« Commence par lâcher la branche ! » (Billet du jeudi 23 avril 2020)

Peut-être connaissez-vous l’histoire de l’homme qui, en pleine nuit, tombe dans un profond ravin. In extremis, il se raccroche à une branche. Il se trouve ainsi suspendu entre ciel et terre, en très mauvaise posture. « Oh eh, il y a quelqu’un ? » Personne ne répond. Alors, une idée lui vient : « Dieu, s’écrie-t-il ! » Silence ! Il répète plus fort : « Dieu, si tu existes, sauve-moi et je te promets de croire en toi ! » Une voix puissante lui répond : « C’est ce qu’ils disent tous, lorsqu’ils sont en difficulté.

– Non, Dieu, non ! Je ne suis pas comme les autres, répond l’homme. D’ailleurs, si je t’appelle, c’est que je commence à croire. Tout ce que je te demande, c’est de me tirer de là. Alors, je croirai vraiment en toi et je ferai tout ce que tu me demanderas.

– Tout ?

– Oui, vraiment tout !

– Très bien, dit la voix. Eh bien, commence par lâcher la branche !

– Il n’y a pas quelqu’un d’autre là-haut ? ».

 

Cette histoire, c’est notre histoire. Actuellement, nous les hommes tombons dans un ravin dont personne ne connaît le fond. Cette période est éprouvante de bien des façons. Les doutes nous étreignent. Le découragement nous guette. Combien de temps va durer l’épidémie ? Serai-je touché ? L’un de mes proches va-t-il mourir ? Vais-je perdre mon travail ? Comment vais-je m’en tirer financièrement ? Ce doit être horrible de ne plus pouvoir respirer ! Vais-je réussir à tenir dans mon studio de 18 m2 pendant des semaines, sinon des mois ? Vais-je supporter mon conjoint avant trop loin et maintenant trop proche ?…

 

Vous savez que je ne dramatise pas ! Ce qui est mis à l’épreuve, ici, c’est notre espérance.

Nous avons besoin d’appuis humains, de la présence de nos proches, de pouvoir les contacter souvent au téléphone ou par internet, d’avoir des nouvelles et des informations. Bref, de nous raccrocher aux branches !

En même temps, nos proches sont souvent lointains, les avis multiples et souvent contradictoires.

 

Il y a un moment où l’on ne peut et ne doit plus faire confiance qu’à Dieu. Car nous ne savons pas. La nouveauté de l’épidémie au Covid-19 est telle que notre seule certitude réside dans l’incertitude de l’avenir. En revanche, Dieu et Lui seul le connaît. Voilà pourquoi nous pouvons lâcher nos pauvres branches humaines, pour nous remettre entre les mains du Père qui sait tout et surtout veut notre bien.

Alors, posons un acte d’espérance. Tout de  suite. « Mon Dieu, j’ai confiance en Toi ». Et si vous alliez chercher sur Internet le bon vieil acte d’espérance que vous avez peut-être appris au catéchisme, que récitaient souvent nos grands-parents ? Ou le si bel acte de confiance de saint Claude La Colombière (cf. billet du 28 mars 2020) ?

 

Mais revenons à notre histoire. Je ne vous ai pas raconté la fin. Vous vous souvenez qu’elle se déroule en pleine nuit.

L’homme accepta de faire confiance. Il lâcha… et il atterrit sur le sol, qui se trouvait à cinquante centimètres sous ses pieds !

 

« Mon Dieu, j’ai confiance en Toi ».

Pascal Ide

23.4.2020
 

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