La machine à explorer le temps
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Pays:
Américain
Année:
1960
Thème (s):
Manichéisme, Temps
Durée:
1 heures 43 minutes
Évaluation:
***
Directeur:
George Pal
Acteurs:
Rod Taylor, Alan Young, Sebastian Cabot
Age minimum:
Adolescents et adultes

La Machine à explorer le temps (The Time Machine), science-fiction américain de George Pal, 1960. Inspiré du roman La machine à remonter le temps de Herbert George Wells, 1895. Avec Rod Taylor, Alan Young, Yvette Mimieux. Oscar des meilleurs effets spéciaux (Gene Warren et Tim Baar).

Thèmes

Temps, manichéisme.

Dans son conte futuriste La machine à remonter le temps, Wells a imaginé un avenir où s’opposeraient deux types d’hommes, les Eloïs et les Morlocks. Les premiers, blonds, tout de blanc vêtus, éthérés, non-violents, végétariens, ouraniens et oisifs, vivent sur la terre. Les seconds, dépigmentés et photophobiques, bestiaux et cannibales, s’activent dans les profondeurs telluriques. Cette vision manichéenne serait sans conséquence, si les Morlocks ne remontaient pas, régulièrement, à la surface, pour prendre un des Eloïs et s’en repaître. Alors, le schéma dualiste se complexifie. Il apparaît que, comme dans une autre fable utopique, Zardoz (John Boorman, 1974), qui oppose les Exterminateurs et les Éternels, ces derniers qui sont des sans-violence sont aussi des sans-passions. Dès lors, l’opposition devient celle, nietzschéenne, des apolliniens et des dionysiaques, celle, freudienne, du Surmoi et du ça, celle, jungienne, de l’anima et de l’animus.

La seule solution réside non pas dans l’affrontement des Morlocks par l’explorateur du temps, ni, inversement, dans l’introduction de Zed dans le monde des Éternels, qui s’avèrera ultimement destructrice. Elle consiste dans l’intégration de ce que chaque pôle contient de vrai et de bien. Elle requiert aussi un troisième terme sortant de la mortelle dialectique, donc d’un médiateur qui accepte de descendre sous terre. Et si les Eloïs se nourrissaient eux aussi, secrètement, de la substance des Morlocks, mais sublimée, comme ces derniers s’alimentent réellement de leur chair ? Et si la fin montrait les Morlocks s’ouvrant à la lumière supérieure et les Eloïs s’éveiller au rude travail de la terre et de la procréation ?

Pascal Ide

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