Meurtre en suspens
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Pays:
Américain
Thème (s):
Mort, Relation père-fille
Date de sortie:
26 juin 1996
Durée:
1 heures 30 minutes
Directeur:
John Badham
Acteurs:
Johnny Depp, Christopher Walken, Peter Strauss
Age minimum:
Adolescents et adultes

 

 

Meurtre en suspens, drame policier américain de John Badham, 1996. Avec Johnny Depp, Christopher Walken, Peter Strauss.

Thèmes

Relation père-fille, mort.

Introduit par un superbe générique qui mêle habilement, sous la forme symbolique des rouages d’une machine, les thèmes du temps, de la mort et du jeu, Meurtres en suspens est construit comme une drame classique (selon la règle des trois unités) et en a toute l’intensité. Il est aussi une variation sur le thème de la confiance.

Il y a d’abord la confiance spontanément acquise : c’est celle de l’enfant qui croit ces inconnus et plonge dans le jeu sans soupçonner un instant le drame.

Il y a ensuite la confiance depuis longtemps perdue des truands entre eux. Lorsque Gene Watson apprend que Mr. Smith a pu sauvagement exécuter son meilleur ami « l’Irlandais foireux », comment lui faire confiance ? La haine assassine annule toute confiance dans l’autre. D’ailleurs, il n’y a pas de réelle confiance possible entre truands assassins.

Il y a aussi la confiance qui se perd. C’est ainsi que le gouverneur Eleanore Grant va peu à peu se désillusionner, pour donner sa foi à celui qui, de prime abord, ne la mérite pas, à Watson. C’est ce qui lui vaudra la vie sauve.

Enfin, il y a la confiance qui s’acquiert. D’emblée Gene est seul : seul parce qu’il est talonné par son commanditaire ; seul aussi, parce que, selon son propre aveu : « Ma femme disait que je faisais mal confiance aux autres. » Mais un M. Tout-le-Monde qui n’a rien d’un héros, ne peut résoudre son problème en solitaire. Telle va être sa grande découverte. Il va donc se faire violence, sortir de lui, lui qui ne sait pas exprimer son amour (« Tu n’as jamais vu papa et maman s’embrasser comme ça »), en s’ouvrant à autrui. Celle-ci sera d’abord trahie, et jusqu’au plus haut niveau. Mais il découvrira aussi, dans l’admirable attitude de Melle Jones que l’on peut payer la confiance de la vie. Il a aussi, à sa manière, été jusqu’au bout de la confiance que le tueur a mise en lui : « Vous n’êtes pas un type ordinaire. Je vous ai choisi. » Alors, il n’hésitera plus. Il fera confiance à plus petit que lui, à un simple cireur de chaussures, puis au gouverneur. « On a toujours besoin d’un plus petit que soi », remarquait déjà Lafontaine.

Il demeure que cette analyse séduisante ne dépasse pas le plan affectif. La proposition indécente qui consiste à sauver la vie de sa fille (ce qui est, de surcroît très incertain) en assassinant une autre personne (même si celle-ci n’est pas une oie blanche, comme on le découvrira) ne constitue un dilemme qu’au plan affectif. Passons l’invraisemblance de la situation. Surtout la question éthique se pose à peine : seule une conception dévoyée, individualiste et de l’éthique verra ici un cas de conscience.

Certes le héros est prêt à donner sa vie pour sa fille, c’est d’abord la vie de son âme et non de son corps qui est en jeu. Thomas d’Aquin le remarquait déjà : nul ne peut se damner (ici en assassinant) pour sauver une autre personne.

Seule excuse : le héros n’a presque aucun moment de répit, donc de réflexion. Dès lors, le dilemme devient non plus un problème éthique, mais une tentation, et de la pire espèce.

Pascal Ide

Un modeste comptable se trouve pris dans un terrible piège lorsque sa fille est enlevée sous ses yeux afin de l’obliger à assassiner une femme politique influente. Il se rend compte que les services de sécurité font partie du complot et que lui-même doit être éliminé une fois son contrat rempli.

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