Spiritus Donum. Ilario di Poitiers e lo sviluppo della pneumatologia nell’Occidente latino (recension)

NUGNES A., Spiritus Donum. Ilario di Poitiers e lo sviluppo della pneumatologia nell’Occidente latino : una « storia degli effetti », prés. Mgr Luis F. Ladaria s.j., coll. Analecta Gregoriana 525, Rome, Gregorian and Biblical Press, 2016. Parue dans la Nouvelle revue théologique (NRT) Tome 139 (2017) n° 4, p. 694.

Malgré le titre double, unique est la question à laquelle se confronte l’A., prof. de dogmatique à la Fac. de théol. de l’Italie méridionale : quel est l’apport spécifique de saint Hilaire à la théologie occidentale de l’Esprit Saint ? Pour y répondre, Armando Nugnes détermine dans une première partie ce que dit la pneumatologie hilarienne. Ainsi qu’on le sait, elle vrille tout entière sur cette parole : Spiritus donum. Mais que signifie le terme même de donum : désigne-t-il seulement la manifestation ad extra ou exprime-t-il aussi la vie éternelle de Dieu ? L’A. étudie d’abord l’œuvre d’Hilaire, qui distingue soigneusement la divinité de l’Esprit et sa personnalité, la génération du Fils et la procession de l’Esprit, et singulièrement l’esprit comme nature divine (Spiritus Deus) et l’Esprit Saint comme Personne divine (Spiritus Dei). Il élargit ensuite son horizon de recherche aux prédécesseurs de l’évêque de Poitiers et ouvre même jusqu’à la théologie actuelle, pour conclure que le concept de donum présente un sens surtout économique.

La seconde partie interroge les « effets » de cette pneumatologie d’Hilaire sur trois illustres successeurs. Si St Augustin a aussi accordé à la notion de donum une place centrale, il étend sa signification jusqu’à la vie immanente des Personnes divines, afin de signifier leurs relations inter-personnelles. St Anselme, quant à lui, s’est tellement centré sur l’unité de l’essence divine qu”il semble affaiblir la distinction entre les Personnes ; par ailleurs, à l’instar de l’économie du salut, le concept de donum subit une certaine éclipse. Enfin, la synthèse thomasienne apparaît comme « un achèvement du parcours ». D’un côté, St Thomas qui connaît bien Hilaire (sans doute à travers Pierre Lombard) intègre à nouveau le donum comme nom propre de l’Esprit Saint ; de l’autre, cette notion a perdu sa primauté au profit de l’Esprit et de l’amour que, suivant Augustin, Thomas valorise.

Cette grande thèse, soutenue à la Fac. de théol. de la Grégorienne, sur la pneumatologie hilarienne s’inscrit dans le sillage du travail magistral de Mgr Luis F. Ladaria (El Espiritu Santo en San Hilario de Poitiers, Madrid, 1977), qui fut aussi le directeur de cette thèse, tout en en élargissant la problématique, historiquement et doctrinalement. – P. Ide

22.8.2020
 

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