Tomb Raider
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Pays:
américain
Année:
14 mars 2018
Thème (s):
Adolescence, Famille, Mission
Durée:
1 heures 58 minutes
Directeur:
Roar Uthaug
Acteurs:
Alicia Vikander, Dominic West, Walton Goggins
Age minimum:
adolescents-adultes

Tomb Raider, film d’action américano-britannique de Roar Uthaug, 2018. Adaptation du reboot de la série de jeux vidéo Tomb Raider (Crystal Dynamics, 2013) et reboot de la dilogie cinématographique avec Angelina Jolie (Lara Croft : Tomb Raider, de Simon West, 2001 ; Lara Croft : Tomb Raider, le berceau de la vie, de Jan de Bont, 2003). Avec Alicia Vikander, Dominic West, Kristin Scott Thomas.

Thèmes

Mission, adolescence, famille.

Ce qui, au vu des critiques élogieuses continentales (plus encore qu’outre-atlantiques), promet d’être une nouvelle franchise Tomb Raider, était plutôt bien parti, mais n’a pas su tenir sur sa lancée.

 

D’abord, le film commence comme une histoire à mystères (il y en a trop peu au goût d’un grand amateur d’Arsène Lupin et de Sherlock Holmes !) plutôt astucieux, qui ajoute à la joie du suspense celle de la résolution d’énigmes. Certes, il lorgne de manière trop visible du côté de Da Vinci Code (les codes emboîtés) ou de Indiana Jones et la dernière croisade (le parcours souterrain et final du héros, constellé d’embûches à éclairer autant qu’à affronter). Surtout, le scénariste a oublié en chemin la grande règle du suspense réussi, justement respecté par le troisième opus Indiana Jones : annoncer les énigmes pour y préparer ; et faire désirer pour faire goûter.

Ensuite, Tomb Raider commence comme un film d’adolescente surdouée autant que révoltée, qui cherche la figure du père à travers la symbolique de l’île au trésor, et, plus secrètement encore, la figure de la mère à travers celle de cette reine-mère ambivalente – la Mère de la Mort s’avèrera finalement être la protectrice qui s’est sacrifiée pour sauver l’humanité et la belle-mère apparemment protectrice l’anti bonne mère. Comment, encore davantage, ne pas se réjouir que le beau terme biblique de « mission » résonne tout au long du film (« Tu as une mission »), au point que la même phrase l’ouvre et l’achève («  Les Croft ont des responsabilités et une mission ») ? Dérivée du verbe latin mittere, « envoyer » (souvenons-nous des missi dominici, ces « envoyés du maître » chers à Charlemagne) et pointant vers le substantif « missionnaire », la mission incarne la volonté de Dieu dans une économie ouverte en amont au don originaire et en aval au don de soi. Et cette mission a aussi l’extension de l’humanité : « Tu pourrais changer le monde avec ta fortune et ton potentiel ».

Malheureusement, cette mission rimera à la fin au maximum avec la démission et au minimum avec omission. En effet, l’héroïne n’abandonnera pas cette recherche réactive tournée vers le passé. En demeurant archaïque, l’archéologue n’effectue donc pas le passage à l’engagement adulte que l’on attend de tout film d’adolescents digne de ce nom. Dénuée de libido, Lara ne noue que des relations verticales (paternelles) ou horizontales amicales avec ses consœurs ; dénuée de sens du bien commun, elle recycle la volonté testamentaire de son père pour son bien propre, et, plus tard, à peine moins égocentrée, elle choisit la pire solution (céder au faux dilemme de Vogel qui est un véritable chantage) qu’est le salut de son père contre le bien de l’humanité, sans que nulle prise de conscience intérieure ou au moins une parole extérieure ne vienne un moment dénoncer le caractère éminemment narcissique de cette décision. De fait, c’est le père qui prendra lui-même la résolution de se sacrifier.

Enfin, plus formellement, la structure narrative du film se réfracte et bientôt se diffracte en une pluralité d’intrigues : quête du père (et donc de son identité) ; conquête du trésor (et donc de la vérité) ; enquête sur le mal destructeur (et donc lutte contre le méchant). Mais, en se juxtaposant, ces histoires finissent par s’opposer et s’annuler. Ne sachant vers quoi tendre et qu’attendre, le désir et l’attention (du spectateur) s’affaissent et s’effacent…

Pascal Ide

Sept ans après la disparition de son père, célèbre archéologue, Lord Richard Croft (Dominic West), Lara (Alicia Vikander), vingt-et-un ans, gagne sa vie en tant que coursière à vélo à Londres ; bien qu’héritière d’une fortune colossale, elle refuse de prendre la direction de l’entreprise familiale ; bien que surdouée intellectuellement, elle refuse d’entreprendre des études universitaires. A la demande d’Ana Miller (Kristin Scott Thomas), compagne de Richard Croft et sa belle-mère, Lara hérite d’un artefact de son père et y trouve la clé pour accéder à une pièce secrète conservant les secrets de ce dernier. Elle découvre alors une vidéo dans laquelle Lord Richard confie avoir découvert un tombeau, où est enterré la reine Himiko sur l’île du Yamatai au sud du Japon et en plein cœur de la mer du Diable. Mais cette reine s’avère être une sorcière surnommée Mère de la Mort qui, si elle était découverte et réveillée, pourrait répandre la mort dans le monde – d’autant que, sur cette île, une organisation qui se fait appeler la Trinité cherche le tombeau pour en connaître le secret et courir le risque de répandre le malheur. Son père demande donc à Lara de détruire toutes ses archives. Loin de lui obéir, elle prend avec elle les documents pour retrouver l’île et donc, possiblement son père. Pour cela, elle se fait aider du capitaine Lu Ren (Daniel Wu). Mais, en arrivant sur l’île, elle est faite prisonnière par un aventurier sans scrupule, Mathias Vogel (Walton Goggins) à qui elle offre sur un plateau les informations qui lui manquaient pour découvrir le tombeau… Et en quoi une reine morte il y a si longtemps pourrait-elle mettre le monde en péril ?

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