Introduction générale à la psychologie

1) Objet

Qu’est-ce que la psychologie ? Comment définir la psychologie ?

a) Mise au point de vocabulaire

Une première manière sera de la distinguer de ce qui n’est pas elle.

La psychologie rationnelle est un ancien nom désignant la partie de la philosophie qui a l’homme pour objet.

La psychologie ou psychologie scientifique est la science humaine qui a pour objet le psychisme humain. Nous délimiterons plus bas ce que nous entendons par psychisme.

La psychologie clinique est une partie de la psychologie ayant pour objet les maladies psychiques, c’est-à-dire leur diagnostic et leur remède. La distinction avec la psychiatrie ne relève pas tant de l’objet que de l’institution (donc, des diplômes et des possibilités d’exercice de la profession) : la psychiatrie est une discipline médicale et donc le psychiatre est un médecin, ce qui n’est pas le cas du psychologue clinicien (ou, plus bas, du psychothérapeute).

La psychiatrie est la spécialité médicale qui a pour objet les maladies psychiques.

La psychothérapie est un concept beaucoup plus flou. Étymologiquement, c’est la partie de la psychologie qui a pour objet le traitement des maladies psychiques, et donc recouvre la psychologie clinique. En pratique, la distinction est institutionnelle : le psychologue ou le psychologue clinicien est celui qui dispose d’un diplôme et des possibilités d’exercice de la profession, alors qu’un psychothérapeute peut ne pas avoir de diplôme, en tout cas donné par une institution labellisée, ni même de formation.

La psychanalyse est une école de psychologie fondée par Sigmund Freud. De par son nom et son objet, elle ne devrait pas être une discipline à part entière, mais son fondateur a toujours tenu à sa singularité et refusé d’en faire une discipline réductible à la psychologie ou à la psychiatrie ou à la philosophie. Le chapitre consacré à la psychanalyse l’expliquera.

L’anthropologie, quand elle n’est pas la partie de la philosophie qui a l’homme pour objet, est une science sociale ayant pour objet les groupes humains, notamment leur culture.

b) Une distinction d’objets matériels ?

Une autre possibilité serait la distinction des objets matériels. Il paraît tentant, pour un thomiste, de prendre les trois degrés de vie et d’affirmer que la psychologie traite de la vie sensitive, alors que la biologie traite de la vie végétative et la philosophie davantage de la vie intellective.

Mais l’on voit que cela ne colle pas.

c) Une distinction d’objet formel ?

1’) Quatre perspectives sur l’homme

Il y a quatre manières de répondre à la question : qu’est-ce que l’homme ? Prenons l’exemple de la colère. On peut l’envisager :

– d’un point de vue somatique : la colère est d’abord un orage neuro-hormonal. Elle se manifeste par un certain nombre de signes organiques bien connus.

– d’un point de vue psychologique : la colère apparaît alors comme un sentiment, précisément une réaction mobilisant les ressources vitales face à l’agression d’un mal. Toujours d’un point de vue psychologique, mais ici caractérologique, certains tempéra­ments sont davantage que d’autres portés à la colère et parfois même esclaves de ces réactions imprévues.

– d’un point de vue éthique : nous venons de voir que la colère est un sentiment. Mais, dès qu’elle entre dans le champ de la conscience et de la liberté, ce sentiment demande à être humanisé, c’est-à-dire intégré dans notre projet : ce désir de vengeance servira-t-il ou non la justice ?

– d’un point de vue surnaturel ou mieux, théologal : mesurée, la colère est attri­buée à Dieu et Jésus lui-même ne l’a pas ignorée [1]. Démesurée, elle devient l’un des sept péchés capitaux.

Tous ces points de vue sont complémentaires, car l’homme ne peut s’épuiser en un seul regard. En négliger un, c’est tronquer l’homme.

Notre intention est de traiter de la deuxième perspective, de la psychologie de la per­sonne. Précisons encore davantage la différence entre les deux perspectives les plus proches : psychologique et éthique.

2’) Psychologique et éthique

Lisons le texte par lequel saint Thomas ouvre la deuxième partie de sa Somme de théologie, celle qui est consacrée au retour de l’homme vers Dieu, autrement dit, à son éthique (théologique). Il emprunte à Aristote la distinction très précieuse : « acte humain (actus humanus) » – « acte de l’homme (actus hominis) ».

 

« Parmi les actions accomplies par l’homme, celles-là seules sont appelées proprement ‘humaines’ qui appartiennent en propre à l’homme selon qu’il est homme. Or, l’homme diffère des créatures privées de raison en ce qu’il est maître de ses actes [suorum actuum dominus]. D’où il suit qu’il faut appeler proprement humaines [humanae] les seules actions dont l’homme est le maître. Mais c’est par sa raison et sa volonté que l’homme est le maître de ses actes, ce qui fait que le libre arbitre est appelé ‘une faculté de la volonté et de la raison’. Il n’y a donc de proprement humaines que les actions qui procèdent d’une volonté délibérée [ex voluntate deliberata]. S’il est d’autres actions qui conviennent à l’homme, on pourra les appeler des actions de l’homme [hominis actiones], mais non pas des actions proprement humaines [sed non proprie humanae], puisqu’elles ne procèdent pas de l’homme en tant qu’homme. Or, il est manifeste que toute action procédant d’une puissance est produite par cette puissance selon le caractère de son objet et l’objet de la volonté, c’est la fin et le bien. Il est donc nécessaire que toutes les actions humaines soient faites pour une fin [2] ».

 

Voici une illustration. Dans un album de Tintin, Allan, à la solde du peu recommandable Rastapopoulos, demande à Haddock qui fut son capitaine : « Dors-tu avec la barbe au-dessus ou en-dessous des couvertures [3] ? » Ce qui lui vaut d’ailleurs une salutaire insomnie.

 

Avant de se poser la question, dormir avec la barbe sur ou sous les couvertures n’était ni réfléchi ni volontaire ; après, cet acte devient conscient et voulu. Le premier acte (l’acte de l’homme) sera qualifié de psychologique et le second (l’acte humain) d’éthique. On appelle psychologique ce qui est en l’homme, sans qu’il en soit l’auteur. Le psychologique recouvre donc ce que l’on ap­pelle les conditionnements. L’éthique commence là où le psychologique s’arrête : lorsque la liberté entre en jeu. Ethique et psychologique s’opposent donc comme le vo­lontaire à l’involontaire. Disons-le encore d’une autre manière : le psychologique est dans l’homme, sans l’homme, c’est-à-dire ce qui n’est pas choisi ; l’éthique est dans l’homme, par l’homme, c’est-à-dire ce qui est choisi [4]. Ce qui ne signifie surtout pas que l’un et l’autre ne soient pas entrelacés, ainsi qu’on le verra longuement.

Vincent Lenhardt emploie une image parlante, distinguant ce qui est au-dessus de ce qui est en-dessous de la ligne de flottaison [5], autrement dit de la conscience et de l’intention (de la liberté) .

Ce qui est involontaire est le plus souvent inconscient, puisque l’affectivité suit la connaissance. Grosso modo, l’histoire de la psychologie s’identifiera donc à l’histoire de l’inconscient (qui est aussi involontaire).

Ce cours traite donc prioritairement de la psychologie. Mais le découpage n’est qu’un besoin de méthode. Une vision adéquate de l’homme doit intégrer les différents regards.

2) Importance de la perspective psychologique

Certaines raisons sont communes à tous les hommes de bonne volonté, d’autres sont propres aux chrétiens.

a) Importance de la psychologie pour l’homme d’aujourd’hui

Notre monde est dans une situation paradoxale. D’un côté, il pèche par excès de narcissisme. De l’autre, il se caractérise par une difficulté d’être soi. En tout cas, pour ces deux raisons, il se tourne vers la psychologie.

1’) L’excès actuel de narcissisme

1’) La société omphaloscope

Avez-vous entendu parler de l’omphaloscopie ? Non ? Votre ignorance m’étonne ! En effet, cette maladie se rencontre quotidiennement. On pense aujourd’hui qu’elle affecte plus de la moitié des Français et presque tout le monde à un moment ou l’autre de son existence. Et elle tend à se répandre. Surtout, votre ignorance m’inquiète. Car cette maladie est grave.

Elle se reconnaît à différents symptômes. Certains sont comportementaux et observables du dehors : recourbement de la tête ; baisse progressive de la vue ; incapacité à voir ce qui se passe autour de soi ; isolement progressif.

D’autres symptômes sont affectifs, vécus au dedans : euphorie immédiate ; mais tristesse sur le long terme ; perte de l’élan.

Une bonne nouvelle toutefois : cette maladie est très remédiable, et cela, très rapidement.

Mais, au fait, il serait peut-être plus simple que je vous l’explique à partir de son étymologie, qui est grecque : omphalos, « nombril », et scopein, « regarder » (comme dans télé-scope ou micro-scope). L’omphaloscopie est donc l’attitude de celui qui se regarde le nombril. D’ailleurs, le terme grec ne signifie pas seulement l’ombilic, mais aussi « centre », notamment « moyeu d’une roue » [6]. Dès lors, omphaloscopie présente le sens plus général suivant : attitude de celui qui se prend pour le centre du monde. S. Augustin affirmait dans la Cité de Dieu : « Deux amours ont bâti deux cités : l’amour de soi jusqu’au mépris de Dieu fit la cité terrestre ; l’amour de Dieu jusqu’au mépris de soi fit la cité céleste [7] ».

D’ailleurs, s’agit-il d’une maladie ? Oui, au plan social, dans la mesure où le conditionnement est considérable. Non, au plan individuel. L’égocentrisme est toujours un choix, et même une option fondamentale qui englobe une partie de la vie.

2’) Les signes

Certes, le constat d’un accroissement du narcissisme n’a rien de nouveau. Déjà, l’historien américain Christopher Lasch [8] et le romancier de même nationalité Tom Wolfe l’avaient décrit dans les années 1970 [9]. À cette occasion, des échelles ont été mises en place pour mesurer ce symptôme qui est aussi un syndrome, c’est-à-dire un ensemble organisé de symptômes [10].

Quoi qu’il en soit de l’ancienneté de ces observations, les études actuelles faites sur les adolescents et les adultes montrent une augmentation significative des traits narcissiques comme l’auto-évaluation, la focalisation sur des gratifications immédiates et des buts extérieurs, l’individualisme, les attentes démesurées et irréalistes, etc. [11]. On pourrait ajouter l’image surdopée de soi [12], l’incivilité (développée plus bas) [13] – notamment l’effacement des marques de politesse [14] –, le culte de l’apparence [15]. La psychologue américaine Jean M. Twenge, dont les études portent précisément sur l’évolution de ce type de personnalité [16], parle d’une épidémie de narcissisme [17]. Ce narcissisme touche tous les domaines – y compris les réseaux sociaux pourtant censés ouvrir à l’autre [18], y compris l’amour [19] –, les deux sexes [20] et les différents milieux [21].

Certes, des études questionnent ce diagnostic [22], en particulier celui de Twenge [23], mais la psychologue leur répond de manière convaincante et confirme cette inflation de l’ego [24]. J’ajouterai un constat psychiatrique : le nombre croissant de personnalités borderline, ce que l’on appelle aussi les « états-limites [25] ». « La problématique sociale ayant changé, nous aurons à faire face à des modifications de la configuration psychologique inconsciente dont le résultat clinique se constatera par l’augmentation du nombre de ce que l’on a convenu d’appeler les états-limites ou borderlines [26]. » Enfin, dans le cadre de la souffrance au travail [27], on s’interroge beaucoup aujourd’hui sur la question d’une extension du domaine du narcissisme [28] et de la manipulation à l’organisation [29] – aussi via des leaders toxiques présentant un profil narcissique dont parlait le premier chapitre.

Aujourd’hui, l’égoïsme prend une nouvelle forme : l’incivilité. En effet, on observe de plus en plus de personnes sans gêne, de malotrus narcissiques, sans empathie ni culpabilité vis-à-vis de leur égoïsme, voire de leur comportement tyrannique [30] à l’égard d’autrui, multipliant les actes d’incivilité [31]. La population touchée concerne les enfants, mais aussi des jeunes adultes. Voici ce qu’écrit une enseignante de sciences économiques en banlieue parisienne dans un ouvrage où elle décrit son expérience professionnelle : « Les adolescents auxquels j’enseigne depuis quinze ans n’ont jamais appris à tenir compte des autres, le collectif n’a aucun sens à leurs eux. Ils sont devenus leur propre référence, incapables de se remettre en question. Nous sommes face à un phénomène inquiétant, dont il est temps de prendre conscience. D’autant plus qu’une partie d’entre eux atteint maintenant l’âge adulte [32] ». Bien des signes rapprochent ce syndrome de ce que les psychiatres appellent la personnalité narcissique. Pourtant, il ne s’agit pas de perversion, mais d’un déficit en intériorisation de la limite et dans la prise en compte de l’altérité. En termes simples, cet adulte est un enfant qui n’a pas grandi, n’a pas appris à limiter ses désirs – sans oublier la part incompressible de décision libre dans l’adoption de ce comportement. Comme pour l’odieuse Gisèle, le personnage du roman de la comtesse de Ségur, Quel amour d’enfant ! [33], qui hurlait à la moindre contrariété, l’origine première de cette conduite est donc la défaillance éducative [34]. Le mal (qui est donc réversible) dicte le remède : la rééducation vertueuse. En introduisant dans le monde de l’altérité. La même enseignante notait qu’un élève qui l’insultait en cours quand il recevait une mauvaise note s’est effondré le jour où il fut convoqué par la direction en présence de sa mère et a réalisé que cette femme était une personne qui souffrait et non pas seulement une fonction abstraite.

b) La difficulté d’être soi

Nos contemporains souffrent d’une fatigue à être soi, selon le beau titre du livre d’Ehrenfels.

 

« Le déclin de la tradition se paye en difficulté d’être soi. La société d’après la religion […] est une société psychiquement épuisante pour les individus, où rien ne les secourt ni ne les appuie plus face à la question qui leur est retournée de toutes parts en permanence : pourquoi moi ? Pourquoi naître maintenant quand personne ne m’attendait ? Que me veut-on ? Que faire de ma vie quand je suis seul à la décider [35] ? ».

 

En 2003-2004, Psychologies magazine tirait à 400 000 exemplaires, aujourd’hui à 300 000 [36]. Il faut sans doute prendre en compte la crise et la diminution des ressources, l’accès informatif toujours plus grand à internet.

L’amplitude des ouvrages francophones. Deux chiffres parmi d’autres : aujourd’hui, on dénombre plus de 350 psychothérapies différentes [37] ; une recherche informelle faite sur les ouvrages disponibles à la boutique La Procure de Paris, l’une des plus riches librairies en sciences humaines de France, montre qu’il existe entre 450 et 600 livres sur les questions-frontière du psychologique et du spirituel (chrétien), livres presque tous parus ces 20 dernières années.

b) Importance de la psychologie en soi

Grande est la richesse de la psychologie aujourd’hui. Dans son ouvrage sur les thérapies brèves, Jean Cottraux dénombre pas moins de 360 thérapies différentes !

Il importe aussi de distinguer la psychologie des bien-portants de la psychologie des personnes malades. Beaucoup de personnes sont réfractaires à la psychologie parce qu’elles pensent que la psychologie n’intéresse que les égos traumatisés. Tout au contraire, nous venons de voir que le psychisme couvre tous les conditionnements, c’est-à-dire les actes de l’homme qui sont inconscients et, en tout cas, involontaires, non soumis spontanément au contrôle de l’homme. Or, parmi ces conditionnements, certains sont sains, et nous les appellerons dynamismes ; d’autres, sont malades ou blessés, et nous les appellerons mécanismes (cf. chap. 5).

c) Importance de la psychologie pour le chrétien

L’articulation entre le psychologique et le spirituel est souvent partielle, c’est-à-dire ampute l’homme d’une des perspectives distinguées plus haut : elle survalorise un point de vue et dévalorise les autres.

En revanche, une vision inadéquate en mutilera un aspect : le biologisme réduit l’homme à ses mécanismes biologiques, le psychologisme à ses conditionnements psychologiques, le moralisme à ce que sa liberté peut contrôler, le spiritualisme à sa vie théologale.

Par conséquent, même si mon attention portera surtout sur le psychologique, je n’oublierai jamais de le tricoter avec le point de vue éthique, je ne dissocierai jamais les conditionnements involontaires de la participation de la volonté libre.

En effet, l’adjectif humain qui qualifie cette formation est à cheval sur au moins trois domaines : psychologique (grosso modo, l’actus hominis), éthique (grosso modo, l’actus humanus) [38], spirituel au sens de surnaturel. Le premier champ est finalisé par la guérison (celle-ci incluant la connaissance de soi), le deuxième par l’éducation et le troisième par la conversion. Puisque Pastores dabo vobis invite à distinguer formation humaine et formation spirituelle, la formation humaine regroupe donc formation psychologique et formation éthique.

Ajoutons brièvement une autre raison. D’un mot, le démon est le maître de la psychologie : il est le « prince du déséquilibre », disait le Docteur Assailly. Donc, plus nous sommes blessés, plus il peut nous tenter et nous faire chuter. Inversement, plus nous sommes guéris, plus le Fourchu doit employer des moyens extérieurs, visibles.

3) Plan

Mon plan sera historique et doctrinal. Théorique et pratique. Diagnostique et thérapeutique.

Nous traiterons d’abord de l’homme sain, en sa synchronie ou géographie (chap. 1) et en sa diachronie ou histoire (chap. 2 et 3).

Puis nous aborderons l’homme malade : en premier lieu sa blessure – en particulier, chez Freud (chap. 4) qui a souligné singulièrement la blessure de la sexualité (chap. 5) ; et en général (chap. 6)  – ; en second lieu, son remède, nous limitant à l’un d’eux, du fait de sa particulière pertinence, l’hypnose (chap. 7).

La bibliographie commentée vous donnera d’explorer d’autres facettes de la psychologie.

Pascal Ide

[1] Le terme colère (orgè) est une fois attribué à Jésus (Marc, ch. 3, v. 5).

[2] S. Thomas d’Aquin, Somme de théologie, Ia-IIae, q. 1, a. 1 : « L’homme agit-il pour une fin ? »

[3] Hergé, Les aventures de Tintin, Coke en stock, Bruxelles, Casterman, 1958, p. 42.

[4] Si l’on veut être complet, il existe une troisième perspective, théologale elle est ce qui, dans l’homme, vient d’au-delà de l’homme, à savoir Dieu. Ces trois perspectives correspondent à trois sortes de temporalité : le temps psychologique est discontinu, privilégiant l’instant ; le temps éthique est continu, respectueux de toute l’épaisseur historique des actes ; le temps religieux situe l’historique dans sa relation à l’éternité.

[5] Vincent Lenhardt, Au cœur de la relation d’aide. Réflexion sur des fondamentaux de la thérapie et du coaching, Paris, InterÉditions, 2013.

[6] L’on rencontre cette convergence d’acception dans d’autres langues : en allemand (nabe signifie « moyeu » et nabel, « ombilic »), en sanscrit (le mot nâbhi présente les deux significations), etc.

[7] La cité de Dieu, L. XIV, ch. 28.

[8]. Cf. Christopher Lasch, Culture of Narcissism : American Life in an Age of Diminishing Expectations, 1979 : Le complexe de Narcisse. La nouvelle sensibilité américaine, trad. Michel Landa, coll. « Libertés 2000 », Paris, Robert Laffont, 1981; rééd. coll. « Champs », Paris, Flammarion, 2006.

[9]. Cf. Tom Wolfe, « The “Me” Decade and the Third Great Awakening », New York Magazine, 23 août 1976.

[10]. Cf. Nida Corry, Rebecca Davis Merritt, Sylvie Mrug et Barbara Pamp, « The Factor Structure of the Narcissistic Personality Inventory », Journal of Personality Assessment 90 (2008), p. 593-600.

[11]. Cf. Richard Sennett, The Culture of the New Capitalism, New Haven, Yale University Press, 2006 ; Paul Roberts, The Impulse Society, New York, Bloomsbury, 2014 ; Robert Putnam, « Bowling Alone : America’s Declining Social Capital », Journal of Democracy 6/1 (1995), p. 65-67 et son ouvrage : Bowling Alone. The Collapse and Revival of American Community, New York, Simon & Schuster, 2000.

[12]. Cf. Kali H. Trzesniewski, M. Brent Donnellan et Richard W. Robins, « Do Today’s Young People Really Think They Are So Extraordinary ? An Examination of Secular Trends in Narcissism and Self-enhancement », Psychological Science 19 (2008), p. 181-188.

[13]. Cf. Jean M. Twenge et W. Keith Campbell, « “Isn’t It Fun to Get the Respect That We’re Going to Deserve ?” Narcissism, Social Rejection, and Aggression », Personality and Social Psychology Bulletin 29 (2003), p. 261-272.

[14]. Cf. Dominique Picard, Politesse. Savoir-vivre et relations sociales, coll. « Que sais-je ? » n° 3380, Paris, PUF, 2010.

[15]. Cf. Simine Vazire, Laura P. Naumann, Peter J. Rentfrow et Samuel D. Gosling, « Portrait of a Narcissist : Manifestations of Narcissism in Physical Appearance », Journal of Research in Personality 42 (2008), p. 1439-1447.

[16]. Cf., outre les études qui seront citées, Jean M. Twenge et Joshua D. Foster, « Mapping the Scale of the Narcissism Epidemic : Increases in Narcissism 2002-2007 within Ethnic Groups », Journal of Research in Personality 42 (2008), p. 1619-1622 ; Jean M. Twenge, Sara Konrath, Joshua D. Foster, W. Keith Campbell et Brad J. Bushman, « Further Evidence of an Increase in Narcissism among College Students », Journal of Personality 76 (2008), p. 919-927.

[17]. Cf. Jean M. Twenge et W. Keith Campbell, The Narcissism Epidemic : Living in the Age of Entitlement, New York-Londres-Toronto-Sydney, Free Press, 2009. Cf. aussi Generation Me. Why Today’s Young Americans Are More Confident, Assertive, Entitled – and More Miserable Than Ever Before, New York-Londres-Toronto-Sydney, Free Press, 2006.

[18]. Cf. Laura E. Buffardi et W. Keith Campbell, « Narcissism and Social Networking Web Sites », Personality and Social Psychology Bulletin 34 (2008), p. 1303-1314.

[19]. Cf. W. Keith Campbell, « Narcissism and Romantic Attraction », Journal of Personality and Social Psychology 77 (1999), p. 1254-1270 ; W. Keith Campbell, Amy B. Brunell et Eli J. Finkel, « Narcissism, Interpersonal Self Regulation and Romantic Relationships : An Agency Model Approach », dans Eli J. Finkel et Kathleen D. Vohs (dir.), Self and Relationships : Connecting Intrapersonal and Interpersonal Processes, New York, Guilford, 2006, p. 57-83.

[20]. Cf. Jean M. Twenge, « Changes in Women’s Assertiveness in Response to Status and Roles : A Cross-temporal Meta-analysis, 1931-1993 », Journal of Personality and Social Psychology 81 (2001), p. 133-145 ; cf. Jean M. Twenge, Sara Konrath, Joshua D. Foster, W. Keith Campbell et Brad J. Bushman, « Egos Inflating over Time : A Cross-temporal Meta-analysis of the Narcissistic Personality Inventory », Journal of Personality 76 (2008), p. 875-901.

[21]. Cf. Tori DeAngelis, « Class Differences », American Psychological Association Monitor on Psychology 46 (2015), p. 62.

[22]. Cf., par exemple, M. Brent Donnellan, Kali H. Trzesniewski et Richard W. Robins, « An Emerging Epidemic of Narcissism or Much Ado about Nothing ? », Journal of Research in Personality 43 (2009), p. 498-501.

[23]. Cf. Jeffrey Jensen Arnett, « The Evidence for Generation We and against Generation Me », Emerging Adulthood 1 (2013), p. 5-10 ; Kali H. Trzesniewski et M. Brent Donnellan, « Rethinking “Generation Me”. A Study of Cohort Effects from 1976-2006 », Perspectives in Psychological Science 5 (2010), p. 58-75.

[24]. Cf. Jean M. Twenge et Joshua D. Foster, « Birth Cohort Increases in Narcissistic Personality Traits among American College Students, 1982-2009 », Social Psychological andPersonality Science 1 (2010), p. 99-106.

[25]. Sur une vaste bibliographie, une étude concerne directement notre sujet : Patrick Juignet, États-limites et passions narcissiques, Paris, Berger-Levrault, 1997. Cf. le livre éclairant de Charles Melman, L’Homme sans gravité. Jouir à tout prix. Entretiens avec Jean-Pierre Lebrun, Paris, Denoël, 2002.

[26]. Georges Painchaud, Noël Montgrain, « Limites et états-limites », dans Jean Bergeret et Wilfrid Reid (dir.), Narcissisme et états-limites, Paris, Dunod, 1986, p. 28-35, ici p. 29.

[27]. Cf., à côté des ouvrages classiques de Christophe Dejours, Souffrance en France et d’Yves Clot, Le travail à cœur. Pour en finir avec les risques psychosociaux, Paris, La Découverte, 2010, Pierre-Yves Gomez, Le travail invisible. Enquête sur une disparition, Paris, François Bourin, 2013.

[28]. Cf., par exemple, Yvan Barel et Sandrine Frémeaux, « Fonctionnement pervers des organisations et climat de peur », dans Alain Max Guénette et Sophie Le Garrec (dir.), Les peurs au travail, Toulouse, Octarès, 2016.

[29]. Cf. Michela Marzano, Extension du domaine de la manipulation.

[30] Cf. Didier Pieux, De l’adulte roi à l’adulte tyran, Paris, Odile Jacob, 2012.

[31] Cf. Dominique Picard, Politesse. Savoir-vivre et relations sociales, coll. « Que sais-je ? », Paris, PUF, 2010.

[32] Cf. Cécile Ernst, Bonjour madame, merci monsieur, Paris, Jean-Claude Lattès, 2011.

[33] Coll. « Bibliothèque rose », Paris, Hachette Jeunesse, 2007.

[34] Cf. Jean-Louis Fournier, Mouchons nos morveux, coll. « Le livre de poche », Paris, LGF, 2009.

[35] Marcel Gauchet, Le désenchantement du monde, coll. « Bibliothèque des sciences humaines », Paris, Gallimard, 1985, p. 302.

[36] Informations fournies par OJD, Association pour le Contrôle de la Diffusion des Médias : http://www.diffusion-controle.com pour le premier chiffre, devenu http://www.ojd.com/ pour le second chiffre.

[37] Cf. Jean Cottraux, Choisir une psychothérapie efficace, Paris, Odile Jacob, 2011, annexe, p. 313-320.

[38] Sur la distinction de l’acte humain et de l’acte de l’homme (qui remonte à Aristote), cf. s. Thomas d’Aquin, Somme de théologie, Ia-IIæ, q. 1, a. 1.

7.1.2022
 

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