Jean-Paul II, Le Père riche en miséricorde. Introduction à la lecture de l’encyclique 1/5

Introduction générale

« Notre Seigneur s’occupe aussi particulièrement de chaque âme que si elle s’avait pas de semblable [1] ».

Cette seconde encyclique du pontificat de Jean-Paul II [2] est l’une des plus belles et des plus profondes. De plus, ce qui ne gâche rien, sa lecture est relativement facile ne serait-ce que parce que l’idée centrale est transparente et que tout gravite autour. Il n’empêche qu’une simple lecture non avertie peut laisser de côtés un certain nombre de richesses insoupçonnées et qu’il vaut mieux franchir plusieurs passages en étant « encordés » !

Pour vous introduire à la lecture de cette œuvre majeure, nous nous demanderons successivement : de quoi le pape parle-t-il (autrement dit : quel est l’objet de l’encyclique ?) ? quelles sont ses sources ? comment procède-t-il, avance-t-il ? (autrement dit, quel est son plan ?) Habituellement, nous donnons d’entrée de jeu les conclusions principales. Mais il nous semble préférable de ne les donner qu’à la fin, car elles demandent le passage par tout le détail du développement pour être saisies en toutes leurs virtualités. Il faudra tout de même dire l’intuition, la thèse centrale, car c’est elle qui permet de comprendre le plan, d’en poser les jalons.

1) Objet de l’encyclique

a) Intention

Nous renvoyons pour le détail à l’introduction de la première encyclique : elle détaille le dessein que poursuit Jean-Paul II à travers les sept encycliques qu’il a actuellement écrites. Elles vrillent toutes sur la première et cherchent donc à montrer combien le Christ est le rédempteur de l’homme, ce qui n’est rien d’autre que le contenu central de l’Évangile.

Mais le Christ est venu montrer à l’homme de quel amour il est aimé, car « Dieu a tant aimé – et Jean-Paul II commente ce passage au n. en remarquant que l’homme fait partie de ce monde – le monde qu’il a donné son Fils unique ». (Jean 3, v. 16, un des passages les plus cités de l’encyclique). Autrement dit, le Saint-Père médite toujours sur le dessein de salut (tel qu’il est par exemple décrit au début de l’épître aux Ephésiens : 1, v. 3 à 14). Or, son origine n’est pas le Christ, mais le Père, et cela à cause de la richesse surabondante de son amour miséricordieux. Voilà pourquoi sa méditation conduit tout naturellement Jean-Paul II à parler de la miséricorde du Père.

On peut suivre le même chemin en partant de la fonction non plus de salut mais de révélation qui est celle du Christ : en effet, le Christ sauve l’homme (cf. ci-dessus), mais il le révèle aussi à lui-même dans la plénitude de sa vérité. Et ultimement ces deux voies convergent, car la lumière du Christ est recréatrice, transformante. Reste que Jean-Paul II a une prédilection pour le Christ Révélateur, sa première encyclique le montre. Et c’est ce trajet que retrace par exemple le n. 1, § 2.

b) Thèse

Il est facile de le déduire. Comme l’exprime le titre transparent de l’encyclique (ses premiers mots), Jean-Paul II veut montrer que le Père est riche en miséricorde.

Il veut bannir de nos cœurs nos fausses images de Dieu en manifestant que la vérité la plus profonde que l’homme puisse apprendre du Père est qu’il est amour miséricordieux. Pourquoi ? Car c’est là même ce que Jésus est venu nous apprendre de lui : ne pas croire que le Père est riche en miséricorde, ce serait passer à côté, ou projeter sur l’Écriture ce qu’elle veut nous révéler de Dieu.

c) Perspective

Il est possible de parler du mystère du Père et de la miséricorde de plusieurs points de vue (dont vous trouverez des illustrations dans les ouvrages cités dans la bibliographie sommaire qui sera proposée à la fin de l’introduction) :

– plus exégétique : un tel exposé nous donnerait ce que l’Écriture dit du Père, d’abord de manière voilée dans l’Ancien Testament, puis en clair dans le Nouveau Testament.

– plus dogmatique : Il est évident que l’existence ou la nature du Père n’ont jamais posé autant de questions que celles du Fils ou de l’Esprit-Saint. Aussi les exposés sur leur sujet sont ils plutôt rares, tant la question ou l’objection stimule la recherche.

– plus spirituel : c’est l’exposé méditatif. Sans oublier l’exposé exhortatif à visée plus pastorale.

(Question : y a t-il déjà eu un document magistériel traitant du mystère du Père ou de la miséricorde ?)

Qu’en est-il de Jean-Paul II ? En fait cette encyclique tient à la fois des trois « genres littéraires » :

– Comme toujours, le pape part de l’Écriture et d’une certaine manière y demeure.

Il ne dédaigne même pas parfois rentrer dans le détail (commentaire précis de la parabole de l’enfant prodigue ; analyse philologique des termes bibliques désignant la miséricorde, note 52).

– Certes, le Saint-Père n’a pas de prédilection pour les exposés dogmatiques. Il reste qu’il développe souvent ses commentaires de l’Écriture en des développements systématiques. Un signe en est la profonde harmonie de l’encyclique : la multiplicité des textes auxquels il est fait appel est au service d’une grande intuition synthétique.

– Enfin, Jean-Paul II adopte un style à la fois exhortatif et méditatif, tant la miséricorde ne peut être traité froidement comme une quelconque question théologique (cf. n. 2, § 7 et 8). En plus, il a un sens aigu du retentissement pastoral du thème de l’encyclique : Jean-Paul II est comme habité par les souffrances de l’homme contemporain. On perçoit en lisant ces lignes combien il est le Pasteur de tous les hommes et combien aucun n’est exclu de sa supplication (lisez à ce sujet l’humble et profonde remarque du n. 15, § 5).

Bref, ses encycliques sont souvent un long commentaire médité de l’Écriture, traversé, enrichi, prolongé par des développements plus doctrinaux.

2) Sources

Un parcours rapide des notes montre à quelles sources s’abreuve la pensée si structurée de Jean-Paul II :

– Tout d’abord, l’Écriture Sainte, certains textes revenant comme des leitmotiv. Trois notes sont consacrées à des questions de vocabulaire biblique, ce qui semble unique dans une encyclique pontificale.

– Ensuite, le Concile Vatican II, notamment la Constitution Gaudium et Spes.

– Bien plus rarement, sont citées d’autres sources : Paul VI, le Credo de Nicée (n. 77), l’Exultet (n. 70). A ce sujet, Jean-Paul II puise souvent ses arguments dans la liturgie : celle-ci a toujours été considérée comme un « lieu théologique » de grande valeur. Nous le reverrons chemin faisant.

3) Plan

Le Saint-Père veut montrer à l’homme d’aujourd’hui que le Père est riche en miséricorde, nous l’avons dit. Mais il ne s’agit pas seulement de montrer cela en soi mais aussi à l’homme d’aujourd’hui, et donc l’appliquer à son « état ». Aussi, comme dans les épîtres de S. Paul, après une introduction, cette lettre encyclique se divise en deux parties : l’une plus doctrinale, l’autre plus exhortative (parénétique, comme on dit), plus morale :

o) Introduction (chapitre 1)

Jean-Paul II y donne déjà les grands axes de son encyclique et surtout donne le principe clef qui va la commander. En effet, il veut montrer que le Père est miséricordieux. Or, comment le savons-nous ? Par le Christ. En effet, « Qui m’a vu a vu le Père ».

a) Exposé doctrinal (chapitres 2 à 5)

Or, justement, qu’a manifesté le Christ ? Que le Père est riche en miséricorde.

1’) Approche (chapitre 2)

C’est ce que montre le début de la vie du Christ. Mais, pour bien comprendre que le Père est riche en miséricorde, il faut savoir ce qu’est la miséricorde.

2’) Approche approfondie

Or, savoir ce qu’est la miséricorde requiert le passage par l’Ancien Testament :

a’) Révélation de k’Ancien Testament

Que nous dit l’Ancien Testament de la miséricorde ? (chapitre 3)

b’) Révélation du Nouveau Testament

Retour au Nouveau Testament. Ce que l’Ancien Testament a préparé trouve son accomplissement dans le Nouveau Testament, dans la révélation du Christ. Or, le Christ révèle Dieu en général et la miséricorde en particulier sous deux formes, de deux manières, en parole et en action :

1’’) En paroles, en particulier en parabole. Jean-Paul II estime à juste raison que c’est la parabole de l’enfant prodigue qui exprime au mieux la miséricorde du Père (chapitre 4).

2’’) En action : et c’est l’acte pascal qui est le révélateur par excellence de la plénitude de la miséricorde (chapitre 5).

b) Exposé morale ou parénétique (chapitres 6 à 8)

Le détail du plan sera donné en son temps. Grosso modo, l’ordre est le suivant :

1’) Diagnostic

Évaluation, regard de notre temps sous le point de vue du besoin de miséricorde (chapitre 6).

2’) Remèdes

Autrement dit, la manière dont l’Église porte la miséricorde au monde. La réponse se répartit non pas en deux, mais en trois (chapitres 7 et 8).

 

 

Chapitre 1

« Qui me voit, voit le Père »

Les deux courts numéros de ce chapitre introduisent à toute l’encyclique en indiquant déjà les thèmes principaux. Car les encycliques de Jean-Paul II sont comme des symphonies qui donneraient tous leurs thèmes en commençant pour ensuite les développer en détail à tour de rôle mais sans jamais oublier leur connexion, un thème n’affleurant sans les autres. C’est là ce qui rend la lecture si mal aisée et le plan que nous proposons discutable sinon aléatoire. Et les difficultés commencent dès l’introduction, car nous proposons un découpage en trois parties, ce qui n’est pas de prime abord évident, puisque le texte comporte deux parties.

1) L’objet de l’encyclique (n. 1)

a) Principe (§ 1)

Jean-Paul II réussit le tour de force de nous donner dès la première phrase du § 1 le thème central de l’encyclique et sa raison (autrement dit, la problématique et le moyen terme).

Ce thème est que le Père, Dieu le Père est riche en miséricorde. Et la raison, ce qui nous permet de le dire est la révélation de son Fils incarné, le Christ.

Détaillons. En effet, voir le Christ est voir le Père, selon la parole de Jésus à Philippe : et cette parole est centrale puisqu’elle fut prononcée au moment central du Jeudi Saint, à la fin du repas pascal. C’est toute la fonction de révélation du Christ : il est « plénitude de la Révélation », comme a osé le dire Vatican II (Dei Verbum, n. 2). Or, le Christ est riche en miséricorde. Voilà pourquoi nous pouvons affirmer que le Père l’est aussi. Mais Jean-Paul II n’a même pas énoncé la seconde proposition (à savoir que le Christ est révélateur de miséricorde) : ce sera justement tout l’objet de l’encyclique que de le manifester par toute la vie et l’enseignement de Jésus.

En fait ce raisonnement en sera plus jamais explicité avec une telle clarté : il faudra constamment se le rappeler pour bien saisir tous les développements ultérieurs.

b) Application (§ 2 à 4)

Quelle est l’intention de l’encyclique ?

1’) Ce qu’il veut faire dans cette encyclique (§ 2)

Pour éclairer son intention, le pape va la mettre en perspective avec sa première encyclique et va articuler les deux encyclique de manière décisive. Ce que l’on peut manifester dans un raisonnement (un syllogisme que l’on trouve explicitement dans le texte du pape) :

– Dans sa première encyclique sur le Christ, Rédempteur de l’homme, Jean-Paul II a montré que le Christ révélait pleinement le mystère, la vérité de l’homme.

– Or, le Christ est venu révéler le visage du Père des miséricordes, selon le mot de S. Paul. A quoi Jean-Paul II ajoute celui de Vatican II dans le document qu’il va presque exculsivement citer, Gaudium et spes, sur l’Église dans le monde de ce temps : le Christ est « le révélation même du mystère du Père et de son amour ».

Notez donc en passant combien se confirme ce que nous disions dans l’introduction, à savoir que Jean-Paul II puise ses intuitions de fond principalement dans ces deux sources que sont l’Écriture et le concile.

– En conclusion, pour la pleine manifestation de la dignité de l’homme ne peut se faire que par la révélation du mystère de la miséricorde du Père. Tel sera l’objet de cette seconde encyclique.

Cela nous invite donc à préciser le § 1 : ce qui est révélé n’est pas tant le Père en soi, dans « la perfection de son inscrutable essence », comme il sera dit plus loin (n. 13, § 1), que le Père « pour nous », dans sa relation unique avec l’homme. Or, c’est tout ce que nous révèle le terme de miséricorde : ce qu’est le Père dans son rapport à l’homme.

2’) Ce que doit faire l’Église, son intention (§ 3 et 4)
a’) Exposé (§ 3)

L’Église actuelle (et une application privilégiée en est cette encyclique) doit se tourner vers le Père riche en miséricorde.

En effet, l’Église a sollicitude de l’homme d’aujourd’hui : l’homme est la route de l’Église, selon le mot affectionné de la première encyclique et qui en constitue le second grand thème (le premier, nous venons de le voir, est le Christ révélateur de l’homme). Or, cet homme souffre ; et nous dirons plus loin que le propre de la miséricorde est de se pencher sur le mal dont l’homme souffre.

b’) Conséquence (§ 4)

« Plus la mission de l’Église est centrée sur l’homme, plus elle doit être centrée sur Dieu le Père ». Jean-Paul II va jusqu’à dire que c’est « peut-être le principe le plus important du dernier Concile ». Or, le pape s’est fixé comme objectif prioritaire de « mettre en œuvre l’enseignement de ce grand Concile ».

2) Méthode : comment montrer cette miséricorde ? (n. 2, § 1 et 2)

C’est le Christ seul qui révèle la miséricorde du Père. Jean-Paul II va le montrer par comparaison avec les deux autres révélations de Dieu qui existent. En effet, on pourrait se demander si la révélation du Christ est nécessaire pour savoir que Dieu est miséricordieux.

a) La révélation naturelle (§ 1)

Cette révélation naturelle nous parle de Dieu dans sa création selon le passage célèbre des Romains. Mais cette connaissance de Dieu est à la fois indirecte (par les créatures) et imparfaite, car il n’est pas connu en lui-même. Or, la révélation du mystère du Père dans et par le Christ est à la fois directe et beaucoup plus parfaite : Dieu est connu en ses perfections invisibles puisque le Christ les rend visibles. Attention, Dieu n’est pas saisi dans son essence même (il faudra attendre la vision béatifique), comme on le verra plus loin (n. 13, § 1), mais dans son amour des hommes ; reste que cet amour est connu en lui-même et directement par ce que le Christ nous en dit et nous en montre. C’est donc que la révélation naturelle est insuffisante pour nous dire la miséricorde du Père.

b) La révélation de l’Ancien Testament (§ 2)

L’Ancien Testament parle de la miséricorde, en montre des exemples. Le Christ, lui, la rend visible ; il en donne des exemples et plus, il « l’incarne et la personnifie » : la miséricorde n’est pas qu’un acte, elle devient une Personne, le Christ. Mais ce que l’Ancien Testament ébauche et dit en image, la Nouvelle Alliance le dit de manière définitive. Il n’a donc pas une relation d’opposition amis d’inachevé à achevé.

3) Importance de cette encyclique (n. 2, § 3 à 8)

Pour cela, Jean-Paul II va partir de l’état du monde et montrer son besoin de recevoir la miséricorde du Père.

a) Diagnostic : état actuel du monde (§ 3 et 4)

Le diagnostic tient en deux constatations :

En effet, notre monde actuel a éliminé la miséricorde de la vie et du cœur de l’homme (§ 3). Nous le montrerons en détail au chapitre 6. Jean-Paul II n’en donne qu’un signe ici : la mentalité contemporaine est caractérisée par un primat de la science et de la technique qui lui donnent de maîtriser la terre. Or, cette relation unilatérale de domination est contraire à l’attitude fondamentale de la miséricorde (dont nous verrons qu’elle est toujours bilatérale et n’implique jamais une supériorité de l’un sur l’autre). Cette image du monde contemporain est confirmée par le grand document conciliaire cité plus haut Gaudium et spes.

Or, la situation actuelle montre que l’homme est soumis à des menaces, donc à des maux (§ 4). Jean-Paul II le manifestera aussi au chapitre 6. Il se contente de dire que ce phénomène peut s’analyser à deux niveaux : humain et révélé, dans la lumière reçue de Dieu. Ce qui interdit donc au chrétien de se contenter des approches seulement scientifiques ou techniques. Il bénéficie d’un autre éclairage. Ce point est capital quand on connaît toutes les tentations actuelles de sécularisme (c’est à dire de séparation absolue entre les domaines religieux et profane, comme si Dieu ne s’intéressait pas au monde, lui qui « a tellement aimé le monde », comme dit Jean 3, v. 16).

b) Remède : nécessité de la miséricorde (§ 5 à 8)

1’) Le monde a besoin du Père (§ 5)

Comme la miséricorde est l’amour qui se penche sur nos misères, nos souffrances, on comprend donc que le monde actuel a besoin de miséricorde, et de la recevoir, puisqu’il l’a bannie de son sein. Mais nous avons vu plus haut que le Père est riche en miséricorde. Voilà pourquoi notre époque a un tel besoin du Père, à la mesure même de sa souffrance.

Jean-Paul II y voit un signe dans l’attitude spontanée de croyants s’adressant « spontanément à la miséricorde de Dieu ». Or, cela ne peut être que le fruit de l’Esprit-Saint car c’est lui qui révèle le visage du Père à nos cœurs.

C’est là une des très rares allusions de l’encyclique à l’Esprit-Saint. A celui qui s’en étonnerait, on pourrait dire qu’il y est partout implicitement présent, selon le mot profond de S. Augustin : comme l’Esprit-Saint est le nœud (le lien d’amour) du Père et du Fils, dès que le Père et le Fils sont présents, le Saint Esprit est là aussi. Par ailleurs Jean-Paul II se réservait sans doute d’en parler en détail dans une encyclique sur l’Esprit à laquelle il était bien possible qu’il pense puisqu’elle achevait ainsi la série des encyclique traitant de l’œuvre rédemptrice de la Trinité.

2’) Application : la nécessité de l’encyclique (§ 6 à 8)
a’) Énoncé (§ 6)

Or, nous avons dit dans le n. 1 que cette encyclique a la miséricorde du Père pour objet. On en saisit maintenant mieux l’urgence, l’importance. Mais les raisons de cette urgence conditionnent aussi la méthode, le « genre littéraire » de cette encyclique : Jean-Paul II veut emprunter le style simple et profond de la révélation pour en parler.

b’) Exposé (§ 7)

En effet, la révélation (notamment l’Écriture) et l’expérience de foi nous apprennent qu’en matière de miséricorde, il vaut mieux recourir que discourir. C’est en effet ce que nous enseigne l’Écriture. Bref ce n’est pas le terme ni l’idée qui ont un effet bénéfique, mais la réalité. Or, le monde actuel a un grand besoin de miséricorde comme nous l’avons vu.

c’) Conclusion (§ 8)

Donc, cette encyclique sera non pas un exposé doctrinal mais plutôt un « vibrant appel de l’Église à la miséricorde ». C’est ce que développeront en détail les chapitres 6 et 8.

4) Remarque terminale sur le plan

La structure de l’introduction livre implicitement le plan à suivre. De même que l’introduction a d’abord traité de la révélation de la miséricorde du Père par le Christ (n. 1 et 2, § 1 et 2), puis de la nécessité de sa mise en œuvre par l’Église (n. 2, § 3 à 8), de même l’encyclique en ses deux parties : manifestation de la miséricorde de Dieu : chapitres 2 à 5 ; profession par l’Église : chapitres 6 à 8.

Pascal Ide

[1] Sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus, Manuscrit Autobiographiques, Lisieux, OCL, 1957, p. 6.

[2] Le texte original latin paru dans les Acta Apostolicae Sedis (Les actes du Saint-Siège ; et, selon le Code de Droit Canonique de 1983 (c. 361), « par le Saint-Siège ou Siège Apostolique, on entend non seulement le Pontife Romain, mais encore la Secrétrairie d’Etat, le Conseil pour les affaires publiques de l’Église et les autres Instituts de la Curie Romaine »), Libreria Editrice Vaticana, LXXII, 1980, p. 1177 à 1232, ne comporte pas les titres et les sous-titres de l’édition française due à la Polyglotte vaticane.

26.4.2019
 

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