Peppermint
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Pays:
Américain
Thème (s):
Vengeance
Date de sortie:
12 septembre 2018
Durée:
1 heures 35 minutes
Directeur:
Pierre Morel
Acteurs:
Jennifer Garner, John Ortiz, John Gallagher Jr.
Age minimum:
Adolescents et adultes

 

 

Peppermint, thriller américain de Pierre Morel, 2018. Avec Jennifer Garner.

Thèmes

Vengeance.

Le réalisateur de Taken nous livre ici un Equalizer (voir la critique du deuxième opus) au féminin – avec deux déplacements intéressants, mais malheureusement sous-exploités : la protection de la population des exclus ; le soutien des réseaux sociaux. Cette liqueur de menthe poivrée (Peppermint) invite donc à poser la même question : pourquoi l’époque actuelle (l’ère Trump ?) suscite-t-elle la renaissance de super-héros sans super-pouvoirs qui sont des justiciers paliant les manques criants d’une institution complice des criminels – voire, qui joint à sa vengeance un sadisme (pourquoi torturer ce juge pour vérifier si son amnésie aggrave son indifférence ? pourquoi frapper cette mère déjà assez punie d’avoir été larguée par son mari ?) que Sydney Bristow (Alias, série télévisée, 5 saisons, 2001-2206) ou Elektra (du film fantastique américain de Rob Bowman, 2005) ignoraient ?

Quand va-t-on retenir la leçon de cet autre ange de la vengeance (évoqué par l’affiche) qu’est le comte de Montecristo ? Le roman éponyme d’Alexandre Dumas (1844-1846) est, on le sait, une histoire de trahison et de vengeance. L’on dit moins que la plus « dostoïevskienne » des œuvres de Dumas est aussi un roman du pardon. L’auteur connaît trop l’âme humaine pour croire que la vengeance soit un terme : elle ne saurait donner la paix. En effet, lorsqu’Edmond Dantès consomme sa dernière vengeance, après que le premier, Villefort, est devenu fou et que le deuxième, Fernand, est mort, voici comment il répond à Danglars qui lui demande qui il est : « Je suis celui que vous avez vendu, livré, déshonoré ; je suis celui dont vous avez prostitué la fiancée », etc. Mais il finit : « et qui cependant vous pardonne, parce qu’il a besoin lui-même d’être pardonné [1] ». Et, à la toute fin, dans la lettre qu’il a écrite à Maximilien, Dantès nomme exactement son péché, car il se voit dans la lumière de Dieu : « Dites à l’ange qui va veiller sur votre vie, Morrel, de prier quelque fois pour un homme qui, pareil à Satan, s’est cru un instant l’égal de Dieu, et qui a reconnu, avec toute l’humilité d’un chrétien, qu’aux mains de Dieu seul sont la suprême puissance et la sagesse infinie [2] ». La preuve de la vérité de ce qu’il appelle son « remords » est la dernière parole de la lettre qui est aussi l’ultime du roman : « Attendre et espérer [3] ! ». Celui-là seul qui a épuisé tout espoir humain sait que la saveur de l’espérance est divine, car son origine et son terme le sont.

Pascal Ide

[1] Alexandre Dumas, Le comte de Monte Cristo, Paris, Librairie générale française, Le livre de poche n° 1355, 3 tomes, vol. 3, p. 573. C’est moi qui souligne.

[2] Ibid., p. 592.

[3] Ibid., p. 592 et 593.

Décembre 2012, Riley North (Jennifer Garner) voit son mari et sa fille se faire tuer devant ses yeux par trois malfrats appartenant à un gang de narco-trafiquants dirigé par Diego Garcia (Juan Pablo Raba). L’enquête, menée par les inspecteurs Stan Carmichael (John Gallagher, Jr.) et Moises Beltran (John Ortiz), parvient à faire arrêter les suspects. Mais faute de preuves suffisantes selon le juge, le procès ne peut avoir lieu. Devant ce simulacre de verdict, Riley agresse les criminels arrogants et est emmenée de force dans un établissement psychatrique. Mais elle réussit à s’enfuir et à disparaître de Los Angeles.

Cinq ans plus tard, quasiment jour pour jour, Riley réapparait pour se venger des assassins de sa famille et des personnes corrompues qui leur ont permis de s’en sortir innocents. Parviendra-t-elle à remonter jusqu’à Garcia et surtout aux multiples acteurs corrompus, dans le système judiciaire et policier, qui ont permis ce procès inique ?

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