La dimension sociale du péché dans le magistère de l’Eglise 3/5

Ce texte a été élaboré en l’an 2000. Il a été soumis à un groupe de recherche autour de Philippe Saint-Germain, dans le cadre de la revue Liberté politique. Il n’a jamais fait l’objet d’une publication à part.

3) Élaboration systématique

Les deux textes que nous avons étudiés sont d’une importance toute particulière : l’abondance des références qui leur est faite dans les textes ultérieurs du Magistère le montre. Elle a pu justifier que je les qualifie de fondateurs. Mais ils ne sont pas seuls et nous avons aussi vu les limites de la réflexion qu’ils amorcent. Ce qui invite à chercher dans les autres écrits du Saint-Père des développements relatifs aux questions laissées en suspens.

En fait, les autres textes du Magistère suprême ne comportent pas de développements organiques comme ceux que nous avons rencontrés ; en revanche, ils multiplient des approches isolées sur des points précis que les textes fondateurs n’avaient pas abordés.

Le plus pédagogique sera de partir du cadre déjà mis en place, quitte à le compléter ici ou là. On ne s’étonnera pas de trouver un plan qui tient à la fois de la morale fondamentale et de la pastorale quasi médicale.

a) Le fait des structures de péché

1’) Données bibliques

Le fondement biblique employé par le pape semble assez étroit. En effet, Reconciliatio et pænitentiæ fait usage notamment du début de la Genèse, mais plutôt en vue d’expliquer l’origine du péché social. Nous en reparlerons plus bas.

En revanche, dans d’autres textes, il fait appel à l’épître aux Romains. En effet, celle-ci est sans doute le texte qui ouvre le plus à cette relecture de l’histoire en termes de structures de péché. L’audience générale du 1er octobre 1986 cite in extenso le passage suivant : « Parce qu’ils ont méprisé la connaissance de Dieu, écrit l’Apôtre, Dieu les a abandonnés à leur intelligence dépravée, de sorte qu’ils font ce qui est indigne. Ils sont remplis de toute sorte d’injustice, de méchanceté, de cupidité, de malice ; ils sont diffamateurs, médisants, ennemis de Dieu, provocateurs, outrageants, orgueilleux, fanfarons, ingénieux pour le mal, rebelles à leurs parents, insensés, déloyaux, sans cœur, sans pitié… parce qu’ils ont échangé la vérité de Dieu pour le mensonge, parce qu’ils ont vénéré et adoré la créature au lieu du Créateur, qui est béni pour les siècles. Amen. Aussi Dieu les a-t-il abandonnés à leurs passions infâmes. Leurs femmes ont échangé les rapports naturels pour des rapports contre nature. Il en va de même des hommes. Laissant les rapports naturels avec leurs femmes, ils se sont enflammés de désir les uns pour les autres, commettant des actes honteux entre hommes, recevant ainsi en leur personne la punition qui est due à leur égarement… Et bien qu’ils connaissent le jugement de Dieu, à savoir que les auteurs de ces choses méritent la mort, non seulement ils continuent de les accomplir mais ils approuvent encore ceux qui les font ». (Rm 1, 28-31.25-28.32) [1]

Cela est avant tout vrai pour la description du monde païen ouvrant cette épître. Or, le pape estime qu’ »on peut lire là une description lapidaire de la ‘situation de péché’ à l’époque de la naissance de l’Église [2] ».

Sans oublier le grand texte de Rm 5 où la tradition a vu le lieu par excellence sur le péché originel. Le pape confirme cette vision ; mais, de plus, il l’élargit en établissant une corrélation avec la notion de « situation de péché [3] ».

2’) Données magistérielles

Le pape fait aussi appel à un texte du Magistère. Dans la même audience que précédemment, il cite un passage de la constitution pastorale Gaudium et spes dont on sait quel souci elle eut de relire l’histoire à la lumière de l’Écriture.

 

« Tout ce qui s’oppose à la vie elle-même, comme toute espèce d’homicide, le génocide, l’avortement, l’euthanasie et même le suicide délibéré ; tout ce qui constitue une violation de l’intégrité de la personne humaine, comme les mutilations, la torture physique ou morale, les contraintes psychologiques ; tout ce qui est offense à la dignité de l’homme, comme les conditions de vie sous-humaines, la prostitution, le commerce des femmes et des jeunes ; ou encore les conditions de travail dégradantes qui réduisent les travailleurs au rang de purs instruments de rapport, sans égard pour leur personnalité libre et responsable, toutes ces pratiques et d’autres semblables sont, en vérité, infâmes. Tandis qu’elles corrompent la civilisation, elles déshonorent ceux qui s’y livrent encore plus que ceux qui les subissent, et insultent gravement à l’honneur du Créateur ».

 

Le pape met ce passage en corrélation avec ce qu’il appelle la « situation de péché [4]« et établit un parallèle entre le passage de Gaudium et spes et la description de Paul en Romains 1 [5].

3’) Données actuelles

Sollicitudo rei socialis est partie de la question du développement pour élaborer la notion de structure de péché. Mais le texte ne donne pas d’autres illustrations concrètes.

C’est à l’occasion de textes et discours prononcés à différentes occasions sur divers sujets que le pape décrit certaines structures de péché, dans les domaines les plus divers, touchant autant la politique, le social que l’écologie, l’économie et jusqu’à l’œcuménisme. Ces différents exemples ébauchent une classification des diverses structures de péché. En fait, double est la classification possible, selon les domaines (qui sont régionaux), selon les objets (qui sont plus transversaux). La seconde semble plus pertinente tant les ramifications des structures de péché sont multiples. Voici les principales têtes de chapitre données sans ordre de primauté. C’est encore le travail de la théologie sociale que d’introduire un principe de classification.

Le racisme

Dans un Discours aux évêques d’Afrique australe, le pape nomme « la discrimination raciale, les conflits qui provoquent un nombre croissant de réfugiés, le meurtre de gens innocents et d’autres formes de violence » comme « clairement des maux moraux » conduisant à des « ‘structures de péché’ [6] ».

La mafia

En Sicile, Jean-Paul II a dénoncé avec une force particulière le système mafieux comme un des pires exemples de « péché social ». C’est à cette occasion qu’il tente une description des mécanismes dont nous reparlerons plus bas [7].

La domination économique

« La logique de domination économique, d’imposition de modèles ne respectant pas la légitime autodétermination de chaque pays, et d’autres facteurs encore, ont créé des mécanismes pervers qui empêchent des pays comme le Brésil d’accéder au niveau des pays plus développés [8] ».

On peut en rapprocher le mépris des plus pauvres auquel le pape fait indirectement allusion lorsqu’il joint dans le même paragraphe la solidarité comme lutte contre les « structures de péché » et l’ »Église plus solidaire des pauvres [9] ». Cela vaut en particulier des enfants, êtres innocents par excellence [10].

L’absentéisme

Jean-Paul II n’hésite pas à entrer dans le détail des structures de péché lorsqu’il qualifie par exemple « le phénomène de l’absentéisme » de « mal social qui touche non seulement la productivité, mais qui offense les espoirs et les souffrances de ceux qui cherchent et réclament désespérément un emploi [11] ».

La culture de mort

Dans sa lettre encyclique Evangelium Vitæ, le pape revient à trois reprises sur les structures de péché qui, ici, s’identifient avec la culture de mort. Du plus universel au plus particulier, il inscrit celle-ci comme un des cas de « culture contraire à la solidarité [12]« , ce qui signifierait que celle-ci tient une place générique. Il décrit ensuite la culture de mort en général [13]. Enfin, il insiste sur l’exemple par excellence de culture de mort et de structure de péché contre la vie qui est l’avortement [14].

L’économie agricole

Ecoutons le Saint-Père décrire en détail, une fois n’est pas coutume le mécanisme de péché et, dans le prolongement, esquisser le remède :

 

« Il faut dire qu’il est nécessaire de faire des pas en avant pour instituer un rapport profitable entre agriculture et faim dans le monde, entre travail agricole et échanges commerciaux.

« Il arrive, vous le savez, que l’exploitant direct ne soit pas justement rémunéré de ses travaux, et il est triste de devoir admettre que parfois des intérêts du marché rendent vain le fruit d’un travail intense, au détriment aussi bien de l’agriculteur que d’autres communautés de travailleurs qui ont besoin des fruits de la terre. Le phénomène avilissant de la destruction de grandes quantités de produits non utilisés – rendu plus grave par l’existence d’un monde d’affamés qui appellent à l’aide – se répète trop souvent.

« Alors que d’une part la terre donne ses fruits et que les initiatives scientifiques pour les cultures offrent des perspectives de production inespérées, nous ne pouvons accepter que l’on puisse voir ensuite détruire des denrées qui pourraient servir à nourrir les peuples ; que tandis que d’un côté on meurt de faim, de l’autre on détruise les fruits excédentaires, parce qu’on ne trouve pas le moyen de réaliser une collaboration organique entre la production agricole et les besoins des nations. Comme l’économie industrielle, l’économie agricole a aujourd’hui des dimensions et des possibilités immenses. C’est pourquoi il est urgent de chercher des relations multiples entre les États et des voies équitables de solution des problèmes dans une aide réciproque, de même que sont réciproques les dépendances entre pays riches et pays plus pauvres [15]. Trouvons donc des voies plus ouvertes pour l’échange des produits, pour ne pas réduire les espoirs d’un meilleur équilibre entre les États, et afin que les omissions ne réduisent pas les espérances de la justice et ne se transforment pas en ‘péché social’. La terre est un don de Dieu pour le bien de tous, et les biens qu’elle produit ne peuvent se réduire à un nombre limité de peuples ou de catégories de personnes, tandis que d’autres sont exclues de ses fruits [16] ».

 

Le péché personnel et le péché social dont il est la source consistent ici à garder le profit de la terre qui est pour tous à quelques-uns.

Les divisions entre chrétiens

Même les réalités aussi spirituelles que la désunité des chrétiens ne relèvent pas du seul péché personnel, « mais aussi des péchés sociaux, pour ainsi dire les ‘structures’ mêmes du péché, qui ont entraîné et peuvent entraîner la division et la confirmer [17] ».

Autrement dit, il n’est pas interdit de parler de structure de péché non pas au sein de l’Église comme telle, mais dans tel ou tel fonctionnement historique.

b) Quelques approches de la structure de péché

Rappelons les acquis. Une structure de péché est un dispositif à trois termes : péché en amont (péché source) ; structure douée d’autonomie ; péché en aval (péché conséquence). une description de ses principaux caractères. Les autres textes du pape complètent sur certains points la première approche donnée par l’exhortation et l’encyclique.

1’) Les péchés sources

Jean-Paul II revient souvent sur cette question pour affirmer que la racine de toutes les structures de péché est dans le mal volontaire présent au cœur de l’homme pécheur : « la première libération que l’on doit procurer à l’homme est la libération du péché, du mal moral qui se loge dans son cœur, et qui est cause du ‘péché social’ [18] ». et des structures d’oppression [19] ». « Les décisions grâce auxquelles se constitue un milieu humain, écrit-il dans la lettre encyclique Centesimus Annus, peuvent créer des structures de péché spécifiques qui entravent le plein épanouissement de ceux qu’elles oppriment de différentes manières [20] ». Un autre moment : « le péché au sens propre est toujours un acte de l’individu, jamais un acte de la communauté comme telle » ; voilà pourquoi il parle deux lignes plus loin des « soi-disant ‘situations sociales de péché’ [21] ».

L’homme reçoit de Dieu sa dignité essentielle et, avec elle, la capacité de transcender toute organisation de la société dans le sens de la vérité et du bien. Toutefois, il est aussi conditionné par la structure sociale dans laquelle il vit, par l’éducation reçue et par son milieu. Ces éléments peuvent faciliter ou entraver sa vie selon la vérité.

Le péché personnel entraîne des conséquences au plan social ; il est cause des structures de péché. Tel étant le fait de la relation causale, quelle en est la nature ? En quoi consiste cette relation de causalité ?

Jean-Paul II convoque des images. C’est ainsi qu’il parle d’ »empreinte » ou d’une « ‘infection’ qui, du cœur des hommes, se propage dans le milieu où ils vivent [22] ». A un autre moment, le pape fait encore appel à la seconde et suggestive métaphore, d’ordre biologique : « le bien et le mal sont ‘contagieux’, dit-il, produisant des ‘structures de bien’ et des ‘structures de péché’ qui exercent une influence sur la vie des hommes [23] ». Il faudrait élaborer les images qui, comme dans toute analogie, comporte du partim diverse (du différent) et du partim non diverse (du semblable).

Mais le pape utilise aussi des concepts. On se souvient que les deux textes fondateurs étaient, sur cette question, notionnellement peu élaborés. La relation est, en certains cas, clairement une relation de cause à effet entre péchés personnels et les structures de péché : il parle « du péché, du mal moral qui est dans le cœur et qui, parfois, est la racine et la cause des structures d’oppression [24] ». Le pape fait aussi indirectement appel au concept de conditionnement. Il note en effet que les « institutions humaines », les « ‘ensembles’ qui constituent les cultures et les civilisations » « conditionnent la vie et le comportement de chaque homme [25] » ; et il précise dans le même passage que le conditionnement présente la forme d’une attirance : le « milieu de péché », dit-il, « attire les hommes » au péché. Il n’en dit pas plus sur la nature exacte de la relation entre le péché et l’institution.

2’) Les péchés conséquences

Considérons maintenant la seconde relation : de la structure au péché.

En premier lieu, on l’a vu, la structure n’est jamais cause principale du péché. Jean-Paul II écarte fermement une interprétation erronée qui verrait dans la structure la cause du péché. La raison en est qu’un péché est causé par un acte libre. « les péchés comme les vertus sociales n’existent pas dans l’abstrait, mais sont le résultat d’actes personnels [26] ». Or, la liberté est intérieure à la personne ; mais « les structures, les systèmes, les autres » sont « des réalités extérieures [27] ». Donc, on ne peut pas dire que la structure de péché est une structure qui soit cause principale de péché.

Mais la structure joue un rôle causal. Le pape y répond indirectement lorsqu’il parle du lien entre l’institution sociale et l’homme. Il tient à la fois l’influence de la société, des mécanismes sociaux sur l’homme et la transcendance de sa liberté. Pour exprimer cela, il utilise le terme de conditionnement (qui s’oppose à déterminisme) : « L’homme reçoit de Dieu sa dignité essentielle et, avec elle, la capacité de transcender toute organisation de la société dans le sens de la vérité et du bien. Toutefois, il est aussi conditionné par la structure sociale dans laquelle il vit, par l’éducation reçue et par son milieu. Ces éléments peuvent faciliter ou entraver sa vie selon la vérité [28] ».

Mais il y a deux espèces possibles de conditionnement, selon qu’il conduit au bien ou au mal, au péché. Notre sujet s’intéresse seulement au second cas. En quel sens la structure, la société, les autres peuvent-ils être cause de péché ?

Il n’est pas rare que le pape établissent une connexion, comme en cascade entre ces deux relations causales : le péché personnel cause le péché de structure qui cause à son tour le péché personnel. « les multiples péchés personnels commis par les hommes forment comme un ‘milieu de péché’ qui, de son côté, crée les conditions pour de nouveaux péchés personnels [29] ». Les « ‘structures de péché’, dit-il un autre moment, lesquelles […] ont pour origine le péché personnel […] deviennent sources d’autres péchés [30] ».

3’) La structure elle-même

La structure de péché présente un certain nombre de caractéristiques : négatives, positives à la fois formelles (taille, permanence, autonomie et anonymat) et dynamiques (déjà vues : génératrice de péché).

a’) Ce qu’elle n’est pas

La structure de péché n’est pas le péché. Jean-Paul II utilise parfois une formule où la répétition permet d’opérer la distinction entre le péché et la structure de péché. Par exemple : « Les ‘structures de péché’ et les péchés qu’elles entraînent [31] ». Mais cette distinction ne va pas sans connexions, ainsi qu’on l’a vu.

Que la structure de péché ne s’identifie pas au péché signifie-t-il qu’elle soit neutre ? Il faudrait voir.

b’) Une certaine taille

Pour pouvoir parler de « structure de péché », il ne suffit pas d’être en présence d’un simple climat d’opinions répandues ; il semble qu’un minimum de structure, d’institution est nécessaire. Comme s’il fallait une taille « critique », comme s’il existait un effet de seuil, en-deçà desquels n’émerge pas cette réalité nouvelle qu’est la structure de péché.

C’est ce que laisse entendre un paragraphe de l’encyclique Evangelium Vitæ où s’ébauche une distinction : « si de nombreux et graves aspects de la problématique sociale actuelle peuvent de quelque manière expliquer le climat d’incertitude morale diffuse et parfois atténuer chez les individus la responsabilité personnelle, il n’en est pas moins vrai que nous sommes face à une réalité plus vaste, que l’on peut considérer comme une véritable structure de péché [32] ». Une illustration est donnée par le cas de l’avortement. Celui-ci est une réalité non seulement individuelle d’ordre peccamineux, mais sociale. Elle implique toute une structure politique, économique, éducative, au plan national comme au plan international, de sorte que « l’avortement dépasse la responsabilité des individus » et que « nous nous trouvons en face de ce qui peut être défini comme une ‘structure de péché’ contre la vie humaine non encore née [33] ».

Maintenant, les institutions en question sont d’une grande variété et le Saint-Père n’entend pas limiter. A propos de « ‘structure de péché’ contre la vie non née », il nomme autant les acteurs politiques que « des institutions internationales, des fondations et des associations qui luttent systématiquement pour la légalisation et pour la diffusion de l’avortement dans le monde [34] ».

c’) Permanence

Le pape dit un moment qu’elles peuvent devenir « permanentes ». Mais les causes qu’il invoque pour expliquer cette permanence laisse penser que celle-ci n’est pas tant un caractère arrivant à certaines structures (en termes rigoureux : un accident séparable), mais une propriété : les « maux moraux » « sont le fruit des péchés personnels, et la complicité ou l’indifférence des individus a conduit à des ‘structures de péché’ permanentes dans vos sociétés [35] ».

d’) Autonomisation

Le pape a souligné la tendance qu’a la « situation de péché » à fonctionner en elle-même. Le signe en est la répétition. Il parle en effet de « cette situation de péché, qui se répète de génération en génération [36] ». Cela rejoint le « se » réflexif avec lequel l’encyclique décrivait l’action de cette structure.

e’) Anonymat

« Dans ma récente encyclique Sollicitudo rei socialis, j’ai qualifié de ‘structures de péché’ les facteurs négatifs qui agissent contre le bien commun, qui empêchent la marche de l’humanité vers son développement et qui humilient la dignité de la personne humaine [37] ».

Dans ce texte, le pape définit ou plutôt « qualifie », non pas la source, mais la structure de péché par ce terme de « facteurs négatifs » qui est plus large que péché.

c) Quelques péchés causes

Passons de l’essence de la structure de péché à sa cause, c’est-à-dire aux péchés qui l’engendrent. Les discours apportent trois données nouvelles.

1’) Une source unique

Multiples sont les péchés qui engendrent les structures de péché. Ces péchés peuvent d’ailleurs se commettre autant par action que par omission, ainsi que l’exhortation l’a dit. Le pape parle, un moment, des « omissions » qui « réduisent […] les espérances de la justice et […] se transforment […] en ‘péché social’ [38] ».

Déjà Reconciliatio et pænitentiæ regroupe ces péchés sous le chef commun des péchés d’injustice. C’est là d’ailleurs le sens générique des péchés sociaux de seconde catégorie (les péchés ayant l’autre pour objet). Voilà pourquoi l’on peut parler de « structures d’injustice et de péché [39]« ou des « victimes de tant d’injustices provoquées par les ‘structures de péché’ [40] ».

Mais ces péchés s’enracinent dans des péchés plus fontaux, plus radicaux. Sollicitudo rei socialis précise que les deux péchés sources des structures de péché sont la vanité et la cupidité.

Enfin, au-delà de la dualité des péchés de vanité et cupidité, Jean-Paul II identifie une source unique qui est l’égoïsme – autrement dit l’orgueil comme préférence de soi – : « l’égoïsme est la racine originelle de ces structures d’injustice et de péché [41] ». En effet, la structure de péché est toujours une négation du bien commun au nom de ses intérêts propres, donc une utilisation de l’autre en vue de son bien particulier. Ce qui est la définition de l’égoïsme. On pourrait aussi parler de péché contre la solidarité.

2’) Les trois ruptures ou la nécessaire médiation intérieure

La structure de péché établit une relation entre la rupture avec Dieu qu’est le péché personnel et la rupture avec les autres qu’est le péché social, qu’impliquent la structure de péché. Mais la relecture des chap. 3 à 11 de la Genèse, sur laquelle se fonde Reconciliatio et pænitentiæ (au n. précédent celui qui fut analysé plus haut), invite à complexifier le schéma et faire intervenir une troisième césure : les trois épisodes de l’hostilité de l’homme et de la femme, des frères entre eux, puis des peuples entre eux (Babel) montrent que le divorce d’avec Dieu tranche aussi le lien d’amitié avec les hommes. Donc, il existe un « enchaînement de cause à effet » entre le péché personnel et les désordres sociaux. En ce sens, « on peut parler de péché personnel et social », social se disant de ce que le péché « a aussi des conséquences sociales ». Notons aussi que le lien entre rupture avec le Tout-Autre et la rupture avec les autres se fait par l’intermédiaire nécessaire de la rupture avec soi, de sorte que nous avons la concaténation suivante : l’homme refuse de se soumettre à Dieu ; donc, « son équilibre intérieur est détruit » ; « ainsi déchiré, l’homme provoque de manière presque inévitable un déchirement dans la trame de ses rapports avec les autres hommes » et aussi avec la nature, « le monde créé [42] ».

Ce constat d’une triple rupture au sein des structures de péché invite donc à doubler toute analyse sociologique du péché social d’une lecture éthique (quel péché personnel est à la source ?) mais aussi anthropologique et psychologique (quelle rupture intérieure est-elle engendrée par le péché personnel qui est source de la structure de péché ?), et cela dans l’ordre : éthique, anthropologique et sociologique.

3’) La place du péché originel

On peut enfin s’interroger sur la relation existant entre deux notions très proches du péché social ou de la structure de péché : le péché originel et le péché du monde. L’Écriture le permet : « Saint Paul fait donc un lien entre la situation de péché de l’humanité et la faute d’Adam [43] ».

C’est surtout vrai du début de la Genèse. Jean-Paul II y avait déjà fait appel dans son exhortation. Il le fait à nouveau à partir des catégories de péché du monde et de situation de péché dans ses catéchèses sur le péché [44]. Une fois, il met très nettement en corrélation les trois ‘sortes’ de péché, originel, actuel et structurel : « ‘les structures de péché’ […] sont la conséquence du péché originel et de la somme des péchés personnels [45]« , ce qu’ailleurs il appelle le péché du monde.

 

« En conséquence du péché originel, les hommes naissent dans un état de fragilité morale héréditaire et prennent facilement la voie des péchés personnels s’ils ne correspondent pas à la grâce offerte par Dieu [46] ».

 

Dans sa catéchèse du 5 novembre 1987, le pape tente une intéressante synthèse entre péché originel, péché du monde et péché social, associé à péché des structures. Ce que l’Écriture et plus précisément saint Jean appelle « péché du monde » (Jn 1,29 ; 1 Jn 2,15-16) ne s’identifie pas au péché originel « mais constitue comme une synthèse ou une somme de ses conséquences dans l’histoire de chacune des générations, et donc de l’humanité toute entière ». La relation est donc de cause à effet : en effet le péché originel (originatum, mais aussi originans) est un péché personnel. Or, le péché de structure, le péché social est lui aussi l’effet des multiples péchés personnel. C’est pour cela qu’ »on peut peut-être parler de péché des structures [47] ». Toutefois, dit le pape sans expliciter et en renvoyant à un autre cycle de catéchèses, « le ‘péché social’ n’est pas la même chose que ce que la Bible nomme le ‘péché du monde’ [48] ».

d) Quelques mécanismes

Reconciliatio et pænitentiæ 16 donnait une typologie passionnante des mécanismes. Elle n’est pas reprise et développée [49]. En revanche, le pape développe ici ou là quelques mécanismes. J’en ai discerné trois. Ils présentent tous un fondement anthropologique, ce qui n’étonnera pas : Jean-Paul II a en effet dit que le péché personnel n’exerce d’influence sociale délétère que par la médiation du déséquilibre intérieur opéré en l’homme [50].

1’) L’aveuglement de la conscience morale

Le mécanisme générateur de structure de péché sur lequel le Magistère insiste le plus est la cécité de l’intelligence, ici de l’intelligence pratique ou conscience morale : « La somme des facteurs négatifs qui agissent à l’opposé d’une vraie conscience du bien commun universel et du devoir de le promouvoir, donne l’impression de créer, chez les personnes et dans les institutions, un obstacle très difficile à surmonter à première vue [51] ».

Le mécanisme par excellence, en tout cas fontal demeure l’obscurcissement de la conscience. Cela vaut en particulier dans le cas de cette structure de péché qu’est la culture de mort : « en un sens, la ‘conscience morale’ de la société est […] responsable, non seulement parce qu’elle tolère ou favorise des comportements contraires à la vie, mais aussi parce qu’elle alimente la ‘culture de mort’, allant jusqu’à créer et affermir de véritables ‘structures de péché’ contre la vie. La conscience morale, individuelle et sociale, est aujourd’hui exposée, ne serait-ce qu’à cause de l’influence envahissante de nombreux moyens de communication sociale, à un danger très grave et mortel, celui de la confusion entre le bien et le mal en ce qui concerne justement le droit fondamental à la vie [52] ». Le pape trouve confirmation de cette « cécité morale la plus ténébreuse », en la mettant en parallèle avec le processus d’obscurcissement de l’intelligence païenne décrit par Paul en Rm 1,18-32.

Un des canaux de cet obscurcissement de l’intelligence est la propagande : « Les mécanismes pervers de propagande ne se limitent pas à déformer les données de la réalité, mais corrompent aussi l’information en ce qui concerne les responsabilités, rendant le jugement morale et politique très difficile [53] ».

2’) Les mécanismes engageant la volonté

Jean-Paul II fait aussi appel à l’aliénation (terme qu’il cite une fois avec des guillemets), à l’affaiblissement de la volonté : « les structures de péché enserrent les personnes, les communautés [54]« , dit le pape, autrement dit contraignent sa liberté.

L’encyclique Evangelium Vitæ parle de « comportements contraires à la vie » ; or, qui dit comportement dit engagement de la volonté. A noter que le texte distingue deux autres mécanismes à l’origine de la mise en place de la structure de péché contraire à la vie : l’enténèbrement de l’intelligence, précisément de la conscience morale ; les « comportements contraires à la vie » et, à titre de moyen extérieur, les « nombreux moyens de communication sociale [55] ».

3’) La mise en place d’habitus

Citons un passage où le pape décrit au plus près le passage du péché personnel au péché social : « Du péché, qui éloigne de Dieu, naît une logique coercitive, sévère et intransigeante. de la violence du précepte divin ‘résultent des inclinations perverses qui obscurcissent la conscience et corrompent l’appréciation concrète du bien et du mal’. Quand cette terrible progression de l’erreur s’étend jusqu’à devenir une expression de vie collective, se réalise ce ‘péché social’ qui, s’emparant des organismes et des structures, déchaîne de terribles pouvoirs occultes d’oppression [56] ».

Jean-Paul Il propose trois pas. La seconde étape est l’obscurcissement de la conscience qui perd le sens de « l’appréciation concrète du bien et du mal ». La troisième étape étend l’erreur à la vie collective pour qu’apparaisse le péché social [57]. Enfin, la première étape concerne les « inclinations perverses » ou vices.

e) Quelques remèdes

Reconciliatio et pænitentiæ soulignait l’importance d’une proposition curative sans toutefois entrer dans le détail. Les discours ultérieurs offrent, de manière dispersée, divers remèdes.

Constatons à titre apéritif que la perspective de Jean-Paul II reste constamment pratique, voire pastorale. Plus encore, sa démarche pratique ne saurait s’arrêter au seul constat du mal moral. Certes, ce premier point est essentiel : pour le pape, en effet, on ne peut plus ignorer cet état de fait qu’est la structure de péché. Cette notion nouvelle introduite par le Magistère demande non seulement à être pensée, mais à être vécue. Être « capable de dominer les ‘structures de péché’ » fait, entre autres, partie de l’éducation « intégrale » du citoyen, ainsi qu’il l’affirme en Guinée-Bissau [58]. Mais la démarche est, pourrait-on dire, médicinale. Car sa visée est curative. Diagnostiquer un péché social ou de structure, c’est aussi chercher la démarche de pénitence qui en guérira : « pour nous, dit le pape, en tant que pasteurs et théologiens, surgit le problème suivant : Quelle pénitence et quelle réconciliation sociale doivent correspondre à ce péché [59]« ?

1’) Moyens naturels les vertus humaines

Nous avons vu la perte de soi et le don de soi, sur fond de solidarité. Si l’égoïsme est « la racine originelle » des structures d’injustice et de péché », le remède est « l’amour solidaire [60] ». « Les mécanismes pervers et les structures de péché ne pourront être vaincus que par la pratique de la solidarité humaine et chrétienne [61] ».

Les vertus de courage et de patience (qui en est une partie, selon Thomas d’Aquin) jouent aussi un rôle de premier plan : « Démanteler de telles structures [de péché] et les remplacer par des formes plus authentiques de convivialité constitue une tâche qui requiert courage et patience [62] ».

2’) Moyens surnaturels intérieurs

a’) La conversion du cœur

Passons du plan naturel au plan théologal. Les structures de péché et de notre péché qui en est la source ne peuvent être vaincues qu’ »avec l’aide de la grâce divine [63] ». Certes, il faut « porter notre attention vigilante et efficace » sur les « ‘structures’ ». « Mais tout part du cœur », car « c’est avant tout là que se réalise la ‘conversion’ [64] ». L’attitude globale est « la conversion du cœur [65] ». Lutter contre les « mécanismes pervers » et les « structures de péché », demande de décider de sortir de la passivité pour « collaborer à l’édification d’une société plus juste » et « plus conforme à la dignité de l’homme [66] ».

La conversion est importante pour une raison qu’il vaut la peine de souligner : « Plus le mal social est grand, plus les hommes qui le combattent doivent être meilleurs afin qu’ils puissent résister à la contagion que le mal social porte avec lui [67] ». Dans les termes de la théologie de l’habitus, on ne combat un vice que par son contraire ; or, un vice s’enracine plus ou moins dans un sujet ; mais, le mal social présente des similitudes structurelles et génétiques avec l’habitus ; donc, plus le mal social est grand, plus il faut être vertueux pour le combattre.

b’) La charité

La grâce est à la source des vertus théologales au premier chef desquelles, la charité. Nous avons vu que l’égoïsme était la racine des structures de péché. Or, la charité est l’opposé de l’égoïsme. « Contre notamment les ‘structures de péché’, la première réaction chrétienne doit venir de la première loi évangélique : la loi de l’amour sans autre mesure que l’amour qui vient de Dieu [68] ».

c’) La prière

Les vertus théologales grandissent par les moyens spirituels intérieurs comme la prière, extérieurs comme les sacrements, etc.

La sortie du mal social et des structure de péché demande d’abord que l’on prie, et pas seulement entre chrétiens. A la fin de son allocution en hommage au Mahatma Gandhi, en 1986, le pape a lu une prière où il dit s’engager notamment à « une recherche incessante de la liberté par rapport à toutes les structures d’oppression [69] ».

3’) Moyens surnaturels extérieurs

a’) Les sacrements

Les sacrements sont autant de moyens de lutter contre les structures de péché. Surtout l’Eucharistie. En effet, nous avons vu que la racine personnelle du péché sociale est l’égoïsme ; or, dans l’Eucharistie, nous offrons et communion au « corps livré », c’est-à-dire donné de Jésus ; ce sacrement est donc par excellence le sacrement du don : « l’Eucharistie dominicale, mais aussi le dimanche dans son ensemble deviennent une grande école de charité, de justice et de paix. La présence du Ressuscité au milieu des siens se fait appel à la solidarité, elle pousse à un renouvellement intérieur, elle incite à changer les structures de péché [70] ».

b’) L’aide des Instituts consacrés

Dans son Exhortation sur la vie consacrée Vita consecrata, le pape rappelle « combien de personnes consacrées […] s’emploient à former de futurs éducateurs et de futurs responsables dans la vie sociale, pour qu’ils s’efforcent d’éliminer les structures d’oppression et de promouvoir des programmes des solidarité en faveur des pauvres [71]! »

c’) La place de Marie

Ainsi que le souligne parfois la théologie de la libération, le Magnificat dit la solidarité de la Vierge avec le refus des structures d’oppression et de péché. C’est ce qu’exprime Jean-Paul II à plusieurs reprises [72] et une fois en relation avec une expression évoquant le péché social : « Elle engage tous les hommes de bonne volonté à cette œuvre de dépassement des situations de péché [73] ».

Pascal Ide

[1] En traitant des structures de péché contraires à la vie, la lettre encyclique Evangelium Vitæ cite Rm 1,18-32 (25-3-1995, n. 24).

[2] Cf. Audience générale du 17-9-1986, n. 3.

[3] Cf. Audience générale du 1-10-1986, n. 3.

[4] Cf. Audience générale du 17-9-1986, n. 4.

[5] Il parle d’ »une description semblable à celle de saint Paul dans sa Lettre aux Romains ».

[6] Discours aux membres de la rencontre interrégionale des évêques d’Afrique australe, Zimbabwe, 10-9-1988, n. 10.

[7] Discours à la population de Trapani (Sicile), 8-5-1993.

[8] Discours aux évêques du Brésil, à Natal, 13-10-1991, n. 4.

[9] Discours aux paysans, aux mineurs et aux ouvriers à Oruro, 11-5-1988, n. 7.

[10] Allocution pour le 150e anniversaire de l’Enfance missionnaire, 6-5-1993, n. 5.

[11] Discours lors de la rencontre avec le monde du travail à Barcelone, 7-11-1982, n. 4.

[12] Lettre encyclique Evangelium Vitæ sur la valeur et l’inviolabilité de la vie humaine, 25-3-1995, n. 12.

[13] Ibid., le second paragraphe auquel je renvoie.

[14] Ibid., n. 59.

[15] Cf. Lettre encyclique Laborem exercens, 1981, n° 17.

[16] Discours au Congrès national des « Cultivateurs directs », 13-2-1985, n. 6. Citant son Discours à Bacolod City, 20 février 1981 (DC, 1981, n° 1804, p. 277-279).

[17] Lettre encyclique sur l’engagement œcuménique Ut unum sint, 1995, n. 34.

[18] Homélie de la messe à l’hippodrome de Saint-Domingue, 11-10-1984, n. 5.

[19] Homélie de la messe à l’hippodrome de Saint-Domingue, 11-10-1984, n. 5.

[20] CA, n. 38.

[21] Audience générale du 20-2-1985, n. 2.

[22] Audience générale du 5-11-1986, n. 7. De même, à propos des situations de péché, le pape parle d’une « « infection » de la nature humaine » (Audience générale du 17-9-1986, n. 4).

[23] Audience générale, 16-2-1994, n. 2. Cf. aussi Allocution au colloque pour le 40e anniversaire de la revue catholique polonaise Znak, 19-6-1986, n. 7.

[24] Rencontre avec les prêtres, religieux et religieuses à Montevideo, 31-3-1987, n. 8.

[25] Audience générale du 5-11-1986, n. 7.

[26] Exhortation post-synodale Ecclesia in America, n. 13, p. 111.

[27] Reconciliatio et pænitentiæ, 2-12-1984, n. 16, p. 11.

[28] CA, n. 38. C’est moi qui souligne.

[29] Audience générale du 5-11-1986, n. 7.

[30] Sollicitudo rei socialis, 30-12-1987, n. 36.

[31] Sollicitudo rei socialis, 30-12-1987, n. 39.

[32] Lettre encyclique Evangelium Vitæ sur la valeur et l’inviolabilité de la vie humaine, 25-3-1995, n. 12.

[33] Ibid., n. 59. C’est la seule des trois occurrences de « structure de péché » où le pape emploie des guillemets, sans doute pour modérer son propos qui touche ici une question très singulière, donc plus contingente.

[34] Ibid., n. 59.

[35] Discours aux membres de la rencontre interrégionale des évêques d’Afrique australe, Zimbabwe, 10-9-1988, n. 10.

[36] Audience générale du 17-9-1986, n. 5.

[37] Message pour la Journée mondiale des migrants, 16-10-1988, n. 5. S’agit-il d’ailleurs d’une simple énumération ou d’une ébauche de classification ?

[38] Discours au Congrès national des « Cultivateurs directs », 13-2-1985, n. 6.

[39] Allocution aux évêques de Bolivie, La Paz, 9-5-1988, n. 7.

[40] Discours à l’Assemblée plénière du Conseil pontifical Cor Unum, 9-5-1992, n. 5.

[41] Allocution aux évêques de Bolivie, La Paz, 9-5-1988, n. 7.

[42] Reconciliatio et pænitentiæ, 2-12-1984, n. 15, p. 10.

[43] Audience générale du 1-10-1986, n. 3.

[44] Cf. Audience générale du 17-9-1986, n. 2.

[45] Discours aux évêques du Paraguay, 16-5-1988, n. 5.

[46] Audience générale du 5-11-1986, n. 1, DC, n° 1931, 4-1-1987, p. 36.

[47] Audience générale du 5-11-1986, n. 7.

[48] Ibid., n. 9.

[49] Par exemple, un moment, le pape fait appel à deux mécanismes, en parlant de « la complicité ou l’indifférence des individus » qui « a conduit à des « structures de péché » permanentes » (Discours aux membres de la rencontre interrégionale des évêques d’Afrique australe, Zimbabwe, 10-9-1988, n. 10)

[50] « Les conséquences premières, et les plus importantes, du péché, acte de la personne, portent sur le pécheur lui-même : c’est-à-dire sur sa relation avec Dieu, fondement même de la vie humaine ; sur son esprit, affaiblissant sa volonté et obscurcissant son intelligence ». (Reconciliatio et pænitentiæ, 2-12-1984, n. 16, § 2)

[51] Sollicitudo rei socialis, 30-12-1987, n. 36. En fin de citation, une note (64) fait référence à la Constitution pastorale Gaudium et spes, 25.

[52] Lettre encyclique Evangelium Vitæ sur la valeur et l’inviolabilité de la vie humaine, 25-3-1995, n. 24.

[53] Message à l’occasion du cinquantième anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale en Europe, 16-5-1995, n. 10.

[54] Lettre apostolique Dies Domini sur la sanctification du Dimanche, 7-7-1998, n. 73.

[55] Lettre encyclique Evangelium Vitæ sur la valeur et l’inviolabilité de la vie humaine, 25-3-1995, n. 24.

[56] Discours à la population de Trapani (Sicile), 8-5-1993. Cite le Catéchisme de l’Église catholique, n. 1865.

[57] Le pape ne précise pas exactement : il parle du péché social qui s’empare « des organismes et des structures » et d’ »expression de vie collective ». Quant à la caractéristique occulte, concerne-t-elle la seule mafia ?

[58] Discours de bienvenue en Guinée-Bissau, 27-1-1990, n. 6.

[59] Discours de clôture du Synode sur la réconciliation et la pénitence dans la vie et la mission de l’Église, 29-10, n. 3. Souligné dans le texte.

[60] Allocution aux évêques de Bolivie, La Paz, 9-5-1988, n. 7.

[61] Sollicitudo rei socialis, 30-12-1987, n. 40. Cité par exemple, le même jour (11-5-1988), en Bolivie : dans le Discours aux paysans, aux mineurs et aux ouvriers à Oruro, n. 7 et la Rencontre avec les jeunes, stade Capriles, à Cochabamba, n. 3.

[62] CA, 38.

[63] Sollicitudo rei socialis, 30-12-1987, n. 38.

[64] Audience générale, 16-2-1994, n. 2.

[65] Discours aux cardinaux et à la Curie romaine, 21-12-1984, n. 10. Cf. aussi Allocution pour le 150e anniversaire de l’Enfance missionnaire, 6-5-1993, n. 5.

[66] Rencontre avec les jeunes, stade Capriles, à Cochabamba (Bolivie), 11-5-1988, n. 3.

[67] Allocution au colloque pour le 40e anniversaire de la revue catholique polonaise Znak, 19-6-1986, n. 7.

[68] Discours à l’Assemblée plénière du Conseil pontifical Cor Unum, 9-5-1992, n. 5.

[69] Hommage au Mahatma Gandhi au Raj Ghat (Delhi), 1-2-1986, n. 4

[70] Lettre apostolique Dies Domini sur la sanctification du Dimanche, 7-7-1998, n. 73.

[71] Exhortation sur la vie consacrée et sa mission dans le monde Vita consecrata, 25-3-1997, n. 89.

[72] Cf. Sollicitudo rei socialis, 30-12-1987, n. 49 ; Lettre encyclique Redemptoris Mater sur la Bienheureuse Vierge Marie dans la vie de l’Église en marche, 25-3-1987, n. 37.

[73] Message pour la Journée mondiale des migrants, 16-10-1988, n. 5.

1.10.2018
 

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