Shine
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Thème (s):
Amour, Education, Relation père-fils
Date de sortie:
9 avril 1997
Durée:
1 heures 45 minutes
Directeur:
Scott Hicks
Acteurs:
Geoffrey Rush, Armin Mueller-Stahl, John Gielgud

 

 

Shine, biopic australien de Scott Hicks, 1997. Avec Geoffrey Rush, Armin Mueller-Stahl, John Gielgud.

Thèmes

Amour, éducation, relation père-fils.

D’aucuns s’indigneront de la remise en cause publique de l’éducation paternelle dans le film Shine.

Je ne pense pas. D’abord, aucune éducation n’est parfaite. Devenir adulte, c’est opérer un discernement dans ce que ses parents ont apporté : savoir remercier pour ce qui est bon, savoir pardonner ce qui est douloureux. Or, on peut abîmer ses enfants autant par défaut (en ne les aimant pas assez) que par excès (en les étouffant).

D’ailleurs, le père a des excuses. Une image du film le montre : un fil de fer barbelé barre le ciel ; et, brusquement, le visage du père se détache sur ce fond azur. On songe à l’enfermement dans lequel il maintient sa famille, mais aussi à son passé douloureux. Une partie de la famille de Peter a disparu en camp de « centration ». Il n’empêche que David s’est éteint, parce qu’il fut trop étreint.

Enfin, le film ouvre une espérance : si profondes soient les blessures reçues de l’éducation, elles ne détruisent pas toutes les ressources de la personne. D’ailleurs, la volonté inculquée par le père est peut-être l’une des causes de la persévérance de David et de sa résurrection.

Mais le quatrième commandement (« Père et mère tu honoreras ») ne demande-t-il pas de dissimuler ces erreurs paternelles ? Répondre qu’il s’agit d’une autobiographie romancée ne suffit pas. Toute vérité n’est pas à dévoiler. Mais je pense aux travaux d’Alice Miller (par exemple C’est pour ton bien, Aubier, 1984). Ils ont montré que l’idéalisation des parents, l’interdiction d’une remise en cause des principes inculqués par l’éducation, a des effets aussi pervers que leur torpillage systématique. Que l’on songe à la formule que David devait répéter à son père : « Je suis un petit garçon qui a beaucoup de chance. » Ce genre de film permet peut-être de faire ressentir un passé que l’on s’interdit de formuler.

Mais est-ce vraiment la seule défaillance paternelle qui est mise en cause ? Le manque maternel, peut-être moins apparent, est au moins aussi cruel. Pourquoi David éprouve-t-il un tel besoin de se tourner vers ces trois femmes-mères ? C’est grâce à leur générosité que David sortira de ses ténèbres pour à nouveau briller. To shine, en anglais…

Pascal Ide

L’histoire de « Shine » s’inspire de la vie de David Helfgoot, pianiste australien né à Melbourne, qui dès son plus jeune âge fit preuve de dons exceptionnels. Quelques années plus tard, de graves troubles psychiques l’éloignèrent de la scène pendant près de dix ans. Cependant, en 1984, il fit un retour triomphal qui relança sa carrière.

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