington (DC), American Psychological Association Books, 2000.

– Pascal Ide, Est-il possible de pardonner ?, coll. « Enjeux », Versailles, Saint-Paul, 1994. Multipliant les exemples, l’ouvrage propose, à côté d’une réflexion sur ce qu’est le pardon, une démarche concrète pour accéder au pardon.

– Jean Monbourquette, Comment pardonner ? Pardonner pour guérir. Guérir pour pardonner, Ottawa, Novalis et Paris, Le Centurion, 1992. Propose un remarquable itinéraire, concret, balisé en douze étapes.

 

Et, pour terminer : Morris & Goscinny, La guérison des Dalton, Paris, Dargaud, 1975. Un monument dans la vulgarisation de la psychanalyse. À goûter sans modération et avec lenteur. Avec trois astérix, pardon, trois astérisques…

Pascal Ide

[1] Cf., avant tout, John W. Berry, Ype H. Poortinga, Seger M. Breugelmans, Athanasios Chasiotis & David L. Sam, Crosscultural psychology. Research and applications, Cambridge et New York, Cambridge University Press, 32011.

[2] S’il existe plus d’ouvrages sur la femme que sur l’homme, il y en a plus sur la paternité que sur la maternité, notamment, pour les deux domaines, en perspective philosophique et théologique.

[3] Il précise l’ouvrage précédent sur le même thème, mais ne le remplace pas : Christophe André et François Lelord, L’estime de soi. S’aimer pour mieux vivre avec les autres, Paris, Odile Jacob, 1999, réédité en coll. « Poches Odile Jacob », 2008.

[4] Eric Berne, Que dites-vous après avoir dit bonjour ?, trad., Paris, Tchou, Robert Laffont, 1977, p. 36. Il parle parfois de « programmes de vie ».

[5] Cf. Jean Cottraux, Choisir une psychothérapie efficace, Paris, Odile Jacob, 2011, annexe, p. 313-320.

[6] Pour qui pratique l’italien, toute l’œuvre de Frankl est traduite dans cette langue. Ce travail est en grande partie l’œuvre du meilleur connaisseur italien de cette œuvre, Eugenio Fizzotti qui a lui-même rédigé bon nombre de livres sur et à partir de cette méthode. Par exemple : Compito e sfida. La visione antropologica di Viktor E. Frankl, San Cataldo/Caltanissetta, Centro Studi Cammarata/Édizioni Lussografica, 2003 ; Logoterapia per tutti. Guida teorico-pratica per chi cerca il senso della vita, Rubbettino, Soveria Mannelli (Cz), 2002.

http://www.logoterapiaonline.it/ : ce site très riche, toujours en italien, présente longuement la méthode, donne la bibliographie, la liste des instituts en Europe, les adresses utiles, etc.

[7] Malheureusement, l’ouvrage ne propose pas d’outils praticables. Il en est de même de cet autre livre : Jean-Claude Vouakouanitou, avec la coll. de Chiara Lubich et de Frère Éphraïm, Le dynamisme de l’instant présent ou l’Horathérapie. L’héritage du Père Henri Jomin, Neullys Saint Front, Éd. du Cœur Eucharistique, 1998.

[8] Daniel Sibony, Entre dire et faire. Penser la technique, Paris, Grasset, 1989, p. 130.

[9] « La grâce respecte la nature, elle la guérit des blessures du péché, elle la réconforte et elle l’élève. La surélévation à la vie divine est la finalité spécifique de la grâce, mais elle ne peut se réaliser sans que la nature ne soit guérie et sans que l’élévation à l’ordre surnaturel ne porte la nature, dans sa ligne propre, à une plénitude de perfection » (Commission théologique internationale, « La foi et l’inculturation », La documentation catholique, 1980 [1989], p. 283).

[10] Cf. les travaux pionniers de Lawrence Kohlberg (Essays on Moral Development. 1. The Philosophy of Moral Developmen. Moral Stages and the Idea of Justice. 2. The Psychology of Moral Development. The Nature and Validity of Moral Stages, New York, Harper and Row, 1981 et 1984) et de Martin E. P. Seligman (par exemple : Authentic Happiness. Using the New Positive Psychology to Realize Your Potential for Lasting Fulfillment, New York, Free Press, 2002 ; Authentic Happiness. Using the New Positive Psychology to Realize Your Potential for Lasting Fulfillment, New York, Free Press, 2002

10.1.2022
 

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