Batman et Robin
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Pays:
Américain
Thème (s):
Super-héros, Triangle dramatique de Karpman, Triangle maléfique
Date de sortie:
9 juilet 1997
Durée:
2 heures 5 minutes
Évaluation:
***
Directeur:
Joel Schumacher
Acteurs:
George Clooney, Arnold Schwarzenegger, Chris O'Donnell
Age minimum:
Tout public

Batman & Robin, film fantastique américain de Joel Schumacher, 1997. Avec George Clooney, Arnold Schwarzenegger.

Thèmes

Super-héros, TDK, TM.

Transformer le handicap en ressource. Un exemple mythique

Le Victimaire objectera que son attitude est légitime : ne souffre-t-il pas réellement ? Ne mérite-t-il pas attention et compassion ? Assurément ! Encore faut-il que la plainte soit mesurée et surtout tournée vers le remède.

 

Dans le quatrième épisode de la franchise Batman [1], Batman / Bruce Wayne (George Clooney) vient de vivre une algarade avec son coéquipier, Robin / Dick Grayson (Chris O’Donnell), qui l’accuse d’autoritarisme : « [Avec Batman] on marche au pas ou on s’en va [It’s your way, or the highway] ». Alors qu’il rentre au manoir, Alfred Pennyworth (Michael Gough), qui veille sur Batman comme un père, pressent que son protégé souffre. Touché par son empathie, Bruce lui demande s’il est vraiment « entêté comme une mule [pig-headed] » et reprend la formule de Robin qui l’a blessé : est-il véritablement autoritaire ? Le fixant d’un regard bon et vrai, le serviteur fidèle lui rend alors témoignage :

« Eh bien, oui, en effet. Un assassin et le hasard ont volé [la vie de] vos parents. Mais, plutôt que de vous poser en victime [victim], vous avez fait tout ce qui était en votre pouvoir pour contrôler votre avenir [the fates]. N’est-ce pas pour cela qu’il y a Batman : un effort pour maîtriser le chaos qui pleut sur notre monde et un défi à la mort elle-même ? »

 

Alfred explique d’abord que, bien qu’étant orphelin de père et de mère, donc une authentique Victime, Wayne ne s’est pas comporté en Victimaire et s’est mis au service de Gotham City. Cette relecture positive permet à Alfred d’expliquer que, si Batman contrôle et donne des règles, c’est en conformité à sa mission. Autrement dit, il ne se comporte pas en Bourreau, mais en Régulateur. Mais il suggère aussi avec délicatesse autre chose qu’il laisse le soin à Bruce de formuler. Levant les yeux, Batman voit en imagination le jeune Bruce orphelin, à côté d’Alfred, déposant un bouquet de fleurs sur la tombe de ses parents. Wayne peut désormais conclure : « Mais je ne peux pas [sous-entendu gagner contre la mort, et donc tout contrôler], n’est-ce pas ? » Autrement dit, s’il a échappé à la tentation du Victimaire, Bruce n’a pas totalement conjuré celle du Bourreau vis-à-vis de Robin. Et un autre cinéaste, « le moraliste d’Hollywood », n’a pas hésité à élargir la question : le Batman ne serait-il pas devenu le Sauveteur de Gotham ? [2]

Batman s’est si peu victimisé qu’il s’est affronté à sa peur archaïque, celle des chauve-souris qui l’ont assailli dans les grottes sous le manoir Wayne. Plus encore, le super-héros a transformé sa hantise des chiroptères en emblème de son identité et en ressource pour sa mission. Là où est ta blessure, là aussi est ta bénédiction. Tel est le défi du Victimaire : transfigurer sa souffrance en rédemption pour lui et en compassion pour autrui.

Pascal Ide

[1] La scène (17) se déroule de 0 h. 50 mn. 00 sec. à 0 h. 51 mn. 18 sec.

[2] Telle est la question qui hante la remarquable trilogie Batman de Christopher Nolan, notamment du génial deuxième (I. Batman begins, 2005 ; II. The Dark Night, 2008 ; III. The Dark Knight rises, 2012). À moins que ce ne soit le Chevalier blanc/Harvey Dent (Aaron Eckhart) qui, d’un extrême (« Chevalier blanc »), passe à son contraire (« Double face »), au nom de l’apophtegme qu’il prononce en présence de Bruce et Claire : « Soit on meurt en héros, soit on vit assez longtemps pour se voir endosser la peau du méchant » ?

À Gotham City, un nouveau méchant fait régner la terreur par le froid, Mister Freeze. De son vrai nom Victor Fries, ancien scientifique, il a été victime d’un accident lors de ses recherches sur la cryogénie et ne peut plus supporter de température supérieure à 0 degré. Son objectif est de prendre la ville en otage, en échange de fonds pour financer ses recherches d’un traitement contre le « syndrome de MacGregor », une maladie rare contractée par sa femme.

Alors que Batman et Robin tentent de contrecarrer les plans de Freeze, en Amérique du Sud le docteur Pamela Isley devient Poison Ivy et se donne pour mission d’éradiquer l’humanité pour permettre le développement de plantes carnivores génétiquement modifiées. Assistée par Bane, un super-combattant alimenté par du venin de fleur tropicale, elle débarque à Gotham dans l’objectif de mettre son plan à exécution et s’allie avec Freeze.

Les deux super-héros devront combattre ce duo maléfique, tout en surmontant leurs désaccords et les rivalités créées par les manipulations chimiques d’Ivy. Dans leur combat, ils sont rejoints par Batgirl.

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