Dieu, mes parents et moi : quels rapports ?

« Dieu, mes parents et moi : quels rapports ? », Francesco Dubouix et Véronique Condroyer (éds.), Un sens à ta vie, Paris, Le Sarment-Fayard, 2000, p. 86-96.

Cette question t’intrigue peut-être : quel rapport peut-il y avoir entre toi, Dieu et tes parents ? Il me vient en mémoire deux exemples contrastés.

Une femme me racontait qu’entre huit et douze ans, elle avait été violée par son père, de nombreuses fois. Elle croyait à Jésus, mais elle ne pouvait pas prier le Notre Père sans sentir monter en elle une effroyable révolte. Les personnes victimes d’inceste tendent à incestuer, comme on dit, l’image du père, sous toutes ses formes.

Je pense aussi à un homme – appelons-le François – qui admirait beaucoup ses parents, notamment son père. Celui-ci était extrêmement exigeant et François faisait tout son possible pour mériter son amour, son attention. Jeune, François était très croyant, allait tous les dimanches à la messe. Mais, vers l’âge de vingt ans, il a commencé à moins fréquenter l’église. Cela étonnait son entourage. François en était aussi culpabilisé. Jusqu’au jour où il osa s’en ouvrir à un prêtre. A chaque fois qu’il entrait dans une église pour prier, il avait l’impression que Dieu l’appelait à devenir prêtre. De prime abord, il en était heureux, mais, après quelques temps, il se mettait à ressentir une intense angoisse. Il ne savait plus que faire : il regrettait de ne pas aller à la messe ; en même temps, il se sentait incapable d’obéir à ce que Dieu, pensait-il, lui demandait. Après avoir expliqué son dilemme au prêtre, François fut à la fois soulagé et très inquiet de la réponse qu’il allait entendre.

Heureusement, le prêtre, frotté de psychologie, comprit le conflit qui agitait le jeune homme. François projetait sur Dieu les exigences de ce père si admiré ou plutôt il projetait sur lui la manière dont il vivait ces exigences. Puisque son père était avare en affection, il lui fallait placer la barre très haut pour attirer son attention. De ce fait, il s’imaginait que Dieu attendait de lui ce qu’il se figurait comme le plus difficile, ce qui requerrait le plus de renoncement : et il l’identifiait à la vocation d’être prêtre. Mais, comme cet appel contredisait son désir de mariage, il était divisé, angoissé. Tu le vois, François interprétait faussement la volonté de Dieu en fonction de la relation difficile qu’il avait eu avec son père.

Du sourire de la maman à l’amour de Dieu

Ces exemples montrent l’influence négative des parents sur l’image de Dieu. Mais leur influence est aussi positive. En tout cas, l’influence de ta mère et de ton père sur la représentation que tu te fais de Dieu est essentielle. Et cela est vrai pour toute personne. Comment la comprendre ?

Au commencement, le petit enfant qui vient de naître a un absolu besoin de ses parents, notamment de sa maman. L’enfant a-t-il faim, il va crier et pleurer. Sa mère répond en lui donnant le sein (le biberon), et à travers le lait, le nourrisson reçoit une personne. Le petit enfant découvre qu’il est protégé, aimé, il se sent compris et comblé par une personne qui lui est toute dévouée. Il fait l’expérience très réelle qu’il compte pour quelqu’un, qu’il a une valeur unique. Plus encore, à chaque fois qu’il crie, sa maman répond et répond immédiatement. L’enfant a donc une confiance infinie vis-à-vis d’elle. Il découvre que le monde où il vit, même s’il n’est pas aussi sécurisant que le sein maternel (l’utérus) est chaleureux, accueillant.

Le théologien suisse Hans Urs von Balthasar précise. Cette première expérience de l’enfant, si décisive, est d’abord une expérience pourrait-on dire métaphysique. A travers la présence constante, prévenante de sa maman, surtout par son sourire aimant, sa douce parole, l’enfant découvre non seulement qu’il est aimé mais que cet amour est bon, vrai, juste, qu’il est source de joie. Et, à travers cette expérience, c’est le monde, c’est l’être même qui est bon, vrai, juste, beau. L’amour de la maman ouvre l’enfant à l’harmonie du monde, à sa vérité, à sa bienfaisante splendeur. Ce qui suppose d’ailleurs que l’enfant soit déjà une personne douée d’intelligence et de volonté. On dit parfois qu’au point de départ, il est en fusion avec sa maman. Je crois l’expression malheureuse. Si proche soit-il, l’enfant a son individualité, sa personnalité, il ne se confond pas avec sa mère. En tout cas, à travers le sourire totalement gratuit de celle qui le serre dans ses bras, il fait l’expérience métaphysique que l’être est accueillant, bon, beau.

Avançons encore d’un pas. Cette expérience métaphysique va devenir théologique. A travers sa communion unique avec sa maman, l’enfant découvre la communion avec Dieu. L’expérience de la vérité, de la bonté, de la beauté de l’être que fait l’enfant dans l’amour immérité de ses parents est une découverte de l’être dans son infinité et sa plénitude absolues. Dans cette rencontre concrète, l’intuition de l’enfant peut aller « jusqu’à l’ultime, jusqu’au divin », dit Balthasar. L’attitude des parents est aussi capitale. En effet, comment ceux-ci comprennent-ils leur relation à Dieu ? Soit Dieu occupe une véritable place dans leur vie ; ils rapportent humblement le vrai, le bien, le beau à leur source divine. L’enfant n’aura donc qu’à épouser ce mouvement pour comprendre que Dieu est et qu’il est vrai, bon, splendide. Soit les parents bornent la réalité à ce qui est matériel et visible et l’enfant ignorera, tant qu’on ne lui en dira rien, que l’Infini a un visage : Dieu.

Voilà, en quelques mots, comment l’enfant passe de son expérience de l’amour parental à celle de l’existence aimante, de la présence protectrice, providentielle de Dieu.

Ce que je te décris ici de manière un peu théorique, je le vérifie depuis neuf ans en faisant de l’éveil à la foi aux enfants de quatre à sept ans, dans ma paroisse. L’enfant éduqué chrétiennement, est « naturellement » religieux et même « mystique ». Pour peu que ses parents parlent de leur foi, la présence de Dieu fera aussi partie de sa vie. Le monde invisible leur est aussi connaturel que le monde visible.

J’entends l’objection. Que l’enfant soit tourné vers Dieu n’est pas naturel, mais culturel : il imite ses parents. C’est là une pure question d’éducation. Il va de soi que si les parents ne parlent jamais de Dieu, l’enfant ne se mettra pas spontanément à prier ou à en parler. Mais il en est de même de la parole. Un petit enfant à qui personne ne parlerait resterait muet (et même mourrait, comme l’empereur Frédéric II en a fait la triste expérience). Cela ne signifie pas qu’il ne soit pas naturel à un enfant d’apprendre à parler. Naturel veut dire ici non pas inné, mais conforme à sa nature humaine. Et il y a bien une prédisposition à la parole qui ne vient pas de l’éducation. De même, l’enfant ne se tournerait pas vers Dieu s’il n’y était prédisposé par son ouverture à la vérité, au bien, à la beauté.

De la toute-puissance du père au Dieu tout-puissant

L’expérience de Dieu que je viens d’écrire passe surtout par l’expérience de l’amour de la mère, de sa présence si proche, de son sourire, de l’allaitement. Peut-être te demandes-tu si le père n’est pas exclu de cette pédagogie qui introduit l’enfant à l’existence du Dieu-Amour.

Nullement. On doit à la psychanalyse de l’avoir, pour une part, précisé. Reprenons tout au début. Au commencement, l’enfant a un besoin constant de la présence de sa mère. Celle-ci répond à toutes ses demandes. Toutes ? Non. Ce n’est ni possible ni souhaitable. C’est impossible, car la mère est limitée, elle ne peut pas être toujours présente, ne serait-ce que parce qu’elle se doit aux autres. De plus, comme le remarque Jean Vanier, « aucun être humain ne peut demeurer dans un état d’accueil et de communion constante [1] ». Ce n’est pas non plus souhaitable. Si la mère répondait à ce désir permanent de présence, il ne grandirait pas. Il vivrait dans l’illusion que le moindre de ses cris, la moindre de ses larmes lui obtiennent tout ce qu’il désire, à savoir la présence béatifiante de sa mère. En termes psychanalytiques, on dit que le petit enfant vit dans la toute-puissance. Il est tout-puissant puisqu’il croit réalisable, immédiatement, tous ses désirs. Pour lui, il n’y a pas de différence entre son désir et la réalité. Dès lors, il na pas besoin de parler, de prendre patience.

Eduquer un enfant, disait Jean-Jacques Rousseau, ce n’est pas lui apporter des pommes, c’est le faire aller vers les pommes. Autrement dit, ce n’est pas modeler le réel sur ses désirs, c’est l’inviter à modeler ses désirs sur la réalité.

Or, qui va surtout jouer ce rôle d’éducateur de la réalité ? Le père. Le père apprend au petit enfant que ses désirs ne sont pas la mesure de tout, qu’il existe une altérité. En entendant son père dire « non », l’enfant apprend à limiter ses pulsions et à s’ouvrir à l’autre. Non, il doit quitter les bras de maman pour aller se coucher. Non, il ne reprendra pas du Nutella. Non…

Voilà pourquoi, comme le disait un jour un psychiatre, dans l’éducation, le « non » est aussi important que l’amour. Un enfant doit savoir qu’il est aimé ; il doit aussi savoir renoncer à la toute-puissance de son désir pour sortir de lui et aller vers le réel. J’ajouterai, car la psychanalyse a souvent une vision trop négative de la réalité : celle-ci est bonne, elle n’est pas seulement ni d’abord ce qui résiste à mon désir (« j’aimerais tellement voler ; mais les forces de la gravitation m’en empêche »). Or, je le disais, l’enfant sait que la réalité est bonne car il a fait l’expérience que l’amour de sa mère est vrai, bon, beau, donc que l’être (le monde, la réalité) est vrai, bon, beau.

Le père, en énonçant la loi, en disant « non » aux désirs immédiats de son enfant (« non, tu ne resteras pas au lit et tu iras à l’école »), lui rend un service inappréciable. Bien entendu, le petit enfant se met en colère lorsqu’on lui résiste. Mais au fond de lui-même, il sent que c’est juste ; un jour, il en prendra conscience et, peut-être même, en remerciera-t-il ses parents. En tout cas, du fait que c’est le père qui est la source de la loi et qui s’oppose à la toute-puissance de l’enfant, celui-ci est porté à lui attribuer la toute-puissance. Donc, en quelque sorte, à le diviniser. Plus précisément, le petit-enfant ne distingue pas spontanément la toute-puissance de Dieu de celle de son père. Là encore, tout dépend de l’attitude concrète de ce dernier. Il y a les pères qui ne se contentent pas d’énoncer la loi mais qui la font. Plus encore, certains pères énoncent la loi mais ne s’y plient pas. « Mettez vos pantoufles dans le salon », disent-ils, alors qu’ils y sont entrés en soulier. Ils expliquent longuement à leur enfant de marcher dans les clous et eux-mêmes traversent la rue au hasard. Ces pères se présentent alors à l’enfant non pas comme des sujets mais comme la source de la loi et, plus encore, sa source arbitraire.

En revanche, il y a les pères qui demandent à leur enfant d’être justes et ont appris à ne pas (à ne plus !) brûler régulièrement les feux rouges et les limitations de vitesse. A travers l’exemple de son père (qui est aussi importante que sa parole), l’enfant apprend que, si puissant soit-il, le père est mesuré par une loi qui est plus grande que lui. Lorsqu’il entendra son père parler de Dieu tout-puissant, il comprendra alors que la vraie toute-puissance n’existe qu’en Dieu, source de la justice et de la vérité. Et cette toute-puissance n’est pas tyrannique car elle est au service de son bien, de sa croissance ; elle est aussi sécurisante. D’ailleurs, en retour, cette vérité de foi qu’est la toute-puissance divine, inscrite dès le premier article du Credo, est douée d’une portée anthropologique, existentielle considérable : croire que Dieu est le Père tout-puissant et lui seul permet à l’enfant de sortir en vérité de la toute-puissance de son désir.

Résumons ce qui vient d’être dit. Grâce au sourire de sa mère, de sa présence si attentionnée, l’enfant est peu à peu conduit à découvrir la bonté et la beauté de l’être et de Dieu qui en est la source – ce qui suppose aussi, bien entendu une catéchèse et une pratique de la foi comme la prière en famille. A travers l’autorité, la puissance de son père qui énonce la loi tout en la respectant, le petit d’homme est conduit à renoncer à la toute-puissance de son désir et à découvrir que seul Dieu est omnipotent, d’une toute-puissance juste et non pas despotique. La bonté et la toute-puissance de Dieu sont comme les deux faces de son amour. Tu peux maintenant comprendre, j’imagine, que les deux parents, de manière complémentaire, montrent à l’enfant, et ce fut peut-être ton cas, quel est le visage de Dieu, infini (car tout-puissant) et pourtant tout proche (car si bon).

Les parents seuls

Qu’en est-il, te demandes-tu peut-être, des enfants qui sont élevés par un seul parent, en l’occurrence, le plus souvent, par leur mère (c’est le cas de deux millions d’enfants aujourd’hui, en France) ?

Incontestablement, n’être élevé que par sa mère est un manque, au plan humain comme au plan de l’éducation à la foi. Heureusement, énoncer la loi n’est pas une exclusivité masculine. La mère n’est pas seulement celle qui donne de l’amour ; elle exerce aussi l’autorité ; il est essentiel qu’elle sache dire « non » et tienne sa parole, sans dureté ni mollesse. Il demeure que l’enfant a besoin de faire l’expérience d’une présence masculine à ses côtés. Il est aussi important que l’enfant rencontre des personnes qui soient des figures paternelles : oncle, instituteur ou professeur, aumônier, etc. De même il est essentiel qu’une mère ne détruise pas la mémoire du père, qu’elle en parle, qu’elle en garde des photos, etc. Je sais combien cela peut être parfois douloureux pour la mère. Mais l’enfant a droit que soit sauvée la mémoire de son père.

Les ratées

Je t’ai dit que l’enfant fait l’expérience de Dieu à travers l’amour de sa mère et l’autorité de son père. Mais multiples sont les défaillances.

Il arrive qu’une mère aime peu ou plutôt montre maladroitement son amour à son enfant. Inversement, certaines mères sont trop envahissantes et captatrices. De même, les pères peuvent manquer à leur rôle de père par excès ou par défaut : par excès d’autorité, en déployant une puissance despotique et arbitraire ; par défaut de présence, physique et plus encore psychologique, en fuyant leur devoir éducatif, le plus souvent au nom des sacro-saintes exigences professionnelles. Quelle que soit la raison, l’image que l’enfant se construira de Dieu ne peut manquer de pâtir de ce déficit de présence et d’amour. C’est ce dont témoignent les deux exemples que je donnais au début de ce chapitre. Quantité de représentations négatives de Dieu s’enracinent dans une expérience défaillante de la relation aux parents. Je dis quantité, mais non pas toutes. Il ne faut pas oublier les rencontres que l’enfant fait de personnes sensées représenter la foi : prêtres, religieux (ah, les « bonnes sœurs » de l’école !), « bons chrétiens » qui fréquentent la messe du dimanche. Leur attitude jouera aussi un rôle dans la manière dont l’enfant comprendra la bonté et la toute-puissance de Dieu.

Il serait cependant naïf et trop fataliste de croire que toute défaillance éducative entraîne un manque irrémédiable dans la foi. Dieu veut se révéler à nous, dans sa vérité, beaucoup plus que l’homme ne désire le découvrir. La Providence divine veille. Un exemple le montrera, mieux que mille explications.

Une danseuse, Souliko [2], avait un père qui la battait et lui a fait subir des sévices sexuels. Tu peux imaginer quelle image déficiente et perverse elle avait de son père mais aussi de Dieu Père. « Des années après ma conversion, explique-t-elle, dire le Notre Père demeurait pour moi une souffrance, et concevoir la bonté du Père du Ciel encore plus impossible. Inutile de dire que toute personne qui se hasardait à évoquer le quatrième commandement, «Tu honoreras ton père et ta mère», me plongeait dans la colère ou le tourment. A d’autres moments, je me sentais défaillir ».

Déjà, en entendant L’histoire d’une âme, de sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus, et notamment la grâce de guérison que Thérèse a reçu à Noël 1886, Souliko mesure que le père terrestre n’est pas parfait. Elle comprend aussi que le père, c’est « quelqu’un qui vous aime tant qu’il ne saurait vous blesser que par faiblesse ou par négligence ! » Mais l’épisode décisif se déroule en 1993. Elle va rencontrer le pape. Alors qu’elle l’annonce à des amies carmélites la prieure, qui ignore tout de ses tourments familiaux, lui dit : « Vous allez enfin pouvoir sentir ce que sont les entrailles d’un père ! »

Tel fut en effet le cas : en voyant Jean-Paul II, Souliko devine sa souffrance et son intercession pour le monde, ainsi que sa présence à chacun. « Le pape mit sa main sur mon épaule et me regarda avec une tendresse, une attention inexprimables. […] C’était le Christ qui se penchait sur moi. Je n’ai pas d’autres mots pour le dire ».

Cette grande rencontre avait bouleversé profondément son âme. « Quelque chose s’était passé, mais je ne savais pas au juste quoi ». De retour à Paris, elle mesure le changement en entendant le début de la première prière eucharistique qui s’adresse au « Père infiniment bon » : « les mots qui autrefois m’auraient plongée dans le tourment ne laissaient désormais plus aucune place au trouble. Derrière le mot «Père», je ne voyais plus que bonté, pureté, force bienveillante. Et pour la première fois, je pus réciter le Notre Père sans défaillir. Comme si l’image du ministre de Dieu, reflet de la paternité divine, avait envahi mon âme, effaçant à tout jamais l’image honnie que j’avais connue auparavant ». Qu’on a raison d’appeler le pape Saint-Père !

Tout manque parental n’est pas non plus négatif. Je t’en donnerai un exemple célèbre pour terminer. Jean-Sébastien Bach, le grand compositeur allemand, fut blessé par la disparition prématurée de son père alors qu’il avait dix ans. Incontestablement, sa vie fut marquée par cette quête du père : il cherchera à réussir ce qui lui avait manqué à travers ses deux mariages, ses vingt-et-un enfants, donc son besoin de postérité (quatre de ses fils furent des compositeurs éminents). Mais le manque de père n’a pas altéré son regard sur Dieu. Au contraire. Bach fut éduqué dans la foi luthérienne et celle-ci imprègne toute sa musique. Et sa religiosité culmine dans l’admirable Credo (au Père tout-puissant) de la Messe en si. [3] Voilà un bel exemple où une défaillance de présence parentale n’a pas altéré ni la fécondité humaine, ici artistique, ni la profondeur de la foi.

Bibliographie

En mots simples, Jean Vanier explique le rôle positif des parents et leurs éventuelles défaillances : Toute personne est une histoire sacrée, Paris, Plon, 1994.

Dans une perspective psychanalytique, cf. Tony Anatrella, Interminables adolescences. Vers une société adolescen­trique, Paris, Le Cerf/Cujas, 1988. L’auteur qui est psychanalyste et prêtre redit en termes accessibles ce que le premier ouvrage formule en termes techniques dans Adolescence au fil des jours. Chronique des paroles et des maux d’adolescents, Paris, Le Cerf, 1991.

Dans une perspective philosophique et théologique, cf. le remarquable article de Paul Ricœur, « La paternité. Du fantasme au symbole », in Le conflit des interprétations, coll. « L’ordre philosophique », Paris, Seuil, 1969, p. 458 à 486. On trouve aussi des remarques suggestives chez Hans Urs von Balthasar, par exemple dans Si vous ne devenez comme des enfants, trad. trad. Jean-Louis Schlegel, Paris, Desclée, 1989, notamment le chapitre 1. Pour ceux qui pratiquent l’allemand, cf. les deux remarquables ouvrages de Gustav Siewerth, Metaphysik der Kindheit, Einsiedeln, Johannes Ver­lag, 1957 et Ferdinand Ulrich, Der Mensch als Anfang. Zur Philosophischen Anthropologie der Kindheit, Einsiedeln, Johannes Verlag, 1970.

Je me permets enfin de renvoyer à Pascal Ide, Mieux se connaître pour mieux s’aimer, Paris, Fayard, 1998, chap. 3 et 7. Bibliographie in situ.

Pascal Ide

[1] Toute personne est une histoire sacrée, Paris, Plon, 1994, p. 68.

[2] Souliko, Une voix, un cri, Propos recueillis par Nathalie Viel, « Paroles pour vivre », Paris, Le Cerf, 1994, p. 107-124.

[3] Cf. Gilles Cantagrel, Le moulin et la rivière. Air et variations sur Bach, Paris, Fayard, 1998, notamment le chap. 3.

11.4.2019
 

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