La vertu des impondérables
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Pays:
Français
Thème (s):
Hasard, Mal, Pardon, Sens
Date de sortie:
13 juin 2020
Durée:
1 heures 28 minutes
Évaluation:
***
Directeur:
Claude Lelouch
Acteurs:
Marianne Denicourt, Stéphane De Groodt, Elsa Zylberstein
Age minimum:
Adolescents et adultes

La vertu des impondérables, drame français de Claude Lelouch, 2019. Avec Marianne Denicourt, Stéphane De Groodt, Elsa Zylberstein, etc.

Thèmes

Sens, hasard, mal, pardon.

Dans ce long-métrage minimaliste, le réalisateur de L’itinéraire d’un enfant gâté (1988) poursuit sa réflexion de toujours, non sans y ajouter une touche nouvelle.

 

La vertu des impondérables est un film minimaliste par son scénario (qui tient sur un timbre-poste), sa technique (le smartphone avec lequel il est entièrement filmé et que le cinéaste compte désormais utiliser comme support de tous ses prochains films), sa construction (classique : un lieu, un jour et une action), le contenu (le titre du film infiniment répété rentrera sans doute dans le livre des records comme celui qui fut le plus fréquemment inséré dans un récit de toute l’histoire du cinéma…).

Sans étonnement, nous retrouvons les grands thèmes lelouchiens (l’amour qui se cherche, se manque et parfois se possède ; le cycle de la vie qui synthétise l’unité, la pluralité et donc l’harmonie ; le drame qui survient à l’improviste, détruit avec rage, mais jamais n’a le dernier mot), en résonance avec la manière ou la forme elle aussi lelouchienne (en musique, et ici en chant et en danse).

Non sans introduire la nouveauté si bien résumée par l’intitulé. Bien entendu, celui-ci évoque l’effet papillon qui conjugue le minimum des conditions initiales (l’impondérable) et le maximum des effets finaux (la vertu). Plus encore, il exprime la capacité à convertir l’absurde en signification, la violence en sens, la douleur en douceur, la souffrance en espérance. Si ce thème a été accusé d’être trop appuyé et trop ingénu, il est bien plus encore excusé par sa bienfaisance et son courage, dans un monde qui, hédoniste, a fait de la souffrance le mal absolu et qui, terrorisé, a fait de l’attentat terroriste le paradigme de tout horreur. Plus encore, et le vidéaste lui-même l’affirme expressément dans un bonus et des entretiens, le titre évoque le pardon. Quoi de plus impondérable qu’un acte de parole ? Quoi, pourtant, de plus puissamment transformant qu’un pardon ? Comme l’atteste la belle scène finale, le pardon affranchit celui qui est aliéné, désincarcère celui qui est prisonnier de sa faute et de sa culpabilité, sauve celui qui se condamnait lui-même à ne jamais être rédimé.

La naïveté que l’on vous reproche, cher M. Lelouch, devient ici une nativeté qui fait renaître un mort encore plus mort que les morts qu’il a causés, à la seule Vie vivante : celle de l’amour qui réconcilie.

Pascal Ide

Une journée qui s’annonçait comme les autres tourne progressivement à la catastrophe. Une célèbre romancière, Marianne Alice (Marianne Denicourt), se fait voler sa voiture et son chien sur une aire d’autoroute. Stéphane Simon (Stéphane De Groodt) se dispute sans arrêt avec sa femme au téléphone. Noémie Richen (Elsa Zylberstein) ne supporte plus les infidélités répétées de son mari Aldo (Ary Abittan) qui la trompe notamment avec la serveuse du bar (Claire Morin). La patronne du café (Béatrice Dalle) se fait embarquer par un inspecteur (Philippe Lellouche) et une inspectrice (Agnès Soral). Un orchestre méconnu se produit pour la dernière fois. Surtout, tout bascule brutalement : une voiture piégée explose, tuant net Aldo et la serveuse. S’agit-il d’un attentat ? La brutalité du drame imprévue interdit-elle la douceur de l’inespéré ? Du pire peut-il jaillir le meilleur ? Envers et contre tout, doit-on néanmoins croire, comme le chante l’orchestre, à La Vertu des impondérables ?

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