Hors Normes
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Pays:
Français
Thème (s):
autisme, Scénario
Date de sortie:
23 octobre 2019
Durée:
1 heures 55 minutes
Évaluation:
**
Directeur:
Eric Toledano, Olivier Nakache
Acteurs:
Vincent Cassel, Reda Kateb, Hélène Vincent
Age minimum:
Adolescents et adultes

Hors normes, drame français d’Olivier Nakache et Éric Toledano, 2019. A reçu le prix du public du Festival international du film de Saint-Sébastien 2019. Inspirés du travail de Stéphane Benhamou et Daoud Tatou, éducateurs de personnes autistes et directeurs de deux associations, respectivement, la structure médico-sociale Le silence des justes et l’établissement Le relais Ile-de-France. Avec Vincent Cassel et Reda Kateb.

Thèmes

Autisme, scénario.

Bien entendu, comme les spectateurs (qui ont applaudi au terme de ce feel-good movie), j’ai apprécié : avant tout le dévouement inlassable pour ces jeunes inclassables ; la collaboration empathique et sympathique entre un juif pieux et un musulman pratiquant ; le regard systémique et anti-systématique qui prend soin autant des soignants que des soignés ; l’évolution non seulement des patients (avant tout Joseph), mais aussi des référents (avant tout Dylan) ; la face enfin lumineuse de Vincent Cassel, sans ambiguïté, ni sexe ni violence ; que la comédie soit fidèle à son essence de tragédie qui finit bien ; en passant, de comprendre ce qu’est l’USIDATU (Unité sanitaire interdépartementale d’accueil temporaire d’urgence)…

Mais, à la sortie du cinéma et encore maintenant, je demeure réellement insatisfait : les réalisateurs qui, dans Intouchables (2011) et Le sens de la fête (2017), avaient su admirablement tresser une véritable intrigue avec la critique sociale, sont ici passés du film au documentaire, c’est-à-dire ont abandonné une trame narrative digne de ce nom pour une suite d’historiettes sans commencement ni fin, sans intention ni tension ; politiquement corrects, ils font l’impasse non pas sur l’identité religieuse des personnages principaux, mais sur leur motivation transcendante ; encore plus politiquement corrects, dans Intouchables, ils avaient déjà totalement passé sous silence la foi chrétienne de Philippe Pozzo di Borgo, qui inspirait le héros tétraplégique du film ; que l’on sombre dans une vision manichéenne opposant les méchants surdiplômés forcément énarques, et les gentils transgressifs nécessairement non diplômés – tout en prévenant l’objection mise dans la bouche des premiers (« les administratifs froids contre le Chevalier blanc ») ; que les « bons » n’évoluent en rien, qu’aucune de leurs erreurs, pourtant point dissimulées, ne rétroagissent sur leur parcours : ce faisant, non seulement, répétons-le, les cinéastes perdent le principal attrait de leurs précédents films, et canonisent leurs héros, mais, paradoxalement, ils les symétrisent en les assimilant à leurs indéboulonnables « ennemis », redoublant la vision dialectique qui nourrit ces tendances si gauloises à l’indignation et à la victimisation.

Pascal Ide

Bruno Laroche (Vincent Cassel) et Malik (Reda Kateb) sont les responsables de La Voix des Justes et de L’Escale, deux associations qui œuvrent depuis 20 ans dans le monde des enfants et adolescents autistes particulièrement « complexes », agressifs et plus encore auto-agressifs. Tel est le cas de Joseph (Benjamin Lesieur) qui ne peut s’empêcher de tirer le stop-alarme du métro à tout bout de champ et que Bruno se doit d’accompagner en permanence. Ils forment également des jeunes issus de quartiers difficiles, pour encadrer ces patients que les organismes d’État refusent et que les familles ne peuvent plus « gérer ». Tel est le cas d’une nouvelle recrue, Dylan (Bryan Mialoundama), jeune de banlieue défavorisée qui ne sait pas aligner trois mots et a toujours une bonne excuse pour arriver en retard.

Mais quand l’administration sourcilleuse suspicieuse envoie un inspecteur (Frédéric Pierrot) et une inspectrice (Suliame Brahim) de l’IGAS (l’Inspection générale des affaires sociales) pour évaluer l’association de Bruno, toujours au bord de la banqueroute et dans l’illégalité, ne faut-il pas se résoudre à fermer cette institution décidément hors norme ?

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