La vie est belle
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Country:
Italien
Release date:
21 octobre 1998
Duration:
1 hours 57 minutes
Writers:
Amour, désespoir, don de soi, Providence, relations père-fils
Évaluation:
****
Director:
Roberto Benigni
Actors:
Roberto Benigni, Horst Buchholz, Marisa Paredes...
Age restriction:
Adolescents et adultes

La vie est belle. Aller et retour.

It’s a wonderful life : La vie est belle, film fantastique américain de Frank Capra, 1946. Avec James Stewart et Donna Reed.

La vita è bella : La vie est belle, drame italien de Roberto Benigni, 1998. Avec Roberto Benigni et Nicoletta Braschi.

Thème principal

Espérance

Thèmes secondaires

Amour, désespoir, don de soi, Providence, relations père-fils

Qui n’a pas vu ou entendu parler le film de Roberto Benigni, La vie est belle (La vità è bella), racontant l’histoire d’amour entre Guido et Dora qui tourne au tragique lorsque, cinq ans plus tard, le père, juif, est déporté dans un camp d’extermination avec son fils, Giosué, et sa femme, qui, bien que non-juive, a tenu à les accompagner ? Mais qui se souvient du film homonyme de Franck Capra (It’s a wonderful life) nous narrant comment Georges, un homme qui, renonçant à ses grands idéaux, a toute sa vie essayé de faire le bonheur de sa famille et de sa petite ville, paraît échouer, se retrouve au bord du suicide et doit son salut à l’intervention providentielle de son ange gardien, Clarence ?

La ressemblance est plus que nominale. Ces deux – grands – films, séparés de plus d’un demi-siècle, parlent du même sujet : la conquête de l’espérance à travers le tragique de l’existence. Tous deux sont de formidables leçons de vie, de cette vie indéfectiblement belle. Le film de Benigni nous apprend que le bonheur est une question de regard. On s’est parfois interrogé sur le réalisme, voire sur la moralité de l’attitude du père qui semble multiplier les mensonges pour dissimuler à son fils l’horreur du camp. C’est se tromper de point de vue : la perspective est ici symbolique, la leçon n’est pas morale. Benigni veut seulement montrer que, selon ses propres mots, « le germe de l’espoir se niche jusque dans l’horreur ; il y a quelque chose qui résiste à tout » ; il s’agit de « voir l’autre côté des choses ». Il dépend donc de nous de découvrir que la vie n’est pas qu’une vallée de larmes. S’il est possible de cueillir une fleur sur le fumier d’un camp de concentration nazi, combien plus dans notre vie quotidienne ? Au fond, le film de Capra ne dit pas autre chose. Si Georges veut se suicider, c’est qu’il est convaincu que sa vie n’est qu’une suite d’échecs, qu’il n’a jamais rien apporté à personne, que le monde serait aussi heureux sans lui qu’il est malheureux avec lui. Or, Clarence le détournera de son suicide en lui montrant ce que serait réellement cette ville sans ce que sa générosité y a semé : un chaos de haine et d’égoïsme. Obnubilé par la souffrance de l’idéal manqué, Georges a fini par oublier le bonheur du bien accompli.

Mais le rapprochement proposé n’est-il pas outré ? Le film de Capra se déroule dans le cadre de l’Amérique libérale, où un capitaliste véreux, Potter, exploite toute la petite ville, celui de Benigni dans le cadre du double totalitarisme raciste, fasciste puis nazie. Le chemin de l’espérance diffère aussi : alors que Guido s’appuie sur ses propres ressources de créativité, George expérimente son impuissance. Le salut qui vient d’en-haut – du cœur compatissant de l’ange gardien – chez Capra, sourd de l’homme – du cœur aimant d’un père – chez Benigni.

Néanmoins, je pense que ces divergences masquent des convergences de fond. Le mal est identique : la violence que l’homme fait à l’autre homme. De même, le chemin de rédemption : le secret croisement des interventions divine et humaine. La multiplication des coïncidences, qui ne sont pas toutes contrôlées et font naître l’amour entre Guido et Dora, ne constitue-t-elle pas ce qu’Anatole France appelait un « anonymat divin » ? De son côté, le salut offert par Clarence trouve sa confirmation dans l’extraordinaire mouvement final de générosité et de solidarité. Enfin, dans un humour qui est le sourire de Dieu parmi les hommes, ces deux films nous apprennent que, loin d’être passif, de se réduire à un état affectif, le bonheur naît, à chaque fois, de l’amour. D’un amour partagé, ici avec le conjoint : George, comme Guido, puise son énergie et sa générosité dans l’amour son épouse. D’un amour qui est don de soi et oubli de soi : c’est au prix de sa santé que George sauve son frère ; c’est au prix de sa vie que Guido protège Giosué. La vie n’est belle que parce qu’elle est bonne.

Pascal Ide

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En 1938, Guido, jeune homme plein de gaieté, rêve d’ouvrir une librairie, malgré les tracasseries de l’administration fasciste. Il tombe amoureux de Dora, institutrice étouffée par le conformisme familial et l’enlève le jour de ses fiançailles avec un bureaucrate du régime. Cinq ans plus tard, Guido et Dora ont un fils: Giosue. Mais les lois raciales sont entrées en vigueur et Guido est juif. Il est alors déporté avec son fils. Par amour pour eux, Dora monte de son plein gré dans le train qui les emmène aux camps de la mort où Guido veut tout faire pour éviter l’horreur à son fils…

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