L’après-confinement : la règle des trois « non » et des trois « oui » (Billet du 16 mai 2020)

Certes, le confinement fut la source de tensions et de frustrations inconnues, sans rien dire de cette information obsessionnelle qui ne pouvait que susciter angoisse et doute. Mais avez-vous constaté que, au moins pour certains d’entre vous (et je pense ici notamment à mes amis célibataires), il vous a donné d’éprouver une tranquillité que vous étiez loin de ressentir auparavant ?

Bien entendu, cette sérénité bienvenue était parfois due à un ralentissement très désirable du rythme, à l’évitement du stress lié au transport, à l’évitement de la confrontation quotidienne avec un collègue problématique ou un chef tâtillon, etc.

Mais je pense à une cause que, sans relecture, l’on pourrait méconnaître. Quand nous étions confinés, nous savions que chacun de nous vivions à peu près la même chose. Même si certains pouvaient bénéficier d’une maison de campagne, vous n’aviez pas à vous imaginer qu’Untel partait en week-end, à arbitrer entre telle soirée et telle autre, à vous demander si vous alliez manquer l’occasion de votre vie pour faire la rencontre de votre vie, à vous attrister d’avoir manqué ce week-end formidâââble, conté avec des sanglots dans la voix, parfois non sans loucher sur votre grimace de regret, etc.

Il n’est pas dit que l’après-confinement sera semblable à l’avant-confinement, avec son rythme trépidant, ses frustrations grinçantes et ses excitations superficialisantes. Mais, pour cela, il faut que cette paix que le confinement nous a gratuitement offerte, nous la choisissions et en prenions les moyens.

Convertissons cette relecture en quelques conseils de vie. Ce que l’on pourrait appeler la règle des trois « non » et des trois « oui ».

La règle des trois « non »

Ces « non » s’attaquent aux trois attitudes les plus toxiques de notre quotidien :

  1. Cessez de râler
  2. Cessez de (vous) comparer
  3. Cessez de regretter

Un moyen : le bracelet (élastique !) que vous changez de poignet dès que vous vous prenez en flagrant délit de vous lamenter, de vous comparer et de regretter le passé. Pour ne pas vous décourager, commencez par l’un des trois.

Le défi : le tenir pendant 21 jours !

La règle des trois « oui »

Ces « oui » sont le pendant positif des trois « non ».

  1. Tournez-vous vers la solution.

Oui, il est légitime de vous plaindre quand vous êtes victime d’une injustice. Mais vous demeurez une victime sans devenir victimaire à l’unique condition que vous cherchiez, vous et non pas l’autre, un remède et que vous le mettiez en œuvre, sincèrement et fidèlement.

  1. Voulez ce que vous avez et ce que vous êtes

Pas seulement votre âge, votre taille, etc., que vous ne modifierez pas, mais aussi ce défaut, cet appartement, etc. dont vous désirez, très légitimement, changer. Car c’est bien aujourd’hui que commence le bonheur, c’est ici et là que Dieu vous aime et où il vient demeurer.

  1. Remerciez

Un moyen : le cahier de gratitude.

Le défi : y inscrire quotidiennement cinq motifs de reconnaissance, y voir la main du Donateur qui prend soin de vous et prendre le temps de les goûter, donc de vous en réjouir.

Pascal Ide

16.5.2020
 

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