Métaphysique du regard

Ce bref texte sans prétention souhaiterait offrir une passerelle entre les sciences (en l’occurrence, la psychologie cognitive et les neurosciences) et la métaphysique, à partir de l’expérience de la vision. En effet, celle-ci fait souvent l’objet de débat épistémologique (la connaissance visuelle est-elle subjective ou objective ? est-elle certaine ou sujette à erreur ?, etc.). Nous souhaiterions montrer que les expériences et expérimentations sur la connaissance visuelle sont aussi riches d’enseignement métaphysiques.

1) La vue est-elle héraclitéenne ou parménidienne ?

a) D’un côté, la vision est faite pour la nouveauté

Des expériences montrent que la vue est ouverture à la nouveauté. Le signe en est que, rapidement, il s’habitue à ce qui est constant, au point de non seulement le négliger, mais le faire disparaître. Prenons un exemple classique, l’illusion de Troxler [1]. Elle montre douze gros points imprimés en gris clair entourant une petit croix fine et noire. On demande au sujet de fixer cette petite croix du regard.

Le sujet constate alors que, après quelques secondes, certains points disparaissent ; puis, après un instant, ils redeviennent visibles. Parfois, encore plus étrangement, l’ensemble des points grisés s’évanouit, laissant une page blanche, pour reparaître quelques instants plus tard dans une nuance de gris plus sombre.

Cette étonnante illusion visuelle montre qu’une image bien réelle et fixe peut ainsi entrer et sortir de notre conscience sans crier gare ni nous demander notre avis ! Comment l’interpréter ?

Le mécanisme n’est pas encore complètement élucidé. Aujourd’hui, l’on pense que l’œil interprète la constance de l’image comme un indice que les points proviennent non pas de la réalité extérieure, mais d’une gêne à la vision [2]. En effet, en gardant le regard fixe, les points apparaissent comme des taches gises immobiles sur notre rétine. Or, notre rétine est encombrée de multiples conditionnements, par exemple des vaisseaux sanguins passant devant les photorécepteurs ; or, ils appartiennent à nos yeux et non pas à notre environnement. Heureusement que nous ne voyons pas en permanence ces volutes sanglantes ! De même, nous ne détectons pas notre « tache aveugle ».

Ne pourrait-on imaginer que s’ajoute une autre interprétation, légèrement différente, provenant de notre relation au monde ? En l’occurrence, l’œil ne conserve que ce qui est différent, et donc ce qui est signifiant. Ce principe plus général inclurait aussi les anomalies liées à l’incarnation, c’est-à-dire les capillaires dont nous avons parlé. Un signe en est que, dès que nous bougeons un tantinet la tête, les taches qui avaient disparu redeviennent visibles ; or, par cette translation de la tête, elles se déplacent sur la rétine ; or, tout ce qui est intérieur à l’œil demeure fixe ; c’est donc que le psychisme n’élimine que ce qui est considéré, interprété comme interne à l’organe de vision.

b) De l’autre, la vision est faite pour la stabilité

La vue transforme le mouvant en stable et le multiple en un [3]. Nous ne nous étonnerons jamais assez de ce que, notre tête et nos yeux étant en mouvement constant, pourtant nous accédons à une vision stable du monde. Nous en faisons l’expérience lorsque nous filmons à la main. Nous mesurons alors à quel point les images des caméras sont mobiles, voire dérangeantes par leur fluctuation constante. Or, nous devinons aussi combien il serait complexe de compenser en permanence ces modifications. Et c’est justement ce qu’opère le cerveau.

c) Conclusion

Le regard, comme l’être, se refuse de choisir entre Héraclite et Parménide. S’il cherche la nouveauté et s’habitue très vite au répété, de l’autre, il a besoin de stabilité simple.

2) La vue est-elle faite pour l’unité ou la multiplicité ?

De prime abord, la vue nous ouvre au foisonnement chatoyant du réel, donc à la multiplicité. Pourtant, elle est aussi et d’abord faite pour l’unité. Or, selon la métaphysique antique et médiévale, l’unité (versus la multiplicité) est ce que l’on appelle un transcendantal, c’est-à-dire une propriété de l’être.

a) Preuves expérimentales

1’) La focalisation
a’) Preuve

Un scientifique anglais, Sir Charles Wheatstone, s’est demandé : que verrait la personne si chaque œil recevait une image différente ? Pour le savoir, il construisit un appareil qu’il appela stéréoscope. Deux miroirs envoyaient deux images différentes, par exemple, une maison pour l’œil gauche et un visage pour l’œil droit. Or, loin de fusionner les images en une troisième, la perception devenait instable et alternait de manière incessante : la personne voyait quelques secondes la maison, puis quelques secondes le visage. Il se produisait ce que l’on appelle une « rivalité binoculaire ». Autrement dit, un clignotement de l’attention.

Des centaines d’expériences ont confirmé ce phénomène. L’on a ainsi pu aller jusqu’à faire disparaître totalement l’une des deux images de la conscience. L’expérimentateur a montré à un œil toute une série de rectangles colorés qui changeaient en permanence ; alors ce flux incessant et constamment modifié capte toute l’attention et efface tout ce que l’autre œil voit, même une phrase ou un film [4].

b’) Objections

Certes, nous pouvons décider de fixer notre attention sur l’une des deux images : si nous prêtons attention à l’une des images, la perception dure un peu plus longtemps [5] ; mais cela ne dure guère ; de nouveau, la féroce compétition, la danse ou plutôt l’oscillation infernale reprend de plus belle. En revanche, pour faire cesser le combat et l’alternance, il faut que l’attention se détourne [6]. Autrement dit, la liberté porte plus sur l’exercice que sur la spécification.

Même dans le cas du champ de conscience large. En réalité, cette caractéristique n’est pas la capacité à tenir ensemble plusieurs objets, mais à alterner plus vite entre objets.

c’) Conséquences

Les conséquences de cette attention-focalisation sont nombreuses et importantes. Nous allons reparler de la disparition de certaines réalités perçues pourtant par les sens.

La perception du temps aussi se modifie : celui-ci devient visqueux, se ralentit [7]. Le phénomène est si connu qu’on lui a donné un nom : la « période réfractaire psychologique » [8]. Alors, l’esprit focalisé sur un objet, devient réfractaire aux autres objets. L’on a d’ailleurs montré que, plus la distraction s’accroît, plus la période réfractaire psychologique s’allonge et plus la probabilité pour que les autres objets disparaissent totalement de la conscience [9].

Ce que nous appelons distraction signifie en réalité, non pas disparition de l’attention ou seulement vagabondage, mais focalisation sur un autre sujet que celui que nous estimons important.

2’) Radicalisation : la cécité
a’) Preuve courante

La distraction ou le clignement attentionnel peut se radicaliser et aller jusqu’à une perte de conscience totale du monde extérieur. C’est là une expérience pour les grands lecteurs, les chercheurs, les joueurs d’échecs : la conscience de l’environnement autant que celle du temps s’efface. Le processus, bien connu, s’appelle « cécité attentionnelle ».

Il est possible d’en faire l’expérience à partir d’un petit film policier réalisé par le département des transports londoniens : Whodunnit [10]. Cette vidéo montre un émule de Sherlock Holmes ou plutôt de Hercule Poirot interroger trois suspects dans l’affaire du meurtre de Lord Smithe et arrêter le troisième. Nous pensons donc que l’objet est l’enquête. En réalité, l’enquêté n’est pas dans la vidéo, mais nous-mêmes. En effet, les spectateurs découvrent à leur grande stupéfaction que 21 éléments de la scène du crime ont changé à leur insu pendant moins d’une minute. En effet, alors que la caméra zoome sur tel ou tel suspect ou sur le policier, cinq assistants changent les meubles, tournent le tableau, remplacent l’ours empaillé par une armure médiévale, troque les objets qu’ils tiennent en main. Or, nul spectateur ne le remarque. Et la vidéo se termine par une réflexion du maire de Londres : « Bien des choses nous échappent lorsque nous n’y prêtons pas attention. Sur la route, cette erreur pourrait être fatale – faites attention aux cyclistes ! »

b’) Preuve expérimentale

Le scotome psychique a été expérimenté en laboratoire et, paradoxalement, s’est démocratisé : toute personne peut connaître un épisode de cécité attentionnelle [11]. On demande par exemple à des sujets de fixer le centre d’un écran d’ordinateur tout en se concentrant sur le haut de l’écran où apparaîtra une lettre qu’ils devront mémoriser. Donc ils doivent être attentifs à deux objets à la fois.

Alors, on procède à deux essais pour les entraîner. Puis, dans un troisième moment, sans prévenir, l’on présente en même temps que la lettre du haut, une image au centre de l’écran pendant presque une seconde. Peu importe que cette image soit une tache noire, un chiffre ou un mot. Les résultats sont constants : deux tiers des participants ne remarquent pas l’image ; ils affirment même qu’ils ont bien vu l’image en haut et qu’il n’y avait rien d’autre. Plus encore, lorsqu’on leur montre une seconde fois la séquence, les volontaires demeurent stupéfaits, presque incrédules.

Cette expérience fut confirmée de multiples fois, au point que l’on a baptisé l’un des processus d’aveuglement, la « cécité au changement » [12]. Kevin O’Regan et Ronald Rensink faisaient alterner deux images, séparées par un écran blanc ; or, ces images différaient par des éléments essentiels, comme la présence ou l’absence d’un moteur. Pourtant, les spectateurs ne le remarquaient pas. Des recherches en neuroscience ont exploré les fondements cérébraux de la cécité au changement [13].

c’) Confirmation spectaculaire

La fameuse expérience du gorille invisible [14]. Elle est décrite et commentée dans mon document sur Kahnemann.

1’’) L’expérience

La concentration intense sur une tâche rend inattentif à des informations pourtant évidentes. C’est ce que montre une expérience fameuse, aussi épatante que frappante, celle dite du Gorille invisible [15]. Ils ont réalisé une brève vidéo où l’on peut voir deux équipes qui se passent une balle. Dans les membres de l’équipe, certains portent des tee-shirts blancs, d’autres des noirs. Ils demandent alors aux spectateurs de compter le nombre de passes effectuées par l’équipe habillée en blanc sans s’intéresser aux joueurs en noir. Une fois le calcul fait, on demande aux spectateurs ceux qui ont vu le gorille sur le terrain.

En effet, vers le milieu du petit film, une femme préalablement déguisée en costume de gorille apparaît, traverse le terrain et se frappe la poitrine avant de disparaître – le tout durant pas moins de 9 secondes.

2’’) Les résultats

Cette vidéo a été vue par des milliers de personnes, l’expérience a donc été confirmée de multiples fois.

Le résultat est double. D’abord, environ la moitié des personnes ne remarquent rien d’inhabituel. Plus encore, le spectateur assure qu’il ne s’est rien passé. Ce second résultat est encore plus intéressant : il est convaincu qu’il n’aurait pas pu passer à côté d’un événement aussi peu banal. Dès lors, l’ignorance se transforme en déni.

c’) Confirmation dans la vie quotidienne

Une expérience systématique a été faite par Dan Simons, le psychologue du « gorille invisible ». Sur le campus de Harvard, un acteur demande son chemin à un étudiant. Pendant leur conversation, des déménageurs les interrompent en les séparant par une grande planche de bois qui masque un moment l’acteur, lequel est remplacé par une personne dont les traits et l’habit sont totalement différents. Résultat : la grande majorité des étudiants interrogés ne remarquent rien. La caméra invisible l’a déjà montré.

Le plus troublant concerne les expériences touchant aux choix. L’on présente à un étudiant deux photos de jeunes femmes et on lui demande de choisir celle qu’il préfère. Puis, l’expérimentateur la lui montre et lui demande d’expliquer son option. Et le participant explique avec force détails pourquoi il trouve ce visage plus attrayant. Or, l’expérimentateur, par un tour de passe-passe, a interverti les photos ! Et seulement un participant sur deux s’en rend compte [16] !

b) Cause psychologique

La raison de fond est liée à l’attention qui est toujours une : « En réalité, nous ne pensons jamais vraiment simultanément à deux idées distinctes [17] ». Conséquence : « En l’absence d’attention, n’importe quel objet peut disparaître de notre conscience [18] ».

1’) Interprétation de la rivalité binoculaire

Des expériences le prouvent par le contraire. Par exemple, un sujet est soumis à la rivalité binoculaire. Puis, l’on détourne son attention pendant une durée déterminée, alors que les images continuent à alterner. On demande alors laquelle des deux images est à présent visible. Mais ce que l’observateur décrit n’est pas compatible avec la poursuite de la rivalité. Donc, les images ont cessé d’alterner pendant qu’il est distrait. Autrement dit, il n’y a rivalité que s’il y a attention [19].

2’) Interprétation de l’expérience du gorille

L’explication habituelle est la suivante. L’esprit est polarisé par deux activités, la première, positive, est de compter les passes ; or, le calcul est difficile et donc très absorbant. La seconde, négative, est l’ordre d’ignorer l’une des deux équipes ; or, obéissant, l’esprit ne prête plus attention à autre chose et notamment à ce qui est noir. Or, le gorille est bien évidemment noir.

La leçon, impressionnante, est double : non seulement nous pouvons être (et nous sommes souvent) inconscients d’une évidence, mais nous pouvons être (et nous sommes souvent) inconscients de notre inconscience. Donc aveugles au second degré.

Or, la cécité, le scotome est la blessure de l’intelligence. Donc, notre esprit peut être blessé même à l’égard des plus grandes évidences par une attention polarisée.

c) Cause métaphysique

1’) Interprétation à partir de l’un

Certes, la disparition totale d’un objet réel et évident, de plus présent à nos sens, nous impressionne. Mais cette capacité d’escamotage ne traduit pas une défaillance de l’œil ou la présence d’un malin génie. Elle atteste une propriété très positive et très ontologique de nos sens. Ces expérimentations nous montrent que nous ne pouvons jamais voir qu’une seule image à la fois.

Le chercheur interprète ce constat de manière catégoriale : « Notre conscience ne peut imaginer que deux objets distincts occupent le même lieu [20] ». Le philosophe l’interprète plus radicalement comme une propriété transcendantale. Autrement dit, l’unité est un transcendantal. Elle vaut de l’être comme de l’agir, y compris l’agir le plus humble qu’est la sensation.

Cette loi est tellement fondamentale qu’elle est transcendantale. Voilà pourquoi Dieu, qui est absolument simple, est présent à toute la création, par un seul acte : étant l’Être subsistant, il est présent à tous les étants qui participent de lui.

L’expérience de confirmation ci-dessus est révélatrice : quand le sujet est distrait, donc cesse d’être attentif à la rivalité, alors celle-ci disparaît. Or, l’attention est l’opération par excellence de la substance, je veux dire l’acte fondateur des autres actes intentionnels, celui qui est présupposé et permet l’ouverture à ce qui est autre que la substance. Or, la substance est une. Donc, l’attention, qui suit immédiatement la substance, doit elle-même d’être une. Voilà pourquoi nous en faisons le marqueur cognitif par excellence de l’être (substantiel), l’acte premier, originaire, du cœur. Agere sequitur esse.

En creux, le pur primat du multiple, le pluralisme au sens précis du terme, sont impossibles. Si l’inattention engendre l’invisibilité, l’attitude du sujet décide non pas de la réalité objective, mais de l’existence que nous lui accordons. Quelle riche conséquence vis-à-vis de l’idéalisme (et de sa réfutation) !

2’) Interprétation à partir du don

Allons plus loin. Pourquoi la vision possède-t-elle ce tropisme pour l’unité ? , cela tient à ce que l’attention est un des actes les plus proches du cœur, celui qui lui permet de se tenir en présence. Or, notre cœur, notre noyau intime est un. Donc, de même l’attention et la conscience qui lui est corrélée.

3) La vision est-elle fait pour la surface ou la profondeur

a) Preuves expérimentales

Là encore, de prime abord, notre vision semble en demeurer à la surface colorée des choses. De fait, nos yeux reçoivent une image 2-D. Pourtant, nous faisons tous l’expérience de voir en 3-D. Autrement dit, la vision (le cerveau et le psychisme) transforme le bidimensionnel en profondeur.

Comment est-ce possible ?

Pour y répondre, il faut partir d’un autre paradoxe. Nous avons deux yeux espacés, distants. Par conséquent, ils nous renvoient deux images en décalé. Pourtant, avec ce décalage, nous devrions voir double. Comment expliquer que nous ne voyions qu’une seule image ?

En fait, le cerveau tire avantage de ce décalage. Il traite la distance des deux yeux et la convertit en information sur la profondeur. C’est ce qu’a découvert Wheatstone en 1838 dont nous avons parlé ci-dessus.

b) Sens métaphysique

Alors que nous n’observons que des surfaces, spontanément, le psychisme les situe dans l’espace. Il confirme donc la constitution ontophanique du réel.

Or, la métaphysique nous apprend que le réel est constitué de manière épiphanique ou mystérique [21]. En effet, il présente deux faces indissociables : il est fond (Grund) et apparition (Erscheinung), intimité et extériorité, profondeur et surface. Ce double aspect s’explicite en deux ou plutôt trois sous-thèses tout aussi solidaires : 1. seul est accessible, est connaissable ce qui se dévoile, c’est-à-dire l’apparition ; 2. autrement dit, le fond ne se donne jamais à voir que dans son dévoilement; 3. le fond excède toujours l’apparition. Ou, mieux, l’être est voilé et manifesté, enveloppement (Verhüllung) et dévoilement (Enthüllung). Aussi l’être est-il habité et constitué par une double pulsation : 1. le fond tend de lui-même à se manifester, à se donner à contempler ; 2. l’apparition se voile, renonce à elle-même et s’efface pour que vienne à la lumière le fond d’où elle surgit, sans que celui-ci se livre hors de son dévoilement. La conjonction de ces différents éléments constitue ce que l’on appelle la constitution ontophanique ou mystèrique du réel.

Donc, intime passage du bidimensionnel au tridimensionnel, la vision ouvre au mystère ineffable du réel.

Pascal Ide

[1] Cf. Stanislas Dehaene, Le code de la conscience, coll. « Sciences », Paris, Odile Jacob, 2014, p. 39-40 pour l’expérience et p. 50-51 pour l’interprétation.

[2] Cf. Joshua J. New et Brian J. Scholl, « ‘Perceptual Scotomas’ : A Functional Account of Motion-Induced Blindness », Psychological Science, 19 (2008) n° 7, p. 653-659 ; Vilayanur S. Ramachandran & Richard L. Gregory, « Perceptual Filling in of Artificially Induced Scotomas in Human Vision », Nature, 350 (1991) n° 6320, p. 699-702.

[3] Cf. expériences Stanislas Dehaene, Le code de la conscience, p. 51.

[4] Cf. Melanie Wilke, Nikos K. Logothetis & David A. Leopold, « Generalized Flash Suppression of Salient Visual Targets », Neuron, 39 (2003) n° 6, p. 1043-1052 ; Naotsugu Tsuchiya & Christof Koch, « Continuous Flash Suppression Reduces Negative Afterimages », Nature Neuroscience, 8 (2005) n° 8, p. 1096-1101.

[5] Cf. Sang Chul Chong, Duje Tadin & Randolph Blake, « Endogenous Attention Prolongs Dominance Durations in Binocular Rivalry », Journal of Vision, 5 (2005) n° 11, p. 1004-1012 ; Sang Chul Chong & Randolph Blake, « Exogenous Attention and Endogenous Attention Influence Initial Dominance in Binocular Rivalry », Vision Research, 46 (2006) n° 11, p. 1794-1803.

[6] Cf. Peng Zhang, Keith W. Jamison, Stephen A. Engel, Bin He & Sheng He, « Binocular Rivalry Requires Visual Attention », Neuron, 71 (2011) n° 2, p. 362-369 ; Jan W. Brascamp & Randolph Blake, « Inattention Abolishes Binocular Rivalry : Perceptual Evidence », Psychological Science, 23 (2012) n° 10, p. 1159-1167.

[7] Cf. Sébastien Marti, Jérôme Sackur, Mariano Sigman & Stanislas Dehaene, « Mapping Introspection’s Blind Spot : Reconstruction of Dual-task Phenomenology Using Quantified Introspection », Cognition, 115 (2010) n° 2, p. 303-313 ; Stanislas Dehaene, Felipe Pegado, Lucia W. Braga, Paulo Ventural, Gilberto Nunes Filho, Antoinette Jobert, Ghislaine Dehaene-Lambertz, Régine Kolinsky, José Morais & Laurent Cohen, « How Learning to Read Changes the Cortical Networks for Vision and Language », Science, 330 (2010) n° 6009, p. 1359-1364 ; Guido Corallo, Jérôme Sackur, Stanislas Dehaene & Mariano Sigman, « Limits on Introspection : Distorted Subjective Time During the Dual-task Bottleneck », Psychological Science, 19 (2008) n° 11, p. 1110-1117.

[8] Cf. Charles Witt Telford, « The Refractory Phase of Voluntary and Associative Responses », Journal of Experimental Psychology, 14 (1931) n° 1, p. 1-36 ; Harold Pashler, « Processing Stages in Overlapping Tasks : Evidence for a Central Bottleneck », Journal of experimental Psychology : Human Perception and Performance, 10 (1994) n° 3, p. 358-377 ; Mariano Sigman & Stanislas Dehaene, « Parsing a Cognitive Task : A Characterization of the Mind’s Bottleneck », PLOS Biology, 3 (2005) n° 2, p. e37.

[9] Cf. Sebastien Marti, Mariano Sigman & Stanislas Dehaene, 2012 ; Kin Fai Ellick Wong, « The Relationship Between Attentional Blink and Psychological Refractory Period », Journal of Experimental Psychology : Human Perception and Performance, 28 (2002) n° 1, p. 54-71 ; Pierre Jolicoeur, « Concurrent Response-selection Demands Modulate the Attentional Blinck », Journal of Experimental Psychology : Human Perception and Performance, 25 (1999) n° 4, p. 1097-1113.

[10] La vidéo se trouve sur https://www.youtube.com/watch?v=ubNF9QNEQLA

[11] Cf. Arien Mack & Irvin Rock, Inattentional Blindness, Cambridge, MIT Press, 1998.

[12] Cf. Ronald A. Rensink, J. Kevin O’Regan & James J. Clark, « To See or Not to See : The Need for Attention to Perceive Changes in Scenes », Psychological Science, 8 (1997) n° 5, p. 368-373.

[13] Cf. Diane M. Beck, Neil Rees, Vincent Frith & Nilli Lavie, « Neural Correlates of Change Detection and Change Blindness », Nature Neuroscience, 4 (2001) n° 6, p. 645-650 ; Rogier Landman, Henk Spekreijse & Victor A. F. Lamme, « Large capacity Storage of Integrated Objects Before Change Blindness », Vision Research, 43 (2003) n° 2, p. 149-164 ; Daniel J. Simons & Michael S. Ambinder, « Change Blindness : Theory and Consequences », Current Directions in Psychological Science, 14 (2005) n° 1, p. 44-48 ; Diane M. Beck, Neil Muggleton, Vincent Walsh & Nilli Lavie, « Right Parietal Cortex Plays a Critical Role in Change Blindness », Cerebral Cortex, 16 (2006) n° 5, p. 712-717 ; Leila Reddy, Rodrigo Quian Quiroga, Patrick Wilken, Christof Koch & Itzhak Fried, « A Single-neuron Correlate of Change Detection and Change Blindness in the Human Medial Temporal Lobe », Current Biology, 16 (2006) n° 20, 2066-2072.

[14] La vidéo se trouve sur youtube.com/watch?v=vJG698U2Mvo

[15] Cf. Daniel J. Simons & Christopher F. Chabris, « Gorillas in our midst. Sustained inattentional blindness for dynamic events », Perception, 28 (1999) n° 9, p. 1059-1074. Cf. Christopher F. Chabris et Daniel J. Simons, The Invisible Gorilla : and other ways our intuition deceives us, New York, HarperCollins Publishers Ltd, 2011.

[16] Cf. Petter Johansson, Lars Hall, Sverker Sikstrom & Andreas Olsson, « Failure to Detect Mismatches Between Intention and Outcome in a Simple Decision Task », Science, 310 (2005) n° 5745, p. 116-119.

[17] Stanislas Dehaene, Le code de la conscience, p. 58.

[18] Ibid., p. 63.

[19] Cf. Jan W. Brascamp et al., « Inattention Abolishes Binocular Rivalry : Perceptual Evidence », p. 1159-1167.

[20] Stanislas Dehaene, Le code de la conscience, p. 53.

[21] Pour le détail, cf. Hans Urs von Balthasar, Phénoménologie de la vérité. La vérité du monde, trad. Robert Givord, coll. « Bibliothèque des Archives de Philosophie », Paris, Beauchesne, 1952 : La Théologique. I. La vérité du monde, trad. Camille Dumont, Namur, Culture et Vérité, 1994.

10.1.2019
 

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