La spéléologie, une parabole de la foi ?

« J’ai fait récemment une sortie spéléo amateur, en groupe, avec un guide spécialisé. Une véritable parabole qui a renouvelé ma vie de foi.

« Pendant plusieurs longues heures, j’ai avancé dans l’obscurité. Le plus souvent, je marchais en me tenant debout. Mais parfois, je devais me courber. Et j’ai dû franchir plusieurs boyaux en rampant. Sans parles des parois à escalader.

« Le plus instructif et décisif, pour moi, fut de cheminer avec une lampe frontale qui ne me permettait de voir qu’au mieux une dizaine de pas devant moi. Il m’était impossible d’avoir une vision d’ensemble. Je ne pouvais que progresser, pas après pas. Vers où avançais-je ? Et même, est-ce que je progressais ? L’impossibilité de mesurer le chemin accompli et à accomplir. L’impossibilité encore plus radicale d’abandonner le circuit et rejoindre la surface, jointes à la longueur du parcours m’a plus d’une fois découragé : l’entreprise n’était-elle pas au-dessus de mes forces ?

« Mais j’étais embarqué. Une seule solution : faire confiance. Croire que je reverrai la lumière. J’étais grandement aidé par mes compagnons qui, comme moi, expérimentaient pour la première fois cette plongée dans les entrailles de la terre.

« De temps en temps, nous débouchions sur des grottes où s’alignaient stalagtites et stalagmites ; nous nous arrêtions et contemplions des spectacles dantesques, bouche bée. Les ombres qu’allongeaient nos lampes dessinaient des figures tantôt alarmantes, tantôt accueillantes.

« Enfin, après avoir franchi ce labyrinthe de galeries, de manière presque inattendue, nous avons comme fait irruption à l’extérieur, en plein jour. Presque aveuglés, mais jubilants. Quelle bénédiction que le Soleil ! Décidément, nous sommes faits pour la lumière. Mais nous ne pouvons l’atteindre qu’en traversant la vallée de l’ombre ».

 

Dans cette expérience immersive, nous retrouvons bien des composantes de l’acte de foi : son obscurité ; sa certitude inévidente ; la confiance ; le cheminement progressif ; l’alternance des moments plus faciles et des avancées laborieuses ; l’humilité de l’abaissement ; la communauté croyante ; le combat contre le doute, les craintes, les illusions, le découragement ; l’avancée vers la lumière qui est la gloire. Ne manquent que le don surnaturel de la vertu théologale de foi et son contenu : Dieu qui se révèle, par son Esprit (cf. Jn 14,26 ; 16,13), dans la Personne du Christ (cf. Jn 14,6.9 ; 1,18), en sa libérante vérité (cf. Jn 8,12).

Pascal Ide

20.8.2022
 

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