4) Les bienfaits odoriférants des plantes
Contrairement à un lieu commun qui a la vie dure, même si notre olfaction n’est pas aussi développée que celle d’un chien, nous sommes doués d’un odorat tout-à-fait honorable. C’est ainsi que, avec à peu près 400 récepteurs olfactifs à l’intérieur du nez, nous sommes capables de distinguer au moins… un milliard d’odeurs différentes [1].
Par ailleurs, les odeurs émises par les plantes proviennent des composés organiques volatiles qu’elles produisent. On en a identifié plus de 1 700, regroupés dans environ 90 familles végétales. Cette complexité explique peut-être l’observation de Katherine Willis selon laquelle « il y a encore relativement peu de groupes végétaux pour lesquels l’effet produit par l’odeur de composés organiques volatiles de certaines plantes a été scientifiquement déterminé [2] ». La botaniste britannique se concentre sur quatre groupes de plantes que nous rencontrons le plus fréquemment dans notre vie quotidienne. Je me limiterai à deux.
a) Les conifères
1’) La famille des pins
Des huit familles de conifères, la plus diversifiée (232 espèces), la plus importante et la plus répandue (presque ubiquitaire) est celle des pinacées. L’odeur des pins et sapins est l’une des plus reconnaissables et des plus suggestives. Comme la vision des plantes et des fleurs, leur odeur est-elle aussi porteuse de bénéfices physiologiques et psychologiques ? Il est difficile de répondre à cette question, car il est difficile d’isoler le facteur olfactif des autres critères sensoriels, visuels (couleur et forme) et sonore (comme le bruissement des feuilles d’arbres agitées par le vent).
a’) Preuve
Toutefois, il est possible d’apporter une réponse dans le cadre du laboratoire. En effet, les pins émettent des molécules complexes, faisant partie du groupe des terpènes, en l’occurrence des bêta-pinènes et des alpha-pinènes. Des chercheurs de l’université de Chiba ont diffusé ces molécules pendant 90 secondes près du nez de participants à qui l’on mesurait en même temps leurs paramètres corporels (variations du rythme cardiaque) et intérieurs (auto-évaluation des évolutions de l’humeur). Dans un autre temps (qui, de manière aléatoire, pouvait être premier ou second), l’on faisait respirer un air dénué de ces substances.
Or, après seulement 90 secondes, l’on a observé que celui qui inspirait un air saturé d’alpha-pinènes, voyait son rythme cardiaque diminuer, donc stimulait son système parasympathique, et se sentait plus détendu. Par conséquent, l’étude a clairement montré que l’odeur (qui est celle des pins) est bénéfique pour la personne humaine [3].
b’) Première objection
Une première objection est que, dans la précédente expérience, la concentration était unique ; or, lors d’une promenade en forêt, le « paysage olfactif » change constamment.
Des chercheurs de l’université de Konuk, en Corée, ont répondu à la difficulté, en donnant à respirer des concentrations différentes (en l’occurrence quatre niveaux) de terpènes elles-mêmes diverses : alpha-pinènes, bêta-pinènes, d-limonèmes. Or, les conditions in vitro de production de ces odeurs qui sont celles des pins sont équivalentes aux conditions in vivo. Et, comme dans la précédente expérience, l’on a procédé à une double évaluation, physiologique et psychologique.
Les résultats ne laissent aucun doute : il existe une corrélation linéaire entre les concentrations des composés organiques volatiles et l’activité des ondes cérébrales alpha. Or, celles-ci sont non seulement corrélées directement, mais à l’origine de l’état intérieur de détente. Donc, plus l’air est saturé des odeurs dues à ces monoterpènes, plus le sujet ressent un état de bien-être psychologique. Plus encore, le nombre de personnes l’éprouvant augmentait aussi linéairement avec la concentration du produit : 44 % pour le taux minimal de concentration ; 93 % lorsque la pièce était imprégnée par l’odeur du pin [4].
On est donc en droit de conclure que l’odeur du pin est très bénéfique pour la santé physique et psychique. Ce qui confirme notre expérience intuitive.
c’) Deuxième objection
Une autre objection, proustienne en quelque sorte, serait la suivante. Le bienfait des odeurs serait lié au souvenir d’expériences antérieures agréables. Or, la sensation externe se distingue, voire s’oppose à la sensation interne qu’est l’acte de mémoire.
Pour répondre à la difficulté, les chercheurs ont testé l’odeur chez des personnes dénués d’expériences antérieures ou de souvenirs de l’expérience présente. Or, tel est le cas des bébés. De fait, 17 nourrissons âgés d’un à trois mois et demi ont respiré pendant deux minutes une odeur de d-limonène, leur rythme cardiaque a nettement plus diminué que lorsqu’ils ont été exposés à l’air ambiant sans arôme [5].
La leçon concrète est limpide : plus nous nous promenons dans une forêt de pins (ou respirons des huiles et des savons parfumés au pin), et plus nous bénéficions d’une détente intérieure.
2’) La famille des cupressacées
Il s’agit d’une autre famille de conifères, comprenant notamment le cyprès et le genévrier. Une équipe de l’École médicale nippone a demandé à des participants de passer trois nuits consécutives dans une chambre d’hôtel où l’on diffusait l’odeur du Chamaecyparis obtusa, le cyprès japonais Hinoki [6]. Elle a constaté, outre la diminution significative de l’adrénaline dans les urines, une augmentation elle aussi notoire des cellules tueuses NK dans le sang. Or, la première est l’une des hormones du stress et les secondes, au nom malheureusement trop agressif [7], servent à rejeter les cellules infectées par un microorganisme ou les cellules tumorales. Donc, respirer la bonne odeur du pin favorise les processus curatifs de l’organisme humain [8].
Des observations ultérieures ont confirmé que l’environnement forestier joue positivement sur les défenses immunitaires naturelles contre les virus [9] ou les cellules cancéreuses [10]. En particulier, une équipe de la Recherche expérimentale sur les forêts de l’université nationale de Taïwan s’est intéressé aux effets sanitaires d’une odeur provenant de Cryptomeria japonica, le cèdre japonais. Ils ont obtenu deux résultats de grande portée. Tout d’abord, le taux de cellules NK est bien plus élevé chez ceux qui vivent près d’une forêt où se trouve des cyprès du Japon que chez ceux qui vivent dans un environnement urbain. Ensuite, ceux qui marchent pendant cinq jours dans une forêt avec ces cupressacées bénéficient d’une augmentation des cellules tueuses qui est importante et durable (les taux élevés étaient encore présents plus de sept jours après la fin de la randonnée) [11].
b) Les roses
Ainsi qu’on le sait, nombreuses sont les espèces de roses (environ 250) et plus nombreuses encore les variétés (environ 18 000 cultivars hybrides). Leurs parfums merveilleux est le fruit de nombreux (plus de 400) composés organiques volatils. Or, contrairement à ce que nous pourrions imaginer, très peu d’études ont exploré la question que nous nous posons : quels effets produit ce parfum quand il est respiré ?
1’) Effet générique
Sans surprise, une enquête a établi que respirer le parfum d’une rose seulement 90 secondes diminue les indicateurs, somatiques et psychiques, du stress [12].
2’) Effets plus spécifiques
Mais soyons plus concrets sur les effets positifs de l’odeur de rose. Une étude originale s’est intéressée aux bénéfices sur une activité des plus courantes : la conduite automobile ! Des chercheurs du département informatique et ingénierie de l’université du Sussex ont comparé les conséquences de la respiration de différents parfums (rose, menthe poivrée et musc), comparés à une situation contrôle (l’air frais ambiant) sur des chauffeurs en conduite simulée (heureusement !). Ceux-ci étaient soumis à un certain nombre d’événements comme un piéton irresponsable, une voiture zigzagante, des cyclistes coupant la route ; or, ces événements dangereux éveillent de la colère. Enfin, avant et après la séance dans le simulateur, les chauffeurs furent soumis à des tests d’évaluation psychologique.
L’expérience a abouti à plusieurs résultats. D’abord, le conducteur ayant senti l’odeur de rose avait une conduite moins rapide et plus prudente, n’avait pas d’accident et était plus détendu. Ensuite, ceux qui avaient respiré la menthe poivrée étaient plus calmes, plus vigilants, et donc plus réactifs (ce que confirment d’autres études) ; en revanche, ils conservaient la même vitesse et avaient autant de collisions que le groupe contrôle (sans odeur). Enfin, ceux dont le véhicule humait le musc conduisaient à une vélocité supérieure, faisaient davantage de sortie de route et avaient plus d’accidents que la moyenne.
L’on peut donc graduer l’influence des parfums du plus au moins bénéfique : rose, menthe poivrée et musc (par exemple, l’odeur de la civette, c’est-à-dire du chat justement qualifié de musqué) [13].
5) Les bienfaits sonores de la nature
Nous sommes aujourd’hui assez bien informés sur les méfaits liés aux bruits intempestifs [14], au point que l’on considère que la pollution sonore, notamment urbaine, constitue l’une des principales nuisances [15]. Mais, inversement, est-ce que certains sons émis par la nature (en l’occurrence, ici, animale, les végétaux étant relativement silencieux) peuvent-ils être avantageux pour le corps ou pour l’âme de celui qui en bénéficie ?
a) En fonction de la cause
Les premières études ont davantage porté sur la cause émettant le bruit.
1’) Bruits naturels en général
Une expérience générale fut réalisée auprès de plus de mille Suédois résidant dans la ville de Göteborg à qui il fut demandé de dire leur préférence vis-à-vis d’expressions exprimant le ressenti à l’égard des sons dans la vie quotidienne. Les trois expressions qui furent le plus plébiscitées furent les suivantes : « Avec le chant des oiseaux autour de moi, je me sens calme » ; « Avec le bruissement des arbres, je me sens calme ; « Les bruits de la ville et de la circulation perturbent ma perception des lieux » [16].
Cette enquête fut confirmée et affinée par des chercheurs polonais qui ne se sont pas contentés de parler des sons, mais les ont fait entendre. En l’occurrence, ils ont fait écouter différents sons provenant soit de la nature (merle dans une clairière, fauvette à tête noire dans les bois, sangliers dans une forêt, loups hurlant, mer, etc.) soit de la ville (atterrissage d’avion, ambulance, orgue de Barbarie, cloches d’église, tondeuse à gazon, marteau-piqueur, etc.). Et ils ont demandé d’évaluer les capacités restauratives de ces sons. Les participants ont non seulement dit leur grande préférence pour les bruits naturels, mais ont convergé dans leur graduation. En l’occurrence, sont considérés comme le plus reconstituants, dans l’ordre : les chants d’oiseau, l’eau (le ruisseau dans les bois, les vagues sur la plage) et le vent dans les arbres [17].
2’) Certains sons d’oiseaux en particulier
Il faut toutefois nuancer ces conclusions. Voire, l’on pourrait objecter que certains cris stridents de certains oiseaux sont beaucoup plus stressants que détendants. J’ai souvenir que la cacophonie assourdissante des goélands de Saint-Louis des Français à Rome éprouvait grandement la patience des doctorants en train de rédiger leur thèse ! C’est ce que confirment des études ubiquitaires, de la Grande-Bretagne [18] à la Suède [19], en passant par la Chine (où, par exemple, les corneilles sont beaucoup moins appréciées que les moineaux !) [20].
L’objection oblige à préciser ce qui, dans le chant d’oiseau, suscite attrait ou aversion : la hauteur du son (aigu ou grave), le volume (nombre de décibels), la richesse harmonique, la répétitivité ou la créativité, la tonalité (et la modalité), la mélodie, le rythme – autant de caractéristiques du son. Et il est d’autant plus aisé, aujourd’hui, de l’étudier, que nous disposons aujourd’hui d’un Shazam pour oiseaux, c’est-à-dire d’applications pour smartphone permettant de décrypter les chants et cris de la faune sauvage [21].
Eleanor Ratcliffe et ses collègues de l’université du Surrey ont demandé à 174 participants qui avaient déjà écouté 50 chants d’oiseau d’espèces anglaises et australiennes grâce à cet outil, puis les avaient classés en fonction de leur capacité restaurative sur les écoutants. En l’occurrence, arrivaient en tête : les merles, les accenteurs mouchets, les mésanges bleues, les verdiers et les rossignols ; et en queue : geais, goélands argentés, mouettes argentées et milans. Ils ont alors analysé chaque chant d’oiseau en fonction de ses caractéristiques acoustiques, en l’occurrence quatre : harmoniques, fréquence, complexité et volume. Les résultats furent les suivants. Les sons les plus vivifiants sont mélodieux, complexes dans leur répétition et peu bruyants [22].
3’) Certains mixages particuliers
Une autre difficulté pourrait pointer. Ces expériences considèrent les bruits séparément. Or, dans les villes, les espaces verts (parcs, etc.) ou les arbres sont cernés par les bruits urbains stressants comme la circulation automobile, les chantiers, les alarmes. Donc, abstraites, ces études ne sont pas réalistes.
Pour y répondre, une équipe de l’université du Queensland en Australie a comparé les bruits, citadins et naturels, en demandant aux sujets ce qu’ils éprouvaient. Le résultat fut que les paysages sonores où l’on entend le plus de chants d’oiseaux et le moins de circulation automobile sont perçus comme étant le plus restaurateur. Les chercheurs ont même réussi à élaborer une échelle quantitative permettant de déterminer à partir de quel seuil les bruits nocifs provenant de l’artefact urbanistique annulent les bénéfices des bruits naturels [23].
Une dernière objection, éminemment pratique, s’inscrit dans le prolongement de la précédente : et qu’en est-il dans la réalité ? Sous forme de difficulté : une étude n’est utile que si elle est praticable. Or, il semble que nos parcs n’offrent pas le paysage sonore favorisant les effets salutaires.
De fait, une équipe du département du son de l’Université du Chili a évalué 21 espaces verts urbains dans leur pays, en Argentine et en Suède, et ont conclu que seuls 3 d’entre eux offraient un impact reconstituant pour la santé psychique ! En l’occurrence : deux à Lund en Suède et un au jardin botanique de l’université chilienne de Valdivia [24]. Bref, il est urgent et impératif d’améliorer nos paysages sonores urbains…
b) En fonction du but
Par la suite, une autre série d’études se sont intéressées au récepteur, en l’occurrence, aux effets exercés sur celui-ci. En effet, l’on pourrait objecter que les précédentes recherches sont qualitatives et subjectives. Une nouvelle vague a cherché à expérimenter en neurosciences, permettant de déterminer de manière plus précise quels étaient les effets sur la personne. Comme ci-dessus, l’on doit distinguer les impacts cognitifs et affectifs.
1’) Effets cognitifs
Les bruits de la nature stimulent-ils nos performances mentales ? Des scientifiques de l’université de Chicago ont, non sans humour, mesuré l’effet de l’écoute pendant vingt minutes soit du bruit des klaxons soit du chant des grillons – en fait, plus généralement, des chants d’oiseau, le bruit de la pluie, etc. – sur des opérations cognitives (comme la tâche d’empan de chiffres inversé). Résultat sans ambiguïté : après avoir été exposé aux bruits naturels, le participant accomplissait les tâches plus rapidement et plus exactement (avec moins d’erreur) qu’après avoir entendu les bruits urbains [25].
Conséquence pratique : et si, au lieu de la musique, celui qui travaille écoutait le bruissement de la nature ?
2’) Effets affectifs
Les sons émis par la nature diminuent aussi deux affects « négatifs » d’importance : le stress (la tension ou la crainte) et la douleur.
a’) Sur le stress
On a demandé à 66 participants installés dans une pièce insonorisée d’écouter les quatre sons émanant des milieux suivants : forêt pleine d’oiseaux à l’aube, vagues sur une plage par une journée calme et ensoleillée, rue commerçante pleine de piétons et de marchands ambulants, carrefour à l’heure de pointe de la circulation automobile.
Les résultats furent à la fois synchroniques (sans surprise, les deux premiers bruits apaisaient et les deux derniers tendaient) et diachroniques (plus l’écoute durait, du moins pendant les cinq premières minutes, plus les marqueurs de stress diminuaient dans le premier cas et augmentaient dans le second) [26].
b’) Sur la douleur
De nombreuses expériences attestent qu’un patient qui écoute les bruits de la nature souffrent moins que celui qui est exposé aux seuls bruits de son environnement. Tel est le cas, attesté par la mesure d’une enzyme, l’amylase salivaire, pour des patients sous anesthésie péridurale [27]. Cette étude faite par des chercheurs japonais de l’hôpital général Toki a été confirmée par des chercheurs iraniens de Téhéran [28] ou à Jahrom [29]. La dernière recherche, effectuée sur des femmes qui avaient bénéficié d’une césarienne, précisait deux points : l’intensité de la douleur était bien moindre grâce à l’écoute des bruits de la nature ; le facteur décisif n’était pas l’absence de bruit importun (en l’occurrence, provenant de la salle d’opération), mais la présence de ces bruits naturels.
Multiples sont les mécanismes antalgiques (notamment en post-opératoire) : détente physiologique et psychologique ; défocalisation de l’anxiété, de la souffrance et d’autres affects nocifs provenant d’expériences négatives ; attention aux expériences agréables.
Une méta-analyse sur 18 études faite par l’université Carlston au Canada a permis à la fois de confirmer, en l’étendant à 11 pays, les précédents résultats, de le préciser quantativement (la douleur et le stress était amélioré de 184 %, soit presque deux fois plus qu’en l’absence de bruits naturels) et qualitativement (plus un bruit naturel est complexe, meilleur est l’effet sur la santé), et même de corréler de manière différenciée les effets bénéfiques selon les bruits et les symptômes : les bruits d’eau sont plus efficaces sur l’humeur et les performances cognitives ; les chants d’oiseau sur le stress [30].
6) Les bienfaits tactiles des plantes
Considérons une dernière interaction sensorielle : le toucher des plantes. Nous avons tous appris que, lorsque nous visitons un jardin botanique, il nous est interdit de palper les plantes. Pourtant, nous sommes souvent pris d’un irrésistible besoin d’entrer en contact avec elles. Est-ce pure hubris ou s’agit-il d’un désir naturel de la nature ? Nous savons aujourd’hui que caresser un chien et se laisser toucher par lui diminue notre niveau de stress et stimule les émotions agréables, au point que, en positif, l’on parle d’un « love-in », d’une connexion d’amour [31]. N’en serait-il pas de même avec des plantes, voire avec une matière végétale qui serait morte comme du bois de construction, un meuble en bois ou de l’écorce détachée de l’arbre ? Notre relation est-elle alors seulement cognitive (découvrir quelle est la texture) ou aussi affective ? Faut-il alors aller jusqu’à faire du kiss-tree (embrasser les arbres) sans être suspecté de pratique New Age (ce qui est aujourd’hui une marque d’infamie) ? Les chercheurs se sont penchés sur ces questions. Toutefois, le sujet demeure encore largement sous-traité, ainsi que nous le verrons en comparant les différents sens.
a) Bienfaits réceptifs
L’on peut distinguer selon l’objet (bois naturel ou traité ; bois en général ou tel type de bois) ou selon le sujet (contact avec les mains ou avec les pieds).
1’) Le contact avec les mains
a’) Toucher le bois naturel
1’’) Toucher le bois en général
Les chercheurs ont demandé aux 14 participants qui étaient assis, les yeux fermés, dans un environnement clinique, de toucher quatre matériaux différents : une feuille prise sur un pothos (Epipremnum aureum ou Scindapsus doré) vivant ; une feuille de pothos synthétique en résine ; un tissu lisse ; une assiette en métal. Pendant ce temps, un scanner avec spectroscopie à infrarouge mesurait le flux sanguin du cerveau. Et la circulation sanguine est proportionnelle à l’activité encéphalique. Or, les scientifiques ont observé que ce flux était nettement plus élevé lors du contact avec la feuille vivante que dans l’interaction avec les autres matières. Donc, le toucher d’une plante est comparativement beaucoup plus apaisant, physiologiquement et psychologiquement, que les autres palpations [32].
Cette expérience a été partiellement confirmée par Harumi Ikei et ses collègues de l’université de Chiba, qui ont comparé le toucher du chêne blanc, par comparaison avec celui d’autres échantillons (marbre, argile et acier inoxydable), montrant les effets plus apaisants du premier [33].
2’’) Toucher le bois en particulier
L’on peut opérer plusieurs distinctions. Selon la partie du bois, en l’occurrence, l’on distingue l’extérieur (c’est-à-dire l’écorce) et l’intérieur (c’est-à-dire le cambium ou cœur du bois). Selon la qualité tactile du bois, l’on distingue notamment les bois durs et les bois tendres. Centrons-nous sur cette différence. Elle est pratique. Du côté des producteurs, c’est-à-dire de ceux qui fabriquent ces bois artificiels. Mais aussi du côté des utilisateurs : les premiers constituent les objets où prime la solidité, meubles et parquets ; les seconds sont utilisés dans la fabrication d’artefacts où prime le façonnage, comme les panneaux en fibre de moyenne densité, le papier, les fenêtres et les portes.
Cette distinction est aussi théorique, et plus profondément qu’on ne sait. En effet, la majeure partie des bois durs proviennent des angiospermes (de angeīon, « vase, réceptacle ») ou plantes à fleur, dont les graines sont enfermées, donc protégées, alors que la majeure partie des bois tendres proviennent des gymnospermes (de gymnos, « nu ») ou plantes sans fleur, dont les graines sont « à nu », comme les conifères (le pin, le cyprès, etc.). À cette différence de sujet se joint une différence de structure. Les cellules du tronc constituant les gymnospermes comportent un type de cellules, les trachéides, qui sont des cellules transportant et l’eau et les nutriments dans l’intégralité de l’arbre ; or, régulières et très spongieuses, elles sont peu denses et changent aisément de forme sous le poids. En revanche, les cellules du tronc constituant les angiospermes comportent deux types de cellules transporteuses se différenciant selon la matière communiquée là encore à la totalité de l’arbre : l’eau (le xylème) et les nutriments (le phloème) ; or, ces cellules sont aussi différenciées quant à leurs tailles et leurs formes, ce qui rend la structure générale du bois plus dense et donc plus dure. Enfin, les nœuds ajoutent à la dureté. Or, ceux-ci naissent aux lieux où les branches partent du tronc. Mais les bois tendres comme les conifères tendent à avoir des branches rectilignes, à diamètre réduit, à angle droit et regroupées vers le haut, tandis que les bois durs comme les chênes, les hêtres ou les frènes, tendent à avoir des branches de toutes directions, tous diamètres, toutes angulations et tous lieux d’origine (partant de tout le tronc).
Venons-en au toucher. Peu de chercheurs se sont intéressés à cette différence entre bois tendres et bois durs. Une équipe de chercheurs de l’Institut de recherche industrielle de Shikuoka a demandé à des participants, dans un cadre clinique, de toucher, les yeux bandés, quatre échantillons à même température : deux matériaux naturels, du bois tendre (le cyprès hinoki du Japon, Chamaecyparis obtusa, et un cèdre du Japon, Cryptomeria japonica) et du bois dur (le chêne ou Quercus crispula), et deux matériaux artificiels (aluminium et plastique acrylique). Par ailleurs, les sujets étaient évalués physiologiquement (prise de pouls et tension toutes les secondes) et psychologiquement (par questionnaire d’évaluation).
Un premier résultat confirme la précédente expérience : palper un matériau artificiel augmentait les paramètres cardiovasculaires, donc accroissait le stress. Mais le deuxième résultat introduit une information inédite : toucher du bois dur faisait monter la tension, ce qui n’était pas le cas du toucher tendre ; le participant ressentit plus de sécurité et de confort au contact du bois tendre [34].
Malheureusement, cette expérience a porté sur peu de sujets et peu de paramètres (physiques et psychologiques) et n’a pas encore été confirmée.
b’) Toucher le bois traité
Des chercheurs de l’université d’Helsinki ont traité des surfaces ou de bois tendre (en l’occurrence, du pin sylvestre, Pinus sylvestris) ou de bois dur (en l’occurrence, du chêne, Quercus robur). De plus, elles avaient été soit poncées au papier de verre, soit brossées avec une brosse métallique, soit recouvertes avec une double couche de vernis, soit cirées. Or, le ponçage invisibilise les nœuds, les stries et les sillons, vernir lisse la rugosité, recouvrir de vernis et cirer vitrifie, c’est-à-dire crée un effet miroir. Puis, les scientifiques avaient demandé à des personnes de toucher ces surfaces pendant huit secondes. Or, c’est là le temps moyen d’une première évaluation tactile. Et les participants étaient assis les yeux bandés dans une salle où la température était surveillée ; or, procéder ainsi interdit les parasites sensoriels, visuels et tactiles. Enfin, ils devaient remplir un questionnaire les interrogeant sur leur perception sensorielle et émotionnelle des échantillons.
Les surfaces en bois naturel, c’est-à-dire sans cire ni vernis, ont engendré de bien meilleures évaluations positives que les surface de bois traité : émotionnellement et sensoriellement (elles étaient considérées comme moins irritantes et plus confortables) [35].
Ainsi se trouve confirmée l’intuition des artisans qui confectionnent les meubles : ils savent que les clients préfèrent certaines finitions. Surtout, nous sommes invités à choisir certaines surfaces de bois à raison de leur apparence qui est plus bénéfique.
2’) Le contact avec les pieds
Le professeur japonais Ikei, que nous avons croisé à de nombreuses reprises, a eu la bonne idée de faire toucher un échantillon de bois (en l’occurrence, tendre, le cyprès hinoki du Japon) par les pieds, comparant, non point avec les mains (cela aurait été passionnant), mais avec d’autre matériau, en l’occurrence, le marbre. Le questionnaire a attesté une nette différence en faveur du bois, considéré comme « confortable », le sujet étant « détendu », alors que le marbre suscitait des mots comme « légèrement inconfortable » ou « indifférent » [36].
b) Bienfaits actifs : le jardinage
La thérapie horticole est reconnue depuis longtemps comme bénéfique pour personnes souffrant de troubles mentaux [37] comme la dépression, les amnésies séniles [38], la schizophrénie [39], l’autisme [40] ou les troubles déficitaires de l’attention avec hyperactivité (TDAH).
Mais qu’en est-il pour les personnes saines ? Est-ce que le jardinage est bienfaisant, en l’occurrence, par la mise en jeu de la médiation tactile ? Nous en reparlerons plus bas, mais à titre synthétique, c’est-à-dire en englobant les actions sur les différents sens.
1’) Exposé
Pour répondre, les chercheurs sont partis de la distinction entre virtuel ou réel. En effet, nous l’oublions trop, la différence principale du point de vue sensoriel réside dans le toucher : le premier est au second ce que l’absence du tact est à sa présence. Appliquant ce principe, des scientifiques ont cherché à savoir auprès d’une population d’enfants si jouer avec des vraies plantes (planter des boutures dans des pots remplis de terreau) générait plus de bienfaits que jouer à un jeu horticole sur écran (en l’occurrence, sur téléphone portable). L’activité durait cinq minutes, était entrecoupée de pauses et variait l’ordre, pour éviter la lassitude.
Il a ainsi été démontré de la manière la plus irréfutable que le jardinage en vrai détendait plus, rendait plus gai et moins anxieux que le jardinage numérique. Or, l’activité horticole oblige à toucher feuilles et tiges. Application immédiate : « L’engagement des enfants dans des activités horticoles à l’école pouvait réduire le stress et favoriser leur détente tant physiologique que psychologique [41] ». Seul inconvénient : les conditions pratiques de faisabilité, espace et budget.
2’) Objection
On objectera que le bénéfice peut être lié à la mise au repos de la tension mentale plus qu’à l’activité tactile. En termes techniques, qu’il est dû à la détente plus qu’au véritable repos (ou loisir).
Une expérience a étudié des enfants de 11 ans effectuant diverses activités horticoles (planter des graines, mélanger différents terreaux, récolter des plantes) et d’autres activités que le jardinage (jouer au ballon, faire du pliage de papier, lire, regarder des vidéos, résoudre des problèmes de maths). L’expérience durait 70 minutes et était fractionnée en tâches variées de 3 minutes pour éviter toute lassitude. En même temps, des électrodes enregistraient l’activité des lobes préfrontaux. Or, ce sont eux qui sont mobilisés dans l’attention, la mémoire de travail et le comportement ciblé.
Les résultats ont bien confirmé que ce qui conduisait à la plus significative amélioration cognitive était : les activités horticoles, donc les activités connectant avec la nature, versus les activités non horticoles ; au sein des premières, celles qui manipulaient, donc touchaient tiges et feuilles versus celles qui mettaient en contact d’autres matières organiques, comme les graines ou le terreau [42].
Pascal Ide
[1] Caroline Bushdid, Marcelo O. Magnasco, Leslie B. Vosshall & Andreas Keller, « Humans can discriminate more than 1 trillion olfactory stimuli », Science, 343 (2014) n° 6177, p. 1370-1372.
[2] Kathy Willis, Naturel, p. 98.
[3] Cf. Harumi Ikei, Chorong Song & Yoshifumi Miyazaki, « Effects of olfactory stimulation by α-pinene on autonomic nervous activity », Journal of Wood Science, 62 (2016), p. 568-572.
[4] Cf. Jo-Chun Kim et al., « The Potential Benefits of Therapeutic Treatment Using Gaseous Terpenes at Ambient Low Levels », Applied Sciences, 9 (2019) n° 21, p. 4507.
[5] Cf. Yuko Tsunetsugu & Keita Ishibashi, « Heart rate and heart rate variability in infants during olfactory stimulation », Annals of Human Biology, 46 (2019) n° 4, p. 347-353.
[6] Cf. Harumi Ikei, Chorong Song & Yoshifumi Miyazaki, « Physiological effect of olfactory stimulation by Hinoki cypress (Chamaecyparis obtusa) leaf oil », Journal of Physiological Anthropology, 34 (2015), p. 1-7.
[7] Cf. site pascalide.fr : « De l’immunité biologique à la communauté ».
[8] Cf. Qing Li, « Effect of phytoncide from trees on human natural killer cell function », International Journal of Immunopathology and Pharmacology, 22 (2009) n° 4, p. 951-959.
[9] Cf. Qing Li, « Effects of forest environment (Shinrin-yoku/Forest bathing) on health promotion and disease prevention – the Establishment of ‘Forest Medicine’ », Environmental Health and Preventive Medicine, 27 (2022), p. 43.
[10] Cf. Qing Li et al., « A forest bathing trip increases human natural killer activity and expression of anti-cancer proteins in female subjects », Journal of Biological Regulators and Homeostatic Agents, 22 (2008) n° 1, p. 45-55.
[11] Cf. Tsung-Ming Tsao, Ming-Jer Tsai, Jing-Shiang Hwang, Wen-Fang Cheng, Chang-Fu Wu, Charles-CK Chou & Ta-Chen Su, « Health effects of a forest environment on natural killer cells in humans: an observational pilot study », Oncotarget. 9 (2018) n° 23, p. 16501-16511.
[12] Cf. Matteo Caser & Valentina Scariot, « The Contribution of Volatile Organic Compounds (VOCs) Emitted by Petals and Pollen to the Scent of Garden Roses », Horticulturae, 8 (2022), p. 1049.
[13] Cf. Miho Igarashi, Harumi Ikei, Chorong Song & Yoshifumi Miyazaki, « Effects of olfactory stimulation with rose and orange oil on prefrontal cortex activity », Complementary Therapies in Medicine, 22 (2014) n° 6, p. 1027-1031.
[14] Cf. Juan Miguel Barrigón Morillas, Guillermo Rey Gozalo, David Montes González & Pedro Atanasio Moraga, « Noise pollution and urban planning », Current Pollution Reports, 4 (2018) n° 8, p. 1-12.
[15] Cf. Danièle Dubois, Catherine Guastavino & Manon Raimbault, « Les catégories cognitives du bruit urbain. Des discours aux indicateurs physiques », Acoustique & Techniques, 39 (2004), p. 49-57.
[16] Cf. Marcus Hedblom, Igor Knez, Åsa Ode Sang & Bengt Gunnarsson, « Evaluation of natural sounds in urban greenery: Potential impact for urban nature preservation », The Royal Society Royal Society Open Science, 4 (février 2017) n° 2, 170037
[17] Cf. Paulina Krzywicka & Katarzyna Byrka, « Restorative Qualities of and Preference for Natural and Urban Soundscapes », Frontiers in Psychology, 8 (2017), p. 1705.
[18] Cf. Eleanor Ratcliffe, « Bird sounds and their contributions to perceived attention restoration and stress recovery », Journal of Environmental Psychology, 36 (2013) n° 12, p. 221-228 ; Id., « Sound and soundscape in restorative natural environments. A narrative literature review », Frontiers in Psychology, 12 (2021), p. 963.
[19] Cf. E. A. Björk, « The perceived quality of natural sounds », Acustica, 58 (1985), p. 185-188.
[20] Cf. Wei Zhao, Hongyu Li, Xun Zhu & Tianji Ge, « Effect of Birdsong Soundscape on Perceived Restorativeness in an Urban Park », International Journal of Environmental Research and Public Health, 17 (2020) n° 16, p. 5659.
[21] Tel est notamment le cas de l’application Merlin mise au point par l’université Cornell en 2023 : https://merlin.allaboutbirds.org
[22] Cf. Eleanor Ratcliffe, Birgitta Gatersleben & Paul T. Sowden, « Predicting the perceived restorative potential of bird sounds through acoustics and aesthetics », Environment and Behavior, 52 (2020) n° 4, p. 371-400 ; Id., « Associations with bird sounds: How do they relate to perceived restorative potential? », Journal of Environmental Psychology, 47 (2016), p. 136-144.
[23] Cf. Konrad Uebel, Melissa Marselle, Angela J. Dean, Jonathan R. Rhodes & Aletta Bonn, « Urban green space soundscapes and their perceived restorativeness », People and Nature, 3 (2021) n° 3, p. 756-769.
[24] Cf. Pablo Kogan, Trace Gale, Jorge P Arenas & Claudia Arias, « Development and application of practical criteria for the recognition of potential Health Restoration Soundscapes (HeReS) in urban greenspaces », Science of the Total Environment, 793 (2021), 148541.
[25] Cf. Stephen C. Van Hedger, Howard C. Nusbaum, Luke Clohisy, Susanne M. Jaeggi, Martin Buschkuehl & Marc G Berman, « Of cricket chirps and car horns: The effect of nature sounds on cognitive performance », Psychonomic Bulletin & Review, 26 (2019) n° 2, p. 522-530.
[26] Cf. Hyunju Jo, Chorong Song, Harumi Ikei, Seiya Enomoto, Hiromitsu Kobayashi & Yoshifumi Miyazaki, « Physiological and psychological effects of forest and urban sounds using high-resolution sound sources », International Journal of Environmental Research and Public Health, 16 (2019) n° 15, p. 2649. Cf. aussi Zhongzhe Li & Jian Kang, « Sensitivity analysis of changes in human physiological indicators observed in soundscapes », Landscape and Urban Planning, 190 (2019), 103593.
[27] Cf. Young-Chang P. Arai et al., « Intra-operative natural sound decreases salivary amylase activity of patients undergoing inguinal hernia repair under epidural anesthesia », Acta Anaesthesiologica Scandinavica, 52 (2008) n° 7, p. 987-990.
[28] Cf. Vahid Saadatmand, Nahid Rejeh, Majideh Heravi-Karimooi, Sayed Davood Tadrisi, Mojtaba Vaismoradi & Sue Jordan, « Effects of natural sounds on pain: A randomized controlled trial with patients receiving mechanical ventilation support », Pain Management Nursing, 16 (2015) n° 4, p. 483-92.
[29] Cf. Mehran Farzaneh, Ali Abbasijahromi, Vahid Saadatmand, Nehleh Parandavar, Hamid Reza Dowlatkhah & Ayda Bahmanjahromi, « Comparative effect of nature-based sounds intervention and headphones intervention on pain severity after cesarean section: A prospective double-blind randomized trial », Anesthesia and Pain Medicine, 9 (2019) n° 2, e67835.
[30] Cf. Rachel T. Buxton, Amber L. Pearson, Claudia Allou, Kurt Fristrup & George Wittemyer, « A synthesis of health benefits of natural sounds and their distribution in national parks », Proceedings of the National Academy of Sciences of the United States of America, 118 (2021) n° 14, e2013097118.
[31] Cf. Molly K. Crossman, Alan E. Kazdin, Angela Matijczak, Elizabeth R. Kitt & Laurie R. Santos, « The Influence of Interactions with Dogs on Affect, Anxiety, and Arousal in Children », Journal of Clinical Child & Adolescent Psychology, 49 (2020) n° 4, p. 535-548.
[32] Cf. Kazuko Koga & Yutaka Iwasaki, « Psychological and physiological effect in humans of touching plant foliage – using the semantic differential method and cerebral activity as indicators », Journal of Physiological Anthropology, 32 (2013) n° 1, p. 7.
[33] Cf. Harumi Ikei, Chorong Song & Yoshifumi Miyazaki, « Physiological Effects of Touching Wood », International Journal of Environmental Research and Public Health, 14 (2017) n° 7, p. 801.
[34] Cf. Satoshi Sakuragawa, Tomoyuki Kaneko & Yoshifumi Miyazaki, « Effects of contact with wood on blood pressure and subjective evaluation », Journal of Wood Science, 54 (2008) n° 2, p. 107-113.
[35] Shiv R. Bhatta, Kaisa Tiippana, Katja Vahtikari, Mark Hughes & Marketta Kyttä, « Sensory and emotional perception of wooden surfaces through fingertip touch », Frontiers in Psychology, 8 (2017), p. 367.
[36] Cf. Harumi Ikei, Chorong Song & Yoshifumi Miyazaki, « Physiological Effects of Touching the Wood of Hinoki Cypress (Chamaecyparis obtusa) with the Soles of the Feet », International Journal of Environmental Research and Public Health, 15 (2018) n° 10, p. 2135.
[37] Cf. Joseph Cipriani, Ashley Benz, Alanna Holmgren & Dana Kinter, « A Systematic Review of the Effects of Horticultural Therapy on Persons with Mental Health Conditions February », Occupational Therapy in Mental Health, 33 (2017) n° 1, p. 1-23.
[38] Cf. Ah-Reum Han, Sin-Ae Park & Byung-Eun Ahn, « Reduced stress and improved physical functional ability in elderly with mental health problems following a horticultural therapy program », Complementary Therapies in Medicine, 38 (2018), p. 19-23.
[39] Cf. Yun-Ah Oh, Sin-Ae Park & Byung-Eun Ahn, « Assessment of the psychopathological effects of a horticultural therapy program in patients with schizophrenia », Complementary Therapies in Medicine, 38 (2018), p. 54-58.
[40] Cf. Andrea Scartazza, Maria Luisa Mancini, Simona Proietti, Stefania Moscatello, Claudia Mattioni, Federica Costantini, Daniela Di Baccio, Fiorella Villani & Angelo Massacci, « Caring local biodiversity in a healing garden: Therapeutic benefits in young subjects with autism Author links open overlay panel », Urban Forestry & Urban Greening, 47 (2020), 126511.
[41] Cf. Yuhan Shao, Mohamed Elsadek & Binyi Liu, « Horticultural activity: Its contribution to stress recovery and wellbeing for children », International Journal of Environmental Research and Public Health, 17 (2020) n° 4, p. 1229.
[42] Cf. Seon-Ok Kim, Ji-Eun Jeong, Yun-Ah Oh, Ha-Ram Kim & Sin-Ae Park, « Comparing Concentration Levels and Emotional States of Children Using Electroencephalography during Horticultural and Nonhorticultural Activities », HortScience, 56 (2021) n° 3, p. 324-329.