Une toute récente expérience semble confirmer la validité des expériences de mort imminente (ou NDE, Near Death Experience) et relance le débat, notamment une des difficultés anthropologiques majeures qu’elles posent.
1) Les données scientifiques
a) Descriptif
En 2016, un homme de 87 ans arrive à l’hôpital de Vancouver (Canada), dans le coma, à la suite d’une chute. Ajmal Zemmar, le neurochirurgien, endigue l’hématome cérébral. Mais l’état du vieillard empire. Après deux jours se produit une crise d’épilepsie. Comme le prévoit le protocole de surveillance, le patient est placé sous électroencéphalogramme permanent : seize électrodes disposées sur la totalité du crâne, permettant ainsi de visualier la totalité du cerveau et donc de pouvoir donner des soins plus ciblés selon les zones affectées. Malheureusement, le cœur s’arrête trente minutes plus tard. L’électrocardiogramme s’aplatit. Et l’électroencéphalogramme ne tarde pas à suivre. Du moins après quelque temps [1].
En effet, six ans plus tard, en 2022, Ajmal Zemmar demande l’autorisation à la famille du vieillard décédé de publier l’électroencéphalogramme, parce qu’il a observé quelque chose que l’on n’avait jamais observé avant lui : trente secondes après l’arrêt cardiaque, il voit sur l’enregistrement électroencéphalographique des seize électrodes la présence d’ondes cérébrales de très haute fréquence (40 à 80 herz, d’une fréquence de 40 à 80 battements par secondes) que l’on appelle des ondes gamma, et cela sur la totalité du cerveau. Or, d’abord, le sang irriguant le cerveau, l’on s’attend à ce que la diminution de l’activité cardiaque jusqu’à sa disparition s’accompagne symétriquement d’une baisse de l’activité cérébrale précédant son arrêt ; d’ailleurs, de fait, le tracé montre que les autres ondes cérébrales, qui sont de plus basse fréquence (delta, thêta, alpha et bêta), elles, ne font que diminuer avec le temps. Donc, ce pic est tout-à-fait paradoxal, voire contradictoire.
Ensuite, l’on sait que les processus cérébraux (matériels, extérieurs, objectifs) s’accompagnent le plus souvent de processus mentaux (psychiques, intérieurs, subjectifs). De fait, les ondes gamma caractérisent non seulement les états de vigilance, mais les états d’hypervigilance : lorsqu’une personne bénéficie d’un examen en imagerie fonctionnelle et présente ces ondes, le vécu qui l’accompagne est celui de la très haute concentration. L’on est donc en droit de se dire que l’apparition de ces ondes pourrait aussi être contemporaine d’une suractivité psychique chez le mourant.
Or, justement, les récits de mort imminente [2] attestent ô combien plusieurs actes de conscience, et d’une conscience très singulière : par son originalité (les rencontres de personnes décédées, la sensation de décorporation, etc.), par l’intensité de ce qui est vécu [3] (y compris sensoriellement), par son objet (souvenir des moments les plus importants de la vie), par son fruit (l’option de revenir), etc.
Ajoutons que le délai de six ans entre l’observation et la publication semble être lié à la pudeur, au respect éprouvés par Ajmal Zemmar qui hésitait à publier cet enregistrement attestant la mort. En effet, la mort est un événement intime et le publier, c’est l’exposer.
b) Limites de l’étude
Si passionnant soit ce travail, il présente deux limites intrinsèques. Tout d’abord, une étude ne peut être considérée comme scientifique que si elle est, sinon répétée, du moins confirmée. Or, pour l’instant, l’expérience est unique – et il va sans dire que l’on ne peut expérimenter sur un patient en stade terminal. La découverte est seulement le résultat du heureux hasard qui a voulu que le patient ait bénéficié de cette surveillance électroencéphalographique. Ensuite, une étude scientifique induit à partir de plusieurs cas. Or, ici, le cas est unique.
c) Confirmations, mais indirectes
Certes, cette expérience est unique. Elle a été néanmoins préparée par d’autres études.
En 2017, l’hématochirurgien américain Lakhmir Chawla, a mis en évidence un pic d’activité cérébrale chez sept patient neurologiquement intacts après un arrêt cardiaque [4]. Mais les électrodes étaient seulement placées sur le front. Or, non seulement l’activité relevée n’est alors que locale, donc ne concerne pas la totalité de l’encéphale, mais le front comporte des muscles peauciers, de sorte qu’il n’est pas possible de savoir si l’activité enregistrée est musculaire ou cérébrale. Donc, cette étude sur l’homme est trop générale pour que l’on puisse en tirer des conclusions rigoureuses.
Par ailleurs, les observations de Zemmar ont déjà été rapportées chez les animaux, en l’occurrence les rats. Ainsi, en 2013, un groupe de chercheurs de l’université du Michigan a décapité ces rongeurs, plaçant donc leur cerveau en anoxie. Or, ils ont observé un pic d’onde gamma très peu de temps après [5].
L’expérience a été élargie et… adoucie. En 2020, une neuroscientifique de l’Institut du cerveau et de la moelle épinière de l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière (à Paris), Sofia Carrion-Falgarona mime l’arrêt cardiaque en privant d’oxygène l’encéphale des rats – ce qui est une pratique potentiellement réversible [6]. Or, pendant l’anoxie cérébrale, elle a observé la présence deux pics de fréquence : le premier, d’une vingtaine de secondes, est constitué d’ondes rapides, type ondes gamma ; le second, plus bref, concerne seulement des ondes de très basse fréquence. Puis, soixante-dix secondes après ces deux bouffées, l’on voit l’activité électrique s’amortir doucement [7]. Et, si la deuxième bouffée est émise par le sommeil profond, donc sans nulle activité consciente ni inconsciente (onirique), tel n’est pas du tout le cas des ondes gamma dont nous avons dit qu’elles sont corrélées à des états d’attention intense. Donc, l’expérimentation confirme la présence des ondes gammas chez l’animal, tout en l’inscrivant dans la succession totale des événements suivant l’arrêt cardiaque. Il restait à le montrer en direct chez l’homme, ce qui vient d’être fait, ainsi que nous l’avons dit. Sofia Carrion-Falgarona précise aussi que les pics d’ondes rapides pourraient être liés à la libération de glutamate dont la fonction est d’exciter l’activité synaptique.
2) Le problème philosophique
Fascinantes, les NDE sont aussi très intrigantes. Parmi les nombreuses questions qu’elles posent, je me limiterai ici à une seule question philosophique, mais d’importance. Les récits de personne ayant vécu une expérience de mort imminente n’ont rien à voir avec la narration d’un rêve. Ils attestent que la personne est consciente, aussi consciente que si elle était en veille. Plus encore, elle est libre, puisqu’elle pose des décisions, notamment l’option capitale de revenir ou non. Or, une personne en coma ne peut être ni consciente ni libre, pour des raisons de différents ordres. Médicales : le coma se définit justement par l’absence de conscience ; il constitue même un état d’inconscience beaucoup plus profond que le sommeil. Juridique : une personne somnambule, donc en état de sommeil, ne peut être considérée comme responsable de ses actes. Philosophiques. Et nous nous limiterons à ce type de difficulté (que nous allons bientôt encore borner).
Tout d’abord, rien n’est dans l’intelligence qui ne soit d’abord dans les sens. Cet axiome scolastique (« nihil est in intellectu nisi prius fuit in sensu ») se fonde sur la condition incarnée de l’homme. Affirmer qu’une information puisse parvenir directement à l’intelligence sans passer par nos cinq sens, donc par notre corps, serait tout concéder à une conception dualiste (par exemple, platonicienne ou cartésienne) de l’homme. Or, une personne en coma dépassé n’exerce plus ses sens externes. Elle ne peut donc poser d’acte d’intelligence qui soit conscient (réflexif).
Par ailleurs, l’agir suit la connaissance ; nous ne pouvons décider et mettre en œuvre, que si nous savons ce que nous voulons faire, en avons l’intention, etc. Or, par définition, la personne inconsciente est en état d’inconnaissance. En défaut de conscience, elle est donc également en défaut de liberté. En plein, dans une vie humaine, le dernier acte de liberté sera donc posé pendant la vie consciente qui précède le coma.
Ainsi qu’on le comprend, ces conclusions ne sont pas latérales : elles surgissent de l’affirmation centrale de la philosophie de l’homme relative à son unité somato-psychique. Ajoutons qu’elles sont aussi au cœur de l’anthropologie chrétienne qui, loin de minimiser le corps, affirme que l’homme est « un de corps et d’âme [8] ». Par parenthèses, les précédentes affirmations obligent à conclure qu’il ne peut y avoir d’option finale « dans » la mort, c’est-à-dire de décision (pour ou contre Dieu) à l’instant de la séparation de l’âme et du corps, comme certains philosophes ou théologiens en ont émis l’hypothèse.
Enfin, l’altération (au sens aristotélicien de modification qualitative) précède et prépare la corruption. Or, l’altération est un mouvement, c’est-à-dire un processus continu, alors que la corruption est un changement substantiel, donc radicalement discontinu et instantané. Puisque la mort est la corruption du vivant, l’état somatopsychique proche de la mort devrait être un processus continu sans rupture. Il est donc contre nature qu’un brutal réveil de la conscience se produisent et des décisions d’importance soient posés.
3) Une proposition de solution
Dans l’espace de cette brève note, nous souhaiterions juste nous concentrer sur cette dernière difficulté et relever une analogie. Je soutiendrai la thèse suivante : chez l’homme, les phénomènes objectifs et, plus encore, l’expérience vécue (subjective, donc) qui se produisent pendant le moment précédant immédiatement la mort (non pas clinique, mais réelle, c’est-à-dire ontologique : la séparation de l’âme et du corps [9]) contredisent effectivement les lois communes aux vivants, donc la loi naturelle régissant la vie, mais ne sont pas pour autant contre-nature.
En effet, quoi qu’en dise l’idéologie antispéciste et les philosophies animalistes, l’homme est une véritable singularité dans le cosmos et, plus encore, une exception. Et cette exception, qui est approchée par la philosophie (Pascal, Blondel, etc.), se résume en une phrase : l’homme est le seul être qui vise une finalité pour laquelle il n’est pas équipé. En termes concrets, l’homme est fait pour Dieu, pour participer de la nature divine (cf. 2 P 1,4). Telle est sa fin. Mais le moyen pour y accéder est totalement hors de sa portée, à savoir la grâce : pas seulement parce qu’elle est gratuite, mais beaucoup plus profondément, parce qu’elle est surnaturelle (c’est-à-dire divine), donc totalement et absolument au-delà de sa nature. Comparativement, l’étoile est équipée pour rayonner, le chêne pour produire des glands, l’abeille pour construire des ruches et fabriquer du miel, etc.
Or, la question de la finalité ultime, concrètement, l’option décisive pour Dieu, se pose très singulièrement au terme de la vie : soit parce que la personne ne se l’est jamais posée sérieusement ou s’en est détournée, soit parce qu’elle n’est pas capable de la recevoir (en se dérobant à la grâce, par exemple, par un refus obstiné de pardonner, etc.), soit parce qu’elle est encore parfaitement disposée à en être gratifiée. Les deux significations du terme « fin » convergent : la fin-finalité et la fin-terme.
Il semble donc hautement convenant que l’être humain bénéficie, jusque dans sa nature somato-psychique, d’une aide à ces décisions qui sont les plus importantes de sa vie à ce moment capital qui précède la mort. De même que, selon l’enseignement du concile de Trente, l’âme de l’homme bénéficie aux approches de la mort, d’une assistance spéciale, d’une grâce de persévérance finale, de même son corps est lui aussi préparé, disposé lors du passage de la vie mortelle à la vie éternelle, par cet intense sursaut d’activité cérébrale qui lui donne de pouvoir considérer avec une attention particulière ce que fut sa vie passée.
En ce sens, les expériences de mort imminente ne seraient donc pas seulement une attestation de ce que l’homme est plus que son corps (premier ordre de Pascal), à savoir un esprit (deuxième ordre) – même si le retour à la conscience atteste que la décorporation était subjective et donc que la mort, qui est un acte irréversible, n’a pas eu lieu – ; elles témoigneraient aussi d’un enjeu concernant rien moins que le troisième ordre qui est celui de la charité : l’option pour la vie divine.
On objectera que l’observation constate la présence d’ondes gamma liées à une hyperactivité cérébrale aussi chez l’animal. Le processus n’est donc pas spécifique à l’homme et ne saurait en révéler le proprium. Je répondrai d’abord qu’il faudrait voir si le pic d’ondes gamma présente une spécificité humaine et ensuite que l’animal ébauche ce que l’homme achève.
Une analogie qui ne me semble pas encore avoir mérité toute l’attention qui lui convient le confirme puissamment : la conception humaine et la question de la saisie du zygote par l’âme spirituelle et immortelle. On le sait, tout un débat, non pas seulement entre croyants et non-croyants, mais au sein même des penseurs catholiques, oppose les tenants d’une animation immédiate (à la conception) et les partisans d’une animation différée (dont la date varie selon les philosophes). Peu importe ici le détail [10]. Je relèverai seulement l’un des principaux arguments avancés par les sectataires de l’humanisation médiate. Ils se fondent sur ce grand principe aristotélicien selon lequel une matière doit être disposée à la forme. Or, cette disposition prend du temps. Donc, il est impossible que, une fois la fécondation opérée, la matière (le sujet) soit immédiatement préparée à recevoir la forme. Or, le corps est à l’âme ce que la matière est à la forme. Donc, l’animation de l’embryon humain par une âme proprement humaine, c’est-à-dire spirituelle, doit se produire à distance de la procréation.
Ne minimisons surtout pas la puissance de l’argument et n’allons surtout pas nous gausser de la formulation, qui peut sembler être archaïque et surannée, du principe aristotélicien qui le fonde : la disposition progressive de la matière à la forme. Elle est fondée sur une induction si large qu’il ne souffre pas d’exception. Et, appliqué à l’homme, l’enjeu est (ou plutôt semble être) rien moins que l’unidualité de l’homme « indéchirable », donc la conjuration définitive du platonisme.
À l’instar de ce que nous avons dit pour la mort et pour la même raison, nous concéderons totalement l’axiome d’Aristote : nous nous inscrivons dans une histoire qui se déploie progressivement. Mais cet axiome connaît une et une exception, de taille, il est vrai : l’homme. En effet, cet axiome régit la nature, le cosmos ; or, justement, l’homme est le seul être dont la nature est d’être finalisé par la surnature, donc par ce qui l’outrepasse. Et cet excès se donne en quelque sorte à voir et à s’exercer au moment de la conception par cette saisie instantanée par l’âme spirituelle. Une nouvelle fois, se lit ici une trace de la vocation surnaturelle d’un être naturel.
D’ailleurs, cet hapax (singularité) humain(e) ne fait que répéter dans le temps une autre exception tout-à-fait remarquable, inscrite dans l’être, et qui est une autre aporie centrale de toute anthropologie : comment l’âme humaine peut-elle être à la fois la forme (l’acte informant) d’un corps et pourtant être subsistante (et donc immortelle) ? Derechef, cette dérogation à la loi commune dit combien l’homme qui (pour une part) est inscrit dans le cosmos, (pour une autre part) lui échappe et ne peut être circonscrit ou subsumé sous toutes ses lois.
Comment s’étonner, enfin, que la conception et la mort soient toutes deux sigillées par l’exception ? Le commencement et la fin de la vie humaine se répondent. L’alpha et l’oméga de notre existence révèlent singulièrement notre spécificité : l’homme n’est pas, mais pas du tout, un animal comme les autres, il est un animal appelé à devenir rien moins que Dieu. Non sans une différence : ce qui, à la conception, est (seulement) œuvre de la nature (sans la liberté), devient, à l’approche de la mort, œuvre conjointe de la nature (la bouffée d’ondes gamma !) et de la liberté.
Pascal Ide
[1] Cf. Raul Vicente, Michael Rizzuto, Can Sarica, Kazuaki Yamamoto, Mohammed Sadr, Tarun Khajuria, Mostafa Fatehi, Farzad Moien-Afshari, Charles S. Haw, Rodolfo R. Llinas, Andres M. Lozano, Joseph S. Neimat & Ajmal Zemmar, « Enhanced Interplay of Neuronal Coherence and Coupling in the Dying Human Brain », Front Aging Neuroscience, 14 (2022) 813531. Cf. le résumé dans Alexandra Pihen, « Juste avant la mort, l’expérience interdite », Epsiloon. Nouveau magazine d’actualité scientifique, 14 (août 2022), p. 54-61.
[2] Ceux qui sont témoin d’une EMI peuvent envoyer leurs témoignages au Coma Science Group à l’université de Liège : nde@uliege.be ; https://www.coma.uliege.be/
[3] Cf. Helena Cassol, Benoît Pétré, Sophie Degrange, Charlotte Martial, Vanessa Charland-Verville, François Lallier, Isabelle Bragard, Michèle Guillaume et Steven Laureys, « Qualitative thematic analysis of the phenomenology of near-death experiences », PLoS ONE, 13 (14 février 2018) n° 2 : e0193001.
[4] Cf. Lakhmir S Chawla, Megan Terek, Christopher Junker, Seth Akst, Bona Yoon, Ermira Brasha-Mitchell & Michael G Seneff, « Characterization of end-of-life electroencephalographic surges in critically ill patients », Death studies, 41 (2017) n° 6, p. 385-392.
[5] Cf. Jimo Borjigin, Un Cheol Lee, Tiecheng Liu, Dinesh Pal, Sean Huff, Daniel Klarr, Jennifer Sloboda, Jason Hernandez, Michael M. Wang & George A. Mashou, « Surge of neurophysiological coherence and connectivity in the dying brain », The Proceedings of the National Academy of Sciences, 110 (2013) n° 35, p. 14432-14437.
[6] Cf. Sofia Carrion-Falgarona, Multi-scale electrophysiological investigation of the neural mechanisms underlying dying and resuscitation, Thèse de doctorat en cours, Lausanne, École Polytechnique Fédérale de Lausanne.
[7] Ce point qui ne nous intéresse pas directement a été décrit pour la première fois en 2018, par un professeur de neurologie expérimentale à l’université de la Charité de Berlin, Jens Dreier : utilisant la transillumination, il a filmé en direct ce qui se passait dans neuf cerveaux humains. Il a alors constaté comme un feu d’artifice énergétique, une vague géante de décharge pendant laquelle les neurones se dépolarisent, libèrent leur potassium et se remplissent d’eau. Les neurones devenant inactifs, Dreier parle d’onde de la mort (cf. Jens P. Dreier, Sebastian Major, Brandon Foreman, Maren K. L. Winkler, Eun-Jeung Kang, Denny Milakara, Coline L. Lemale, Vince DiNapoli, Jason M. Hinzman, Johannes Woitzik, Norberto Andaluz, Andrew Carlson, Jed A. Hartings, « Terminal spreading depolarization and electrical silence in death of human cerebral cortex », Annals of Neurology, 83 [2018] n° 2, p. 295-310). Toutefois, l’expression « onde de la mort » n’est pas tout à fait exacte, car le processus n’est pas irréversible. Ou alors, il faudrait parler, avec le professeur Stéphane Charpier, de la Pitié-Salpêtrière, d’une « onde de réanimation » pour les cerveaux qui reviennent à la vie (cf. Stéphane Charpier, La science de la résurrection. Ils ont repoussé les frontières de la mort, Paris, Flammarion, 2020).
[8] « Corpore et anima unus » (Gaudium et spes, 14, § 1).
[9] Cf. Pascal Ide, « La mort de l’être humain s’identifie-t-elle à la mort du cerveau ? Une remise en question des critères médicaux actuellement utilisés », Liberté politique. Les scandales de la mort, 8 (printemps 1999), p. 73-92 ; « Mort de l’être humain et mort du cerveau. Positions et propositions », Revue Théologique des Bernardins, 18 (2016), p. 33-60. Ces deux articles sont sur le site sous leurs titres.
[10] Pour le détail, cf. Pascal Ide, Le zygote est-il une personne humaine ?, coll. « Questions disputées : Saint Thomas et les thomistes », Paris, Téqui, 2004 ; « La personnalité de l’embryon humain. Status questionis et détermination », Michel Bastit, Michel Mazoyer et Paul Mirault (éds.), L’embryon est-il une personne ?, coll. « Cahiers de Philosophie réaliste. Disputatio » n° 3, Paris, François-Xavier de Guibert, Lethielleux, 2011, p. 121-176.