Rembrandt
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Pays:
Franco-belge
Thème (s):
Ecologie, Syndrome de Stendahl
Date de sortie:
24 septembre 2025
Durée:
1 heures 47 minutes
Évaluation:
**
Directeur:
Pierre Schoeller
Acteurs:
Camille Cottin, Romain Duris, Céleste Brunnquell, Denis Podalydès
Age minimum:
Adolescents et adultes

Rembrandt, drame franco-belge de Pierre Schoeller, 2025. Avec Camille Cottin, Romain Duris, Céleste Brunnquell et Denis Podalydès.

Thèmes

Écologie, syndrome de Stendahl.

J’y suis allé, malgré les avis critiques plutôt décourageants, pour la connexion audacieuse promise par l’affiche et le bref résumé, entre centrale nucléaire et Rembrandt ou plutôt trois toiles du Maître hollandais.

Au début, j’ai pensé à un coup de foudre artistique : Claire vivait un syndrome de Stendhal (ou syndrome de Florence). Entité psychiatrique [1] et psychanalytique [2] , il décrit un ensemble de troubles psychosomatiques (tachyardie, vertiges, malaises, jusqu’aux hallucinations) survenant chez un sujet sans antécédents psychiatriques qui découvre une œuvre d’art prenant une signification particulière pour lui, notamment lors d’un voyage dans une ville d’art [3].

Puis, lorsque le propos est devenu ouvertement militant, c’est-à-dire anti-nucléaire, sans être totalement convaincant, ni d’ailleurs convaincu (pourquoi Claire écrase-t-elle son fichier ? pourquoi ne tente-t-elle pas au moins de parler à son mari ? pourquoi ne démissionne-t-elle pas tout de suite ?), j’ai songé que la physicienne a vécu une vision prémonitoire, ce que l’on appelle une précognition, concernant l’avenir de notre planète.

Quand, par la suite, le film se concentre sur le couple qui s’aime, se déchire, puis se recolle, puis…, je me suis dit que le sens devait en fait être symbolique : la relation entre Claire et Yves (dont le jeu est hiératique et le langage emprunté) serait une parabole de la relation entre l’homme (la technique) et la nature qui oscille entre une fusion et une fission (qui ne sont nucléaires que selon un tout autre registre !). Voire l’on se prend à inventer des correspondances, par exemple, entre centrales nucléaires et musées de peinture entrant en résonance au nom de leur commune identité sanctuarisée.

Toutefois, lorsque, au terme, le scénario nous propose une explication plutôt suggestive, mais d’ordre scientifique, de la corrélation entre la pâmoison picturale et engagement écologique, on pense que, finalement, l’on était dans un thriller, donc que l’on ne sait plus quoi faire de toutes ses ouvertures polysémiques qui semblaient avoir été invitées. Et surtout que, pffuit !, la magie Rembrandt s’est éventée d’un coup. Les échanges profonds de regard, les connivences charnelles, les chiasmes mystérieux, étaient, au sens propre, insignifiants, puisque tout aurait pu se produire avec la toile banale d’un peintre inconnu…

La première scène, si originale, n’a pas tenu ses promesses. Rembrandt (le film, pas le peintre !) n’est qu’une espérance déçue…

Pascal Ide

[1] Cf. la synthèse de Leonardo Palacios-Sánchez, Juan Sebastián Botero-Meneses, Rocío Plazas Pachón et Laura Bibiana Pineros Hernández, « Stendhal syndrome: a clinical and historical overview », Arquivos De Neuro-Psiquiatria, 76 (2018) n° 2, p. 120-123 ; Iain Bamforth, « Stendhal’s Syndrome », The British Journal of General Practice, 60 (2010) n° 581,‎ p. 945-946.

[2] Cf. Claudia Innocenti, Giulia Fioravanti, Raffaello Spiti et Carlo Faravelli, « La sindrome di Stendhal fra psicoanalisi e neuroscienze », Rivista Di Psichiatria, 49 (2014) n° 2, p. 61-66.

[3] Cf. Graziella Magherini, Le Syndrome de Stendhal. Du voyage dans les villes d’art, trad. Françoise Liffran, Paris, Usher, 1990.

Un couple, Claire (Camille Cottin) et Yves (Romain Duris), sont ingénieur et chercheur dans le nucléaire. Lors d’une exposition temporaire à la National Gallery, Claire est fascinée trois tableaux de Rembrandt, au point d’aller jusqu’à vouloir en détacher un et coller sa joue contre la peinture. Petit à petit, le comportement de la physicienne change. Jusqu’au jour où elle dénonce les problèmes de sécurité autour du nucléaire qui traînent depuis des années…

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