La fraude scientifique. Une blessure de l’intelligence aux multiples facettes 2/2

4) Quelques mécanismes

Je n’entrerai pas dans le détail du cas d’Alsabti : il présente, psychiatriquement, tous les signes d’une personnalité narcissique grand format, probablement très séductrice et, juridiquement, le profil d’un bandit de grand chemin. Il est seulement dommage que les journalistes n’aient pas eu cette clé de lecture. Or, l’un des signes les plus fréquents qui est aussi l’un des plus redoutables moyens mis en œuvre est le mensonge systématique, devenu comme une seconde nature, joint à une manipulation elle aussi déployée en de multiples stratégies. Ajoutons que ces personnalités possèdent le plus souvent une grande intelligence relationnelle et une empathie cognitive (surtout pas affective) leur permettant de connaître chaque faille de leur interlocuteur.

Ce qui m’intéresse ici est plutôt les mécanismes qui ont présidé à l’aveuglement de ceux qui ont été confrontés à Alsabti. Bien évidemment, on doit élargir aux autres exemples de fraude.

 Entrons dans le détail des mécanismes blessant l’intelligence.

a) Les causes éthiques

1’) L’orgueil

La principale cause est assurément le surdimensionnement de l’ego. Le savoir donne du pouvoir. Or, plus de réussite donne plus de reconnaissance. Mais, assurément, trafiquer une expérience, copier l’idée d’un autre assure un succès plus prompt et plus exclusif. Donc, plus de souci de son ego engendre moins de souci de la vérité.

Hearnshaw l’affirme sans ambage. Se demandant comment il est possible que Burt soit demeuré insoupçonné pendant un tiers de siècle, il répond :

 

« Les talents qui firent de Burt un véritable psychologue appliqué, […] militaient contre son œuvre scientifique. Par tempérament ou par formation, il ne fut pas un scientifique.Il était présomptueux, trop précipité, trop impatient d’arriver au résultat final, trop enclin aux rectifications et aux replâtrages, pour être un bon scientifique. Ses travaux eurent souvent l’apparence de la science, ils n’en eurent jamais la consistance [1] ».

 

Broad et Wade le disent avec une compassion qui atténue ce qu’une telle affirmation pourrait avoir de jugeant :

 

« Dans une large mesure, la recherche est un travail pénible et décourageant. Pour chaque seconde d’exaltation intellectuelle devant une bonne idée ou une expérience qui marche enfin, le chercheur doit passer des heures de travail déprimant à sa paillasse, tentant de maîtriser une technique nouvelle, d’éliminer les erreurs, d’arracher une réponse claire à la substance déroutante de la nature. Persévérer dans la recherche demande une énorme motivation, dont le but est souvent la gloire, et qui est stimulée par le refus des subventions [2] ».

2’) Les fautes contre la justice
a’) Le mensonge

L’exemple que nous avons détaillé fait presque exclusivement appel autant au vol qu’au mensonge. Il est loin d’être seul. Par exemple, trois chercheurs de l’Indian Veterinay Resarche Institute, Pande, Shukla et Sekariah, affirmèrent avoir découvert un parasite dans les œufs de poule ; en fait, leurs microphotographies étaient extraites d’une autre publication [3].

En 1738, Daniel Bernoulli établit le théorème éponyme selon lequel, dans le flux d’un fluide homogène et incompressible soumis uniquement aux forces de pression et de pesanteur, une accélération se produit simultanément avec la diminution de la pression. Or, son père Johann Bernouilli a antidaté son ouvrage pour faire croire que la découverte de son fils lui était postérieure [4].

 b’) Le machiavélisme

Une autre raison est le principe machiavélique selon lequel la fin justifie les moyens, ou son avatar conséquentialiste selon lequel la bonté du résultat bonifie celui du chemin. Or, « sans doute ceux qui améliorèrent leurs données pour les rendre plus convaincantes se persuadèrent-ils eux-mêmes de ne mentir qu’en vue de faire triompher la vérité [5] ». Donc, des normes éthiques injustes peuvent favoriser le subterfuge en science.

3’) Les fautes contre la prudence
a’) La négligence

Une autre faute explique l’impunité d’Alsabti : la négligence qui est une faute contre la prudence. Par exemple, selon Hugh Davis, le directeur de l’hôpital de Roanoke où Alsabti a travaillé comme interne, lorsque celui-ci se présenta, il présenta des lettres de recommandation de la part du South West Memorial de Houston. Toutefois, ni l’université de Virginie, ni l’hôpital ne prirent contact avec ses anciens employeurs lors de sa demande d’inscription.

Ce manque d’attention se retrouve dans de nombreux exemples. Pour le cas de Cyril Burt, Liam Hudson, psychologue de l’université d’Edimbourg, note : « Le fait que ces chiffres aient pu figurer dans la littérature d’un sujet hautement important et controversé pendant plus d’une dizaine d’années avant que quelqu’un ne les examine, comme le fit Kamin, ne nous fait pas honneur [6] ». Broad et Wade osent conclure : « La science n’exerce pas sa propre police. Les savants ne lisent pas toujours attentivement la littératures scientifique. La recherche scientifique n’est pas un processus parfaitement objectif [7] ».

b’) Le manque de discernement

Autre cécité. Le nombre d’articles est bien entendu proportionnel à l’âge. Comment donc ne pas s’étonner qu’un jeune homme de 25 ans ait publié des dizaines d’articles dans des revues spécialisées ?

 4’) Les fautes contre le courage. La lâcheté

Si le courage est la vertu qui surmonte la peur et permet de tenir ferme dans le bien, la lâcheté est le vice qui y cède et abandonne cette poursuite de la fin bonne. Or, l’une des grandes craintes des scientifiques est celle de perdre leur réputation de rigueur scientifique : « Les chercheurs répugnent parfois à publier des rétractations de peur de paraître ridicules ou de nuir à leur réputation [8] ».

Cette lâcheté se rencontre particulièrement vis-à-vis d’une personne jouissant d’un grand pouvoir. Ici réside l’une des raisons pour lesquelles les collaborateurs de Burt n’ont pas osé le remettre en question. C’est ce qu’avoue Philip Vernon, un de ses anciens collègues et psychologue à l’université de Calgary au Canada : j’avais « certainement des doutes sérieux, même si personne n’a osé les exprimer dans des revues à cause de l’énorme pouvoir de Burt [9] ».

4’) Les fautes contre la tempérance

Faut-il ajouter la paresse qui conduit les chercheurs à ne lire que les résumés (abstracts) et non le détail des articles, donc à les remettre en question ?

b) Les mécanismes psychologiques

1’) Le besoin de reconnaissance

Nous l’avons déjà nommé en parlant de l’orgueil. Ici nous en nommons le fondement psychologique (toutes les fautes capitales s’enracinent dans un besoin humain). Charles Darwin reconnaît par exemple combien il est sensible à l’approbation de ses pairs : « J’aimerais pouvoir attacher moins de prix à cette renommée de pacotille, présente ou posthume, encore que je ne pense pas y sacrifier de façon excessive [10] ».

2’) La fausse compassion

Osons-le dire. L’un des mécanismes qui a permis à Alsabti de faire carrière est la compassion mal ajustée de Wheelock. Manifestement, celui-ci a adopté une attitude sauveteuse. Et comme Alsabti est doué d’une grande intelligence relationnelle, il l’a suscitée en revêtant le masque du victimaire.

 3’) L’autoconviction ou biais de confirmation

Le biais de confirmation favorise la fraude. En tout cas, il blesse considérablement l’intelligence. Un exemple typique en est les convictions racistes concernant la supériorité intellectuelle d’une catégorie de population. C’est ainsi que Samuel G. Morton était convaincu que les races étaient diversement intelligentes : les Blancs au-dessus (et, parmi ceux-ci, les Européens de l’Ouest étaient au-dessus des Juifs) des Indiens d’Amérique, et ceux-ci au-dessus des Noirs qui étaient au bas de l’échelle. Morton collectionna plus de 1 000 crânes humains entre 1830 et 1851. Son principe est que l’intelligence est proportionnelle au volume du cerveau. Or, il constata que le volume crânien des Anglais était en moyenne de 1 574 cm3, alors que celui des Hottentots était de 1 230 cm3. Il ne pouvait que tirer la conclusion selon laquelle les Blancs sont nettement supérieurs intellectuellement aux Noirs.

Le plus étonnant est que jamais les collègues de Morton n’ont critiqué ses méthodes et ses résultats. Au contraire, note sa notice nécrologique du New York Tribune, « il n’existe probablement pas de scientifique qui ait joui d’une plus grande réputation auprès des savants du monde entier que le Dr Morton ».

Il a fallu attendre 1978, que le célèbre historien des sciences et paléontologue Stephen Jay Gould reprenne le dossier et s’avise des sophismes de Morton [11]. Outre le matérialisme grossier qui identifie volume crânien, cerveau et intelligence, il faut noter deux erreurs flagrantes : au sein d’une espèce donnée, la taille du cerveau est d’abord proportionnelle à la taille globale de l’organisme. Or, les femmes sont en général plus petites que les hommes. Or, Morton a comparé des cerveaux anglais masculins et des cerveaux hottentots féminins ! Une fois corrigées les erreurs dues aux effets de sexe, le résultat est sans appel : il n’y a « aucune différence significative entre les races en se basant sur les propres données de Morton ».

Or, en retraçant l’histoire [12], il apparaît que Morton a pu sombrer dans des erreurs aussi grossières car il n’a fait que chercher ce qui renforçait son préjugé initial. Or, ce mécanisme est décrit par la psychologie sociale sous le nom de biais de confirmation [13]. L’on a retrouvé le même sectarisme blessant chez Sir Cyril Burt dont les travaux, évoqués ci-dessus, fourmillent d’erreurs statistiques flagrantes. Je remets toutefois en question les théories opposées qui sont tellement constructivistes, donc marquées par les préjugés anthropologiques, voire marxistes, que l’on est en droit de les suspecter d’être réactives, voire idéologiques. Sans le savoir, elles héritent du dualisme cartésien peinant à voir ou plutôt niant toute interaction entre somatique et psychique.

4’) La minimisation

Un mécanisme intermédiaire entre le psychologique et l’éthique est le déni ou la minimisation de sa propre faute. Or, faire apparaître des données comme plus certaines, ne conserver que les données les meilleurs, aident assurément à la publication d’un article.

c) Les causes institutionnelles

Il faudrait ajouter d’autres mécanismes plus généraux comme le corporatisme. Pourquoi les scientifiques hésitent-ils tant à critiquer le comportement d’un collègue plus que douteux ? Ici, nous nous limitons à ce qui est propre à la science.

1’) La multiplication des articles

L’histoire d’Alsabti est emblématique d’une des maladies du système de la recherche professionnelle. Un bon savant est d’abord un savant réputé bon. Or, cette réputation se fonde avant tout sur la production des résultats et « la science moderne [est] toute orientée vers la production des résultats [14] ». Or, ceux-ci s’objectivent par la publication dans des revues spécialisées. Mais il faut intégrer un autre facteur : l’évaluateur. Celui-ci doit évaluer les articles présents sur le CV. Or, il manque souvent de temps pour lire les articles de ses confrères. Comme il est plus aisé d’évaluer la quantité que la qualité, il se rabat sur le nombre d’articles publiés. Voilà pourquoi la compétence d’un chercheur se mesure au nombre de ses publications beaucoup plus qu’à leur valeur. Comparativement, lorsque le futur prix Nobel de médecine James D. Watson (l’« inventeur » de la structure de l’ADN) entra comme professeur associé à Harvard, en 1958, son CV ne comportait que 18 publications, alors qu’en 1980, vingt ans plus tard, il en comporte 50, voire 100 !

Des critiques anciennes concernant les articles sont-elles toujours actuelles ? Il semble. Il semble aussi que certaines puissent être appliquées à la philosophie, la théologie, l’exégèse, etc.

  1. En 1972, deux sociologues américains, Jonathan et Stephen Cole, ont émis ce qu’ils appellent « l’hypothèse Ortega ». Analysant la productivité scientifique, ils ont constaté que la majorité des articles scientifiques ne sont jamais cités, pas même une seule fois, par la littérature. Or, la citation signale l’impact. Donc, seule une minorité d’articles contribue au progrès de la science. Autrement dit, « l’on pourrait diminuer le nombre des chercheurs sans ralentir le rythme du progrès scientifique [15]».
  2. Dans le même ordre d’idées, beaucoup de revues sont insignifiantes. Par exemple, aucune des revues où Alsabti a publié n’était importante pour la recherche sur le cancer », observe Stephen M. Lawani, diplômé de l’école de bibliothécaires de Florida State University. En effet, les articles d’Alsabti n’ont eux-mêmes jamais été cités par un autre chercheur [16] et les revues où ils ont été édités n’ont jamais figuré à l’annuaire de cancérologie qu’est le Yearbook of Cancer.
  3. Un autre mécanisme brouillant la valeur des articles est leur multiplication artificielle. Ce procédé appelé PPQP, « Plus Petite Quantité Publiable », consiste à fabriquer des articles à partir d’un seul. Au lieu de publier une étude complète, l’unique travail de recherche va se trouver fractionner, comme autant d’horcruxes, en de multiples petits articles [17].
  4. Un autre moyen est la multiplication non plus des articles, mais des coauteurs. L’Institute for Scientific Information, qui répertorie 2 800 revues scientifiques, a calculé que le nombre d’auteurs est passé de 1,76 à 2,58 entre 1960 et 1980. Aujourd’hui, il n’est pas rare de voir des articles ayant une douzaine de coauteurs. Or, si cette augmentation s’explique par la nécessité de brasser des spécialités différentes, elle est d’abord liée, encore et toujours, à l’ancement de carrière.

Or, plus il y a d’articles, plus il est difficile de repérer une fraude. Donc, cette « inflation du savoir », comme dit Edgar Morin, favorise la dissimulation.

2’) La culture du carriérisme

L’une des sources principales de cécité est le carriérisme ou l’ambition. Les pressions sont considérables, les bénéfices encore davantage, à savoir les récompenses professionnelles et, de nouveau, la reconnaissance. Ce qui était vrai autrefois l’est encore davantage aujourd’hui. Or, « arranger » un peu les données permet une réussite plus prompte et plus grande. Donc, la préoccupation exagérée de son avancement professionnel est grand pourvoyeur de supercherie, et donc d’aveuglement.

 

« Ce système de célébrité favorise la recherche de la gloire personnelle au détriment de la recherhe de la vérité. Et dans la mesure où il accorde aux travaux de l’élite une importance injustifiée et une immunité à l’égard des critiques approfondies, ce système interfère également avec les mécanismes normaux d’appréciation collective des résultats [18] ».

3’) Les besoins de financement

Aujourd’hui, il est presque impossible de faire de la recherche en sciences sans bénéficier de financements. Et ceux-ci sont le plus souvent dus à l’industrie, donc à des applications pratiques. Or, la science est une discipline spéculative dont la fin première est la détermination de la vérité, c’est-à-dire sa contemplation gratuite. En termes moins philosophiques et plus parlants pour les chercheurs : l’objectivité [19]. Les intérêts des laboratoires, la pression pour l’obtention des résultats risquent donc de blesser cette recherche désintéressée du vrai.

4’) L’infobésité

La surinformation était déjà une maladie à l’époque. Un article du British Medical Journal dénonçant les plagiats d’Alsabti et intitulé « Le plagiat doit-il prospérer ? », écrit (nous sommes en 1980, donc il y a plus de 40 ans) :

 

« Il existe au moins 8 000 revues médicales dans le monde, et nombre d’entre elles reçoivent des milliers d’articles par an. Vérifier les références des auteurs serait un travail immense et gênant. Et contrôler si chaque article a déjà été publié auparavant (sous un autre nom et probablement sous un autre titre) serait quasiment impossible. Il semble que les éditeurs n’aient pas d’autre choix que de se fier à l’intégrité de leurs auteurs et à la sagacité de leurs referees [20] ».

d) La cause noétique : le statut même de la science

Enfin, il faut porter le fer jusqu’au cœur, ce que font Broad et Wade avec courage et lucidité [21], à savoir le statut inexpugnable du savoir scientifique. Nous l’avons déjà évoqué chemin faisant.

1’) Le cloisonnement des compétences éthiques et scientifiques

L’une des pathologies consécutives au discours de la méthode est l’univocité des approches et donc leur cloisonnement. Or, la démarche éthique ou juridique se distingue radicalement de la démarche juridique.

 

« Les porte-parole de l’Index Medicus et du Science Citation Index disent qu’il n’existe aucun précédent de rétractation dans leurs fichiers, et que probablement ils hésiteraient à en créer un, car cela pourrait les contraindre à s’ériger en juges dans les contestations qui parfois s’élèvent au sujet de la paternité des travaux [22] ».

2’) L’absence de remise en question

Il faut peut-être ajouter une raison qui est liée à l’essence même de la science et qui étonnera. Bien que fondée, en théorie, sur l’expérimentation, le savoir scientifique fait beaucoup appel à la confiance. En réalité, il s’agit de naïveté (voire de paresse), parce que cela conduit à ne pas remettre en question les fondements, les pseudo-évidences constamment répétées. En regard, la philosophie que l’on soupçonne injustement de manque de rigueur, présente cette particularité de toujours recommencer, c’est-à-dire de tout remettre en question : « La vérité est que la lecture attentive des textes scientifiques, et l’interrogation permanente des sources originelles, sont des phénomènes qui ne se produisent que très rarement », observe aussi Liam Hudson [23].

5) Conclusion

La fraude scientifique [24] est un précieux laboratoire qui rend visible la blessure de l’intelligence, autant que le péché, voire ce que Jean-Paul II appelait les « structures de péché ».

Étant donné la complexité des processus en jeu, il faudrait aussi convoquer les mécanismes en boule de neige, les processus cybernétiques d’auto-amplification : plus de résultats, c’est plus d’articles ; plus d’articles, c’est plus de renommée ; plus de renommée conduit à se voir sollicité pour entrer dans le comité de rédaction d’une revue connue et obtenir de meilleurs subventions du gouvernement ; enfin, plus de financement, c’est plus de chance de remporter un prix prestigieux…

Enfin, « les scientifiques sont également sensibles, comme tout le monde, à l’art de la persuasion, y compris la flatterie », etc. Voilà pourquoi « l’idéal d’objectivité n’est pas souvent respecté [25] ». Autrement dit, si le chercheur a développé ses vertus intellectuelles, celles-ci ne sont pas les vertus morales. L’éducation à celles-ci devrait donc aussi faire partie de la formation du chercheur, et leur évaluation de même. Une vision moins naïve et plus intégrative de la science prendrait en compte le chercheur, avec ses passions et ses vertus, ses blessures et ses fautes.

 

« Vous n’avez pas idée des intrigues fomentées dans ce monde béni qu’est la science – écrit Thomas Henry Huxley à un ami. Je le crains, la science n’est pas plus pure que toute autre activité humaine, bien qu’il dût en être ainsi. Le mérite seul ne sert pas à grand-chose ; pour être efficace, il doit s’accompagner de finesse et de la connaissance du milieu [26] ».

Pascal Ide

[1] Cité par William Broad et Nicholas Wade, La souris truquée, p. 267 et 268.

[2] William Broad et Nicholas Wade, La souris truquée, p. 274.

[3] Cf. Comité de rédaction, « An unfortunate event », Science, 134 (1961) n° 3483, p. 945-946.

[4] Cf. Clifford Truesdell, « Introduction », Leonhard Euler, Opera Omnia, Séries Secunda. Mechanica Corporum Solidorum, Basel, Birkhäuser Verlag, 1980, vol. 2, p. xxxv.

[5] William Broad et Nicholas Wade, La souris truquée, p. 42.

[6] Cf. Leslie Spenser Hearnshaw, Cyril Burt, Psychologist. Cité par William Broad et Nicholas Wade, La souris truquée, p. 269.

[7] William Broad et Nicholas Wade, La souris truquée, p. 270.

[8] William Broad et Nicholas Wade, La souris truquée, p. 51. Souligné par moi.

[9] Cf. Leslie Spenser Hearnshaw, Cyril Burt, Psychologist. Cité par William Broad et Nicholas Wade, La souris truquée, p. 269.

[10] Cité par K. Merton, The Sociology of Science. Theoretical and Empirical Investigations, Norman W. Storer éd., Chicago, University of Chicago Press, 1973, p. 305-307.

[11] Cf. Stephen Jay Gould, « Morton’s ranking of races bu cranial capacity », Science, 200 (1978) n° 4341, p. 503-509.

[12] Cf. Id., La mal-mesure de l’homme, trad. Christian Jeanmougin, Paris, Ramsay, 1983.

[13] Cf. site pascalide.fr : « Une blessure de l’intelligence : le biais de confirmation »

[14] William Broad et Nicholas Wade, La souris truquée, p. 276.

[15] Cf. Jonathan et Stephen Cole, « The Ortega Hypothesis », Science, 178 (1972) n° 4059, p. 368-375.

[16] Lettre non publiée. Cité par William Broad et Nicholas Wade, La souris truquée, p. 63- et 65.

[17] Cf. William J. Broad, « The publishing game. Getting more for less », Science, 211 (1981) n° 13, p. 1137-1139.

[18] William Broad et Nicholas Wade, La souris truquée, p. 274-275.

[19] Cf. William Broad et Nicholas Wade, La souris truquée, chap. 11 : « L’échec de l’objectivité ».

[20] « Must plagiarism thrive ? », British Medical Journal, 5 juillet 1980, p. 41-42.

[21] Cf. William Broad et Nicholas Wade, La souris truquée, chap. 12 : « La fraude et la structure de la science ».

[22] William Broad et Nicholas Wade, La souris truquée, p. 61.

[23] Cf. Leslie Stephen Hearnshaw, Cyril Burt, Psychologist. Cité par William Broad et Nicholas Wade, La souris truquée, p. 269.

[24] Cf. aussi Pierre Feschotte, Les illusionnistes. Essai sur le mensonge scientifique, Lausanne, Éd. de l’Aire, 1985 ; Michel de Pracontal, L’imposture scientifique en dix leçons, Paris, Éd. de la Découverte, 1986 ; « Les fraudes scientifiques », La Recherche, 240 (fév. 1992), p. 254-264.

[25] William Broad et Nicholas Wade, La souris truquée, p. 276.

[26] Thomas Henry Huxley, Life and Letters of Thomas Henry Huxley, London, Macmillan, 1900, p. 97.

20.5.2021
 

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