Appelés à la joie. Oser être prêtre (recension)

AUGUSTIN G., Appelés à la joie. Oser être prêtre, avant-propos Card. W. Kas per, trad. P. Charpentier de Beauvillé, Paris, Médiaspaul, 2017. Parue dans la Nouvelle Revue Théologique (NRT) 140 (2018) n° 4, p. 686-687. À la suite d’illustres aînés, Walter Kasper (Serviteur de la joie, Paris, Cerf, 2007) qui, d’ailleurs, préface l’ouvrage, et Joseph Ratzinger (Serviteurs de votre joie, Paris, Fayard, 1990), ce livre se place sous la lumière d’une parole de l’Apôtre : « Il ne s’agit pas pour nous d’exercer un pouvoir sur votre foi, mais de contribuer à votre joie» (2 Co 1,24). L’A., pallottin allemand enseignant à Vallendar et consulteur auprès de la Congrégation pour le clergé depuis 2017, signale ainsi sa perspective, non pas d’abord seulement pastorale ou seulement théologique, mais spirituelle. Ce titre dit aussi quelque chose de son thème (plus que de sa thèse) : le sacerdoce ne peut se comprendre à partir de la seule fonction (le ministère) ni de la seule théologie objective (le sacrement de l’Ordre), mais se doit d’intégrer la dimension subjective, voire affective (p. 35), d’union joyeuse, voire enthousiasmante (p. 275s), au Christ. C’est ainsi que l’A. traduit le character indelebilis par « l’appartenance permanente au Christ» (p. 154). Le plan et le contenu découlent de ce point de vue résolu ment théocentrique (p. 27). Après une description du contexte (chap. 1), l’A. accède vite au centre qu’est l’union à Dieu (chap. 2) et le don de soi au Christ (chap. 3 à 5), en particulier à travers l’Eucharistie (chap. 6), pour en tirer des applications pour la pastorale (chap. 7 et 8), et la vie des prêtres (chap. 9), fructifiant en joie (chap. 10). Si l’ouvrage se ressent fortement du contexte allemand qui est le sien, si le style est beaucoup plus parénétique qu’argumentatif et si l’articulation entre approche objective et approche subjective-affective gagnerait à être pensée, l’on retiendra la passion apaisée et confiante qui anime ces pages et l’insistance sur l’appropriation par le prêtre du don qui lui a été fait le jour de son ordination (le chap. 5 propose une heureuse méditation du mystère du sacerdoce à partir de la liturgie de l’ordination). « O Jésus, (…) vis dans tes prêtres ! Parle, agis, pense, aime en tes prêtres et par tes prêtres ! ›› (p. 295 qui est la dernière).

Pascal Ide

10.9.2021
 

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