La réparation au Sacré Cœur à la lumière du don

Le pape Pie XI a fait de la réparation spirituelle le thème central de son encyclique sur le Sacré-Cœur, ainsi que le signale son titre complet : Lettre encyclique Miserentissimus Redemptor sur notre devoir de réparation envers le Sacré-Cœur de Jésus. Mon propos n’est certes pas de résoudre les problèmes multiples posés par la question importante mais difficile de la réparation spirituelle [1], mais de proposer un bref état des difficultés (1), éclairer la réparation par une théologie du don [2] (2) et en montrer la pertinence dans la solution de ces difficultés (3) – le tout en prenant en compte la source constituée par l’expérience et les écrits de sainte Marguerite Marie [3].

1) État de la question

Lorsqu’on réalise une topique des différentes explications théologiques proposées pour rendre compte de la réparation, le problème ne vient pas du vide, mais du trop-plein ou plutôt de la multiplicité divergente des propositions. De surcroît, cette multiplicité est souvent inconsciente : en effet, les auteurs ignorent souvent les positions d’autrui et ne cherchent pas à se positionner de manière critique.

a) Distinction préalable

Pour clarifier le débat, il faut d’abord distinguer, à la suite du Père Bertrand de Margerie, une Réparation objective d’une réparation subjective [4]. En effet, notre point de départ est l’attitude du chrétien à l’égard de la réparation. Autrement dit, nous parlons de la réparation du chrétien. Or, double est un génitif, objectif et subjectif. La réparation objective est celle dont je suis l’objet, autrement dit est le rachat, la rédemption ; en revanche, la réparation subjective est celle dont je suis le sujet et dont Dieu devient l’objet, c’est-à-dire ma propre participation à l’œuvre rédemptrice, éventuellement élargie aux autres hommes.

Bien évidemment, nous ne traitons que de la réparation subjective. Différentes hypothèses théologiques tâchent d’en rendre compte :

b) La réparation en relation avec la Rédemption

Il semble de prime abord que la réparation soit en relation étroite avec la Rédemption. Parcourons différentes opinions sur le sujet.

  1. Pour Paul Démann, la réparation est identiquement la Rédemption : « Qu’est-ce, en effet, la Rédemption, toute l’œuvre du Christ, sinon la ‘réparation’ du péché et de ses conséquences [5] ? »
  2. Pour d’autres théologiens, la réparation est une participation à la Rédemption. Karl Rahner estime que « l’idée de réparation » est « essentielle à la dévotion au Sacré-Cœur [6] ». Mais « cette réparation est une participation librement acceptée et pleine d’amour, au destin du Seigneur, l’acceptation des signes du péché dans le monde : la douleur, le délaissement, la persécution, l’absence de Dieu, la mort [7] ». Or, « le Christ, notre Médiateur, satisfait au Père (à la sainte Majesté du Dieu éternel) pour nos péchés, par ses souffrances et par sa mort (rançon du péché) [8] ». Donc, la réparation est une participation à la rédemption, précisément aux souffrances rédemptrices du Christ [9].

Proche de la participation, la réparation est une association à la Rédemption. Henri Holstein est sur la même ligne. Nous sommes associés à la Rédemption :

 

« La réparation n’est pas autre chose que la présence dans notre vie, de la Passion rédemptrice. Nous conformant au Christ crucifié, elle nous fait vivre notre participation à la mort du Seigneur, qui est accès à la vie nouvelle du Ressuscité, et nous associe à la Rédemption [10] ».

 

La réparation est une association ou une union à l’intention rédemptrice de Dieu, marque du cœur configuré au Cœur du Christ.

 

« Le cœur du Christ enseigne aux hommes la façon d’aimer le Père : s’unir à son intention rédemptrice. Cette dernière a été vécue par Jésus littéralement comme un ordre de mission, si l’on peut dire. Il s’est approprié dans son cœur humain l’intention divine de son Père. […] Pour ce motif, le cœur dévot au Cœur de Jésus s’unit nécessairement à l’Église en son mystère le plus intime, puisqu’il s’approprie la même intention rédemptrice [11] ».

 

  1. Certains précisent en quoi consistent l’œuvre de Rédemption. La réparation est une restauration de l’homme par l’homme, ce qui est « avant tout l’œuvre de Dieu, qui seul restaure l’homme, en renouvelant l’alliance qu’il a conclue avec lui, et par pitié pour l’homme et par fidélité à sa propre gloire [12] ». Enfin, last but non least, la réparation est une expiation. Dans l’encyclique Miserentissimus Redemptor, le pape Pie XI assimile expiation et réparation. Par exemple : « L’esprit d’expiation ou de réparation a toujours tenu le premier et principal rôle dans le culte rendu au Sacré Cœur de Jésus [13] ». Réparer revient à être « compagnon de l’expiation » du Christ : « C’est donc à bon droit que, souffrant toujours dans son corps mystique, le Christ veut nous prendre pour compagnon de son expiation [14] ».
  2. Enfin, Marguerite-Marie confirme, par ses écrits et par sa vie, cette ligne d’interprétation. « Il me semble que le grand désir que Notre Seigneur a que son sacré Cœur soit honoré par quelque hommage particulier, est afin de renouveler dans les âmes les effets de sa Rédemption, en faisant de ce sacré Cœur comme un second Médiateur envers Dieu pour les hommes [15] ». Dans sa petite consécration, elle prend ce Sacré-Cœur comme le « réparateur de tous les défauts » de sa vie [16]. A plusieurs reprises, Marguerite-Marie est appelée à coopérer à la Rédemption : par Jésus [17], par les âmes du purgatoire [18], ou sur sa propre initiative [19].

c) La réparation en relation avec la consolation

Mais, à côté de cette première ligne interprétative, on en trouve une seconde pour qui la réparation consiste à consoler le Christ. Plus exactement, si le terme de réparation n’est pas explicitement nommé, il est clair que la res s’y trouve.

  1. La réparation est une consolation. Le pape Pie XI démontre sa thèse à partir de trois arguments. Le premier est d’ordre anthropologique, emprunté à saint Augustin : « Prenez une personne qui aime, elle sentira ce que je dis ». Le second est l’argument de la science de Jésus : son âme a, « sans nul doute, recueilli quelque consolation, prévue elle aussi, de nos actes de réparation alors ‘qu’un Ange venant du Ciel lui apparut’, pour consoler son cœur accablé de dégout et d’angoisse ». Il se fonde enfin sur l’argument du corps mystique : « ce Cœur sacré incessamment blessé par les péchés des ingrats, nous pouvons maintenant et même nous devons le consoler d’une manière mystérieuse mais cependant réelle [20] ». Consoler Jésus est non seulement possible mais souhaitable : « Dieu révèle aussi particulièrement sa miséricorde lorsqu’il appelle l’homme à exercer sa ‘miséricorde’ envers son propre Fils, envers le Crucifié. Dans ce programme messianique du Christ [voulu par le Père] et la révélation de la miséricorde par la croix, la dignité de l’homme pourrait-elle être plus respectée et plus grande, puisque cet homme, s’il est objet de la miséricorde, est aussi en même temps en un certain sens celui qui ‘exerce la miséricorde’ [21] ».
  2. Sainte Marguerite-Marie, tout en n’utilisant jamais le terme de consolation, fait appel à des notions voisines. Pour elle, la réparation est une suppléance aux ingratitudes des hommes. C’est ce que dit Jésus à Marguerite-Marie dès la seconde grande apparition : « Mais, du moins, donne-moi ce plaisir de suppléer à leurs ingratitudes autant que tu en pourras être capable [22] ». On pourra s’étonner que je range la suppléance du côté de la consolation et non du côté de la rédemption. Cela tient au fait que Jésus associe la suppléance au péché d’ingratitude et non pas à toute espèce de péché ; or, l’ingratitude est un péché qui ôte au Christ l’amour qu’il est en droit de recevable.
  3. Pour la Visitandine, la réparation est une compassion. Lorsque Jésus apparaît sous la figure de l’Ecce Homo, il dit : « N’y aurait-il personne qui ait pitié de moi et qui veuille compatir et prendre part à ma douleur […] [23] ? »
  4. Enfin, toujours pour la sainte de Paray, la réparation est un accompagnement. Tel est le motif de l’Heure Sainte, ainsi que celui des premiers vendredis du mois : « m’accompagner dans cette humble prière que je présentai alors à mon Père parmi toutes mes angoisses [24] ». Dans l’apparition du Christ en Ecce Homo, dont il a été question à l’instant, celui-ci montre ensuite à la voyante de Paray « que ce n’était pas assez de porter la croix, mais qu’il fallait m’y attacher avec lui, pour lui tenir une fidèle compagnie en participant à ses douleurs [25] ».

d) La difficulté

La réparation s’explique de deux manières distinctes, selon la finalité poursuivie. Pour certains, et en majorité les théologiens, réparer, c’est participer à la Rédemption, en sauvant les pécheurs (dont je suis le premier). Pour d’autres, en l’occurrence les Souverains Pontifes et Marguerite-Marie, réparer, c’est consoler le Christ [26].

Faut-il peser les autorités en jeu ? Mais Marguerite-Marie, on l’a vu, ne se laisse pas réduire à une seule ligne d’interprétation. Plus généralement, faut-il choisir ou est-il possible de synthétiser ces deux lignes d’interprétation ?

2) Détermination : la réparation à l’aune du don

Relecture de la théologie de la réparation spirituelle à l’aune du don Pour justifier mon point de vue, je ferai appel à la théologie du don. Pour en montrer la légitimité, il faut se poser la question centrale : qu’est-ce que la réparation ? On peut analyser celle-ci à partir de deux grilles possibles, phénoménologique ou ontologique.

C’est dans une perspective phénoménologique que se situe le père Glotin, lorsqu’il affirme : la réparation est « l’entrée en scène de la personne du Rédempteur, qui, du fond de sa présence eucharistique, vient lui-même se plaindre à sa Bien-aimée en l’occurrence à l’humble visitandine qui personnifie l’Église de ce péché d’ingratitude de son ‘peuple choisi’, qui le touche lui, Jésus, en plein cœur [27] ». La réparation comporte donc cinq éléments : 1. Que réparer ? 2. Qu’est-ce que réparer ? 3. Qui répare (l’auteur) ? 4. Réparer pour qui (le bénéficiaire) ? 5. Pour quoi réparer (le but) ?

Selon la perspective ontologique, la réparation peut s’analyser, comme toute réalité, à partir des quatre causes : 1. Cause matérielle : le péché. 2. Cause formelle : nature de la réparation. 3. Cause efficiente : le chrétien qui répare. 4. Cause finale qui se dédouble : la personne pour qui on répare et la raison de la réparation (participation à la Rédemption et/ou consolation).

Comme on le voit, ces deux grilles se recouvrent, termes à termes. Par ailleurs, ces distinctions permettent de montrer que l’aporie qui nous occupe concerne le cinquième point, à savoir le second des deux aspects téléologiques de la réparation.

Or, et c’est cela qui nous intéresse, les autres catégories d’analyse font en partie appel au don.

a) Le péché

La réparation concerne tout péché, quel qu’il soit et quel qu’en soit le sujet pécheur. Mais le message de Paray-le-Monial privilégie trois aspects dans le péché. Les deux premiers concernent l’objet du péché, le troisième concerne son sujet.

1’) La réparation a pour objet privilégié générique : les ingratitudes

C’est ce que montre l’analyse précise des écrits de Marguerite Marie. D’abord, elle utilise le terme. On se souvient notamment de la grande apparition : « Voici ce Cœur qui a tant aimé le monde et qui, en retour, n’en a reçu qu’ingratitude » ; « Je vous ai bien voulu dire cela, ma chère Mère, pour vous exciter à réparer mes ingratitudes [28] ». Surtout, elle déploie une riche palette de termes qui à la fois confirme ce péché d’ingratitude et en déploie le contenu, en explicite la nature.

Cette ingratitude est d’abord une attitude de l’intelligence. Elle est une méconnaissance : « les hommes dont il ne recevait que des ingratitudes et méconnaissance [29] », et cette méconnaissance est un péché de la mémoire, un oubli de la reconnaissance : « Souviens-toi donc que si jamais tu t’oubliais de la reconnaissance envers moi, [ne] me référant la gloire de tout, ce serait le moyen de faire tarir pour toi cette source inépuisable de tout bien [30] ». D’ailleurs, Jésus demande à Marguerite-Marie d’écrire l’Autobiographie pour qu’elle se souvienne des grâces reçues et lui rendent ainsi grâce [31].

L’ingratitude est aussi une attitude de la volonté. D’abord, de la volonté comme liberté, et l’ingratitude consiste à résister à l’action de la grâce : « Me sentant de la résistance à une occasion de mortification, [Jésus me reprocha] mon ingratitude à me surmonter pour l’amour de lui [32] ». Ensuite, de la volonté comme capacité d’amour, et l’ingratitude prend alors la forme du non-retour d’amour : « Mon amour m’a fait tout sacrifier pour eux, sans qu’ils me rendent du retour ; mais je veux que [tu] supplées, par les mérites de mon Cœur, à leur ingratitude [33] ».

L’ingratitude est enfin une attitude de la sensibilité. D’abord irascible, elle s’identifie à la tiédeur et à la lâcheté : à l’occasion d’un jubilé, Jésus lui demande trois prières dont la seconde est de « lui offrir les ardeurs de son divin Cœur pour satisfaire à la tiédeur de tant d’âmes lâches de son peuple choisi, en lui demandant que, par l’ardent amour qui lui a fait souffrir la mort, il lui plaise d’échauffer leur cœur tiède à son service et les embraser de son amour [34] ». Ensuite concupiscible, elle s’identifie à l’insensibilité. C’est ainsi que Jésus adresse ce reproche : « Verse des larmes de douleur sur l’insensibilité de ces cœurs que j’avais choisis pour les consacrer à mon amour [35] ».

2’) La réparation a pour objet privilégié spécifique : les offenses faites à l’Eucharistie

Déjà Marguerite-Marie note que ce que le Christ, dans ses apparitions, « reprenait plus sévèrement était le manquement de respect et d’attention devant le très Saint Sacrement [36] ». Surtout, la troisième grande révélation de 1675 sera toute centrée sur les offenses faites à l’Eucharistie : « Pour reconnaissance je ne reçois de la plupart que des ingratitudes, par leurs irrévérences et leurs sacrilèges, et par les froideurs et les mépris qu’ils ont pour moi dans ce sacrement d’amour ». Jésus demande une réparation d’honneur pour « les indignités [que son Cœur] a reçues pendant le temps qu’il a été exposé sur les autels [37] ».

3’) La réparation a pour sujet privilégié les péchés commis par les âmes consacrées

Enfin, ce qui frappe sainte Marguerite-Marie, explique Charles-André Bernard, « ce n’est pas qu’une grande partie de l’humanité ignore le mystère de l’amour, mais que des ‘cœurs’ qui sont consacrés au Christ vivent dans l’inconscience [38] ». En effet, elle rapporte cette plainte de Jésus : « Ce qui m’est encore le plus sensible est que ce sont des cœurs qui me sont consacrés qui en usent ainsi [39] ». Et, parmi les péchés des âmes consacrées, Jésus est particulièrement peiné par le péché de désobéissance : il m’a « fait voir combien il lui était déplaisant le moindre plus petit manquement d’obéissance dans une âme religieuse [40] ».

4’) Lien de ces trois aspects avec le don

L’ingratitude est un refus de gratitude et celle-ci est la reconnaissance du don gratuit. Un signe en est que la gratitude est le fruit d’un cœur reconnaissant Voilà pourquoi le père Édouard Glotin peut dire que, « sous l’économie chrétienne, le péché gravissime est celui d’ingratitude [41] ». Il note aussi ailleurs [42] que, en hébreu biblique, le terme ingratitude n’existe pas mais est au mieux rendu par l’oubli, cette amnésie volontaire et coupable qui fait que l’on perd la conscience du don offert. Plus encore, le Christ reproche des attitudes qui concernent notre être entier ; or, c’est tout notre être qui est fait pour accueillir le don.

L’Eucharistie est le don par excellence que Dieu nous a fait : celui de sa présence réelle ; plus encore, Jésus y est présent sous mode oblatif, en tant qu’il se donne à nous (« Voici mon Corps livré », « Voici mon Sang versé »).

Enfin, les âmes consacrées sont celles à qui Dieu a donné le plus et qu’il appelle à se donner le plus.

Par conséquent, la matière de la réparation est non seulement en étroite relation avec le don, mais identique à la privation de celui-ci : le péché pour lequel le Christ demande de réparer concerne la négation du don 1 en ses différents aspects, subjectif (ingratitude, chez l’âme consacrée) et objectif (l’Eucharistie).

b) La nature de la réparation

Marguerite-Marie offre une piste passionnante pour expliquer ce qu’est la réparation : la redamatio [43].

1’) Nature de la redamatio

Redamatio est un terme latin employé par les Pères qui vient de red-amare, aimer en retour. Par conséquent, la redamatio est le retour d’amour. C’est ainsi que Clément de Rome parlait de Jésus qui a donné « sa chair pour notre chair et sa vie pour notre vie [44] ». C’est une vérité de foi reconnue depuis toujours dans l’Église : on la retrouve depuis les Pères jusqu’à aujourd’hui [45] en passant par exemple par saint Ignace de Loyola [46] et bien d’autres.

2’) Exposé chez Marguerite-Marie

Or, cette catégorie est présente chez Marguerite-Marie : « La teneur du message [de Paray] est la révélation de l’amour passionné du Sauveur pour les hommes. La pointe du message est la demande d’être aimé en retour [47] ». Et Léon XIII le confirmait de manière générale : « Le Sacré-Cœur est le symbole et l’image sensible de la charité infinie de Jésus-Christ, qui nous pousse elle-même à l’aimer en retour [48] ».

De fait, tel est le message du Christ que transmet la Visitandine :

 

« Il me fit voir que l’on ne lui peut mieux faire voir son amour qu’en aimant le prochain pour l’amour de lui et que je devais m’employer à en procurer le salut et qu’il fallait oublier mes intérêts pour épouser ceux du prochain dans mes prières et dans tout ce que je pourrai faire de bien, par la miséricorde de Dieu [49] ».

 

C’est aussi ce que Marguerite-Marie vit. Déjà jeune, elle désirait se consumer devant le saint Sacrement, « en sa présence, comme un cierge ardent, pour lui rendre amour pour amour [50] » et après les communions, Jésus la « pressait si fort de lui rendre amour pour amour [51] ». Plus tard, c’est ainsi qu’elle explique la troisième grande révélation, celle de 1675 : elle se sentit « touchée du désir de quelque retour, et de lui rendre amour pour amour [52] ».

3’) Relation entre redamatio et réparation

Pour autant, la redamatio n’explique pas la réparation dans son essence. En effet, ce retour d’amour embrasse toute la vie spirituelle et pas seulement les offenses faites à Dieu. Il ne suffit donc pas de dire : « si le péché est substantiellement un refus de l’amour de Dieu, l’expiation et la réparation consiste fondamentalement à se laisser aimer par Dieu, à lui rendre amour pour amour [53] ». Il reste encore à préciser ce qui distingue la réparation des autres types de retour d’amour comme l’action de grâces, la louange, le don total de soi auquel engage la Contemplatio ad amorem, etc.

La redamatio se comporte comme un genre à l’égard de la réparation qui en serait une espèce. En effet, la retour d’amour se fonde sur l’amour premier de Dieu, il est la réponse à cet amour fondateur. Or, cet amour peut être considéré en lui-même, dans la plénitude de son rayonnement ou en tant qu’il lui est fait obstacle, dans la privation de ce rayonnement : c’est l’amour blessé par notre péché, spécialement notre ingratitude. Dès lors la réparation se définit comme la redamatio à l’Amour blessé par l’ingratitude, comme la réponse humaine à l’Amour méconnu du Christ. « L’amour appelle l’amour, dit J.-V. Bainvel ; l’amour méconnu appelle l’amour réparateur [54] ».

Cette définition éclaire l’existence de la double finalité de la réparation : cette réponse d’amour peut s’adresser soit au seul Christ soit aux pécheurs que le Christ veut sauver.

4’) Relation entre redamatio, réparation et donation

Or, la redamatio s’explique à partir de la dynamique interne du don : c’est par surabondance, par surcroît, comme le dit Xavier Malle, que l’amour aime en retour, non par dette éthique ou par le jeu du conditionnement psychosociologique du contre-don. Par conséquent, la réparation s’éclaire une nouvelle fois de l’intérieur par la théologie du don. Ce n’est pas un hasard si, dans sa demande à Marguerite-Marie, Jésus emploie le verbe donner : « [Toi] du moins, donne-moi ce plaisir [55] ».

Tirons une conséquence. C’est dans cette lumière, me semble-t-il, que l’on devrait conjuguer justice et amour dans la réparation. Génériquement, la réparation est un mouvement de l’amour humain, dont non seulement le moteur mais l’essence est dilective ; mais il trouve sa raison spécifique dans l’injustice du péché ; voilà pourquoi il est causé par la justice. Pour autant, c’est par accident.

c) L’auteur de la réparation

Celui qui répare, c’est l’homme. Plus précisément, c’est le cœur aimant qui répare. En effet, la réparation est une œuvre d’amour avant d’être une œuvre de justice. Or, le cœur constitue le don 2, d’où jaillit tout don 3. De plus, la gratuité de la réparation appelle un mouvement dont la source est au plus profond du cœur de l’homme. Un signe en est la nature des œuvres réparatrices demandées par le Christ : la communion le premier Vendredi du mois, l’Heure Sainte, etc. Or, l’Eucharistie est le sacrement de l’amour, du don du Christ livré par amour.

d) Le bénéficiaire de la réparation

La réparation a pour terme ultime le Père : « C’est au Père, ou plutôt à la sainte Trinité, que cette réparation est présentée (la réparation du Christ et celle des hommes, en Jésus-Christ). En ce sens, on peut et on doit dire (selon le vocabulaire d’une théologie « métaphysique ») que la réparation du Christ dans sa nature humaine lui est aussi présentée à Lui, en tant que Verbe éternel, consubstantiel au Père. […] Le Christ, notre Médiateur, satisfait au Père (à la sainte Majesté du Dieu éternel) pour nos péchés, par ses souffrances et par sa mort (rançon du péché), mais qu’il a voulu que nous prenions notre part aux souffrances réparatrices [56] ».

Mais il n’empêche que le terme immédiat est le Christ. En effet, plus généralement, nul ne va au Père que par le Fils, ainsi qu’en témoigne tout l’Évangile de Jean (notamment Jn 14). Comme l’affirme le pape Pie XII : « on ne peut atteindre le Cœur de Dieu que par le Cœur du Christ [57] ». Plus particulièrement, la réparation a pour objet ou matière les péchés ; or, ceux-ci n’atteignent le Père que par le Fils : « Le péché depuis l’Incarnation est toujours un refus du Christ [58] ».

Encore faut-il préciser ce qui, dans le Christ, est offensé, blessé : c’est le Cœur. Le terme premier, le bénéficiaire de la réparation est le Cœur du Christ lui-même. Le message des apparitions le montre à l’évidence : le Cœur de Jésus est blessé par nos ingratitudes. Pour au moins deux raisons. La première est plus générale. L’anthropologie biblique montre que le cœur est le centre de la personnalité ; voilà pourquoi Pie XII peut dire que le Cœur du Christ est « la plus noble part de sa nature humaine » et, « plus que tout autre membre de son Corps, est un signe ou symbole naturel de son immense charité envers le genre humain [59] ».

La seconde raison est plus précise. La réparation a pour matière les péchés qui offensent le Christ ; or, « au témoignage des mystiques, le Cœur spirituel de Jésus a été le lieu d’une souffrance intérieure autrement longue et douloureuse que celle de son corps sur la croix ; il est donc juste que notre réparation s’adresse à lui d’une façon ciblée [60] ». C’est ce dont témoigne Sainte Marguerite-Marie :

 

« [Il] désire qu’en nous sanctifiant nous le glorifiions, ce cœur tout amour, lequel a plus souffert que tout le reste de la sainte Humanité de Notre-Seigneur Jésus-Christ. Car dès le moment de l’Incarnation, ce Cœur sacré a été changé en une mer d’amertume, souffrant dès ce premier instant jusque à son dernier soupir sur la croix. Tout ce que cette sainte Humanité a souffert intérieurement dans le cruel supplice de la croix, ce divin Cœur l’a ressenti continuellement [61] ».

 

Or, on a vu, par exemple à la suite de Gustav Siewerth, que le cœur, comme centre de la personne et lieu de l’amour, est le don 2 d’où jaillit tout don de soi. Voilà donc une nouvelle fois pourquoi la théologie de la réparation est intimement liée à une théologie du don.

3) Solution de la difficulté

Ayant établi que le don est une catégorie pertinente pour exprimer ce qu’est la réparation, voyons-en la fécondité pour le problème qui est le nôtre, et donc vérifions-en la valeur heuristique. Nous avons en fait laissé de côté le cinquième aspect de la réparation qui est justement celui qui pose problème.

Au fond, la question se ramène à la suivante : faut-il choisir ou peut-on unifier les deux perspectives distinguer ci-dessus, à savoir la participation à la rédemption et la consolation du Christ ? La dynamique du don peut apporter une double réponse en faveur du second membre de l’alternative.

  1. La difficulté concerne le troisième moment du don, le don de soi, puisqu’elle porte sur la réponse d’amour. Celle-ci a un double objet ou une double finalité : le Rédempteur lui-même, dans la consolation et les pécheurs à sauver, dans la participation à la Rédemption, autrement dit : Dieu et les hommes. Or, nous avons vu en détail que le retour qu’est le don de soi porte sur deux objets : l’autre et le Tout-Autre. Ce double retour engage un mouvement soit de cascade (vers l’autre) soit circulaire (vers l’Origine). La méditation sur la Visitation montre comment Marie articule vitalement ce double mouvement de donation à autrui (Elisabeth) et au Père dans le Magnificat.

Plus encore, la théologie du don nous a montré que ces deux aspects du don de soi sont étroitement connectés : c’est en aimant nos frères que nous sommes plus unis au Christ et que nous retournons vers le Père. Cette connexion n’est toutefois pas une identification mais une hiérarchisation : l’amour de Dieu reste premier et mesurant. De même, c’est en participant à la Rédemption que l’on console le plus le Christ ; mais il demeure que le chrétien ne participe à la Rédemption que pour l’amour du Christ. Ainsi donc, la dynamique du don, loin de nous obliger à choisir entre les deux finalités de la réparation, les unit et les hiérarchise. En retour, la théologie de la réparation confirme cette étroite connexion et lui donne une nouvelle portée.

  1. La théologie du don offre une autre ressource. En effet, nous venons de voir que la dynamique du troisième moment du don permet de conjoindre les deux finalités de la réparation ; nous avons ainsi explicité l’existence de cette unité hiérarchique, non son essence.

La théologie du don nous montre que le don 3 le plus haut ne consiste pas seulement à être en communion avec Dieu, mais à agir comme lui. En effet, dans le second cas, nous lui ressemblons le plus, en devenant à notre tour source et cause. Or, consoler Jésus, c’est lui être uni, mais participer à la Rédemption, c’est, à son image et sous sa motion, prendre part à son œuvre, devenir source associée de salut. Voilà pourquoi la corédemption est le don de soi le plus grand ; comme, être uni à Jésus conduit à davantage recevoir ce qu’il est, la consolation ouvre à la corédemption.

Du cœur de l’homme jaillit l’amour qui vient consoler le Cœur du Christ blessé par les ingratitudes des hommes et le faire participer à leur rédemption. Telle est la dynamique de la réparation, toute entière traversée par le mystère lumineux du don.

4) Conclusion. Limites du propos

Les développements qui précèdent sont loin d’avoir résolu toutes les difficultés concernant la réparation. La seule loi de redamatio ne suffit pas à éclairer le spécifique de la réparation ; pour spécifier celle-ci, il a fallu faire appel à d’un côté la blessure du péché et de l’autre, la justice à rétablir. Par ailleurs, il reste des apories, notamment les suivantes : comment s’articulent la justice et l’amour dans l’œuvre de la réparation ? en quoi notre réparation console-t-elle vraiment le Christ ? comment peut-on réparer pour autre que soi ? a fortiori comment redonner une dimension sociale à la réparation ?

Il demeure que la dynamique ternaire du don a le mérite d’éclairer de manière unifiée certains aspects concernant le don. On peut donc augurer qu’elle étende ses lumières à d’autres apories.

Pascal Ide

[1] Aujourd’hui, la théologie du Sacré-Cœur présente un certain embarras à l’endroit de la thématique de la réparation, voire a tendance à l’oublier C’est ainsi qu’il a fallu attendre 1988 pour voir apparaître un article « Réparation » dans le Dictionnaire de spiritualité (Édouard Glotin, « Réparation », Dictionnaire de spiritualité, Paris, Beauchesne, t. 13, 1988, col. 369-413).

[2] Rappelons les moments de la dynamique ternaire du don : réception (don 1), appropriation (don 2) et donation (don 3). Pour le détail, cf. Pascal Ide, Eh bien dites : don ! Petit éloge du don, Paris, Éd. de l’Emmanuel, 1997.

[3] Je me suis beaucoup aidé, tout en le discurant et en cherchant à le prolonger, du travail du père Xavier Malle, « Comme un surcroît d’Amour ». La réparation spirituelle à l’école de sainte Marguerite-Marie. Essai d’actualisation, Dissertation pour la licence canonique de théologie spirituelle sous la direction du R. P. Manuel Ruiz Jurado, sj, Rome, Université Pontificale Grégorienne, Institut de Spiritualité, 2001. Cette étude, qui date d’un peu moins d’un quart de siècle est donc bien antérieure à celle qui va bientôt être publiée : Pascal Ide, « Approches psychologiques de la réparation. Pierres d’attente pour la spiritualité du Sacré-Cœur ? », Louis-Pierre Dupont (éd.), Réparer l’irréparable, Colloque de Rome, 1er au 5 mai 2024, Paris, Éd. de l’Emmanuel, 2025, p. 175-205.

[4] À cette distinction logique est jointe une distinction historique : « L’Église avait contemplé durant le premier millénaire l’œuvre par laquelle le Dieu Rédempteur avait lui-même opéré la restauration […] en réparant les ruines causées par le péché. […] Au cours du second millénaire, cette Réparation objective avait de plus en plus déployé, à travers l’amour pénitent, versé dans les cœurs réparés, la volonté d’une réparation subjective, offerte à sa personne divine en son humanité sainte » (Bertrand de Margerie, Histoire doctrinale du culte au Cœur de Jésus. 2 vol. Tome 2. L’amour devenu lumière(s), Paris, Saint-Paul, 1995, p. 55). Confirmation dans Jésus Solano, Développement historique de la réparation dans le culte du Cœur de Jésus, Roma, Cuore di Cristo, 1982, p. 19.

[5] Paul Démann, « L’idée de réparation », La Vie Spirituelle, 86 (1952), p. 601-609, ici p. 601.

[6] Karl Rahner, « Quelques thèses pour une théologie de la dévotion au Sacré-Cœur », Joseph Stierli, avec la coll. de Richard Gutzwiller, Hugo Rahner et Karl Rahner, Le Cœur du Sauveur. Études sur la dévotion au Sacré-Cœur, trad. Charles Munier, Mulhouse, Salvator, 1956, p. 181.

[7] Ibid., p. 179.

[8] Ibid., p. 181-182. A noter que ce dolorisme est discutable (théologiquement, car c’est l’amour qui mérite) et dommageable (pastoralement).

[9] Même idée chez Gérard Gilleman qui écrit « Lui seul, par la surabondance gratuite de son amour peut vraiment ‘réparer’, ‘satisfaire’, ‘expier’. En acceptant par amour de prendre part aux souffrances du Christ dans son propre corps qui est l’Église (Col 1,24), nous permettons au Cœur de Dieu de laisser déborder son amour malgré les refus et les froideurs de beaucoup ». (« Le Primat de la charité et le renouveau de la dévotion au Cœur du Christ », Le mystère du Cœur du Christ. Actes du symposium théologique de Rome et Strasbourg en 1978, Paris, Téqui, 1981, p. 219. C’est moi qui souligne) De même, chez Charles-André Bernard se fondant, dit-il, sur les écrits de sainte Marguerite-Marie « [L’]unique source de toute rémission des péchés, de toute rédemption, de toute réparation, est le mystère de la Croix. Par la grâce, les chrétiens y ont part comme ils ont part à la résurrection, et cette participation prélude à la glorification ». (Le Dieu des Mystiques, Paris, Le Cerf, 2 vol., tome 2, 1998, p. 502 et 503. C’est moi qui souligne)

[10] Henri Holstein, « La réparation envers le Sacré Cœur », Christus. Cahiers spirituels, 15. Le Sacré Cœur, juillet 1957, p. 369-386, ici p. 375.

[11] Jean Laffitte, « Une anthropologie théologique du cœur », Jean-Louis Bruguès et Bernard Peyrous (éds.), Pour une civilisation du Cœur. Vers la glaciation ou le réchauffement du monde ? Actes du congrès de Paray-le-Monial, 13-15 octobre 1999, Paris, Éd. de l’Emmanuel, 2000, p. 235-248, ici p. 245-246.

[12] Albert Chapelle, « L’adoration Eucharistique et la réparation », Vie Consacrée, n° 6 (1974), p. 338-354, ici p. 342.

[13] Pie XI, Lettre encyclique Miserentissimus Redemptor sur notre devoir de réparation envers le Sacré-Cœur de Jésus, 8 mai 1928, AAS 20 (1928), p. 165-182 ; DC 19 (1928), col. 1283-1295, ici col. 1289.

[14] Ibid., col. 1291.

[15] Lettre n° 48, Vie et œuvres de sainte Marguerite-Marie, Raymond Darricau éd., Paris-Fribourg, Saint-Paul, 2 vol., tome 1, 51990, p.

[16] Lettre n° 53, p.

[17] « Consommez-moi plutôt jusque à la moelle des os que de perdre cette âme qui vous a coûté si cher » (Écrits par ordre de la Mère de Saumaise, in Vie et œuvres de sainte Marguerite-Marie, tome 1, p. 30).

[18] Autobiographie, in Vie et œuvres de sainte Marguerite-Marie, tome 1, p. 98 ; Lettre n° 30, p. .

[19] « Mon Dieu, il vous est permis de me détruire et de m’anéantir, mais je ne vous quitterai pas que vous ne m’ayez accordé la conversion de ces cœurs ». (Écrits par ordre de la Mère de Saumaise, p. 42)

[20] Pie XI, Miserentissimus Redemptor, col. 1290.

[21] Jean-Paul II, Lettre encyclique Dives in misericordia sur la miséricorde divine, 30 novembre 1980, n. 8, AAS, 72 (1980), p. 1205 ; DC, 77 (1980), p. 1091. Et le pape cite Mt 25,40, « Dans la mesure où vous l’avez fait à l’un de ces plus petits… » et la béatitude « Heureux les miséricordieux, ils obtiendront miséricorde » (Mt 5,7).

[22] Autobiographie, p. 56. Autre parole de Jésus « Il est vrai, ma fille, que mon amour m’a fait tout sacrifier pour eux, sans qu’ils me rendent du retour ; mais je veux que [tu] supplées, par les mérites de mon Cœur, à leurs ingratitudes ». (Ibid., p. 71)

[23] Ibid., p. 108.

[24] Ibid., p. 57.

[25] Ibid., p. 108.

[26] Le peu d’intérêt des théologiens pour cette explication tient au discrédit à l’égard de la consolation. Pour deux raisons principales la consolation comporte un danger de sentimentalisme ; 2. la consolation des hommes ne console de fait pas le Christ.

[27] Édouard Glotin, Le Cœur de Jésus. Approches anciennes et nouvelles, Namur, Vie consacrée, 1997, p. 168.

[28] Lettre 9.

[29] Autobiographie, p. 55.

[30] Ibid., p. 34.

[31] Ibid., p. 10.

[32] Écrits par ordre de la Mère de Saumaise, p. 2. « J’oppose mes opérations aux siennes, ce qui me met quelquefois dans une si grande confusion, que je n’oserai paraître en sa sainte présence, si lui même ne me redonnait une entière confiance en me disant que sa miséricorde surpasse mes ingratitudes » (Ibid., p. 17).

[33] Autobiographie, p. 71.

[34] Écrits par ordre de la Mère de Saumaise, p. 23.

[35] Fragments, in Vie et œuvres de sainte Marguerite-Marie, tome 2, v, § 5.

[36] Autobiographie, p. 51.

[37] Ibid., p. 92.

[38] Charles-André Bernard, Le Dieu des Mystiques, t. 2, p. 507.

[39] Autobiographie, p. 92.

[40] Ibid., p. 103. Cf. aussi Fragments, in Vie et œuvres de sainte Marguerite-Marie, tome 2, iv, § 3.

[41] Édouard Glotin, Le Cœur de Jésus, p. 168.

[42] « L’hébreu biblique n’a pas de meilleur mot [que l’oubli] pour désigner l’ingratitude » (Édouard Glotin, « Pourquoi un ‘culte’ du Cœur de Jésus hier et aujourd’hui ? », Pour une civilisation du Cœur, p. 299-314, ici p. 308, note 38).

[43] C’est le père Édourd Glotin qui suggère cette idée (« Réparation », col. 374)

[44] Ad. Cor. 49, cité par Édourd Glotin, « Réparation », col. 374.

[45] Jésus demandait à sainte Faustine « Tu sais ce qu’exige l’amour une seule chose, la réciprocité » (cité par Nicolas Buttet, L’Eucharistie à l’école des saints, Paris, Éd. de l’Emmanuel, 2000, p. 27).

[46] Notamment la Contemplatio ad amorem : « tout ce que j’ai […], tu me l’as donné ; je te le rends totalement et j’en abandonne désormais le gouvernement à ta volonté ». (Saint Ignace de Loyola, Les exercices spirituels. Texte définitif (1548), trad. et commentaire de Jean-Claude Guy, coll. « Sagesses », Paris, Seuil, 1982, n° 230-237, p. 116-117).

[47] Jean-Claude Sagne, « La personnalité spirituelle de Marguerite-Marie », Raymond Darricau et Bernard Peyrous (éds.), Sainte Marguerite-Marie et le message de Paray-le-Monial. Actes du Congrès de Paray-le-Monial en 1990, Paris, Desclée, 1993, p. 178.

[48] Léon XIII, Annum sacrum, trad. dans Henri Rondet, Le Sacré-Cœur. Enseignement des papes Pie XII, Pie XI et Léon XIII, Toulouse, Apostolat de la prière, 1957, § 10, p. 107.

[49] Écrits par ordre de la Mère de Saumaise, 3.

[50] Autobiographie, p. 13.

[51] Ibid., p. 30.

[52] Ibid., p. 92.

[53] Giuseppe Manzoni, « Victimale (spiritualité) », Dictionnaire de spiritualité, Paris, Beauchesne, t. 16, 1994, col. 531-545, ici col. 536.

[54] Jean-Vincent Bainvel, La dévotion au Sacré-Cœur de Jésus, doctrine et histoire, Paris, Beauchesne, 51919, p. 177.

[55] Autobiographie, p. 56.

[56] Karl Rahner, « Quelques thèses pour une théologie de la dévotion au Sacré-Cœur », p. 180-182.

[57] Pie XII, Lettre encyclique Haurietis Aquas sur le Culte du Sacré‑Cœur de Jésus, 15 mai 1956, n. 60, AAS 48 (1956), 309-353, ici p. 344.

[58] Henri Holstein, « La réparation envers le Sacré-Cœur » p. 374.

[59] Pie XII, Haurietis Aquas, n. 12.

[60] Édouard Glotin, « Pourquoi un ‘culte’ du Cœur de Jésus hier et aujourd’hui ? », Pour une civilisation du Cœur, p. 309.

[61] Lettre 132, p.

27.6.2025
 

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