CHIODI M. Teologia morale fondamentale, coll. Nuovo corso di Teologia Morale 1, Brescia, Queriniana, 2014. Parue dans la Nouvelle Revue Théologique (NRT) 139 (2017) n° 2, p. 321-322.
Prof. de théologie morale, spécialisé en bioéthique, à la Fac. de théol. De l’Italie septentrionale (Milan) depuis1995, Maurizio Chiodi propose ici, comme fruit de vingt années d’enseignement, un cours de théologie morale fondamentale, se demandant s’il existe une morale chrétienne spécifique et comment se nouent singularité de la foi et universalité de l’expérience morale. Dans la 1ère partie, il décrit longuement le contexte culturel postmoderne (chap. 1 et 2), puis parcourt en détail la tradition en théologie morale (chap. 3) et remonte jusqu’aux deux sources scripturaires, AT (chap. 4) et NT (chap. 5). La 2de partie, légèrement plus brève, développe d’abord la 3ème source, le Magistère (chap. 1), puis se structure entièrement autour de la notion de conscience, mise en relation avec la culture (chap. 2), la norme (chap. 5), le péché et la conversion (chap. 4), la vertu (chap. 5) et l’articulation universel-singulier (chap. 6).
L’on s’étonnera de cette centration sur la conscience qui, même dans le cadre d’une morale déontologique, devrait être présentée à part égale avec la liberté (étrangement peu présente) et la norme (longuement discutée). A fortiori, l’on s’interrogera sur l’absence de prise en compte de la morale téléologique, remise en valeur par le Magistère récent, ce qui se traduit notamment par l’absence de développement concernant des notions aussi fondamentales que l’image de Dieu, le bonheur, l’acte humain, l’affectivité, par une brève approche de la vertu sous un angle seulement phénoménologique, par une approche du péché antérieure à la vertu. Il faut y voir sans doute l’influence omniprésente de l’herméneutique ricœurienne (dont l’A. est un spécialiste) et le souci peut-être hypertrophié d’interpréter justement la loi (cf. p. 374-375). – P. Ide