L’Exorciste du Vatican
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Pays:
Américain
Thème (s):
Démon, Exorcisme, Péché
Date de sortie:
10 mai 2023
Durée:
1 heures 43 minutes
Évaluation:
**
Directeur:
Julius Avery
Acteurs:
Russell Crowe, Daniel Zovatto, Alex Essoe
Age minimum:
Adolescents et adultes

L’exorciste du Vatican, drame américain de Julius Avery, 2023. Adapté des livres An Exorcist Tells His Story et An Exorcist: More Stories du père Gabriele Amorth, exorciste du diocèse de Rome de 1986 à 2016. Russell Crowe, Franco Nero, Daniel Zovatto.

Thèmes

Démon, exorcisme, péché.

Grande est la tentation de faire la liste des erreurs théologiques, d’autant que le film met en scène un exorciste vivant qui croit et au démon et à la possession… Il est peut-être plus fécond de « sauver » quelques vérités utiles.

 

  1. Passons les concessions au grand-guignolesque qui sont d’abord des concessions commerciales au spectaculaire hollywoodien. Pour nous centrer sur la faute théologique qui, elle, est autrement plus intéressante : le démon cherche à damner, donc à ce que la personne tentée exerce sa liberté dans le sens de la perdition ; or, la mort subie détruit la liberté avec la personne et la peur démesurée la paralyse ; elles sont donc contraires à ses tactiques et la raison d’être de cette fameuse (mais toute relative) tromperie qu’est la discrétion de l’esprit impur jusqu’à l’anonymat, selon le mot lui aussi célèbre de Baudelaire : « La plus belle ruse du diable est de nous persuader qu’il n’existe pas [1] ».

Autrement plus gênante est la mise en scène de la première confession qui est doublement et gravement erronée : elle est sans aveu ni parole d’absolution – et surtout totalement impossible (le prêtre, surtout s’il exerce le ministère d’exorcisme, n’ignore pas que les paroles sacramentelles ne sont efficaces que si elles ont la forme assertive et non pas déprécatoire et que si elles épousent le contenu déterminé par l’autorité magistérielle de l’Église).

 

  1. En revanche, toujours au ras même du sacrement de pénitence et donc du péché qui en est la matière, qu’il est juste de montrer que la confession et la contrition qui en est la condition obligée, sont la première arme contre les ténèbres.

De même, le film témoigne avec justesse de la différence existant entre la faute (objective) et la culpabilité (subjective). Le pardon et la conversion effective ne sont pas la guérison affective. Il est donc très possible d’être délivré de tout péché (malum culpæ) sans être délié de la peine (malum pœnæ) de cette culpabilité. Il est seulement dommage que le remède humain ne soit pas signalé, d’autant que le début du film nous montre un exorciste qui sait bien faire la différence entre le psychiatrique et le théologal-démoniaque. En l’occurrence, les cas de possession sont beaucoup moins fréquents que les maladies psychiques ou les oppressions démoniaques.

Un autre apport de l’intrigue réside dans l’insistance sur l’une des principales tactiques du diable, l’enfumage, ici présenté comme la diversion. Peu importe qu’il prenne la forme d’un complot invraisemblable contre le Vatican, par possession interposée. En revanche, très réaliste sont la finalité qu’est la destruction de l’Église et le moyen par excellence qu’est le mensonge, selon l’enseignement décisif de Jn 8,44 : le demon est menteur et homicide dès le commencement.

Last but non least, comment ne pas se réjouir que, pour une fois, les lumières se tiennent non pas du côté des opinions modernistes réduisant le démon au démoniaque et l’exorcisme à une entreprise archaïque à démythologiser ? En cela, le film est conforme au récit des évangiles, surtout celui selon saint Marc, qui se présente comme un exorcisme permanent…

Pascal Ide

[1] Charles Baudelaire, Petits poèmes en prose.

En 1987, le prêtre paulinien italien Gabriele Amorth (Russell Crowe) est depuis peu l’exorciste personnel du pape. Il visite un village italien où un homme est apparemment possédé par un démon. Avec le prêtre local, Amorth entre dans la pièce où l’homme est ligoté. Tout en l’exorcisant, à l’aide de la médaille de saint Benoît, Amorth envoie le démon dans un cochon, qui est ensuite tué avec un fusil de chasse.

Cet incident met Amorth en difficulté devant un tribunal de l’Église, car il aurait agi sans l’autorisation de ses supérieurs. Si l’un des membres du tribunal est un évêque africain amical, Mgr Lumumba (Cornell John), un autre est un cardinal américain, le sceptique Sullivan (Ryan O’Grady) qui doute de la possession démoniaque. Le père Amorth précise qu’il n’a pas exécuté un véritable exorcisme mais qu’il a juste voulu aider un homme mentalement perturbé. Il sort du tribunal agacé.

Le pape (Franco Nero) l’assigne alors à une autre mission : rendre visite à un garçon possédé, Henry, qui vit en Espagne. Henry (Peter DeSouza-Feighoney), sa mère Julia (Alex Essoe) et sa sœur adolescente rebelle Amy (Laurel Marsden) avaient voyagé d’Amérique pour prendre possession d’une mystérieuse ancienne abbaye espagnole qui était le seul legs du père d’Henry à sa famille. Le père de famille est mort dans un accident de voiture dans lequel Henry était également présent. Le jeune garçon est depuis traumatisé n’a plus prononcé un seul mot. Henry a commencé à se comporter bizarrement, même si la science n’a rien trouvé à ses maux.

Le premier contact avec Henry trouble Amorth qui comprend qu’il a affaire à un demon très puissant (voix : Ralph Ineson). Celui-ci connaît très bien le passé d’Amorth et l’utilise contre lui (son passé de résistant et un exorcisme qui a mal tourné).

Amorth et le père Esquibel (Daniel Zovatto) pratiquent une séance d’exorcisme sur Henry : le démon résiste et refuse de donner son nom. La séance tourne court et le démon dit à Amorth qu´il est tombé dans son piège. L’exorciste romain comprend vite que l’abbaye cache quelque chose (d’étouffé par les hommes du Vatican) en voyant des sceaux du Vatican partout et décide d’explorer les profondeurs avec l’aide du père Esquibel.

Ils découvrent le corps momifié d’un cardinal protecteur (suspendu dans une cage) qui gardait la porte à la suite d’un exorcisme qui a échoué. Amorth trouve la clé dans le ventre du cardinal et prend le risque de rentrer dans cette grotte. À l’intérieur, ils trouvent le corps momifié d’un chef des exorcistes du pape (en 1475), assis sur un trône, qui était le chef de l’inquisition espagnole et conseiller de la Reine Isabelle de Castille.

En lisant le journal trouvé près du corps du chef exorciste, Amorth trouve le véritable nom du démon : Asmodée, le roi des enfers. Amorth comprend que le chef exorciste était possédé et a ordonné l’inquisition au nom de Dieu à la Reine Isabelle tout en étant possédé. Les hommes du Vatican ont tout obstrué pour étouffer ce scandale.

Le père Amorth décide d’aller confronter le démon avec le père Esquibel, la mère et la sœur d’Henry, mais celui-ci est trop puissant. Le démon use de ses pouvoirs (il pend le père Esquibel, possède la sœur) et demande à Amorth de se laisser posséder pour les sauver. Le père Amorth accepte et commence à être possédé : il supplie le père Esquibel d’emmener la famille à l’abri. La famille quitte l’abbaye en voiture et le père y retourne pour aider Amorth.

Malgré sa possession, Amorth lutte intérieurement contre le démon et descend dans les catacombes reprendre la place de l’ancien chef exorciste possédé. Le père Esquibel aide Amorth à se libérer du démon et ils l’envoient non sans difficultés en enfer.

Rentrés au Vatican, Amorth et le père Esquibel acceptent la proposition du Pape de combattre d’autres démons qui se cachent sur Terre.

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