Le dîner de cons
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Pays:
français
Année:
15 avril 1998
Thème (s):
Amour, Bien, Blessure, Don
Durée:
1 heures 20 minutes
Directeur:
Francis Veber
Acteurs:
Thierry Lhermitte, Jacques Villeret, Francis Huster
Age minimum:
Tout public

Le dîner de cons, comédie française de Francis Veber, 1998. Avec Thierry Lhermitte, Jacques Villeret, Francis Huster.

Thèmes

Blessure, bien, don, amour.

La chanson du générique du Dîner de cons, l’excellent film de Francis Veber (qui fut d’abord une pièce à succès), est que la sottise est innée, donc irréversible. Est-ce si sûr ?

C’est dans les dernières minutes que l’on comprendra que la sottise prétendument invétérée de François Pignon est la conséquence d’une blessure affective dont il ne se remet pas. « Ma femme m’a quitté il y a deux ans, explique-t-il, et ce jour-là, tout s’est écroulé autour de moi. J’ai survécu en faisant mes petites maquettes, mais au fond de moi-même, c’est toujours un champ de ruines, et je ne souhaite ça à aucun homme, pas même à votre mari. » Le cœur de François est en miettes. Depuis, symboliquement, il s’est passionné pour les miettes, les petits bouts d’allumettes, et constituer des édifices. C’est fragile, mais ça tient ! Le sot est d’abord un être blessé. L’intelligence de François n’est pas inférieure ; elle fuit une réalité devenue insupportable. Ce n’est pas un hasard si les sots recrutés dans les dîners semblent être souvent des monomaniaques.

Plus encore, quelle est la pièce préférée de François ? Une Tour Eiffel, fabriquée à partir de 346.422 allumettes. Il a emporté « la plus belle dame de Paris », dans son bureau, au ministère des Finances, et ne manque pas une occasion de la faire admirer. Comme s’il disait : « N’est-ce pas qu’elle est belle ma femme ? Dites-moi qu’elle reviendra. »

De l’autre côté, de son splendide appartement, Pierre peut contempler tous les jours la vraie Tour Eiffel. Mais cet être si brillant de la tête et si froid du cœur ne s’intéresse qu’à lui. « Il ne m’aime pas et il n’aime personne », dit Christine, la femme qu’il a d’ailleurs prise à son meilleur ami. Il ne connaît pas son bonheur. « Je ne sais pas si c’est l’homme le plus méchant que j’aie rencontré, mais je suis sûr que c’est le plus malheureux. » Pierre est donc aveuglé, lui aussi, car il ignore le bonheur qui vient du don à l’autre.

Par conséquent, il y a non pas une mais deux sortes de bêtises, c’est-à-dire fermetures de l’intelligence : l’une, involontaire, est celle de la personne blessée, l’autre volontaire, est celle de celui qui se refuse à s’ouvrir à autrui et au bien.

Dès lors, il y a deux chemins de réouverture. Si François se coupe du réel, il demeure attentif à l’autre. Sa souffrance le rend compatissant. Quand il percevra la souffrance de Pierre, il pourra lui pardonner. Et cet amour lui donnera une lucidité stupéfiante sur la situation et lui permettra de trouver la solution que Pierre lui-même ne voyait pas. L’amour guérit.

Quant à Pierre, puisque sa fermeture est volontaire, il lui appartiendra et à lui seul, de s’ouvrir à l’autre et à devenir bon. Qui refuserait d’être invité à un dîner de bons ?

Pascal Ide

Tous les mercredis, Pierre Brochant et ses amis organisent un dîner où chacun doit amener un con. Celui qui a trouvé le plus spectaculaire est déclaré vainqueur. Ce soir, Brochant exulte, il est sur d’avoir trouvé la perle rare, un con de classe mondiale: François Pignon, comptable au ministère des Finances et passionné de modèles réduits en allumettes. Ce qu’il ignore c’est que Pignon est passé maître dans l’art de déclencher des catastrophes.

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