The Undoing
Loading...
Pays:
Américain
Année:
2020-2022
Thème (s):
Personnalité Narcissique, Vérité
Durée:
1 heures 0 minutes
Évaluation:
**
Directeur:
David E. Kelley
Acteurs:
Nicole Kidman, Hugh Grant, Édgar Ramírez
Age minimum:
Adolescents et adultes

The Undoing, mini-série dramatique américaine de Susanne Bier, diffusée du 25 octobre au 29 novembre 2020 sur HBO aux États-Unis et au Canada, et 24 heures après en France sur OCS City. Adapté du roman de Jean Hanff Korelitz, Les Premières Impressions, trad. Hélène Zylberait, Paris, Cherche Midi, 2016. 6 épisodes d’environ 1 heure. Avec Nicole Kidman, Hugh Grant et Donald Sutherland. Multiprimé aux Golden Globes 2021 : meilleure mini-série, meilleure actrice, meilleur acteur pour les premier et second rôles.

Thèmes

Personnalité narcissique, vérité.

La mini-série enthousiasmerait si, au final, elle n’exhibait une fin discutable.

 

La trame narrative ne se contente pas de construire un excellent suspense en attachant doublement le spectateur à ses personnages et à l’histoire. Elle dope donc la quête habituelle (mais jamais lassante) de justice et de vérité, caractéristique des policiers (de surcroît s’ils se prolongent en films de procès), d’une recherche particulière du salut de l’accusé qui apparaît de plus en plus comme innocent – justement parce qu’il est un coupable tout désigné.

Par ailleurs, comme il se doit, le scénario très habile multiplie les fausses pistes, au point d’arriver, au dernier épisode, après la divergence la plus inimaginable des hypothèses, à retourner la question initiale et initiatique du policier – qui est coupable ? – en son contraire – qui est encore potentiellement innocent ?

En outre, le suspense gagne en profondeur en concentrant l’attention sur un nombre très limité de personnages, en affinant d’autant leur psychologie, et en valorisant les gros plans sur les jeux de visage de cette grande actrice qu’est Nicole Kidman, grave et digne, en interaction constante avec les trois hommes de sa vie (son père, son époux et son fils), eux aussi admirablement campés (les grimaces finales de Hugh Grant en moins).

Enfin, le récit bénéficie d’un double renversement ultime : le premier, astucieux, percutant et imprévu, de l’arroseur arrosé qui retourne contre le criminel son principal et tout apparent défenseur ; le second, efficace – celui qui était trop évidemment accusé au début s’avère être réellement coupable au terme –, mais attendu – ce coup de génie scénaristique fut, en fait, mis en scène la première fois dans le magistral roman d’Agatha Christie (le premier où apparaît Hercule Poirot), La mystérieuse affaire de Styles (1917).

 

Malgré ses multiples et incontestables réussites, The Undoing pose une question de fond. Et, bien qu’elle ne surgisse qu’au terme, elle fragilise rétroactivement toute l’histoire qui y conduit. On l’a évoqué, la désignation finale du coupable en la personne même de Jonathan a nécessairement conduit le scénariste à noircir exagérément celui qui avait été exagérément blanchi. Passons l’imprécision psychiatrique : les signes avancés par Grace sont ceux de la personnalité narcissique, avec une précision symptômatique ignorée de la psychanalyse, alors que le sociopathe, lui, ajoute au tableau la perversion. Le problème décisif est ailleurs : la crédibilité du diagnostic. Comment une psychiatre, qui a des lustres de métier et donc d’expérience, sur la compétence de qui l’on insiste longuement, aurait-elle pu vivre au quotidien avec une telle personnalité sans jamais ni s’en apercevoir ni en pâtir ? Surtout, comment une spécialiste des relations conjugales, donc des dynamiques émotionnelles, aurait-elle pu ignorer l’insensibilité glaciale de celui dont les tableaux cliniques répètent et le film affirme qu’il est clivé depuis l’annonce de la mort traumatisante de sa petite sœur ?

Un coup de théâtre payé au prix fort de la consistance d’un personnage central porte un nom critique : le deus ex machina. Et présente un coût psycho-éthique encore plus exorbitant : si même une psychiatre compétente doublée une épouse mariée sur le long terme échoue à un tel diagnostic, qui échappera à ces prédateurs redoutablement toxiques que sont les personnalités narcissiques ? Une telle désespérance rime avec inconsistance : elle se retourne contre l’histoire pour la dissoudre. Undoing ne signifie-t-il pas « défaire » ou « annuler » ?

Pascal Ide

Grace Fraser (Nicole Kidman), psychiatre réputée spécialisée dans les relations de couple, est l’épouse de Jonathan (Hugh Grant), oncologue pédiatrique lui aussi reconnu. Couple uni de la haute société new-yorkaise, ils ont un fils, Henry (Noah Jupe), qui fréquente la très chic Reardon Academy. Dans le cadre de la préparation d’une collecte de fonds pour l’école, Grace fait la connaissance d’Elena Alves, (Matilda De Angelis), mariée à Fernando (Ismael Cruz Córdova), et dont le fils est scolarisé à Reardon grâce à une bourse. Au lendemain de la soirée de collecte, Elena est découverte assassinée de manière horrible. Très vite les soupçons se portent sur Jonathan, d’autant qu’il a disparu. Pour Franklin Reinhardt (Donald Sutherland), père de Grace, qui n’a jamais aimé Jonathan, la culpabilité est certaine. Pour l’inspecteur Joe Mendoza (Édgar Ramírez), qui mène l’enquête, le doute est permis. Et, une fois que Jonathan réapparaît et est arrêté, pour Haley Fitzgerald (Noma Dumezweni), l’avocate pénaliste au barreau de New York, qu’il choisit, il faut à tout prix plaider l’innocence. Qu’en pense Grace ? Surtout, où est la vérité ?

[/vc_c

Les commentaires sont fermés.