Pseudo-Denys l’Aréopagite, Les noms divins et La théologie mystique (recension)

PSEUDO-DENYS L’ARÉOPAGITE, Les noms divins. T. 1: chap. I-IV ; t. 2 : chap. V-XIII. La théologie mystique, éd. Y. de Andia, coll. Sources chrétiennes 578 et 579, Paris, Cerf, 2016. Parue dans la Nouvelle revue théologique (NRT) Tome 139 (2017) n° 3, p. 488-489.

Enfin, nous possédons une traduction fiable de deux œuvres d’un des auteurs majeurs de la Tradition chrétienne, Les noms divins et La théologie mystique ! Le lecteur français non hellénophone ne disposait que de l’édition, qui n’est pas sans mérite, faite par Maurice de Gandillac, des œuvres complètes. Mais, depuis 1945, les études dionysiennes ont accompli d’incomparables progrès. Ysabel de Andia, patrologue reconnue et spécialiste du Pseudo-Denys à qui elle a consacré une monographie (Henosis. L’union à Dieu chez Denys l’Aréopagite, 1996), un collectif (Denys et sa postérité en Orient et en Occident, 1997) et un ouvrage qui rassemble douze études (Denys l’Aréopagite. Tradition et métamorphoses, 2006), offre, dans le 1er vol., une très substantielle et très érudite introd. de quelque 300 p. au traité des Noms divins. Après avoir proposé un plan convaincant du traité, exposé ce que sont les Noms divins et les questions linguistiques soulevées par le texte, elle développe, ce qui n’est plus si fréquent dans la prestigieuse coll. SC, un véritable traité de théologie dionysienne, dont elle aborde successivement les deux volets: la théologie platonicienne et la théologie chrétienne. Ainsi qu’on le sait, l’auteur – qui vivait dans la Palestina secunda à la fin du Ve siècle – dissimule son identité sous le nom du membre de l’Aréopage d’Athènes converti par Paul (cf. Ac 17,34), parce que son intention est de convertir l’hellénisme au christianisme. Ysabel de Andia passe ensuite en revue la réception du Corpus dionysiacum, montrant son influence considérable dans les mondes grec, syrien, russe et surtout latin jusqu’à nos jours, avant de terminer par une bibliographie très complète.

Le 2d vol. n’est pas moins généreux ni moins théologique dans l’introd. de l’ouvrage (100 p. sans les notes !) La théologie mystique. La centaine de pages parcourt l’objet du traité, analyse le prologue et approfondir trois thèmes : la ténèbre où Moïse entre, la théologie affirmative et négative et l’Au-Delà de tout.

A la traduction sont jointes des notes nombreuses, précieuses et savantes, qui, tout en précisant le sens des termes ou en renvoyant aux autres occurrences, ne perdent jamais de vue leur portée théologique. – P. Ide

21.8.2020
 

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