Tout est lié par l’amour. La plage et les quatre éléments

« Tout est lié », dit le pape François à pas moins de neuf reprises dans sa Lettre encyclique Laudato sì sur la sauvegarde de la maison commune (24 mai 2015, n. 16 s). Précisément, « tout est connecté ». Mais comment, dans la nature, tout est-il connecté ?

Transportons-nous en imagination sur une plage en pleine journée. Que nous est-il donné à contempler ?

D’abord, se succèdent de haut en bas : le soleil, l’air, la mer, le sable (sous la mer).

Ensuite, dans cet étagement, se retrouvent ce que les Anciens appelaient les quatre éléments : le feu, l’air, l’eau et la terre. Même si cette doctrine est définitivement rendue obsolète par les acquis de la chimie, elle demeure vraie si on affirme qu’elle décrit non pas les composants atomiques de la matière, mais ses différents états qui sont justement au nombre de quatre. Or, ils sont hiérarchisés du plus au moins fluide : plasmatique ou énergétique (Soleil), gazeux (air), liquide (eau) et solide (terre).

Enfin et surtout, ces quatre « éléments » sont dynamiquement liés par le don et la réception. En haut, le Soleil donne lumière et chaleur. Plus encore, il se donne et ne fait que se donner, en brillant et en réchauffant en permanence, depuis 5 milliards d’années, et encore pour 5 milliards d’années. En se communiquant, les rayons solaires réchauffent l’air ; or, l’air chaud monte ; il faut donc qu’une masse d’air le remplace au-dessus. Le mouvement vertical d’ascension engendre le mouvement horizontal de translation. Ainsi, le soleil engendre le vent. Or, le vent lui-même met l’eau en mouvement : dès la moindre risée, l’eau, chaste et obéissante, ondule et ondoie, diffusant par vagues successives. Enfin, la mer en danse, dans la profondeur des fonds marins ou à la frontière de ses rivages, rencontre la roche, la polit, la fragmente et la façonne, inlassablement.

Ainsi, de proche en proche, l’élément le plus fluide s’épanche en direction de l’élément moins fluide qui, recevant l’élan, se donne à son tour. Admirable organisation hiérarchisée où le donateur transforme le receveur et lui donne de devenir donateur.

Or, l’amour est, en son essence, rythmé par la donation et la réception. Nous pouvons désormais répondre à la question posée au début : comment, dans la nature, tout est-il connecté ? Par l’amour. Par l’amour qui est communication et communion. Au sein du cosmos, l’éros lie tout. Sea, love and sun. Ou plutôt, sun, sea, sand and love.

Pascal Ide

24.10.2018
 

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