Une formule de saint Augustin a connu une fortune méritée : « Pondus meum, amor meus : Mon poids, c’est mon amour ». Cette doctrine de l’amour comme poids inscrit l’homme dans le cosmos tout en honorant sa spécificité. Présentons-la et résolvons les différentes difficultés qu’elle soulève, avant d’en proposer une relecture paradoxale à la lumière de l’amour-don.
1) Bref exposé chez saint Augustin
Le passage le plus célèbre concernant ce thème, celui du dernier livre des Confessions, est aussi le premier chronologiquement dans le corpus augustinien. Lisons-le :
« Dans ton don, nous nous reposons : là, de toi nous jouissons ; notre repos est notre lieu. L’amour nous y élève, et ton Esprit qui est bon exalte notre bassesse en la retirant des portes de la mort. Dans la volonté bonne se trouve pour nous la paix.
« Un corps, en vertu de son poids, tend à son lieu propre. Le poids ne va pas forcément en bas, mais au lieu propre. Le feu tend vers le haut, la pierre vers le bas : ils sont menés par leur poids, ils s’en vont à leur lieu. L’huile versée sous l’eau s’élève au-dessus de l’eau ; l’eau versée sur l’huile s’enfonce au-dessous de l’huile : ils sont menés par leur poids, ils s’en vont à leur lieu. S’il n’est pas à sa place, un être est sans repos ; qu’on le mette à sa place et il est en repos.
« Mon poids, c’est mon amour [c’est moi qui souligne] ; où que je me porte, c’est par lui que je me porte. Le don de toi nous enflamme et nous nous portons en haut ; il nous embrase et nous partons. Nous montons les montées qui sont dans notre cœur et nous chantons le cantique des degrés.
« Ton feu, ton bon feu nous embrase et nous partons, puisque nous partons en haut vers la paix de Jérusalem, puisque j’ai trouvé ma joie dans ceux qui m’ont dit : nous partirons pour la maison du Seigneur. Là nous placera la volonté bonne de sorte que nous ne voulions plus autre chose qu’y demeurer éternellement [1] ».
2) Difficultés posées par le texte
Ce texte présente des aspérités :
- N’y a-t-il pas un paradoxe à affirmer : « Dans ton don, nous nous reposons » ? En effet, le don est une cause efficiente et le repos est plutôt un terme ; or, si cause et fin coïncident, le mouvement s’annule.
- Le mouvement vers le lieu est naturel, donc déterminé ; or, l’homme est un être libre. Plus précisément encore, le poids est un conditionnement matériel nécessaire ; or, l’amour est un acte ou du moins un état libre, non déterminé ; n’y a-t-il donc pas quelque contradiction à faire de l’amour un poids ?
- Le lieu propre, d’expérience, est plus bas que l’origine ; or, Augustin n’hésite pas à situer certains termes de mouvement plus haut que leurs points de départ : tel est le cas du feu. Appliquons cette difficulté à notre sujet : n’y a-t-il pas une incongruité à faire de l’amour un poids sachant qu’il nous conduit à nous dépasser, à nous hisser au-dessus de nous, notamment vers Dieu ?
Ces trois objections seront résolues chemin faisant.
3) Exposé du texte
Dans le passage cité ci-dessus, notre auteur commente le premier chapitre de la Genèse. Précisément, il traite du statut de l’homme qui, créé par Dieu, retourne vers son Créateur afin d’en jouir, dans l’éternité. Or, c’est ce que signifie, selon Augustin, la figure de l’Esprit : celui-ci est porté au-dessus des eaux [2].
a) Principe cosmologique : les caractéristiques du lieu
Comme on le voit, l’évêque d’Hippone médite sur le lieu naturel (et matériel) : « Corpus pondere suo nititur ad locum suum : Un corps, en vertu de son poids, tend à son lieu propre ». Celui-ci présente six caractéristiques empruntées à un fond commun philosophique à la fois aristotélicien et stoïcien [3].
- Le lieu est la fin du mouvement, cette fin devant s’entendre non seulement du terme mais de la cause finale. Voilà pourquoi le lieu est propre à chaque corps, comme la finalité caractérise chaque être et l’achève. Il s’agit d’un « mouvement tendanciel qui oriente un être vers sa fin [4] ».
- Il est un repos, une paix : le corps conduit en son lieu propre y trouve s’y arrête parce qu’il y a trouvé sa propre stabilité. Voilà pourquoi Augustin parle de « demeurer ». Là encore, le repos n’est pas qu’un équilibre extérieur, mais une véritable propriété intérieure. Autrement dit, tout être créé possède un lieu naturel vers lequel il tend pour s’y accomplir et s’y reposer.
- Il supporte les contraires. Précisément, la première opposition concernant le lieu est celle du haut et du bas. Un corps peut se porter vers des lieux contraires seulement par violence ; en revanche, deux corps peuvent se porter vers des lieux contraires, par nature.
- Le lieu propre est atteint au terme d’un mouvement (naturel, comme le lieu). En effet le lieu est finalité. Or, la fin est par définition le terme d’un mouvement. Autrement dit, le corps n’est pas immédiatement dans son lieu propre ; il doit s’y rendre.
- La cause efficiente du mouvement portant le corps vers son lieu est le poids ; c’est donc par son poids que le corps se porte vers son lieu qui est aussi son repos.
- Il est cause de l’ordre entre les êtres. Les cinq premières caractéristiques concernent l’être considéré en lui-même, cette dernière concerne l’être considéré dans son ordre aux autres êtres. En effet, l’ordre naît de la juste disposition de chaque chose ; or, cette disposition s’entend d’abord de l’emplacement, du lieu ; donc, en atteignant son lieu propre, toute chose trouve sa place et l’univers s’harmonise. Concrètement, pour l’ordre sublunaire, la terre est en ordre lorsqu’elle est en bas et le feu en haut.
b) Application anthropologique
Ce qui vient d’être dit concerne le lieu naturel des corps matériels. Mais, dans la cosmologie antique, l’homme n’échappe pas à la loi commune du cosmos : il est lui aussi soumis à des mouvements naturels ; il présente donc des lieux naturels. Or, Augustin souscrit à cette cosmologie : même s’il ne se réduit pas au cosmos, l’homme en fait partie. Il applique donc à l’homme – mais analogiquement – ce qu’il vient de dire de la nature en général.
- Précisément, son lieu propre, c’est Dieu. Et ce lieu, c’est sa finalité : l’homme est fait pour Dieu.
- Dieu est son repos. A noter que ce repos est, chez l’homme, aussi une joie, une jouissance. Voilà pourquoi Augustin a pu dire que la délectation est, selon l’image que développera la cinquième note, « poids de l’âme [5] ». Et Dieu est ce repos et cette joie :
« L’Être suprême est la béatitude elle-même, ce qui existe au degré le plus bas ne peut être ni heureux ni malheureux, mais ce qui existe au degré intermédiaire vit dans la misère s’il se penche vers ce qui est le plus bas et vit dans le bonheur s’il se convertit à l’Être suprême [6] ».
- Même s’il est fait pour Dieu, l’homme peut aussi se porter vers le bien corruptible, et donc incliner vers des contraires.
- L’homme est animé d’un mouvement qui le porte vers sa fin : il ne lui est pas immédiatement adéquat. Voilà pourquoi la vie terrestre est sigillée par l’inquiétude.
- Quel est la cause efficiente qui porte l’homme vers sa fin ? Chez l’homme, mais aussi chez toute créature, la cause porte un nom : l’amour. « La force de leurs poids qui entraîne les corps soit en haut, s’ils sont légers, soit en bas, s’ils sont lourds, voilà leur amour [7] ». Dans d’autres textes, Augustin distingue le poids de l’amour selon le sujet : être matériel et être humain : « Les corps inanimés eux-mêmes tendent au repos par leur propre poids, comme les âmes par leur amour [8] ». Et en effet, comme l’âme par l’amour, le corps est porté par le poids, où qu’il tende. Or, nous avons vu que cette cause était le poids. Voilà pourquoi Augustin utilise cette belle image : « mon poids, c’est mon amour ». Voici encore deux autres textes : « L’amour, en effet, est comme un poids qui entraîne l’âme partout où elle se porte [9] ». « Chacun sera entraîné là où doit le porter son propre poids, c’est-à-dire son amour. […] Aime le Christ, et tu seras emporté par ce poids là où réside le Christ [10] ».
- Cette métaphore a peut-être pour origine le néoplatonicien Jamblique [11]. Isabelle Bochet résume les différentes notes qui précèdent lorsqu’elle affirme que l’amour « ordonne l’âme, car la volonté ne trouve son repos que lorsqu’elle a atteint sa fin, autrement dit lorsqu’elle jouit de l’être vers lequel elle tendait [12] ».
- La conséquence de l’amour est l’ordre, donc la paix, notion centrale chez Augustin. D’ailleurs, le Livre xiii des Confessions s’achève par une longue méditation sur le Shabbat, la paix de Dieu.
4) Difficultés posées par le contenu
Autant les difficultés posées ci-dessus et désormais clarifiées étaient liées à l’exégèse (littera), autant ces nouvelles objections sont liées au contenu (sensus).
a) Première difficulté
On pourrait craindre que l’image du poids, voire la doctrine cosmologique du lieu naturel soit trop mécaniste, donc déterministe ; or, l’homme est un être de liberté. Concrètement, si l’homme est porté comme mécaniquement vers le haut qu’est Dieu, comment peut s’expliquer le péché ?
Nous répondrons que la troisième caractéristique donne tout apaisement à cet égard [13]. En effet, si les réalités matérielles sont déterminées ad unum, ne se portent que vers un lieu propre, l’homme, lui, peut se porter vers différents lieux de par son propre mouvement. « Tout amour monte ou descend. L’amour du bien nous élève à Dieu, comme l’amour du mal nous entraîne à l’abîme [14] ». Précisément, il peut choisir de s’écarter du lieu de son repos qu’est Dieu. Or, cela suppose une cause interne : la liberté.
b) Seconde difficulté
Cette interprétation de l’orientation vers Dieu ne risque-t-elle pas de sombrer dans le pélagianisme ? On ne sortirait du risque de déterminisme que pour concéder trop à la causalité humaine et ôter à Dieu toute initiative.
Nous répondrons que, en réalité, la cause efficiente est double. L’homme ne peut tendre vers Dieu que parce que Dieu lui-même lui en donne la force, le proportionne à lui [15]. Par conséquent, Dieu n’est pas seulement au terme mais aussi au principe. Voilà pourquoi Augustin peut dire, de manière paradoxale que « Dans ton don, nous nous reposons ».
D’ailleurs, ce qui est vrai de l’homme l’est aussi de toute créature matérielle non raisonnable : à la causalité créée, il faut joindre la causalité transcendante. Plus tard, Thomas articulera ces deux niveaux de causalité à partir de la distinction notamment aristotélicienne de la Cause première et des causes secondes.
5) Confirmations
a) Par le contraire
Un texte capital montre quelle géographie spirituelle sert de cadre à cette réflexion qui elle-même traite du lieu :
« À qui dire, comment dire le poids de la convoitise (cupiditas) qui entraîne au précipice de l’abîme, et le relèvement qu’opère la charité (caritas) par ton Esprit qui ‘était porté au-dessus des eaux’ ? A qui le dire ? Comment le dire ? Car il n’est pas question d’espaces où nous soyons immergés et d’où nous émergions. Quoi de plus ressemblant et quoi de plus dissemblant ? Il s’agit de sentiments, il s’agit d’amours : l’impureté de notre esprit nous fait sombrer en bas par amour des soucis (curarum) et la sainteté du tien nous relève en haut par amour de la sécurité (securitas), afin que nous tenions le cœur haut vers toi, là où ton ‘Esprit est porté au-dessus des eaux’, et que nous parvenions au repos suréminent, quand ‘notre âme’ aura traversé ‘les eaux qui sont sans substance’ [16] ».
Ce texte, extraordinairement riche, mériterait une analyse très approfondie. On y retrouve nombre de grands thèmes augustiniens [17], un fondement scripturaire relu spirituellement en Gn 1,2, différentes oppositions décisives, etc. Centrons-nous sur le seul thème du poids amatif qui nous intéresse. Saint Augustin oppose terme à terme deux pondérations. Le tableau suivant résume les
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Le poids de la convoitise |
Le poids de la charité |
Fondement scripturaire |
Les eaux sans substance |
L’Esprit au-dessus des eaux |
Mouvement spirituel |
Sombrer vers le bas |
Relever vers le haut |
Lieu spirituel |
Région de dissemblance |
Région de ressemblance |
Quel amour, quel poids ? |
L’amour des soucis (la pesanteur) |
L’amour de la sécurité (la légèreté) |
Quelle finalité, quel terme ? |
L’inquiétude |
Le repos |
Quel point de départ ? |
Impureté de l’âme |
Purification de l’âme |
b) Par comparaison avec Porphyre
La formule « mon poids, c’est mon amour » ne veut pas seulement informer mais former. Victor Goldschmidt disait que le dialogue platonicien cherche à « former plutôt qu’informer [18] ». Or, l’on sait l’influence des platonici sur saint Augustin. De fait les Confessions sont un exercice spirituel [19]. Or, cette formule se trouve à un endroit très particulier : le terme. D’ailleurs, la pédagogie emploie volontiers des formules brèves, bien frappées, afin de frapper l’imagination des disciples.
Surtout, la comparaison avec le philosophe néoplatonicien permet de mieux saisir la portée de la formule. En effet, la triade que Porphyre place au sommet de sa théologie est formée des trois termes : existence, vie, intelligence. Il demeure que c’est l’intelligence qui « prédomine sur la vie et l’existence. […] Le Père est donc le premier moment de l’autogéénration de l’intelligence [20] ». Or, Augustin met en place le ternaire suivant : être, connaître, vouloir (esse, scire, uelle). Il garde donc l’idée essentielle de la triade porphyrienne, ainsi que celle de la prédominance ; on retrouve aussi les deux termes, être et intelligence. En revanche, la vie est remplacée par la volonté, donc par l’amour et le désir. Ainsi le docteur d’Hippone prend « en compte une dimension nouvelle : celle du désir [21] ». Et ce désir entraîne un mouvement, implique un poids. Celui-ci doit choisir entre la cupidité et la charité.
6) Conclusion. Relecture dans la perspective du don
De prime abord, cette conception augustinienne de l’amour semble tout concéder à l’érôs, donc à l’amour-attrait. En réalité, elle gagne à être relue à la lumière de l’amour-don, précisément de la dynamique ternaire : réception (don pour soi), appropriation (don à soi) et donation (don de soi). Montrons-le en commençant par le centre.
- Le poids d’amour est une réalité intime, donc interne au don à soi. Il présente de plus une double polarité : objective (l’être est incliné vers une fin) et subjective (le poids s’expérimente comme une tendance).
- Par ailleurs, ce pondus amoris est une donnée de nature, donc une trace du don originaire qu’est le don divin de la création. En effet, la nature est principe intrinsèque de mouvement ; or, le poids dit un dynamisme intime est enraciné dans la création. De plus, le début du livre xiii des Confessions traite de la gratuité et de la bonté à l’œuvre dans la création. « Qu’a-t-elle mérité devant toi, la matière corporelle, pour être ne fût-ce qu’invisible inorganisée, puisqu’elle n’eût même pas été cela, si tu ne l’avais faite [22]? » De plus, ce don créationnel est redoublé par la nécessité d’un surcroît, la grâce qui adapte l’homme à sa fin transcendante.
- Enfin, le poids explique la sortie, l’extase en direction du don de soi. Ainsi cette formule souligne à la fois la dynamique du don de soi, son rayonnement, et l’enracinement au plus profond du don à soi.
Pascal Ide
[1] « In dono tuo requiescimus : ibi te fruimur. requies nostra locus noster. amor illuc attollit noset spiritus tuus bonus exaltat humilitatem nostram de portis mortis. in bona voluntate pax nobis est. corpus pondere suo nititur ad locum suum. pondus non ad ima tantum est, sed ad locum suum. ignis sursum tendit, deorsum lapis. ponderibus suis aguntur, loca sua petunt. oleum infra aquam fusum supra aquam attollitur, aqua supra oleum fusa infra oleum demergitur : ponderibus suis aguntur, loca sua petunt. minus ordinata inquieta sunt : ordinantur et quiescunt. pondus meum amor meus ; eo feror, quocumque feror. dono tuo accendimur et sursum ferimur ; inardescimus et imus. ascendimus ascensiones in corde et cantamus canticum graduum. igne tuo, igne tuo bono inardescimus et imus, quoniam sursum imus ad pacem Hierusalem, quoniam jucundatus sum in his, qui dixerunt mihi : in domum domini ibimus. ibi nos conlocabit voluntas bona, ut nihil uelimus aliud quam permanere illic in aeternum » (S. Augustin, Confessions, L. XIII, ix, 10, Œuvres de saint Augustin, trad. Eugène Tréhorel et André Bouissou, introduction et notes d’Aimé Solignac, coll. « Bibliothèque augustinienne », 2 tomes, n° 13 et 14, Paris, Études Augustiniennes, 1962, vol. 2, p. 440-441, trad. légèrement modifiée).
[2] Cf. Confessions, L. XIII, iv, 5.
[3] David O’Brien, « Pondus meum, amor meus. Saint Augustin et Jamblique », Revue de l’histoire des religions, 198 (1981) n° 4, p. 423-428.
[4] Aimé Solignac, « Mesure, nombre et poids » (note complémentaire 18), coll. « Bibliothèque augustinienne » n° 48, p. 636.
[5] « pondus animae » (S. Augustin, De musica, L. VI, 11, 29).
[6] S. Augustin, Ep. XVIII, 2 ; texte latin dans « Nuova Biblioteca Agostiniana » n° 21, Roma, Città Nuova, 1969, p.88-90. Autres références chez M.-F. Berrouard, La position médiane de l’âme (note complémentaire 29), coll. « Bibliothèque augustinienne » n° 72, p. 765.
[7] Id., De Civitate Dei, L. XI, ch. 28, trad. G. Combes, coll. « Bibliothèque augustinienne » n° 35, Paris, DDB, 1959, p. 122-123 (coll. « Nouvelle bibliothèque augustinienne » n° 4/1, trad. revue et corrigée par Goulven Madec, p. 55-56). Traduction française légèrement modifiée. Ce texte, lui aussi de riche doctrine, offre une vision cosmologique autant qu’anthropologique du poids qui est aussi désir.
[8] Id., Epistola, LV, X, 18. Texte latin et traduction française légèrement modifiée de Œuvres complètes de Saint Augustin IV, Paris, Librairie de Louis Vivès, 1873, p. 468.
[9] « Animus quippe velut pondere, amore fertur quocumque fertur » (Id., Epistola, CLVII, II, 9. Texte latin et traduction française (légèrement modifiée) tirés de Œuvres complètes de Saint Augustin V, Paris, Librairie de Louis Vivès, 1870, p. 389).
[10]Id., Sermo 65/A [Étaix 1]. Texte latin tiré de Opere di Sant’Agostino, Discorsi II/1, Roma, Città Nuova, 1982, p. 322. La traduction française est nôtre.
[11] Denis O’Brien, « Pondus meum amor meus. Saint Augustin et Jamblique », Revue de l’histoire des religions, 198 (1981), p. 423-428 (accessible en ligne sur le site consulté le 17 novembre 2022 : https://www.persee.fr/doc/rhr_0035-1423_1981_num_198_4_4831). Augustin a peut-être reçu de Jamblique la métaphore de la pesanteur de l’âme (signalé par Dany Dideberg, Art. « Amor », Augustinus-Lexikon, Basel, Schwabe&Co. AG, 1986-1994, tome 1, col. 298-299).
[12] Isabelle Bochet, Saint Augustin et le désir de Dieu, Paris, Études augustiniennes, 1983, p. 104.
[13] Une autre réponse pourrait se fonder non pas sur le contenu, mais sur la lettre du texte. Elle montrerait que les termes choisis par Augustin ont pour but d’écarter cette impression de déterminisme (cf. à ce sujet l’intéressant article de Georges de Plinval, « Mouvement spontané ou mouvement imposé ? Le feror augustinien », Revue des Études Augustiniennes, 5 [1959], p. 13-19).
[14] Enarrationes in Psalmos 122, 1, trad. inconnue, coll. « Sagesses chrétiennes », Discours sur les Psaumes, II. Du psaume 81 au psaume 150, Paris, Le Cerf, 2007, p. 944 (texte latin dans coll. « Nuova Biblioteca Agostiniana » n° 28, Roma, Città Nuova, 1977, p. 34). Autres références données par Dany Dideberg, loc. cit..
[15] Et cette action de Dieu n’opère elle-même que par la médiation du Christ (cf. l’étude de Giovanni Reale, Amore assoluto e terza navigazione, Milano, Rusconi, 1994, p. 7-62).
[16] Confessions, L. XIII, vii, 8.
[17] Par exemple, une thématique centrale dans le texte est celle de la similitudo et de la dissimilitudo (cf. Dominique Doucet, « Similitudo mater veritatis; dissimilitudo mater falsitatis », Archives de philosophie, 61 [1998] n° 2, p. 269-291). Or, cette tension entre dissemblance et dissemblance résume toute la vie de l’homme.
[18] Victor Goldschmidt, Les dialogues de Platon. Structure et méthode dialectique, Paris, p.u.f., 1947, p. 3.
[19] Sur l’exercice spirituel, cf. les différents ouvrages de Pierre Hadot : Exercices spirituels et philosophie antique, « Collection des études augustiniennes. Série Antiquité » n° 136, Paris, Études augustiniennes, 31993 ; La citadelle intérieure. Introduction aux Pensées de Marc Aurèle, Paris, Fayard, 1992 ; Qu’est-ce que la philosophie antique ?, coll. « Folio. Essais » n° 280, Paris, Gallimard, 1995.
[20] Pierre Hadot, « La métaphysique de Porphyre », Porphyre. Entretiens sur l’antiquité classique, tome XII, Genève, Vandœuvre, 1966, p. 141.
[21] Dominique Doucet, « Pondus meum amor meus. Confessions 13, 9, 10. Enjeux et enracinement philosophique », Bulletin de Littérature Ecclésiastique, 105 (2004) n° 2, p. 147-168, ici p. 166. Souligné dans le texte.
[22] Augustin, Confessions, L. XIII, ii, 3, p. 429.