Guide de lecture du document de la CTI sur le Concile de Nicée 6/6

Conclusion : Annoncer à tous Jésus notre Salut aujourd’hui

Tout le document a montré quel don est le Concile de Nicée. Or, l’appel qu’est le don suscite la réponse qu’est l’annonce du Salut, ainsi que l’explicite le sous-titre de la conclusion. Et l’annonce est un acte qui présente trois composantes : le message, le destinataire et le messager.

1) Le message

  1. La célébration des 1700 ans du Concile de Nicée est une pressante invitation faite à l’Église de redécouvrir le trésor qui lui a été confié et d’y puiser afin de le partager avec joie, dans un nouvel élan, voire dans une « nouvelle étape de l’évangélisation. [185]» Annoncer Jésus notre Salut à partir de la foi exprimée à Nicée, telle qu’elle est professée dans le symbole de Nicée-Constantinople, c’est tout d’abord nous laisser émerveiller par l’immensité du Christ afin que tous en soient émerveillés, ranimer le feu de notre amour pour le Seigneur Jésus, afin que tous puissent brûler d’amour pour lui. Rien ni personne n’est plus beau, plus vivifiant, plus nécessaire que lui. Dostoïevski le déclame avec force : « J’ai forgé en moi un Credo, où tout m’apparaît limpide et sacré. Ce Credo est fort simple, le voici : croire qu’il n’est rien de plus beau, de plus profond, de plus sympathique, de plus raisonnable, de plus viril et de plus parfait que le Christ. [186]» En Jésus, homoousios au Père, Dieu lui-même vient nous sauver, Dieu lui-même s’est lié à l’humanité pour toujours, afin d’accomplir notre vocation d’être humain. En tant que Fils Monogène, il nous conforme à lui comme fils et filles bien-aimés du Père par la puissance vivifiante du Saint-Esprit. Ceux qui ont vu la gloire (doxă) du Christ peuvent la chanter, et laisser la doxologie se muer en annonce généreuse et fraternelle, c’est-à-dire en kérygme.

2) Le destinataire

a) En général

En fait, ce paragraphe complexe parle du destinataire de l’annonce du salut, à savoir l’humanité dans sa condition pécheresse et dans la diversité des cultures. Mais anticipe déjà sur l’attitude de l’annonceur

1’) Exposé
  1. Annoncer Jésus notre Salut à partir de la foi exprimée à Nicée ne fait pas fi de la réalité de l’humanité. Elle ne se détourne pas des souffrances et des soubresauts qui taraudent le monde et semblent aujourd’hui mettre à mal toute espérance. Au contraire, elle se confronte avec ces troubles en professant la seule rédemption possible, acquise par celui qui a connu jusqu’à la violence du péché et du rejet, la solitude de l’abandon et la mort, et qui, de l’abîmemême du mal, est ressuscité afin de nous porter nous aussi dans sa victoire jusqu’à la gloire de la résurrection. Cette annonce renouvelée ne fait pas fi non plus de la culture et des cultures, mais, au contraire, là aussi avec espérance et charité, se met à leur écoute et s’enrichit par elles, les invite à une purification et les surélève.
2’) Conséquence : la conversion

Entrer dans une telle espérance exige bien évidemment une conversion, mais tout d’abord de la part de celui qui annonce Jésus par la vie et la parole, car elle est renouvellement de l’intelligence selon la pensée du Christ. Nicée est le fruit d’une transformation de la pensée qui est impliquée et rendue possible à la fois par l’évènement Jésus-Christ. De même, une nouvelle étape d’évangélisation ne sera possible que de la part de ceux qui se laissent renouveler par cet évènement, par ceux qui se laissent saisir par la gloire du Christ, toujours nouveau.

b) En particulier : les plus petits

  1. Annoncer Jésus notre Salut à partir de la foi exprimée à Nicée, c’est se rendre attentif tout particulièrement aux plus petits et aux plus vulnérables de ses frères et sœurs. La lumière nouvelle projetée sur la fraternité entre tous les membres de la famille humaine par le Christ, Filshomoousiosdu Père et partageant la nature humaine commune, éclaire en particulier ceux qui ont le plus besoin de l’espérance de la grâce. Nous sommes liés par un lien radical indestructible à tous à ceux qui souffrent et qui sont écartés ; nous sommes tous appelés à œuvrer pour que le salut puisse les rejoindre eux, tout particulièrement. Annoncer signifie ici « donner à manger », « donner à boire », « recueillir », « vêtir » et « aller visiter » (Mt 25,34-40), faire rayonner la gloire humble de la foi, de l’espérance et de la charité pour celui qui n’est pas cru, en qui personne n’espère et qui est mal aimé par le monde. Annoncer signifie faire luire ces vertus théologales dans l’humiliation et la souffrance : cela ne peut provenir que du Christ notre Sauveur et donc témoigner de lui et permettre de le rencontrer. Ne nous trompons pas cependant : ces crucifiés de l’histoire sont le Christ parmi nous, au sens le plus fort possible : « c’est à moi que vous l’avez fait » (Mt 25,40). Le Crucifié-Ressuscité connaît leurs souffrances intimement et ils connaissent les siennes. Ainsi, eux sont les apôtres, les maîtres et les évangélisateurs des riches et des bien-portants. Il s’agit d’aider les pauvres, mais avant tout d’entrer en relation avec eux et de vivre avec eux afin de se laisser enseigner par eux : eux comprennent mieux que tous l’immensité du don du Fils homoousios qui va jusqu’à la croix, professé à Nicée. Eux peuvent nous introduire à l’espérance plus forte que la mort, à la suite du Verbe de Dieu descendu au plus bas parmi nous pour nous élever au plus haut avec lui [187].

3) Le messager

Le sujet de cette annonce est non pas individuel, mais communautaire : il s’agit de l’Église.

  1. Annoncer Jésus notre Salut à partir de la foi exprimée à Nicée, c’est l’annoncer en Église. C’est l’annoncer par le témoignage de la fraternité inouïe fondée en Christ. C’est faire connaître les merveilles par lesquelles l’Église « une, sainte, catholique et apostolique » est le « sacrement universel du salut » et donne accès à la vie nouvelle : le trésor des Écritures que le Symbole interprète, la richesse de la prière, de la liturgie et des sacrements qui découlent du baptême professé à Nicée, la lumière du magistère qui est au service de la foi partagée. Ce trésor, toutefois, « nous le portons dans des vases d’argile » (2 Co 4,7). Or cela est juste, car l’annonce sera féconde uniquement s’il y a consonance entre la forme du message et son contenu, entre la forme du Christ et la forme de l’évangélisation. Dans le monde d’aujourd’hui, il s’agit en particulier de garder à l’esprit que la gloire que nous avons contemplée est celle du Christ « doux et humble de cœur » (Mt 11,29), qui a proclamé : « Heureux les doux, car ils recevront la terre en héritage » (Mt 5,5). Le Crucifié-Ressuscité est réellement victorieux, mais il s’agit d’une victoire sur la mort et le péché et non pas sur des adversaires – il n’y a pas deperdantsdans le Mystère Pascal, si ce n’est le perdant eschatologique, Satan le diviseur [188]. L’annonce de Jésus notre Salut n’est pas un combat, mais plutôt une conformation au Christ, lui qui regardait ceux qu’il rencontrait avec amour et compassion (Mc 10,21 ; Mt 9,36) et se laissait guider par un autre, par l’Esprit du Père [189]. L’annonce sera féconde si c’est le Christ qui agit en nous :

 

« Il est bon de se rappeler qu’en envoyant ses disciples en mission, “le Seigneur agissait avec euxˮ (Mc 16, 20). Il est là, travaillant, luttant et faisant le bien avec nous. D’une manière mystérieuse, c’est son amour qui se manifeste par notre service, c’est lui qui parle au monde dans ce langage qui parfois n’a pas de mots » [190].

Notes

[1] Pape François, Bulle d’indiction du Jubilé ordinaire de l’année 2025, Spes non confundit, n° 17.

[2] Éphrem de Nisibe, Hymnes de Nativitate, III, 3, éd. et trad. E. Beck, o.s.b., Louvain, 1959 (CSCO 186, p. 21 ; CSCO 187, p. 18-19 trad. modifiée) ; trad. française par F. Cassingena-Trévedy, o.s.b., Paris, Cerf, 2001 (SC 459, p. 64-65).

[3] Pape François, Discours aux membres de la Commission Théologique Internationale, 30 novembre 2023.

[4] « Il avait été d’abord convenu que le concile des évêques aurait lieu à Ancyre de Galatie. Pour beaucoup de raisons, nous avons décidé maintenant qu’il se réunirait à Nicée, ville de Bithynie. C’est à cause de la venue des évêques d’Italie et des autres parties de l’Europe, du bon mélange de l’air, et aussi pour que moi-même je puisse contempler ce qui s’y passera et y participer », dans Constantin, Lettres et discours, présentés et traduits par P. Maraval, Paris, Les Belles Lettres (coll. « La roue à livres »), 2010, lettre 17 (« convocation à Nicée »), p. 52.

[5] Voir Concile de Chalcédoine, préambule (DH, 300).

[6] Voir Concile d’Éphèse, 6e session des Cyrilliens (DH, 265).

[7] Cité dans K. Schatz, Los concilios ecuménicos, Encrucijada en la historia de la Iglesia, Ed. Trotta, Madrid, 1999, p. 41.

[8] « L’Église catholique reconnaît la valeur conciliaire œcuménique, normative et irrévocable, comme expression de l’unique foi commune de l’Église et de tous les chrétiens du Symbole professé en grec à Constantinople en 381 par le Deuxième Concile Œcuménique. Aucune profession de foi propre à une tradition liturgique particulière ne peut contredire cette expression de foi enseignée et professée par l’Église indivise », Conseil Pontifical pour la Promotion de l’Unité des Chrétiens, « Les traditions grecque et latine concernant la procession du Saint-Esprit », 13 septembre 1995, in Documentation Catholique, n° 19, p. 941-945.

[9] François, Discours au Dicastère pour la Doctrine de la Foi, 26 janvier 2024.

[10] Nous suivons la version grecque du symbole de Nicée-Constantinople, sauf autre précision.

[11] La thématique de Dieu Père en tant que créateur est très présente chez les premiers Pères de l’Église. Clément de Rome dit « Père et créateur du monde entier », Aux Corinthiens, 19,2 et 35,3 (SC 167, p. 133 et 157) ; Justin de Naplouse parle du « Père et Seigneur de l’univers », Apologie à Antonin, 12,9 ; 61,3, dans B. Pouderon, J.-M. Salamito, V. Zarini, Premiers écrits chrétiens, Paris, Gallimard (« La Pléïade »), 2016, p. 333 et 376 ; Tatien le Syrien aussi évoque l’« Auteur des esprits » et le « Père du sensible et du visible », Aux Grecs, IV,3, ibid., p. 591. C’est une idée que l’on trouve déjà chez les auteurs grecs : Platon considère dieu comme « l’auteur et le père de toute l’univers » (Timée, 28c ; 41a ; voir aussi Épictète, Diss. I,9,7).

[12] Contrairement à Eschyle, qui parle du « τῶν θεῶν φθόνοV », « l’envie des dieux » (Les Perses, v. 362), voir Thomas d’Aquin, Contra Gentiles, l. 1 cap. 89 n. 12 : « Invidiam igitur in Deo impossibile est esse, etiam secundum suae speciei rationem : non solum quia invidia species tristitiae est, sed etiam quia tristatur de bono alterius, et sic accipit bonum alterius tanquam malum sibi. »

[13] Hilaire de Poitiers, De Trinitate, IX, 61, CCSL 62A, p. 440-441.

[14] Voir Hippolyte, C. Noet. 10,1-2. Tertullien : « Ante Omnia enim Deus erat solus, ipse sibi et mundus et locus et omnia. Solus autem quia nihil aliud extrinsecus praeter illum. Ceterum ne tunc quidem solus ; habebat enim secum quam habebat in semetipso, rationem suam » (Adversus Praxean, 5,2, CCL 2, p. 1163).

[15] Voir le Martyre de saint Polycarpe dans B. Pouderon, J.-M. Salamito, V. Zarini, Premiers écrits chrétiens, p. 254 ; Justin, Apologie à Antonin, 63, ibid., p. 379-380.

[16] Voir l’anathématisme dirigé contre Arius à la fin du symbole de Nicée (DH, 126).

[17] Arius, Lettre à Eusèbe de Nicomédie, 5 (H.-G. Opitz, Athanasius Werke, III-1, p. 3 ; Urkunde 1).

[18] Dans une lecture postérieure à Nicée, Chromace d’Aquilée, affirme : « De même que l’œuvre de notre première création fut l’œuvre de la Trinité, ainsi notre seconde création est l’œuvre de la Trinité : le Père ne fait rien sans le Fils ni sans le Saint-Esprit, car ce qui est l’œuvre du Père l’est aussi du Fils, et ce qui est l’œuvre du Fils l’est aussi du Saint-Esprit » (Chromace d’Aquilée,Sermons, 18, 4, tome II, texte critique, notes et index par J. Lemarié, traduction par H. Tardif, Paris, Cerf, SC 164, 1971, p. 14).

[19] Sur ces « oublis » de l’Esprit Saint, voir Y. Congar, Je crois en l’Esprit Saint. Cerf, 4e éd., Paris, 2012, t. 1, p. 218-226. Les analyses de Congar traitent surtout des XIXe-XXe siècles, mais les phénomènes qu’il décrit existent encore, de manière plus subtile.

[20] « Credimus […] Patrem […] fontem et originem totius divinitatis », 6e Concile de Tolède (DH, 490). Voir aussi Augustin pour qui le Père est « principe de toute la divinité », Augustin, De Trinitate, t.IV, c.xxix,PL, t.XLII, col. 908.

[21] Version du symbole de Nicée (325).

[22] « Il n’existe pas de Dieu d’un autre genre, mais le Père et le Fils sont un seul être » (Hilaire de Poitiers, De Trinitate, VIII, 41, CCSL 62A, p. 354).

[23] Voir B. Sesboüé, Histoire des Dogmes, T. 1, Le Dieu du Salut, Desclée, Paris, 1994, p. 246.

[24] Version latine du symbole de Nicée-Constantinople, à partir de la version traduite par Rusticus au VIe siècle (cf. I. Ortiz de Urbina, Storia dei Concili Ecumenici vol. I, LEV, 1994, p. 172).

[25] Voir Éphrem et Grégoire Palamas, mais aussi Ambroise : Splendor paternae gloriae comme commentaire de lumen de lumine, dans Sant’Ambrogio, Opere poetiche e frammenti. Inni – Iscrizioni – Frammenti, a cura di G. Banterle, G. Biffi, I. Biffi, L. Migliavacca, Milano-Roma, 1994, Inno II, p. 34-37.

[26] « La doctrine de la Trinité n’est pas un ajout et un affaiblissement mais une radicalisation du monothéisme chrétien », K. Rahner, « Unicité et Trinité de Dieu en dialogue avec l’islam » (1978), dans Œuvres, 22/1b, Dogmatique après le Concile. Fondement de la théologie, doctrine de Dieu et christologie, trad. de l’allemand, Cerf, Paris, 2022, p. 203-221 (ici : p. 213).

[27] Voir M. Wyschogrod, Abraham’s Promise, Judaism and Jewish-Christian Relations, SCM Press, London, 2006, p. 178.

[28] Cf. D. Boyarin, Le Christ Juif, Cerf, Paris, 2019, p. 42-66 ; P. Lenhardt, L’Unité de la Trinité. À l’écoute de la tradition d’Israël, Éd. Parole et Silence, Paris, 2011 ; P. Schäfer, Two Gods in Heaven : Jewish Concepts of God in Antiquity, Princeton University Press, Princeton (NJ), 2020.

[29] Voir D. Boyarin, Le Christ Juif, p. 55-56, par exemple. Cette position est réellement considérée dans le monde juif comme une possible interprétation de Daniel dans le texte araméen et de divers textes de la période du Second Temple même si elle est aussi très discutée.

[30] Pr 1,9.14 ; 8,1-36 ; Sg 1,7 ; 7,22-27 ; Si 24,1-22. Certains exégètes emploient également l’expression de « duothéisme » à propos de la Sagesse personnifiée (voir J. Trublet [dir.], La Sagesse Biblique. De l’Ancien au Nouveau Testament, « Lectio Divina 160 », Le Cerf, 1995.

[31] Voir L. W. Hurtado, One God, one Lord. Early Christian Devotion and Ancient Jewish Monotheism, T&T Clark, Edinburg 21998 (1988) ; R. Bauckham, « God Crucified » (1996), in R. Bauckham, Jesus and the God of Israel, Paternoster, Crownhill (UK) 2008, p. 1-59. Par exemple, une partie du symbole de Nicée a été formulée dans la première littérature judéo-chrétienne primitive, les Odes de Salomon, qui datent d’environ 70-125 après J. C. (voir Ode 14 :12-17, in A. Rahlfs, R. Hanhart [ed.], Septuaginta : SESB Edition,Stuttgart 2006).

[32] La version latine du Symbole distingue le fait que le Christ ait pris chair « par (de) » l’Esprit Saint et « de (ex) » la Vierge Marie.

[33] J. Ratzinger, Einführung in das Christentum, Vorlesungen über das Apostolische Glaubenbekenntnis, Kösel-Verlag KG, München, 1968, p. 9.

[34] « Suivant donc les saints pères, nous enseignons tous unanimement que nous confessons un seul et même Fils, notre Seigneur Jésus Christ, le même parfait en divinité, et le même parfait en humanité, le même vraiment Dieu et vraiment homme (composé) d’une âme raisonnable et d’un corps, consubstantiel au Père selon la divinité et le même consubstantiel à nous selon l’humanité, en tout semblable à nous sauf le péché, avant les siècles engendré du Père selon la divinité, et aux derniers jours le même (engendré) pour nous et notre salut de la Vierge Marie, Mère de Dieu selon l’humanité », Concile Œcuménique de Chalcédoine (DH, 301).

[35] « L’homme constitué comme créature n’aurait pas été divinisé si le Fils n’avait pas été le vrai Dieu ; et l’homme n’aurait pas pu se tenir en présence du Père, si celui qui avait revêtu le corps n’avait pas été par nature son vrai Verbe. Semblablement, nous n’aurions pas été libérés du péché et de la malédiction, si la chair revêtue par le Verbe n’avait pas été une chair humaine (parce que nous n’aurions rien en commun avec tout cela qui nous est étranger) » (Athanase d’Alexandrie, Traité contre les Ariens, II, 70, texte de l’édition K. Metzler – K. Savvidis, notes par Lucian Dinca, traduction par Ch. Kannengiesser, Paris, Cerf, SC 599, 2019, p. 237-239).

[36] Ibid., III, 7,3, p. 297.

[37] Cette expression se trouve chez les Pères, où d’autres acteurs de l’histoire sont parfois aussi mentionnés avec Pilate, comme « Hérode le Tétrarque » (Ignace d’Antioche, Lettre aux Smyrniotes, I, 2, dans B. Pouderon, J.-M. Salamito, V. Zarini, Premiers écrits chrétiens, p. 213) ou « Tibère César » (Justin, Apologie à Antonin, 13,3, ibid., p. 334).

[38] « L’ancienne Alliance, une Alliance qui n’a jamais été dénoncée par Dieu », Jean-Paul II, Rencontre avec les représentants de la communauté juive de Mayence, 17 novembre 1980, n. 3 ; « L’Ancienne Alliance n’a jamais été révoquée », Catéchisme de l’Église Catholique, 1992, n° 121 : cf. François, Evangelii Gaudium, 2013, IV, n° 247.

[39] Concile Œcuménique Vatican II, Déclaration Nostra Aetate, n° 4.

[40] Déjà dans Irénée de Lyon, Contre les hérésies, IV, 34,3, éd. A. Rousseau, tome II, SC 100, Paris, Cerf, 1965, p. 850-853 : « Comment les prophètes eussent-ils pu prédire la venue du Roi, proclamer à l’avance la bonne nouvelle de la liberté qui devait être donnée par lui, prêcher à l’avance tout ce que fit le Christ en parole et en œuvre, ainsi que sa Passion, et annoncer d’avance la nouvelle alliance, s’ils avaient reçu l’inspiration prophétique d’un autre Dieu qui ignorait, selon vous, le Père inexprimable et son royaume, et ses économies, que le Fils de Dieu a accomplies en ces derniers jours en venant sur terre? ». Voir A. De Halleux, « La profession de l’Esprit-Saint dans le Symbole de Constantinople », Revue théologique de Louvain, 10e année, fasc. 1, 1979, p. 5-39. Un symbole d’Épiphane de Salamine datant de 374 développe davantage ce thème : « Nous croyons au Saint-Esprit, qui a parlé dans la Loi et a prêché par les prophètes, qui est descendu au Jourdain, parle dans les apôtres et habite dans les saints » (DH, 44).

[41] Jean II, Lettre Olim quidem, mars 534 (DH, 401). « Si quelqu’un ne confesse pas que notre Seigneur Jésus-Christ, qui a été crucifié dans la chair, est le vrai Dieu et le Seigneur de gloire et l’un des membres de la Sainte Trinité, qu’il soit anathème », Deuxième concile de Constantinople, anathème 10 (DH, 432).

[42] « Ce qui est déjà accompli dans le Christ doit encore s’accomplir en nous et dans le monde. L’accomplissement définitif sera celui de la fin, avec la résurrection des morts, les cieux nouveaux et la terre nouvelle. L’attente juive messianique n’est pas vaine. Elle peut devenir pour nous chrétiens un puissant stimulant à maintenir vivante la dimension eschatologique de notre foi. Nous comme eux, nous vivons dans l’attente. La différence est que pour nous Celui qui viendra aura les traits de ce Jésus qui est déjà venu et est déjà présent et agissant parmi nous » (Commission Biblique Pontificale, Le peuple juif et ses Saintes Écritures dans la Bible Chrétienne, 2001, II, n° 21).

[43] Voir Catéchisme de l’Église Catholique, 1992, III, n° 1848.

[44] Voir Concile d’Orange (529), canon 1 (DH, 371) et canon 2 (DH, 372).

[45] Selon Irénée, Jésus vise ici « ceux qui ont reçu la filiation adoptive » en lui. Cf. Irénée de Lyon,Contre les hérésiesDénonciation et réfutation de la gnose au nom menteur, éd. A. Rousseau, Paris, Cerf, 19913, livre III, 6,1, p. 288-289.

[46] « Le Christ, l’homme qui est en Dieu, éternellement un avec Dieu, est en même temps l’ouverture perpétuelle de Dieu à l’homme. Il est ainsi lui-même ce que nous appelons “le cielˮ, car le ciel n’est pas un espace, mais une personne, la personne de celui en qui Dieu et l’homme sont à jamais unis sans séparation. Et nous allons vers le ciel, oui, nous entrons dans le ciel, dans la mesure où nous allons vers Jésus-Christ et entrons en lui », J. Ratzinger, JRGS 6/2, p. 861. Voir aussi H. U. von Balthasar, « Eschatologie », dans J. Feiner, J. Trütsch et F. Böckle (éd.), Fragen der Theologie heute, Einsiedeln, Zurich, Cologne, 1957, p. 403-421 (ici p. 407-408).

[47] Concile Œcuménique Vatican II, Const. Past., Gaudium et spes, I, n° 22.

[48] Voir Jean de la Croix, Le Cantique Spirituel A 38, 3-7 ; Le Cantique Spirituel B 39, 2-7, dans Jean de La Croix Œuvres complètes, trad. M. du Saint-Sacrement, Cerf, Paris, 1997, p. 519-522 ; 1425-1428.

[49] Paul VI, « Allocution finale du Concile Vatican II », 1965, § 8.

[50] Voir Concile de Chalcédoine, DH, 301.

[51] Cf. le symbole des Apôtres.

[52] Voir Thomas d’Aquin, Somme contre les gentils, IV, 81.

[53] B. Pascal, Les Pensées, éd. Jacques Chevalier, Paris, Gallimard (« La Pléïade »), 1954, p. 1207, fgt 258 ; voir François, Lettre apostolique Sublimitas et Miseria hominis, 19 juin 2023, pour le IVcentenaire de la naissance de Blaise Pascal.

[54] Concile Œcuménique Vatican II, Const. Dogm. Lumen Gentium, VII, n° 48 ; Congrégation pour la Doctrine de la Foi, Dominus Iesus, 2000, VI, n° 20.

[55] Hippolyte de Rome, Traditio Apostolica, 6, Aschendorff, Münster, 1963, p. 19.

[56] « Tout comme l’unique bonté de Dieu se répand réellement sous des formes diverses dans les créatures, ainsi l’unique médiation du Rédempteur n’exclut pas, mais suscite au contraire une coopération variée de la part des créatures, en dépendance de l’unique source », Concile Œcuménique Vatican II, Const. Dogm. Lumen Gentium, VIII, n° 62.

[57] Concile Œcuménique Vatican II, Const. Past. Gaudium et spes, II, n° 24-25.

[58] Ibid., II, n° 22.

[59] Concile Œcuménique Vatican II, Const. Dogm. Lumen Gentium, n° 1.

[60] Concile Œcuménique Vatican II, Const. Sacrosanctum Concilium, Appendice.

[61] Théodoret de Cyr, Histoire ecclésiastique, « Lettre synodale à l’Église d’Alexandrie », I,9, tome I, livre I-II, texte grec (GCS, NF 5, 19983) de L. Parmentier et G.C. Hansen, avec annotation par J. Bouffartigue, introduction par A. Martin, traduction par P. Canivet, revue et annotée par J. Bouffartigue, A. Martin, L. Pietri et F. Thelamon, Paris, Cerf, SC 501, p. 220-221 et 227.

[62] Voir Lettera alle Chiese, publiée in H. Pietras, Concilio di Nicea (325) nel suo contesto, GBPress, Roma, 2021, p. 204-208 (Eusèbe, Vita Constantini, 3.17-20) ; « Purtroppo con questa decisione venne abbandonata la data comune di Pasqua tra cristiani ed ebrei », Card. K. Koch, « Verso una celebrazione ecumenica del 1700° anniversario del Concilio di Nicea (325-2025) », L’Osservatore Romano, 30 aprile 2021.

[63] Respectivement Jean-Paul II, Rencontre avec la communauté juive de Rome, 13 avril 1986, n° 4, et Benoît XVI, Lumière du monde. Le pape, l’Église et les signes des temps. Un entretien avec P. Seewald, trad. N. Casanova et O. Mannoni, Paris, Bayard, 2011, p. 114.

[64] Athanase d’Alexandrie, Vie et conduite de notre père Saint Antoine, Spiritualité orientale, n° 28, trad. B. Lavaud, o.p., Bégrolles en Mauges, 1979, p. 75.

[65] « S’il ne nous était pas donné, à nous aussi, la possibilité d’une vraie rencontre avec Lui, ce serait comme déclarer épuisée la nouveauté du Verbe fait chair. Au contraire, l’Incarnation, en plus d’être le seul événement nouveau que l’histoire connaisse, est aussi la méthode même que la Sainte Trinité a choisie pour nous ouvrir le chemin de la communion. La foi chrétienne est soit une rencontre avec Lui vivant, soit elle n’existe pas. La liturgie nous garantit la possibilité d’une telle rencontre », François, Lettre apostolique Desiderio desideravi, 2022, n. 10-11.

[66] Voir À Diognète, V,10-11, dans B. Pouderon, J.-M. Salamito, V. Zarini, Premiers écrits chrétiens, p. 814.

[67] Athénagoras, Legatio (Supplicatio) pro Christianis (176-180 après J.-C.) 12,3 ; cf. 24,2, SC 379, p. 108 s. et p. 160 s.

[68] Ambroise, De fide ad Gratianum I, 1,8, (CSEL 78, p. 7).

[69] Hilaire de Poitiers, De Trinitate II,1 (CCSL 62, p. 38).

[70] Éphrem de Nisibe, De fide (Against the Disputers) transl. J. B. Morris, Select Works of St. Ephrem the Syrian, 1847, rhythm 52, n° 1 (Morris, p. 273) ; 59, n° 2 (ibid., p. 300) ; 76, n° 1 (ibid., p. 347).

[71] Athanase, Traité contre les Ariens, SC 599, II, 41,4, p. 144-145, et 41,5, p. 146-147.

[72] Voir aussi Basile de Césarée, Sur le Saint-Esprit, 26, SC 17bis, p. 337 : « Comment sommes-nous chrétiens ? Par la foi, tout le monde le dira. Mais de quelle manière sommes-nous sauvés ? Parce que nous sommes renés d’en-haut, évidemment, par la grâce du baptême. Car comment le serions-nous autrement ? Après avoir acquis la science de ce salut opéré par le Père et le Fils et le Saint-Esprit, nous irions abandonner “la forme de l’enseignementˮ (typon didachès, Rm 6,17) reçue ? […] Car si le baptême est pour moi principe de vie et si le premier des jours est celui de la régénération, il est clair que la parole la plus précieuse sera aussi celle-là qui fut prononcée quand j’ai reçu la grâce de l’adoption filiale. » Pareillement, à propos du Saint-Esprit : Athanase, 1èrelettre à Sérapion, n° 30 (Athanasius, Werke I/1 p. 523-526).

[73] Athanase, Traité contre les Ariens, SC 599, II, 42,3, p. 149 ; Basile de Césarée, De Spiritu sancto, 26, SC 17bis, p. 336-339 ; Grégoire de Nysse, Discours catéchétique, I,2,e, texte grec de E. Mühlenberg, introduction, traduction et notes par R. Winling, Paris, Cerf, SC 453, 2000, p. 153.

[74] Cf. Ambroise, De fide ad Gratianum I, 9,58 (CSEL 78, p. 25) ; également Zénon de Vérone, Sermones, liber II, serm. II,5,9 (CCSL 22, p. 167).

[75] Voir Athanase, De decretis Nicaenae synodi, 33-1 à 33-7, traduction dans L. Dîncă, Le Christ et la Trinité chez Athanase d’Alexandrie, Paris, Cerf, Patrimoines, p. 376-377, 2012 et notes 2 et 3, p. 376.

[76] Hilaire de Poitiers, Contre Constance, 16, introduction, texte critique, traduction, notes et index par A. Rocher, Paris, Cerf, SC 334, 1987, p. 200-201. Hilaire y défend Nicée contre le reproche de ne pas être conforme à l’Écriture : selon lui, les nouvelles maladies exigent une nouvelle composition de remèdes. Ainsi, l’expression « innascible », qui était un cheval de bataille d’Arius, Aèce et Eunome, n’est pas non plus un mot biblique pour désigner le Père : « Tu décrètes que “le Fils est semblable au Père [similem Patri Filium]ˮ, l’expression n’est pas proclamée dans les évangiles : pourquoi ne la repousses-tu pas ? »

[77] Athanase, Epistula ad Afros episcopos, 1,1.3 (Athanasius, Werke II/1, p. 322s.) ; le credo de Nicée est « suffisant ». Cf. Athanase, Epistula ad Epictetum, 1 (ibid., I/1, p. 705s.).

[78] Le terme « nicéen » pouvait également s’appliquer à des formulations de confessions de foi qui élargissaient le symbole de Nicée, du moins tant qu’elles en conservaient le contenu et n’adoptaient pas des doctrines opposées. Voir DH, 300 (et supra, § 4).

[79] Concile de Chalcédoine, Actio 3, 10.12 ; 2,1,2, 79 [gr.] ; 2,3,2, 5f [lat.]) (DH, 300) ; la « définition » (horos) de Chalcédoine se fonde sur Nicée, avec le Symbole des 150 Pères réunis à Constantinople (ACO 2,1,2 , 126-129 [gr]) : « Or, pour la connaissance parfaite et l’affermissement de la foi droite, ce sage et salutaire Symbole de la grâce divine aurait suffi en soi, car il enseigne sur le Père, le Fils et le Saint-Esprit ce qui est définitif, et met l’incarnation du Seigneur sous les yeux de ceux qui sont prêts à l’accepter avec foi. » : « Sufficeret quidem ad plenam cognitionem pietatis et confirmationem sapiens hoc et salutare divinae gratiae Symbolum ; de Patre enim et de Filio et de Spiritu sancto perfectionem docet et inhumanationem fideliter accipientibus repraesentat » (COeD, 1962, p. 60).

[80] François, Bulle d’indiction du Jubilé ordinaire de l’année 2025, Spes non confundit, n. 17.

[81] Il s’agit d’une référence symbolique à Gn 14,14.

[82] Athanase, De synodis 5, 1-3 (Athanasius, Werke II/1 p. 234).

[83] Basile de Césarée, Homilia 16 in illud “In principio erat Verbum”, PG 31, col. 471-482. On notera toutefois que le Symbole, à la différence du prologue de Jean, évite le terme « Logos ». En tant que concept central de la philosophie grecque, il était presque inévitablement compris de manière subordinationniste (arienne) par les Pères familiers de la philosophie grecque.

[84] « Celui qui, comme Photin ou Arius, “ne croit pas que le Christ est Dieu, ou que le Fils est issu du Pèreˮ, insulte l’évangéliste Jean (Chromace d’Aquilée, Sermo 21,3, SC 164, p. 44). « Pour celui qui suit le Christ, il y a toujours la lumière du jour, car il marche dans la lumière éternelle » (Sermo 18, 1, SC 164, p. 8). « Le trône de Dieu est unique, le trône de la majesté du Père et de la majesté du Fils », « il n’y a pas de différence de dignité » (Sermo 8,4, SC 164, p. 192-195).

[85] Zénon de Vérone, Sermones, liber II, sermo II, 5, n° 9 et 10, CCSL 22, p. 167 ; sermo II, 8, p. 176-178.

[86] Jean Chrysostome, Trois catéchèses baptismales, III,1, introduction, texte critique, traduction et notes par A. Piédagnel, avec la collaboration de L. Doutreleau, s.j., Paris, Cerf, SC 366, 1990, p. 214-215.

[87] Augustin d’Hippone, De agone christiano,18, CSEL 41 ; De fide et symbolo, 5 et 18, CSEL 41. Le débat proprement théologique avec les homoïens est mené par Augustin dans le De Trinitate I – VII ainsi que dans le Contra sermonem Arianorum et le Contra Maximinum haereticum Arianorum episcopum (Augustinus, Opera – Werke, latein-deutsch : Antiarianische Schriften, 2008).

[88] Grégoire de Nysse, Discours catéchétique, 39, 2, texte grec de Mühlenberg, introduction, traduction et notes par Raymond Winling, SC 453, Paris, Cerf, 2000, p. 329-331 : « Un esprit avisé devrait donc nécessairement, en tout état de cause, faire le choix entre les deux partis suivants : ou bien croire que la sainte Triade est de l’ordre de la nature incréée, et la prendre ainsi, dans la naissance spirituelle, pour source de sa propre vie ; ou bien, s’il estime que le Fils et l’Esprit Saint sont étrangers à la nature de Dieu qui est premier, véritable et bon, c’est-à-dire de la nature du Père, ne pas inclure cette croyance dans la foi qu’il adopte au moment de la régénération, pour éviter d’entrer lui-même à son insu dans la nature imparfaite qui a besoin de quelqu’un qui l’amende et de revenir ainsi en quelque sorte à ce qui lui est connaturel, du fait que sa foi s’est détournée de la nature suréminente. »

[89] Ambroise, In Lucam IV,67, CSEL 32, p. 173.

[90] A. Grillmeier, « Das “Gebet zu Jesusˮ und das “Jesusgebetˮ », in Fragmente zur Christologie. Studien zum altkirchlichen Christusbild, Fribourg 1997, p. 357-371.

[91] 2 Co 12,8.9 ; Rm 10,12 ; 2 P 3,18 ; invocations insérées dans la liturgie : 1 Co 16,22 ; Ap 22,20 ; cf. Didachè 10,6.

[92] En particulier Ph 2,6-11 ; Col 1,15-20 ; Ep 1,3-10 ; 1 Tm 3,16 ; Ap 5,6-14.

[93] Voir De oratione dans Origène, De la prière ; Exhortation au martyre, introduction, traduction et notes par G. Bardy, Paris, Librarie Lecoffre-Gabalda, 1932, X,2, p. 55 ; XV,1, p. 77 : « Si nous entendons ce qu’est la prière, peut-être verrons-nous qu’il ne faut prier aucun être produit et pas même le Christ » ; XVI,1 : p. 81-82 ; Contra Celsum, VIII, 13, éd. et trad. M. Borret, s.j., Paris, Cerf, SC 150, 1969, p. 200-203.

[94] Basile de Césarée, Sur le Saint-Esprit, 25-29.68, SC 17bis, p. 334-350 ; p. 488-490.

[95] Par exemple Athanase, qui utilise la doxologie traditionnelle de manière anti-sabellienne, et Basile de Césarée, Sur le Saint-Esprit, 3.4.16, SC 17bis, p. 256-260 et p. 298-300, qui souligne la différence entre oikonomia (médiation salvatrice du Christ) et theologia (fils d’égale importance).

[96] Voir par exemple la Traditio apostolica : lors de la consécration des évêques et des presbytres, ainsi que lors de la prière eucharistique, la doxologie finale est la suivante : « par ton serviteur Jésus-Christ, par qui la gloire est au Père, au Fils et au Saint-Esprit » ; Origène, Homélies sur S. Luc : texte latin et fragments grecs, XXXVII, 5, introduction, traduction et notes par H. Crouzel, F. Fournier, P. Périchon, Paris, Cerf, SC 87, 1962, p. 440-441 ; Grégoire de Nazianze, Oratio 19, n° 17PG 35, col. 1064 : « une seule et même gloire divine, au Père, au Fils, au Saint-Esprit » ; Oratio 17, n° 13PG 35, col. 981 : « … en Jésus-Christ, notre Seigneur, à qui soient la gloire, la puissance, l’honneur et la domination, avec le Père et le Saint-Esprit, comme il était et comme il sera, maintenant et dans les siècles des siècles ».

[97] Basile de Césarée, Sur le Saint-Esprit, XXIX,73, SC 17bis, p. 511. L’exemple de l’évêque Léontius d’Antioche montre à quel point la question de la forme de la doxologie pouvait devenir explosive dans la vie des Églises locales : pour ne pas se brouiller avec les ariens ni avec leurs adversaires, il ne prononçait plus les paroles de la doxologie à haute voix, mais « on n’entendait plus que la conclusion : “dans toute l’éternitéˮ » : Théodoret de Cyr, Hist. eccl. 2,24,3, SC 501, p. 446.

[98] Basile de Césarée, Epistula 159, 2 ; ep. 125, 3, Courtonne II, p. 86 s., puis p. 33s. Voir aussi Sur le Saint-Esprit, VII,16, SC 17bis, p. 298-301 ; X,24, p. 332-335 ; X,26, p. 336-339.

[99] Texte chez A. Grillmeier, Fragmente zur Christologie, Fribourg 1997, p. 365.

[100] Grégoire de Nysse, Lettres, introduction, traduction et notes par P. Maraval, Paris, Cerf, SC 363, p. 283-285.

[101] Cassiodore, Expositio psalmorum, prooem. n° 17, CCSL 97, p. 22-23.

[102] IIe synode de Vaison (524 après J.-C.), canon 5, Mansi 8, col. 725 : « Quia non solum in sede apostolica, sed etiam per totum Orientem et totam Africam vel Italiam propter Haereticorum astutiam, qui Dei filium non semper cum Patre fuisse, sed a tempore coepisse blasphemant, in omnibus clausulis post Gloriam patri etc. Sicut erat in principio dicitur ; etiam et nos in universis ecclesiis nostris hoc ita dicendum esse decernimus. »

[103] Sozomène, Hist. eccl. 8, 8, 1-3, GCS NF 4, p. 360s. ; Ambroise, Contra Auxentium sermo de basilicis tradendis n° 34, CSEL, 82/3, p. 105.

[104] Voir, par exemple, De Nativitate IV, 143-214 et XI. Le texte De Nativ. IV, 154-156 est très clair : « Alors qu’Il était couché sur le sein de Sa Mère / dans Son sein, toutes les créatures étaient couchées. / Il était silencieux comme un bébé / et pourtant Il faisait que Ses créatures exécutent / tous Ses ordres. / Car sans le Premier-né, / aucun homme ne peut / s’approcher de l’Essence. / Lui seul en est capable » (ed. Beck, Louvain 1959, CSCO 186, p. 39 ; 187, p. 34 ; trad. fr. F. Cassingena-Trévedy, o.s.b., Paris, Cerf, 2001, SC 459, p. 103).

[105] De fide LXXVI, 1-3. 7, (ed. Beck, Louvain, 1955, CSCO 154, p. 232-233 ; 155, p. 198-199 ; trad. anglaise, J. T. Wikes, St. Ephrem the Syrian. The Hymns on Faith, Washington D.C., CUA Press, 2015, p. 361-362) ; ibid., VI, 1-8 (CSCO 154, p. 24-27 ; 155, p. 18-20 ; Wikes, p. 90-93).

[106] Voir les hymnes De fide, XL et LXXIII.

[107] Hymnes De fide, LII, 1-3 (CSCO 154, p. 161-162 ; CSCO 155, p. 138 ; Wikes, p. 269).

[108] Ephrem de Nisibe, Hymnes contre les hérésies. Hymnes contre Julien, tome I. Hymnes contre les hérésies I-XXIX, XXII, 20, Texte critique du CSCO de E. Beck, o.s.b. ; introduction, traduction, notes et index de D. Cerbelaud, o.p., Paris, Cerf, SC 587, 2017, p. 399. Il faut noter que, même si l’enseignement de saint Éphrem est parfaitement en accord avec l’orthodoxie nicéenne, le vocabulaire et l’expression ne sont pas celles de Nicée, ceci dû sûrement à la forme, consciemment choisie, poétique et non discursive, de cet enseignement. Cf. Wikes, p. 36-39.

[109] Balaï (Balaeus), Gebete, BKV 26, p. 92s. ; Isaac d’Antioche, 1er poème sur l’Incarnation (S. Isaaci Antiochi Opera omnia I, ed. G. Bickell, 1873, p. 23).

[110] Prudentius, Apotheosis, linea 309-311, CCSL 126, p. 87.

[111] Voir Irénée, si souvent cité par Henri de Lubac : « Omnem novitatem attulit, semetipsum afferens », Irénée de Lyon, Contre les hérésies, IV,34,1, éd. A. Rousseau, tome II, SC 100, Paris, Cerf, 1965, p. 846-847 ; voir aussi François, Evangelii gaudium, 2013, n° 11.

[112] Sur cette distinction, voir Concile Œcuménique Vatican II, Const. Dogm. Dei Verbum, I, n. 2-5 et II, n. 7-8.

[113] « Nous ne pouvons sans l’aide de Dieu connaître Dieu », Irénée de Lyon, Contre les Hérésies, IV,5,1, tome II, SC 100, p. 426-427.

[114] « Si nous recevons le témoignage des hommes, le témoignage de Dieu est plus grand, parce que tel est le témoignage de Dieu : il a rendu témoignage à son Fils. Celui qui croit dans le Fils de Dieu a le témoignage en lui » (1 Jn 5,9).

[115] Concile Œcuménique Vatican II, Const. Dogm. Dei Verbum, I, n° 2.

[116]J. Joseph Ratzinger, Gesammelte Schriften, Band VI/1, 408f, Herausgeber : Gerhard Ludwig Müller, Freiburg im Breisgau, Herder Verlag, 2014 ; J. Ratzinger/Benoît XVI, Jésus de Nazareth, 1. Du Baptême dans le Jourdain à la Transfiguration, Paris, Flammarion, 2007, p. 377-378.

[117] Voir Concile Œcuménique Vatican II, Const. Dogm. Dei Verbum, I, n. 2 ; cf. 2 P 1,4.

[118] Voir Thomas d’Aquin, Somme théologique, II-II, q.25, a.1, Resp.

[119] Paul souligne que le Christ nous fait entrer dans la pensée même de Dieu, car il cite Isaïe 40,13 : « Qui a connu la pensée du Seigneur (LXX : noun Kuriou ; Heb : ruah Adonai) pour l’instruire ? Or nous, nous avons la pensée du Christ » (cf. aussi Rm 11,34). Voir M. Quesnel, La première épître aux Corinthiens, Commentaire Biblique : Nouveau Testament, Cerf, 2018, p. 88-92.

[120] François, Lettre Encyclique Lumen Fidei, 2013, n° 18.

[121] Ibid., n° 27, qui cite Grégoire le Grand, Homiliae in Evangelia, II, 27, 4 : PL 76, 1207.

[122] Voir François, Discours à Naples à l’occasion de la conférence « La théologie après Veritatis Gaudium dans le contexte méditerranéen », 21 juin 2019, p. 9.

[123] « À travers la grandeur et la beauté des créatures, on peut contempler, par analogie, leur Auteur » (Sg 13,5). Voir Sancti Thomae de Aquino Scriptum super Sententiis liber I, q. 1, a. 2, ad 2, qui évoque l’« analogia creaturae ad creatorem ».

[124] Voir M. Lochbrunner, Analogia Caritatis. Darstellung und Deutung der Theologie Hans Urs von Balthasars, Freiburg im Brisgau – Basel – Wien, Herder, coll. « Freiburger Theologische Studien », n° 120, 1981, p. 62 et p. 292-293. Voir aussi Commission Théologique Internationale (CTI), Théologie, christologie et anthropologie, 1981, D, n° 1 : « L’annonce qui a pour objet Jésus-Christ, Fils de Dieu, se présente sous le signe biblique du pour vous. C’est pourquoi la christologie entière doit être traitée du point de vue sotériologique. Aussi est-ce à bon droit, en un certain sens, que des auteurs modernes ont tenté d’élaborer une christologie “fonctionnelleˮ. Mais, en retour, il faut tenir également que l’“existence pour les autresˮ de Jésus-Christ ne peut se séparer ni de sa relation au Père ni de sa communion intime avec lui et que, par conséquent, elle doit se fonder obligatoirement sur sa filiation éternelle. La pro-existence de Jésus-Christ, par laquelle Dieu se communique lui-même aux hommes, présuppose sa préexistence. »

[125] C’est pourquoi saint Thomas d’Aquin insiste sur le fait qu’Adam a été doté de la grâce lors de sa création, sans quoi il n’aurait pas pu mettre en œuvre sa vocation humaine. Voir Sancti Thomae de Aquino Scriptum super Sententiis liber II, d.29, q.1, a.2 ; d.30, q.1, a.1 ; Somme théologique, I, q.95, a.1 ; I-II, q.109, a.5.

[126] J. Ratzinger/Benoît XVI, Ils regarderont celui qu’ils ont transpercé, Contributions à une christologie spirituelle, traduit de l’allemand par R. Kremer et M.L. Wilverth-Guitard, Paris, Éd. Salvator, 2006, p. 29 (JRGS VI/2, p. 701).

[127] Ibid., p. 30-31 (JRGS VI/2, p. 702).

[128] « “Amen, amen, je vous le dis : le Fils ne peut rien faire de lui-même, il fait seulement ce qu’il voit faire par le Père ; ce que fait celui-ci, le Fils le fait pareillement. Car le Père aime le Fils et lui montre tout ce qu’il fait. Il lui montrera des œuvres plus grandes encore, si bien que vous serez dans l’étonnement » (Jn 5,18-20) ; « Tel est le message que vous avez entendu depuis le commencement : aimons-nous les uns les autres » (1 Jn 3,11).

[129] J. Ratzinger/Benoît XVI, Ils regarderont celui qu’ils ont transpercé, p. 38 (JRGS VI/2, p. 707).

[130] Voir Benoît XVI, Lettre Encyclique Caritas in veritate, 2009, n° 33.

[131] P. Florensky, La colonne et le fondement de la vérité, L’Âge d’Homme, Lausanne, 1975, p. 42 (trad. modifiée). Lorsque Florensky évoque la « définition de l’Église », plutôt que l’institution ecclésiale, il entend le mystère de l’Église dans toute sa profondeur mystique et théologique.

[132] « ΤοῦΘεοῦΛόγονἀρνούμeνοι, εἰκότωςκαὶλόγονπαντόςεἶσινἕρημοι », Athanase, Il credo di Nicea, I, 2,1, trad. E. Cattaneo, Roma, Città Nuova, 2001 (cf. PG 25, 425 D-428 A) ; tr. cit. p. 57. Voir aussi Athanase, De decretis Nicaenae synodi, dans L. Dîncă, Le Christ et la Trinité chez Athanase d’Alexandrie, p. 334-380.

[133] Voir Augustin, Confessions, III, vi, 11, CCL 27, p. 33 ; Thomas d’Aquin, Somme théologique, I, q.104, a.1, Resp.

[134] Cf. supra, § 32 à 37.

[135] Voir CTI, Théologie, Christologie et anthropologie, 1982, C.

[136] François, Exhortation apostolique Evangelii Gaudium2013, III, n° 115.

[137] « C’est le propre de la personne humaine de n’accéder vraiment et pleinement à l’humanité que par la culture, c’est-à-dire en cultivant les biens et les valeurs de la nature », Gaudium et spes, II, ch. II, n° 53, § 1.

[138] François, Exhortation apostolique Evangelii Gaudium, 2013, III, n° 115. Voir aussi, comme exemples, idem, Lettre sur le rôle de la littérature dans la formation, 17 juillet 2024 Lettre sur le renouvellement de l’étude de l’histoire de l’Église, 21 novembre 2024.

[139] François, Constitution apostolique Veritatis Gaudium, 2017, n° 2, qui s’inspire de l’Exhortation apostolique du Pape Paul VI, Evangelii nuntiandi, 1975, 19.

[140] Concile Œcuménique Vatican II, Décret Ad gentes, II, n° 11.

[141] Par exemple, l’Egô eimi du IVévangile, ou la terminologie de He 1,3 ou de 2 P 1,4.

[142] « Quand l’Église entre en contact avec les grandes cultures qu’elle n’a pas rencontrées auparavant, elle ne peut pas laisser derrière elle ce qu’elle a acquis par son inculturation dans la pensée gréco-latine. Refuser un tel héritage serait aller contre le dessein providentiel de Dieu, qui conduit son Église au long des routes du temps et de l’histoire », Jean-Paul II, Encyclique Foi et raison, 1998, VI, n° 72.

[143] Ibid., VI, n° 71.

[144] Voir la thématique de la « théologie de l’écoute » comme antidote au « syndrome de Babel », François, Discours à Naples à l’occasion de la conférence « La théologie après Veritatis Gaudium dans le contexte méditerranéen », 21 juin 2019, p. 4-5.

[145] Cette purification et transfiguration des cultures est ce qui permet d’éviter le risque du relativisme, souligné par la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, Dominus Iesus, 2000, n° 4.

[146] « La rencontre de la foi avec les différentes cultures a donné naissance de fait à une nouvelle réalité », Jean-Paul II, Encyclique Foi et raison, 1998, VI, n° 70. Sur le maintien de l’identité culturelle, voir ibid., n° 71.

[147] À Diognète, V,1-4, dans B. Pouderon, J.-M. Salamito, V. Zarini, Premiers écrits chrétiens, p. 813.

[148] « Il arrivera dans l’avenir que la montagne de la Maison du Seigneur sera établie au sommet des montagnes et dominera sur les collines. Tous les peuples y afflueront. Des peuples nombreux se mettront en marche et diront : “Venez, montons à la montagne du Seigneur, à la Maison du Dieu de Jacob. […] C’est de Sion que vient la Loi, et de Jérusalem la parole du Seigneur. […] On ne brandira plus l’épée nation contre nation, on n’apprendra plus à se battreˮ. » (Is 2,2-4 ; cf. Mi 4,1-4) ; « Ma Maison sera appelée : “Maison de prière pour tous les peuplesˮ » (Is 56,7 ; cf. Za 14,16).

[149] Il est frappant de constater comment Paul, proclamant l’Évangile dans le sillage de la Pentecôte, célèbre à l’Aréopage l’unité de la famille humaine : « À partir d’un seul homme, il a fait tous les peuples pour qu’ils habitent sur toute la surface de la terre, fixant les moments de leur histoire et les limites de leur habitat » (Ac 17,26).

[150] Voir Jean-Paul II, Encyclique Foi et raison (1998), VII, n° 95-96.

[151] Voir Alexandre d’Alexandrie, Letter to Alexander of Byzantium, 5 (FNS 8,5 ; Urkunde 14 ; Dokumente, 17, p. 46-55)

[152] Voir CTI, La synodalité dans la vie et dans la mission de l’Église, 2018, I, n° 19.

[153] Cyprien, Epistula 14, 4 (CSEL III, 2, p. 512). Ce développement sur Ignace d’Antioche et Cyprien de Carthage suit de près le document de la CTI, La synodalité, I, n° 25, que l’on consultera pour plus de précisions.

[154] CTI, La synodalité, I, n° 28.

[155] Voir J. A. Brundage, Medieval Canon Law, London-New York, Longman, 1995, p. 5.

[156] Un synode est en principe « gouverné selon le principe du consensus et de la concorde (harmonia) exprimé par la concélébration eucharistique, comme l’implique la doxologie finale du Canon apostolique, n° 34 », Commission Internationale mixte pour le dialogue théologique entre l’Église catholique et l’Église orthodoxe, Document de Ravenne : Conséquences ecclésiologiques et canoniques de la nature sacramentelle de l’Église, Communion ecclésiale, conciliarité et autorité, 2007, n° 26 ; « L’Église se [révèle] elle-même comme catholique dans la synaxis de l’Église locale » (ibid., n° 22).

[157] Voir Concile Œcuménique Vatican II, Const. Sacrosanctum Concilium, I, n° 10 ; CTI, La synodalité, II, n° 47.

[158] CTI, La synodalité, II, n° 29.

[159] Rousselot considérait que certains procédés heuristiques de saint Thomas correspondaient à une « priorité et une antériorité réciproques » de deux principes inséparables et ordonnés l’un vis-à-vis de l’autre (P. Rousselot s.j., « Les Yeux de la foi », RSR, 1910, p. 448).

[160] Voir Augustin d’Hippone : « Crede ut intelligas », Sermo 43, 7 et 9 (CCSL 41, Pars XI,1, Sermones de Vetere Testamento, p. 511 et 512) ; Anselme : « Credo ut intelligam », Proslogion, 1,100, dans Anselme de Cantorbéry, Monologion ; Proslogion, introductions, traduction et notes par M. Corbin,… ; [texte latin établi par Dom F. Schmitt] Paris, Cerf, 1986, p. 242-243.

[161] « N’a-t-on pas voulu, et justement, assigner au Concile [Vatican II] lui-même un objectif pastoral qui revient à insérer le message chrétien dans la circulation de pensée, d’expression, de culture, d’usages, de tendances de l’humanité telle qu’elle vit et s’agite aujourd’hui sur la face de la terre ? », Paul VI, Lettre encyclique Ecclesiam suam, 1964, III, n° 70.

[162] Voir Concile Œcuménique Vatican II, Const. Dogm., Dei Verbum, II, n° 7-8.

[163] Voir Catéchisme de l’Église catholique, 1992, n° 156, avec référence à la constitution dogmatique Dei Filius de Vatican I, au chapitre 3 (DS, 3008).

[164] « Hoc autem testimonium vel est hominis tantum : et istud non facit virtutem fidei, quia homo et fallere et falli potest. Vel istud testimonium est ex iudicio divino : et istud verissimum et firmissimum est, quia est ab ipsa veritate, quae nec fallere, nec falli potest. Et ideo dicit, ad Deum, ut scilicet assentiat his quae Deus dicit » (Sancti Thomae de Aquino Super Epistolam B. Pauli ad Hebraeos lectura [rep. vulgata], cap. 6, l. 1).

[165] Le terme employé habituellement est « filiation », mais il s’agit ici d’insister sur le commencement de la filiation, le mouvement même par lequel on devient fils et fille de Dieu.

[166] « Pour découvrir l’intention des hagiographes, on doit entre autres choses, considérer aussi les “genres littérairesˮ. Car c’est de façon bien différente que la vérité se propose et s’exprime dans des textes diversement historiques, ou prophétiques, ou poétiques, ou même en d’autres genres d’expression. […] Cependant, la Sainte Écriture doit être lue et interprétée à la lumière du même Esprit qui la fit rédiger », Concile Œcuménique Vatican II, Const. Dogm., Dei Verbum, III, n° 12.

[167] « Pareille économie de la Révélation comprend des actions et des paroles (gestis verbisque) intimement liées entre elles, de sorte que les œuvres, accomplies par Dieu dans l’histoire du salut, attestent et corroborent et la doctrine et le sens indiqués par les paroles, tandis que les paroles proclament les œuvres et éclairent le mystère qu’elles contiennent », Dei Verbum, I, n° 1.

[168] Benoît XVI, Verbum Domini, Exhortation apostolique sur la Parole de Dieu dans la vie et dans la mission de l’Église, 2010, n° 55.

[169] « Mystère de l’Église, plus profond encore s’il est possible, plus “difficile à croireˮ que le Mystère du Christ, comme celui-ci déjà était plus difficile à croire que le Mystère de Dieu », dans H. de Lubac, Catholicisme. Les aspects sociaux du dogme (1938), dans Œuvres complètes VII, éd. M. Sales, s.j. – M.-B. Mesnet, 2003, p. 48-49.

[170] Concile Œcuménique Vatican II, Décret Unitatis redintegratio, II, 11.

[171] Voir le texte de référence L’interpretazione dei dogmi (1990), II, 3, § 3, dans Commissione Teologica Internazionale,Documenti 1969-2004, seconda edizione riveduta e corretta, prefazione Card. W. J. Levada ; introduzione L. Ladaria, SJ, Bologna, Edizioni Studio Domenicano, 2010, p. 403 ; voir aussi Concile Œcuménique Vatican I, Const. Dogm. Dei Filius, IV (DH, 3016).

[172] On peut penser à l’idée de « conversation dans l’Esprit Saint », cf. François, « Discours d’ouverture de la XVIe session du synode des évêques », 4 octobre 2023 : « L’Église, une unique harmonie de voix, à plusieurs voix, opérée par l’Esprit Saint : c’est ainsi que nous devons concevoir l’Église. »

[173] Voir CTI, La synodalité, I, n° 19-21.

[174] Voir CTI, Le « sensus fidei » dans la vie de l’Église, 2014, III, n° 67-86.

[175] Voir Concile Œcuménique Vatican II, Const. Dogm. Dei Verbum, II, n° 10.

[176] CTI, Le « sensus fidei » dans la vie de l’Église, 2014, III, n° 77.

[177] Concile Œcuménique Vatican II, Décret Ad gentes, III, n° 15.

[178] «Toute ma foi est dans le plus banal de mes signes de croix, et, quand je prononce « Notre Père », j’ai inclus déjà tout ce dont la connaissance ne me sera livrée que dans la Révélation de gloire » : Y. Congar, La Tradition et les traditions. Essai théologique, Paris, Fayard, 1e éd.,1963, t. 2, p. 185.

[179] CTI, La théologie aujourd’hui : perspectives, principes et critères (2012), n° 33 : « Le sujet de la foi est le peuple de Dieu pris dans son ensemble, qui, dans la puissance de l’Esprit, professe la Parole de Dieu. C’est pourquoi le Concile déclare que le peuple de Dieu tout entier participe au ministère prophétique de Jésus, et que, ayant reçu l’onction du Saint-Esprit (1 Jn 2, 20.27), il “ne peut se tromper dans la foiˮ ».

[180] Tertullien, Liber de praescriptionibus adversus haereticos, XX,8-9, introduction, texte critique et notes de R. F. Refoulé, o.p., traduction de P. de Labriolle, Paris, Cerf, SC 46, p. 113-114.

[181] Concile Œcuménique Vatican II, Const. Dogm. Lumen Gentium, II, n° 12.

[182] Ibid., III, n° 24 in fine, et n° 25.

[183] « Cette conception d’une propagande politico-religieuse fut reprise par l’Église lors de son expansion dans l’Empire romain. Elle se heurta à une conception de la théologie des païens dans laquelle le monarque divin règne, mais où les dieux nationaux gouvernent. Pour répondre à cette théologie païenne faite à la mesure de l’Empire romain, on affirma alors du côté des chrétiens que les dieux nationaux ne pouvaient régner, car les pluralités nationales avaient été abolies. […]La proclamation chrétienne d’un Dieu en trois personnes va au-delà du judaïsme ou du paganisme, puisque le mystère de la Trinité existe dans la divinité elle-même, non pas dans sa créature. C’est la même chose pour la paix, que le chrétien recherche, qui n’est assurée par aucun empereur, mais qui ne peut être qu’un don de celui qui est au-dessus de toute raison », dans E. Peterson, Der Monotheismus als politisches Problem. Ein Beitrag zur Geschichte der politischen Theologie im Imperium Romanum, Leipzig, 1935, p. 104s.

[184] CTI, Le « sensus fidei » dans la vie de l’Église, 2014 : au n° 26, sur Newman et le critère du sensus fidei fidelium contre les divergences des évêques du IVe s. ; au n° 34, sur la conception renouvelée au XIXe s. du caractère actif et non seulement passif du sensus fidei fidelium ; au n° 113 et au n° 118, sur le rapport entre sensus fidei et opinion publique majoritaire, dans et hors de l’Église.

[185] François, Constitution apostolique Veritatis Gaudium, 2017, n° 3.

[186] Lettre 90 « À Natalia Dmitrievna Fonvizina, fin janvier-février 1854, Omsk », dans F. Dostoïevski, Correspondance. Édition intégrale, présentée et annotée par J. Catteau. Traduit du russe par Anne Coldefy-Faucard. Tome 1, 1998, p. 341.

[187] « [Les pauvres] ont beaucoup à nous enseigner. En plus de participer ausensus fidei, par leurs propres souffrances ils connaissent le Christ souffrant. Il est nécessaire que tous nous nous laissions évangéliser par eux. La nouvelle évangélisation est une invitation à reconnaître la force salvifique de leurs existences, et à les mettre au centre du cheminement de l’Église. Nous sommes appelés à découvrir le Christ en eux, à prêter notre voix à leurs causes, mais aussi à être leurs amis, à les écouter, à les comprendre et à accueillir la mystérieuse sagesse que Dieu veut nous communiquer à travers eux », François, Exhortation apostolique Evangelii Gaudium, 2013, III, n° 198.

[188] Voir Catéchisme de l’Église catholique, 1992, n° 540 : « Le Christ a vaincu le Tentateur pour nous ». Voir aussi n° 394, n° 677.

[189] « Instruits par la parole et l’exemple du Christ (Christi verbo et exemplo edocti), les Apôtres suivirent la même voie. Aux origines de l’Église, ce n’est pas par la contrainte ni par des habiletés indignes de l’Évangile que les disciples du Christ s’employèrent à amener les hommes à confesser le Christ comme Seigneur, mais avant tout par la puissance de la Parole de Dieu. Avec courage, ils annonçaient à tous le dessein de Dieu Sauveur “qui veut que tous les hommes soient sauvés et parviennent à la connaissance de la véritéˮ (1 Tm 2,4) ; mais en même temps, vis-à-vis des faibles, même vivant dans l’erreur, leur attitude était faite de respect, manifestant ainsi comment “chacun d’entre nous rendra compte à Dieu pour soi-mêmeˮ (Rm 14, 12), et, pour autant, est tenu d’obéir à sa propre conscience. Comme le Christ, les Apôtres s’appliquèrent toujours à rendre témoignage à la vérité de Dieu, pleins d’audace pour “annoncer la Parole de Dieu avec assuranceˮ (Ac 4, 31) devant le peuple et ses chefs », Concile Œcuménique Vatican II, Déclaration sur la liberté religieuse Dignitatis humanae, II, n° 11.

[190] François, Lettre encyclique Dilexit nos, 2024, V, n° 214.

Pascal Ide (pour la présentation et le plan)

4.5.2025
 

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