Pentagon Papers
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Thème (s):
Homme-Femme, Journalisme, Liberté, Politique
Date de sortie:
24 janvier 2018
Durée:
1 heures 55 minutes
Directeur:
Steven Spielberg
Acteurs:
Meryl Streep, Tom Hanks, Sarah Paulson
Age minimum:
Tout public

 

 

Pentagon Papers, biopic américain de Steven Spielberg, 2017 (sorti le 24 janvier 2018 en France). Avec Meryl Streep, Tom Hanks, Sarah Paulson.

Thèmes

Liberté, homme-femme, journalisme, politique.

« Le journal est le premier brouillon de l’histoire ». Cette phrase, prononcée au terme par le père de Kay et transmise par celle-ci à Ben, de manière humble et presque nostalgique, offre peut-être la clé de l’admirable film d’un Spielberg au sommet de son talent. En effet, elle en ouvre son temps, son espace, ses personnages en leur liberté et leur identité.

 

  1. Avouons-le, le film étonne par son rythme initial, ou plutôt par la lenteur de celui-ci.Spielberg perd le spectateur, du moins le non-Américain ignorant le détail des décennies succédant la seconde Guerre mondiale, en multipliant les personnages et le noyant sous l’insignifiance des propos. J’ai même surpris mon voisin, assurément jeune, à consulter ses sms sur son smartphone (attitude déplorable, mais révélatrice). S’agit-il de l’erreur d’un scénario trop lâche pour retenir l’attention du public ou le souci trop pointilleux d’un réalisateur qui recompose minutieusement l’atmosphère d’une époque ?

Et s’il y allait d’une toute autre logique ? Certes, l’action inaugurale se pulvérise et se dilue, mais pour mieux souligner son accélération. En effet, telle est la magie du cinéma, mais aussi de l’écrit et, plus généralement, de l’art narratif, que de maîtriser le tempo, de sorte que de brèves années peuvent durer moins longtemps que de longues heures (celles où, justement, les 7 000 pages constituant les Pentagon Papers, se condensent dans l’article retentissant du Washington Post). Et ainsi sortir du temps objectif, calendaire, pour faire entrer dans le temps vécu. Qui, racontant l’année qui vient de s’écouler, consacrera un temps égal à chaque période, au lieu de s’attarder sur sa semaine faaaabuleuse à l’île Maurice et passer sous silence le premier semestre de travail ?Voire, selon la loi d’inversion de l’extension et de l’intensité, le récit peut aller jusqu’à proposer un arrêt sur image, lorsque celle-ci exprime un acte de liberté qui, littéralement, fabrique l’histoire en la faisant basculer. Et tel est le cas de ce soir mémorable du 18 juin 1971 oùla directrice du Post décide, envers et presque tous,de la parution des documents sismiques d’Ellberg.

La caméra nous le fait comprendre lorsque, au début de soirée, elle effectue une rotation lente et complète, tel un satellite, autour de Mrs Katharine Graham, solaire en la robe dorée enfilée à l’occasion de son anniversaire. Ici, le temps est, à l’instar de l’attention subjuguée du spectateurs, suspendu aux mots qui vont sortir de la bouche de cette femme si souvent, dans le passé, hésitante jusqu’à la paralysie. Mais, pour une fois, l’histoire ne va pas bafouiller le même déplorable récit répétitif, qui n’est que la tragique victoire de quelques puissants sur les pitoyables lâchetés de leurs proches et l’immense foule des petits bafoués, ou l’orgueilleuse domination d’une poignée de gouvernants qui, en voulant sauver leur réputation, sacrifie le peuple entier des gouvernés à leur ego idolâtré (« L’État, c’est moi »). Telle est la logique de l’histoire païenne que le Christ a désormais retourné. Les fondateurs de la Nation américaine, qui n’enfouissaient pas la lampe de leur identité chrétienne sous le boisseau, tout en honorant la distinction du politique et du mystique (plus encore que celle, inadéquate, du temporel et du spirituel), l’ont clairement affirmé par la bouche du Congrès lui-même : « Les Pères fondateurs ont donné pour rôle à la presse de servir les gouvernés et non les gouvernants ».

Cette condensation décisive parce que décisionnelle, qui est signifiée par le ralentissement jusqu’à un quasi-arrêt sur la parole de Kay : « Nous publierons », puis : « Je maintiens ma décision », a été précédée par un autre travelling doublé d’un changement de tempo, concernant l’autre grand protagoniste de l’intrigue, Benjamin Bradlee. Spielberg nous donne à voir cette syncope qui n’a rien d’un bégaiement et encore moins d’un bug, lorsque la caméra se met, là encore, à tourner autour du rédacteur en chef assis, presque allongé, le visage figé, le regard comme hypnotisé – vivante image de la solitude insondable de l’homme qui, par le choix qu’il va poser, décidera de la liberté, voire de la vie de nombreux hommes. Or, si les yeux de Ben sont grand ouverts, ce n’est pas pour signifier quelque sidération réduisant imprudemment la décision à une intuition-impulsion, mais pour montrer que son jugement s’enracine dans une histoire qui, trop souvent, eut le destin de se répéter, alors que son dessein est d’innover. En effet, pointant son regard dans la même direction que son époux, Antoinette « Tony » Pinchot (Sarah Paulson) croise la photographie de leur couple assis aux côtés de celui des Kennedy. « C’est triste », commente-t-elle, faisant probablement allusion à la tragique disparition du président assassiné. Et si Ben renchérit en écho, nous apprendrons plus tard que la raison de sa tristesse est tout autre. Dans une conversation qui contribuera grandement Kay à basculer, Ben révèle que, le soir de l’homicide de son mari, Jacky a fait jurer à son ami journaliste de ne rien révéler de ses propos à la presse. Or, la tristesse jaillit rétrospectivement de la culpabilité engendrée par son manque de discernement: confondant amitié et devoir de vérité, manipulé à son insu, Ben s’est autocensuré.Le troisième point reviendra sur ce faux-pas, qui est plus qu’une erreur, et sur son remède.

Pour autant les deux foyers de l’ellipse autour desquels gravite l’intrigue ne sont pas totalement équivalents : ce triomphe de la vérité contre le mensonge, de la publicité contre la dissimulation, de la liberté (qui n’est pas seulement celle de la presse) contre le secret d’État (qui est l’autre nom du mensonge d’État), de l’égoïsme des « grands qui font sentir leur pouvoir » (Mt 20,25) contre le désintéressement de l’autorité qui la met au service du plus grand nombre, est d’abord l’œuvre de cette femme que tout ce monde d’hommes méprise jusqu’à souhaiter son anéantissement. Nous le redirons aussi(dans le dernier point).

 

Nous avons dit que la caméra de Spielberg excellait à dompter la cadence en ralentissant presque exagérément afin de valoriser ce haut-fourneau de l’histoire où se cuit le pain de l’histoire, que furent les décisions décisives de Kay et de Ben. Dès lors, il n’y a plus en retour qu’à en montrer la luxuriante fécondité : partant de cet acte fondateur où Clio entre en scène, l’intrigue accélère à nouveau le temps en révélant la fulgurante communication, d’abord dans la diffusion des quotidiens du Post, puis la démultiplication dans les journaux enfin tirés de leur mutisme couard.

Dès lors, la première partie qui nous était apparue longue au point d’être inutile change de sens : elle visait à manifester non pas d’abord le contraste (la lenteur versus l’accélération, la dispersion versus l’unification, la dilution versus la concentration), mais l’attente zébrée de juste colère qui seule prépare la décision. L’histoire brouillonne était en réalité une histoire qui bouillonne. Il nous fallait voir Ben accumuler les frustrations de traiter les chiens écrasés (le mariage de Patty Nixon) et donc tempêter auprès de ses collaborateurs (« Allons-nous cesser de lire l’information et commencer à l’écrire ? »), pour mieux comprendre que c’est dans cette ébullition et non dans la stérile soumission que le courage trouve son énergie et la liberté sa lumière.

 

  1. « Le temps est plus important que l’espace » (pape François) en tant que le premier est la source du second. Mais l’histoire perdrait toute consistance si elle ne se déployait dans un lieu riche de sens, horizontal et vertical.

En effet, tout ne se joue pas seulement dans l’entre-deux du patent et du latent, du public et du secret. Ici, entre Dan qui accumule dans la chambre de son motel la charge atomique des Pentagon Papers– autrement dit les 47 volumes secrets émanant du département de la Défense à propos de l’implication politique et militaire des États-Unis dans la guerre du Vietnam de 1955 à 1971 – et, nous l’avons dit, les photocopies qui, on l’apprendra au terme, furent envoyés à tous les grands journaux américains.

Mais cette histoire se déroule aussi entre le haut et le bas. À une époque où les nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC) n’ont pas encore numérisé, donc miniaturisé et fluidifié les supports du journal, l’efficacité de celui-ci dépend, certes de la décision de la directrice et de la conception de quelques écrivains (qui ne sont pas des romanciers), symboliquement situées aux étages supérieurs, mais aussi de l’humble médiation des correcteurs et enfin des nombreuses petites mains noircies, ces hommes de l’ombre et de l’encre,qui s’agitent en bas, au point de secouer tout l’édifice du Washington Post. Eux aussi font l’histoire en attendant impatiemment le signal du départ de leur formidable énergie matérialisante. Deux gestes charnaliseront avec efficacité cette symbolique verticale. Le premier, tout instrumental mais très éloquent, est l’envoi de l’article corrigé par le tuyau à pression pour impression – chute platonicienne de l’Idée dans la matière qui la multiplie. Le second, autrement plus personnel, est la descente de la grande dame, Kay, qui, d’abord géographiquement, change d’étage, puis physiquement, se penche sur les caractères étincelants du linotypiste allignant, avec patience et quasi-inerrance, les caractères d’imprimerie. Or, elle agit ainsi non pour vérifier le travail dont elle sait qu’il est bien fait (même s’il répète dans la matière le bredouillement inévitable de l’esprit humain), ni même pour encourager ceux qui,sans compter, se livrent pour que le journal se livre, mais parce qu’elle a appris de son père que le journal est un corps où tout ensemble ne fait qu’un. De même que sa vie et celle de sa famille enveloppent diachroniquement toute l’histoire du Washington Post (« Je suis née avant tous les employés »), de même, elle contient synchroniquement tout cet organisme qui fait vivre un journal dans ses différentes articulations. Voilà pourquoi il est hautement éloquent que la vibration des rotatives fasse trembler l’entièreté de l’édifice depuis sa base jusqu’à sa tête. Ainsi Kay éprouve-t-elle dans sa chair cette unité qui donne sens à sa vie et à celle, donnée, de son mari. Qu’elle est significative de cette topographie symbolique la vision victorieuse où les journaux fraîchement imprimés et prêts à être livrés dessinent une boucle improbable successivement de bas en haut, puis de haut en bas…

 

  1. Nous ne répéterons pas ce que nous avons dit de cette liberté des protagonistes façonnant l’histoire en collectant un passé se transforme en mémoire pour la relancer de manière inédite vers un futur qui se métamorphose en avenir. Mais nous soulignerons en quoi l’acte de cette volonté libre n’est pas une impulsion nue, pour dire qu’elle est l’acte même de l’esprit. Un acte qui triomphe des obstacles dont le premier est la peur, et les plus grandes peurs, celles qui touchent au nécessaire et à la liberté –autrement dit, est courageux. Un acte qui fait primer le bien commun de la vérité sur le mensonge de la raison d’État – autrement dit, est juste. Un acte qui tranche de cruels dilemmes entre rigueur de l’économique et vigueur du politique, liberté de la presse et asservissement au pouvoir, entre soumission à la loi inique (ici, la condamnation du New York Times) et obéissance à sa conscience, elle-même éclairée parle huitième commandement (« Tu ne mentiras pas ») relu positivement (« Tu diras la vérité »), autrement dit, est prudent.

Cette liberté s’éclaire aussi à la lumière d’une logique évangélique qui se déploie dans l’arc de la générosité et de l’humilité. D’une part, tout le film s’inscrit entre le don préliminaire de Dan qui a appris la vérité au péril de sa vie dans la jungle vietnamienne, jusqu’au don final de ces journalistes qui risquent non seulement leur travail et donc leur juste rémunération, mais aussi leur liberté. D’autre part, alors que l’homme le plus puissant du globe à un dos, un nez, une voix colérique, voire haineuse, est entrevu par l’embrasure d’une fenêtre de la Maison Blanche, « les petits, les obscurs, les sans-grades », sont longuement montrés de face en leurs physionomies attentives et de profil en leurs modestes besognes. Là encore, dans ce contraste s’attarde le génie biblique dont Erich Auerbach a montré qu’il a renversé l’histoire des grands en histoire des petits. Ainsi, dans la parabole de Nathan révélant au puissant roi David qu’il a abusé de son pouvoir en spoliant un petit, Urie, époux de Bethsabé, le prophète courageux expédie la description du riche en une ligne et détaille la vie du pauvre en un paragraphe (cf. 2 Sm 12,2-3)…

L’humilité caractérise non seulement l’attitude intérieure, mais les moyens d’y accéder. Nous nous attarderons sur un des humbles moyens pour mettre en œuvre cet acte de l’esprit qu’est la décision : la distinction des rôles. En effet, l’un des plus subtils détournements de la politique, l’une des plus toxiques manipulations par lesquelles l’homme de pouvoir enfume le journaliste, est l’amitié, oui, la belle et noble amitié, mais instrumentalisée. En effet, c’est au nom de cette proximité que, depuis l’origine du Post, tous les Présidents le garrottent, d’autant plus efficacement qu’ils semblent en respecter la liberté et qu’ils achètent son silence sans l’acheter. Plus énergiquement encore que le conflit de loyautés cher au psychiatre américain d’origine hongroise Iván Böszörményi-Nagy, la secrète flatterie d’être l’ami des princes ligature leurs proches. Même Ben, quoiqu’il s’en défende, fut bâillonné par cette tactique, ainsi que Kay ne manque pas de lui rappeler lors de leur premier échange : venu lui demander d’accepter de publier les papiers subversifs, il s’entend rappeler avec délicatesse, mais fermeté, ses anciennes compromissions. D’ailleurs, nous l’avons vu, Kay ne changera d’avis que lorsque,le premier, son rédacteur en chef reconnaîtra son erreur passée et son aliénation présente. Et elle ne s’affranchira de la sienne propre qu’en refusant de répéter cette fusion menant à la confusion. Or, elle l’accomplira face à son conseil d’administration, en distinguant clairement les rôles : elle ne parle plus comme amie (« Kay »), ni comme femme de l’ex-directeur du journal, ni comme fille de son fondateur, mais comme actuelle directrice (« Madame »). Et si le ton demeure sans acrimonie, le contenu est sans appel.

 

  1. En travaillant au triomphe de la vérité dans un peu banal acte de liberté, prudent, juste, courageux et humble, Kay accède ainsi à son identité. Lors de cette décision, la caméra la montre tournant le dos à ces multiples hommes qui, après avoir vainement tenté de l’évincer, essaient désormais de la manipuler, et de face en train d’affirmer sa mission : directrice de l’entreprise.

L’on n’a pas manqué de faire valoir que ce conflit de la liberté de la presse contre l’oppression étatique converge avec un autre combat : celui de la femme contre le machisme méprisant. De fait, superbe est la scène où Tony explique à Ben que s’il est « brave », il ne joue que son poste dans ce journal ; autrement plus intrépide est Kay qui, en plus de son argent, risque sa réputation et l’héritage de sa famille, voire doit s’arracher à la puissance de néantisation de la puissance masculine.

Toutefois, je me refuse à une lecture facilement marxisante qui confond évolution et révolution, innovation avec réaction. En effet, d’abord, c’est en s’inscrivant dans le sillage de son père que Mrs Graham trouve, au moins partiellement, la force de s’affronter à la lâcheté soigneusement justifiée de son conseil d’administration. Ensuite, dans une deuxième et superbe scène, elle le fait en reprenant les six points qui non seulement furent ceux qu’elle a employés pour poursuivre son œuvre après le suicide de son époux, mais elle les entend de la bouche de sa fille. Autrement dit,elle joint dans son acte joignant trois générations et, loin de célébrer la rupture, atteste la continuité. Enfin, plus que l’affirmation ô combien légitime du rôle politique de la femme qui ne saurait être reléguée au foyer ni ne devrait déserter la conversation dès qu’elle aborde la chose publique, la victoire de Kay est celle du génie féminin qui est le génie du cœur. Ce que donne à voir une troisième scène émouvante : avant l’audience finale, une employée de la Maison Blanche vient dire en secret son soutien à la directrice du Post, au nom de ce qu’elle favorise le retour de son fils, militaire au Vietnam. Or, ainsi que les éthiques du care le soulignent, la féminité s’incarne dans la compassion, ici pour les multiples victimes de l’aveuglement des puissants. C’est dans l’humble force de l’amour, affectif et effectif, dont la femme est le médiateur privilégié, beaucoup plus que dans la revendication féministe, amère et revancharde, que se cache la force la plus durablement subversive. Donc,de même qu’il fait résonner l’un de ses thèmes les plus chers, les plus constants et les plus heureux : la paternité, Spielberg se refuse à une vision dialectique de l’histoire et une conception seulement genrée, c’est-à-dire constructiviste, de la différence homme-femme.

 

Cette extraordinaire leçon de cinéma s’avère donc être identiquement une leçon d’anthropologie, voire de métaphysique (l’être de la liberté a pour prénom le temps). Nous l’avons vu, c’est de la singularité concrète (la décision de Kay) que surgit l’universel lui aussi concret (la diffusion contagieuse de l’information), autrement dit, de la liberté personnelle, jaillit la vérité universelle. Mais cet entonnoir tourné vers l’avenir et ce commun né de la communication,n’est possible que parce qu’il est lui-même doublé d’un autre entonnoir, dirigé en sens inverse, qui concerne la longue durée du passé riche (ici en informations vraies et libérantes) préparant l’instant surconcentré d’une décision explosive. De même que la supernova qui va ensemencer le ciel en éléments lourds qui, recueillis sur la planète adéquate, sont des promesses de vie, est elle-même le résultat de l’effondrement brutal d’une énorme quantité de matière collectée dans le vaste univers et se densifiant presque infiniment, de même, la liberté en plus, l’avenir ne germe du présent d’une libre élection que par la mémoire persévérante et reconnaissante qui, progressivement, se ramasse en cette décision.Pentagon nomme cette origine en amont, et Papers, la médiation de son universalisation en aval. Entre les deux, nous rencontrons la liberté admirable, humblement en retrait, des faiseurs d’histoire et celle d’un cinéaste qui, caché derrière sa caméra, nous la raconte. Merci Spielberg !

Pascal Ide

En 1966, l’analyste Daniel « Dan » Ellsberg (Matthew Rhys) se rend sur le front de la guerre du Viêt Nam afin d’observer l’avancement des troupes américaines. Dans l’avion du retour, il rend compte à son mandataire, le secrétaire à la Défense Robert Mc Namara (Bruce Greenwood), de l’enlisement du conflit. S’il fut sidéré de la violence de l’affrontement américano-vietnamien, il le sera encore davantage d’entendre Mc Namara déclarer aux journalistes le contraire de ce qu’il a dit dans l’avion.

En 1971, travaillant désormais pour la RAND Corporation, Dan décide de photocopier secrètement des rapports sur le progrès du conflit au Viêt Nam, depuis la Présidence de Harry S. Truman à 1967, et d’ainsi divulguer,par la médiation du New York Times, au peuple américain qui ne cesse d’y envoyer ses fils,le double discours des différentes administrations américaines sur les chances de victoire des États-Unis au Vietnam. Sous la pression du Président Richard Nixon (Curzon Dobell), le gouvernement américain réagit en obtenant,via une cour fédérale, une injonction interdisant au Times de continuer la publication d’informations nationales classées secrètes. The Washington Post récupère alors le scoop grâce à la motivation de son rédacteur en chef, Benjamin « Ben » Bradlee (Tom Hanks). Ce dernier choisit d’inciter la directrice du journal, Katharine « Kay » Graham (Meryl Streep), à publier les fameux Pentagon Papers. Mais cette dernière doit faire face à son conseil d’administration singulièrement phallocrate et à la future entrée en bourse de son journal financièrement fragile. Cette femme timide et isolée dans ces mondes d’hommes que sont les affaires, le journalisme et la politique, va-t-elle ouvrir un troisième front et courir le risque non seulement de perdre sa fortune, mais le Post qui est l’héritage de son père bien-aimé, voire sa liberté ?

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