Les mystères de Paris, mystères de l’espérance
  1. Ce polygraphe inégal qu’est Eugène Sue [1] est l’auteur d’un roman immense pas seulement par la taille (10 volumes d’environ 300 pages) ou par le succès [2] – rejoignant toutes les classes sociales [3], il suscitera aussi de nombreux émules jusque dans le titre, à Paris [4], en France [5] et hors de France [6] –, mais aussi par le contenu : Les mystères de Paris (1842-1843) [7].

Le livre bénéficie souvent d’analyses littéraires [8], anthropologiques [9], urbanistiques [10] – parfois en relation avec la criminalistique [11] –, sociologiques [12], philosophiques [13], éthiques [14] ou juridiques [15]. Nous ébaucherons une analyse que nous oserons qualifier de théologique – au sens où saint Thomas appelait les vertus théologales, virtutes theologicæ. Et pour cela, nous l’illustrerons à partir du premier livre et de ses quatre principaux protagonistes : Rodolphe, la Goualeuse, le Chourineur et le Maître d’école.

 

  1. Rappelons brièvement le début de l’histoire. Dans les ruelles de l’Île de la Cité avant les rénovations entreprises par le baron Haussmann, nous assistons à une dispute entre une jeune hétaïre, Fleur-de-Marie, surnommée la Goualeuse parce qu’elle chante bien, et un homme violent qui la frappe, appelé le Chourineur, c’est-à-dire le donneur de coups de couteau. Soudain s’interpose « une voix mâle [16]», prenant la défense de la jeune fille qui a à peine 16 ans. Elle émane d’un jeune homme habillé comme un ouvrier dont on apprendra plus tard qu’il se prénomme Rodolphe. Une bagarre s’ensuit et, contre toute attente, car le Chourineur est connu et craint pour sa force physique exceptionnelle, Rodolphe a le dessus.

De prime abord, nous sommes face à l’une des premières mises en scène du triangle dramatique de Karpman qui structure implicitement tant de récits policiers ou populaires. En effet, ce premier chapitre compose et oppose un bourreau, le Chourineur, sa victime, la Goualeuse – d’autant que nous apprendrons qu’elle est orpheline, puis mise au service d’une vieille femme acariâtre qui la bat, de sorte qu’elle s’enfuit, mais est arrêtée et incarcérée pour vagabondage, puis, sans le sou, en est réduite à se prostituer pour survivre –, et son sauveur, Rodolphe, qui est tout à la fois mystérieux, profondément bon, physiquement puissant, voire invulnérable, riche, bref une sorte de super-héros justicier.

 

  1. Mais lisons la suite. Après la première surprise que fut la victoire de Rodolphe, nous en attend une plus grande encore quand le sauveur offre un verre à son adversaire qui accepte sans rancune au nom de la belle remarque : « J’ai trouvé mon maître [17]». Confiants, Fleur-de-Marie raconte sa tragique histoire que nous avons résumée [18], puis le Chourineur la sienne [19]. Dans ce deuxième récit, nous apprenons pourquoi il mérite son nom : aide-équarisseur, c’est-à-dire apprenti boucher, il égorgeait les chevaux ; d’abord écœuré, il y trouve peu à peu du plaisir ; ayant pris « l’habitude de chouriner [20]», il part à l’armée, s’échauffe contre son sergent qu’il tue d’un coup de couteau, et contre deux soldats qu’il blesse. Il est condamné et passe quinze années au bagne.

Or, malgré cet itinéraire terrifiant et ce qui ressemble fort à une addiction au meurtre, Rodolphe pose sur le Chourineur un regard d’espérance. Déjà, il observe que le brutal ne peut se réduire à sa violence : « Malgré son terrible surnom, les traits de cet homme expriment plutôt une sorte d’audace brutale que la férocité [21] ». Surtout, il a cette formule : « Tu as encore du cœur et de l’honneur », qui touche le Chourineur si profondément au cœur (« Ma foi ! je n’en sais rien, dit le Chourineur tout ému ; mais ce que vous me dites là… voyez-vous… jamais je n’avais rien senti de pareil… »), qu’il se sent définitivement redevable (« c’est à la vie et à la mort, vous pouvez compter sur le Chourineur [22] »). Cette espérance inconditionnelle de Rodolphe ne s’exprime pas seulement dans le langage (« Il vous dit des mots… des choses qui vous remettent le cœur au centre »), mais dans le non-verbal (« quand il vous regarde… il a dans les yeux quelque chose… »). Et le fruit chez celui qui se sent ainsi espéré, ne trompe pas : « Avec un chef pareil… voyez-vous, on mangeait la lune et les étoiles [23] ». Plus tard, quand il sauvera Rodolphe d’une mort certaine, le Chourineur le fait au nom même de la gratitude débordante, plus, illimitée, qu’il ressent à l’égard de cette parole fondatrice autant que salvatrice :

 

« C’est étonnant, monsieur Rodolphe, comme depuis que je vous connais il m’aboule des choses qui ont l’air de se manigancer là-haut ! Et puis j’ai des idées que je n’avais jamais eues, depuis que vous m’avez dit : ‘Mon garçon, il y a en toi du cœur et de l’honneur’. Du cœur ! de l’honneur ! tonnerre ! ces mots-là vous remuent quelque chose dans le ventre. Allez, monsieur Rodolphe, quand on est habitué à s’entendre crier au loup, au chien enragé ! quand on veut seulement approcher des honnêtes gens [24] ».

 

Cette parole d’espérance (« Tu as encore du cœur et de l’honneur ») que le Chourineur répète volontiers [25], est donc devenue, en lui, source de vie. En l’intériorisant et en la mémorisant, elle s’est transformée en une semence :

 

« depuis que je vous connais et que vous m’avez dit ces deux mots : ‘Tu as encore du cœur et de l’honneur’, c’est étonnant comme je réfléchis. C’est tout de même drôle que deux mots, deux seuls mots, produisent ça. Mais au fait, semez deux petits grains de blé de rien du tout dans la terre, et il va pousser de grands épis.

Cette comparaison juste, presque poétique, frappa Rodolphe. En effet, deux mots, mais deux mots puissants et magiques pour ceux qui les comprennent, avaient presque subitement développé dans cette nature énergique les bons et généreux instincts qui existaient en germe [26] ».

 

Et cette graine a fructifié, est devenue un arbre qui lui-même porte du fruit. Mettons-nous là encore à l’écoute de Sue qui prend le temps de l’expliquer. Et s’il prend son temps, c’est parce qu’il accorde de l’importance à cette explication :

 

« – Monseigneur, je vous comprends. Ce n’est pas moi, le Chourineur, à qui vous faites tout ce bien, c’est aux malheureux qui, comme moi, se sont trouvés dans la peine, dans le crime, et qui en sont sortis, comme vous dites, avec du cœur et de l’honneur. Sauf votre respect, c’est comme dans l’armée : quand tout un bataillon a donné à mort, on ne peut pas décorer tout le monde, il n’y a que quatre croix pour cinq cents braves ; mais ceux qui n’ont pas l’étoile se disent : ‘Bon, je l’aurai une autre fois’, et l’autre fois ils chargent plus à mort encore.

Rodolphe écoutait son protégé avec bonheur. En rendant à cet homme l’estime de soi, en le relevant à ses propres yeux, en lui donnant pour ainsi dire la conscience de sa valeur, il avait presque instantanément développé dans son cœur et dans son esprit des réflexions remplies de sens, d’honorabilité, on dirait presque de délicatesse [27] ».

 

  1. Et c’est ici qu’entre en scène le quatrième protagoniste, Anselme Duresnel, alias le Maître d’école. Il doit son surnom seulement à ce que, au contraire des autres qui font constamment appel à l’argot (partiellement recréé par Sue), il parle un français correct. Sinon, ce « chien enragé », selon les mots du Chourineur [28], est un bagnard évadé, d’autant plus dangereux qu’il est encore plus fort que le Chourineur, qui est coupable de nombreux assassinats – « Sans nombrer les crimes qui ont jeté ce brigand au bagne pour sa vie… il a commis trois meurtres [29]». Surtout, alors que le Chourineur reconnaît volontiers ses fautes passées, le Maître d’école est un menteur qui manipule et se justifie, ainsi que l’atteste le procès final [30]. Quelle espérance avoir dans un homme si perverti ?

C’est là que l’attitude de confiance de Rodophe éclate au plus haut point. Il réussit à faire prisonnier ce très dangereux personnage et, face à l’impuissance des institutions étatiques, il le juge et le condamne. De prime abord, sa sentence paraît cruelle. En effet, il refuse de tuer le Maître d’école et substitue à cette condamnation à mort, une condamnation à la cécité définitive. Mais la raison de cette clémence qui est en réalité un délai est uniquement motivée par le salut du misérable : « La mort ! ne l’espère pas… Tu es si lâche, tu la crains tant… la mort… que jamais tu ne la croirais imminente ! Dans ton acharnement à vivre, dans ton espérance obstinée, tu échapperais aux angoisses de sa formidable approche ! ». De plus, lors de l’exécution publique, le Maître d’école courrait de faire « parade de ta férocité… où, insouciant d’une vie misérable, tu damnerais ton âme dans un dernier blasphème ! ». Au salut du coupable se joint celui du peuple assistant au spectacle de sa mort : « Il n’est pas bon au peuple de voir le condamné badiner avec le couperet, narguer le bourreau et souffler en ricanant sur la divine étincelle que le Créateur a mise en nous [31] ». Enfin, si Rodolphe choisit d’aveugler le criminel, ce n’est ni pour le faire souffrir (de fait, le Maître d’école se contente de dire qu’on lui a piqué les yeux et qu’on lui a « fait mal [32] »), ni même pour le punir, mais pour l’affaiblir :

 

« Tu es audacieux et cruel parce que tu es fort… tu seras doux et humble parce que tu seras faible… Ton cœur est fermé au repentir… un jour tu pleureras tes victimes… Tu as dégradé l’intelligence que Dieu avait mise en toi, tu l’as réduite à des instincts de rapine et de meurtre… d’homme tu t’es fait bête sauvage… un jour ton intelligence se retrempera par le remords […]. Après une longue vie consacrée à la rédemption de tes crimes, ta dernière prière sera pour supplier Dieu de t’accorder le bonheur inespéré de mourir entre ta femme et ton fils [33] ».

 

Ainsi, Rodolphe n’agit que pour sauver le Maître d’école au sens le plus théologique du terme : « C’est quelque chose de sacré que le salut d’une âme. Tout crime s’expie et se rachète, a dit le Sauveur, mais pour qui veut sincèrement expiation et repentir [34] ». Et au Maître d’école qui ironise insolemment devant cette leçon de « catéchisme [35] » et se révolte (« Jamais, je me repentirai […] Je me vengerai »), Rodolphe n’a qu’une réponse, qui est, comme pour le Chourineur, celle de l’espérance inconditionnelle : « Un jour tu te repentiras [36] ».

 

  1. Mais cette parole « Mon garçon, il y a en toi du cœur et de l’honneur » ne risque-t-elle pas d’aliéner le Chourineur à celui qu’il appelle « M. Rodolphe » ? Si elle a suscité la vie, sur le long terme, ne pourrait-elle conduire à la mort (de la liberté) ?

Il y a deux manières d’adhérer à une parole de vie et donc d’en fonder la vérité : ou en la rattachant nécessairement à l’autorité de celui qui l’a proférée, auquel cas elle rend dépendant ; ou en la détachant de sa source, de sorte qu’elle rend autonome (indépendant). Or, répétant la parole de Rodolphe, le Chourineur note expressément qu’il l’a intériorisée : « M. Rodolphe m’a dit que j’avais du cœur et de l’honneur. Je sens que c’est vrai [37] ».

 

  1. Autre difficulté. Nous parlons ici de confiance inconditionnelle en l’autre homme, y compris le brigand apparemment le plus irréversiblement retors. Mais, objectera-t-on, nous avons parlé d’espérance théologale et non pas seulement humaine.

En réalité, l’espérance que Rodolphe place dans l’homme s’enracine en Dieu même. D’abord, il l’exprime explicitement. C’est ainsi qu’il justifie son refus de mettre à mort le Maître d’école qui, dans la logique de l’époque, mérite cent fois la mort pour avoir tué ou voulu tuer trois personnes, et qu’il veut garder en vie :

Ensuite, avant le remède, c’est le diagnostic lui-même qui est théologal. Écoutons ce jugement s’énoncer par la bouche du Chourineur avec toute la verdeur de son argot : « Il y a longtemps qu’il a effacé de sa frimousse celui que le meg des megs y avait mis ». Je traduis : « il a effacé l’image de Dieu. Il continue : « Maintenant, il n’y a que le boulanger qui met les âmes au four qui pourrait le reconnaître, le Maître d’école [38] ». Entendez : « seul le démon le reconnaîtra ».

Enfin et surtout, le remède lui-même vient de Dieu, du moins selon la conception, assurément discutable, de Rodolphe.

Ajoutons qu’Eugène (le « bien né ») Sue dont on souligne volontiers qu’il était un libre penseur et qu’il fut enterré à Annecy, au cimetière de Loverchy, dans le carré des « dissidents » (c’est-à-dire, en fait, des protestants), ne manque pourtant pas une occasion de parler de Dieu et d’un Dieu qui n’est en rien celui du déisme des Lumières. Par exemple, face au cri de reconnaissance de Fleur-de-Marie à qui Rodolphe a donné une journée de félicité indicible à la Ferme et qui admire la campagne : « Que le bon Dieu est bon de nous donner un si beau jour ! », l’écrivain commente :

 

« Une larme vint aux yeux de Rodolphe en entendant cette pauvre créature abandonnée, méprisée, perdue, sans asile et sans pain, jeter un cri de bonheur et de gratitude ineffable envers le créateur, parce qu’elle jouissait d’un rayon de soleil et de la vue d’une prairie [39] ».

 

  1. L’on pourrait également craindre que, si puissant, si bon, si surhumain, Rodolphe devienne surplombant, voire écrasant. N’est-ce pas ce que ressent et formule Fleur-de-Marie avec profondeur : « Monsieur Rodolphe, comme vous êtes bon ! Ça me rend honteuse ». Et, face à l’exclamation étonnée de Rodolphe: « Parce que je suis bon ? », elle explique : « Hier, il me semblait que j’étais votre égale [40]». Et cette incommensurabilité semble d’autant plus impossible à résorber que, pour son sauveur, secourir le pauvre est honorer Dieu : « C’est honorer Dieu que de les [les infortunes] secourir [41]».

En fait, cette crainte qui vient de la distance et de la hauteur naît non pas du don, mais de son unilatéralité. Or, Rodolphe corrigera celle-ci et horizontalisera le don, lorsqu’il demandera de l’aide au Chourineur. Dans les termes de la dynamique quaternaire du don, Rodolphe double donc la générosité de la donation par la vulnérabilité de la réception en retour. Il y a plus. Dans certains cas, secourir, c’est honorer le germe divin que Dieu lui-même a déposé dans la créature. Donc, toujours selon cette dynamique quaternaire, reconnaître le bien déjà là, c’est recevoir ce qui nous précède (il s’agit alors de la primo-réception). Mais n’est-ce pas ce que, suite à la parole ci-dessus, Rodolphe affirme de Fleur-de-Marie (qui s’avèrera être sa fille secrète) ? « N’est-ce pas honorer Dieu, dans ce qu’il a de plus divin, que de retirer de la fange une de ces rares natures qu’il s’est complu à douer [42] ? »

 

  1. L’on pourrait enfin redouter que, tout à l’inverse de la posture justicière, cette miséricorde bienfaisante de Rodolphe en vienne à annuler toute justice. Mais le jeune homme lui-même prend le soin de répondre en allant jusqu’à faire la théorie de son action à son ami et complice Sir Walter Murph, en distinguant cinq cas :

 

« Tu connais mes idées au sujet du bien que l’homme peut faire. [1] Secourir d’honorables infortunes qui se plaignent, c’est bien. [2] S’enquérir de ceux qui luttent avec honneur, avec énergie, et leur venir en aide, quelquefois à leur insu… prévenir à temps la misère ou la tentation, qui mènent au crime… c’est mieux. [3] Réhabiliter à leurs propres yeux, rendre tout à fait honnêtes et bons ceux qui ont conservé purs quelques généreux sentiments au milieu du mépris qui les flétrit, de la misère qui les ronge, de la corruption qui les entoure, et pour cela braver, soi, le contact de cette misère, de cette corruption, de cette fange… c’est mieux encore. [4] Poursuivre d’une haine vigoureuse, d’une vengeance implacable, le vice, l’infamie, le crime, qu’ils rampent dans la boue ou qu’ils trônent sur la soie, c’est justice… [5] Mais secourir aveuglément une misère méritée, mais dégrader l’aumône et la pitié, mais prostituer ces chastes et pieuses consolatrices de mon âme blessée… les prostituer à des êtres indignes, infâmes, cela serait horrible, impie, sacrilège. Ce serait faire douter de Dieu. Et celui qui donne doit y faire croire. Tu connais mes idées au sujet du bien que l’homme peut faire [43] ».

 

Rodolphe-Sue distingue donc trois cas de figure. [1-3] Ce qui relève du bien, avec une gradation en trois : « bien », « mieux » et « mieux encore ». [4] Ce qui relève de la justice. [5] Ce qui relève du mal.

 

  1. Il est temps de conclure. Ce roman-fleuve [44] est d’abord un roman-source. Et de l’unique source qui est l’amour [45]. Certes, Les mystères de Paris inaugure la littérature de masse. Et les classes populaires qui ressentent durement l’inégalité sociale ont besoin de rêver de l’existence d’un justicier qui, pour bon nombre de lecteurs, prendra même les traits de l’auteur lui-même. De fait, jusqu’au terme de sa vie, le député socialiste de la Seine a reçu des lettres par milliers. Mais le lectorat populaire – et avec lui, celui de toutes les classes sociales – a encore davantage besoin d’espérance. Or, cette espérance théologale qui a pour objet la miséricorde, donc, l’amour, est aussi le pur fruit de l’amour : « La charité espère tout » (1 Co 13,7).

Pascal Ide

[1] Mort à 53 ans, il est l’auteur de pas moins de 78 romans dont certains en de nombreux volumes, pièces de théâtre, etc.

[2] Cf. Pierre Orecchioni, « Eugène Sue : mesure d’un succès », Europe, 643-644 (novembre-décembre 1982), p. 157-166. Publié en feuilleton dans le Journal des débats entre le 19 juin 1842 et le 15 octobre 1843, Les Mystères de Paris tient en haleine des centaines de milliers de lecteurs qui vont jusqu’à faire la queue devant la maison d’édition pour connaître la suite de l’histoire (cf. Anne-Simone Dufief et Jean-Louis Cabanès, Le Roman au théâtre. Les adaptations théâtrales au xixe siècle, Nanterre, Université Paris X, 2005, p. 32).

[3] « Tout le monde a dévoré Les Mystères de Paris, même les gens qui ne savent pas lire : ceux-là se les font réciter par quelque portier érudit et de bonne volonté » (Théophile Gautier, cité par Daniel Fondanèche, La Littérature d’imagination scientifique, Amsterdam, Rodopi, 2012, p. 10).

[4] Cf. Les Nouveaux Mystères de Paris (Léo Malet), Les Futurs Mystères de Paris (Roland C. Wagner), Les Mystères Fantastiques de Paris (Thomas Andrew et Sebastian Bernadotte).

[5] Cf., par exemple, Les Mystères de Marseille (Émile Zola).

[6] Cf. The Mysteries of London (George W. M. Reynolds), Les Mystères de Londres (Paul Féval), Les Mystères de Lisbonne (Camilo Castelo Branco), Les Mystères de Naples (Francesco Mastriani), Les Mystères de Florence (Carlo Collodi), Les Mystères de Berlin, Les Mystères de Munich, Les Mystères de Bruxelles (cf. Umberto Eco, De superman au surhomme, trad. Myriem Bouzaher, Paris, Grasset, 1993, p. 20). Pour ces informations et bien d’autres, cf. l’entrée bien informée en français de l’encyclopédie Wikipédia consultée le 16 août 2023.

[7] Nous citerons Eugène Sue, Les mystères de Paris, éd. Francis Lacassin, coll. « Bouquin », Paris, Robert Laffont, 1989. L’ouvrage se trouve en format pdf ou word sur le généreux site gratuit de la Bibliothèque électronique du Québec.

[8] Cf., par exemple, Marc Angenot, « Roman et idéologie : les Mystères de Paris », Revue des langues vivantes, Bruxelles, Association des professeurs de langues vivantes, 38 (1972), p. 392-410 ; Jean Fornasiero, « Aux origines du roman criminel : Eugène Sue et les mystères de la Seine », Australian Journal of French Studies, 1 (janvier-avril 2006) n° 43, p. 3-12 ; Filippos Katsanos, La littérature des mystères. Poétique historique d’un succès médiatique du xixe siècle en France, en Grèce et en Grande-Bretagne, coll. « Médiatextes », Limoges, Presses universitaires de Limoges, 2011 ; Amy Wigelsworth, Rewriting Les Mystères de Paris. The Mystères Urbains and the Palimpsest, Cambridge et New York, Legenda, Modern Humanities Research Association & Routledge, 2016.

[9] Cf., par exemple, Judith Lyon-Cahen, « Les Mystères de Paris et la production du peuple, 1842-1844 », Jacques Migozzi & Philippe Le Guern (éds.), Production(s) du populaire. Colloque international de Limoges (14-16 mai 2002), Limoges, Presses universitaires de Limoges, coll. « Médiatextes », 2005.

[10] Cf. Sara James, « Eugène Sue, G. W. M. Reynolds, and the Representation of the City as ‘Mystery’ », Valeria Tinkler-Villani (éd.), Babylon or New Jerusalem ? Perceptions of the City in Literature, coll. « DQR Studies in Literature » n° 32Amsterdam, Rodopi, 2005, p. 247-58 ; Nicolas Gauthier, « Le Tapis-franc criminel et le salon respectable : mise en regard chronotopique dans les mystères urbains (1842–59) », Nineteenth-Century French Studies, Lincoln (Nebraska), University of Nebraska Press, 46 (automne-hiver 2017-2018) n° 1-2, p. 42-57.

[11] Cf. Stephen Knight, The Mysteries of the Cities. Urban Crime Fiction in the Nineteenth Century, Jefferson (Caroline du Nord), McFarland & Company, 2012, chap. 1 (« Master of the Mysteries : Eugène Sue’s Les Mystères de Paris »), p. 13-55 ; Nicolas Gauthier, Lire la ville, dire le crime. Mise en scène de la criminalité dans les mystères urbains de 1840 à 1860, coll. « Médiatextes », Limoges, Presses universitaires de Limoges, 2017.

[12] Cf. John S. Wood, « La Mythologie sociale dans Les Mystères de Paris d’Eugène Sue », Graham Falconer et Henri Mitterand (éds.), La Lecture sociocritique du texte romanesque, Toronto, S. Stevens Hakkert, 1975, p. 89-101 ; Christopher Prendergast, For the People by the People ? Eugène Sue’s Les Mystères de Paris. A Hypothesis in the Sociology of Literature, coll. « Research Monographs in French Studies » n° 16, Oxford, Legenda / European Humanities Research Centre, University of Oxford, 2003.

[13] Par exemple, l’idéologie – Umberto Eco, « Rhetoric and Ideology in Sue’s Les Mystères de Paris », International Social Science Journal, 19 (1967) n° 4, p. 551-569 – ou l’influence sur le marxisme – Helga Jeanblanc, « Karl Marx à la découverte des mystères de Paris », Cahiers d’études germaniques, 42 (2002), p. 135-153 ; Alice de Charentenay et Anaïs Goudmand, « Fiction et idéologie : Marx lecteur des Mystères de Paris », Contextes,‎ 2014. Texte en ligne.

[14] Cf., par exemple, Anaïs Goudmand, « Ethos et posture du feuilletoniste : interventions d’auteur dans Les Mystères de Paris », Fabula,‎ 2014. En ligne. Bruno Bellotto, « La Victime en pleurant dans l’ombre se débat : à propos de quelques lettres envoyées à Eugène Sue, auteur des Mystères de Paris », Studi Francesi, 1 (janvier-avril 1985) n° 29, p. 46-57.

[15] Cf. Michel Nathan, « Délinquance et réformisme dans Les Mystères de Paris », Paris au xixe siècle. Aspects d’un mythe littéraire, coll. « Littérature et idéologies », Lyon, Presses universitaires de Lyon, 1984, p. 61-69 ; Jean-Claude Vareille, « Crime et châtiment dans Les Mystères de Paris d’Eugène Sue », Ellen Constans et Jean-Claude Vareille (éds.), Crime et châtiment dans le roman populaire de langue française du xixe siècle. Actes du colloque international de mai 1992 à Limoges, coll. « Littératures en marge », Limoges, Presses universitaires de Limoges, 1994, p. 215-228.

[16] Eugène Sue, Les mystères de Paris, Première partie, chap. 1, p. 34.

[17] Ibid., p. 36.

[18] Ibid., chap. 3.

[19] Ibid., chap. 4.

[20] Ibid., chap. 4, p. 63.

[21] Ibid., chap. 2, p. 59. Suit une description d’époque qui frise le déterminisme : « quoique la partie postérieur de son crâne, singulièrement développée, annonce la prédominance des appétits meurtriers et charnels » (Ibid.).

[22] Ibid., chap. 4, p. 63. La diégèse avait déjà préparé ces paroles : « Malgré ses crimes, le Chourineur n’était pas un être complètement endurci. Cette nuance n’avait pas échappé à la sagacité de Rodolphe » (Ibid., chap. 4, p. 61).

[23] Ibid., chap. 6, p. 78. Souligné dans le texte.

[24] Ibid., chap. 20, p. 151.

[25] Cf. Ibid., chap. 20, p. 155 ou chap. 21, p. 168 (« M. Rodophe m’a dit que j’avais du cœur ») ; Deuxième partie, chap. 2, p. 177, p. 180 ; etc.

[26] Cf. Ibid., Deuxième partie, chap. 2, p. 177.

[27] Cf. Ibid., Deuxième partie, chap. 2, p. 179-180.

[28] Ibid., chap. 20, p. 156.

[29] Cf. Ibid., chap. 21.

[30] Ibid., chap. 20, p. 157.

[31] Ibid., chap. 21, p. 163.

[32] Ibid., chap. 21, p. 165.

[33] Ibid., chap. 21, p. 164.

[34] Ibid., chap. 21, p. 163.

[35] Ibid., chap. 21, p. 164.

[36] Ibid., chap. 21, p. 166.

[37] Ibid., chap. 20, p. 155. Souligné par moi.

[38] Ibid., chap. 4, p. 66. Souligné dans le texte.

[39] Ibid., chap. 8, p. 90.

[40] Ibid., chap. 8, p. 88.

[41] Ibid., chap. 13, p. 113.

[42] Ibid., chap. 13, p. 113-114.

[43] Ibid., chap. 13, p. 113. Souligné par moi.

[44] Cf. Yves Olivier-Martin, Histoire du roman populaire en France. De 1840 à 1980, Paris, Albin-Michel, 1979, p. 46.

[45] Sur l’amour chez Sue, mais au sens de l’amour passion, cf. Alain Verjat, « … Et si je t’aime, prends garde à toi ! Le Discours amoureux dans le mélodrame social d’Eugène Sue », Didier Coste et Michel Zéraffa (éds.), Le Récit amoureux, coll. « L’Or d’Atalante », Seyssel, Champ Vallon, 1984, p. 257-275.

6.9.2023
 

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