La confession à l’école de sainte Faustine ou comment ne plus craindre le confesseur !

Le confesseur sait quelles craintes et quelles préventions le sacrement de la réconciliation éveille chez le pénitent ! Sans parler d’expériences douloureuses, humiliantes. Expériences qui peuvent conduire, malheureusement, à procrastiner, voire à déserter ce merveilleux don de Dieu.

En feuilletant le Petit Journal de sainte Faustine, j’ai glané quelques conseils qui, peut-être, aideront à une approche plus ajustée et, espérons, plus détendue, du confesseur [1]. Elle n’hésite d’ailleurs pas à donner des conseils au confesseur [2].

La clé est celle-ci : le confesseur n’est que l’« instrument » de Dieu. Par contre, seul le prêtre est cet instrument. Faustine demande un moment à un Séraphin qui lui apparaît lors d’une communion (le Séraphin appartient au plus haut chœur des anges, excusez du peu !) : « Ne pourrais-tu pas me confesser ? » Et il me répondit : « Aucun esprit au ciel n’a ce pouvoir. » [3] Autrement dit, se confesser à un prêtre, c’est se confesser à Jésus : « Quand tu vas te confesser, sache que c’est moi-même qui t’attend dans le confessionnal, je me dissimule seulement derrière le prêtre, mais c’est moi seul qui agis dans l’âme [4] ». « C’est à moi que tu te confesses ; je me dissimule seulement derrière le prêtre. N’analyse jamais quel est le prêtre derrière lequel je me suis dissimulé [5] ».

 

De là découlent quelques précieux conseils :

  1. Ne pas se préoccuper du confesseur :

 

« Ma fille, n’accorde pas tant d’attention à l’instrument par lequel vient la grâce, mais plus à la grâce elle-même que je te donne, car l’instrument ne te plaît pas toujours, et les grâces laissent aussi à désirer alors. Je veux te préserver de cela et je désire que tu ne fasses jamais attention à l’instrument par lequel je t’envoie ma grâce, toute l’attention de ton âme doit tendre à répondre le plus fidèlement possible à ma grâce [6] ».

 

  1. Décider de passer de l’instrument au don (la grâce) et au donateur (Dieu). Pendant une retraite de trois jours à Cracovie, en juin 1938, Faustine reconnaît qu’elle s’arrêtait trop au confesseur : « O Très charitable Jésus, je n’ai pas toujours su tirer profit de ces inappréciables dons, car je ne faisais pas attention au don lui-même, mais je faisais trop attention à l’instrument par lequel Vous me présentez Vos dons ». Et elle décide de changer d’attitude : « Cela va changer maintenant, mon Maître plein de douceur. Je vais tirer profit autant que mon âme en sera capable. La foi vive va me soutenir. Sous quelque aspect que Vous m’envoyez la grâce je l’accepterai directement de Vous, sans tenir compte de l’instrument par lequel Vous me l’enverrez [7]».
  2. Prendre conscience que se confesser, c’est aller puiser au Cœur de Jésus :

 

« Quand tu t’approches de la sainte confession, de cette source de ma miséricorde, le sang et l’eau qui sont sortis de mon cœur se déversent sur ton âme et l’ennoblissent. Chaque fois que tu te confesses, plonge-toi entièrement dans ma miséricorde avec grande confiance, pour que je puisse déverser en ton âme toutes les largesses de ma grâce [8] ».

 

Et donc, en définitive, se confesser, c’est s’adresser à la miséricorde même du Père qui est insondable : « Ici la misère de l’âme rencontre le Dieu de miséricorde [9] ».

  1. Avoir confiance : « Dis aux âmes, qu’à cette source de miséricorde, les âmes ne puisent qu’avec le vase de la confiance. Lorsque leur confiance sera grande, il n’y aura pas de bornes à mes largesses [10]».
  2. Parler comme à Jésus : « Ouvre ton âme en confession comme tu le ferais devant moi, et je comblerai ton âme de ma lumière [11]».
  3. Enfin, trois attitudes qui sont autant de vertus. Laissons la parole à sainte Faustine :

 

« Je voudrais ajouter quelques mots pour les âmes qui désirent tendre à la sainteté et porter du fruit grâce à la confession.

Premièrement : entière sincérité, franchise absolue. Le plus saint et le plus sage des confesseurs ne peut faire violence à l’âme pour y infuser de force ce qu’il veut pour elle, si celle-ci n’est ni sincère ni franche. L’âme qui n’est pas sincère et qui dissimule, s’expose à de grands dangers dans sa vie spirituelle. Et Jésus, Lui-même ne se donnera pas d’une manière plus profonde à cette âme, car Il sait qu’elle ne profitera pas de ces grâces particulières.


Deuxièmement : humilité. L’âme ne profite pas comme il faut du sacrement de la confession, si elle n’est pas humble. L’orgueil la tient dans l’obscurité. Elle ne sait pas et ne veut pas rentrer avec précision au fond de sa misère. Elle se masque et évite tout ce qui pourrait la guérir.

Troisièmement : obéissance. L’âme désobéissante ne remportera aucune victoire, même si Jésus Lui-même la confesserait directement. Le plus expérimenté des confesseurs n’aidera en rien cette âme. L’âme désobéissante s’expose à de grands dangers. Elle ne progressera pas dans la perfection. Dieu comble très généreusement l’âme de Ses grâces, mais seulement l’âme obéissante [12] ».


Pascal Ide

[1] Je citerai Sœur MARIE FAUSTINE KOWALSKA, La miséricorde de Dieu dans mon âme. Petit Journal de Sœur Faustine, trad. (anonyme), Marquain (Belgique) et Baisieux (France), éd. Jules Hovine, 1985. Il sera désormais cité Petit journal, suivi du numéro de l’édition polonaise (Warszawa, 1995) et de la page de la traduction française. Il existe une autre éd. : Paris, Parole et dialogue, 2004.

[2] Par exemple : Petit Journal, n. 112, p. 79-81.

[3] Petit Journal, n. 1676, p. 536.

[4] Petit Journal, n. 1601, p. 515.

[5] Petit Journal, n. 1724, p. 549.

[6] Petit Journal, n. 1598, p. 514-515.

[7] Petit Journal, n. 1758, p. 562.

[8] Petit Journal, n. 1601, p. 515.

[9] Petit Journal, n. 1601, p. 515.

[10] Petit Journal, n. 1601, p. 515.

[11] Petit Journal, n. 1724, p. 549.

[12] Petit Journal, n. 113, p. 81-82. Souligné dans le texte.

23.4.2021
 

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