Ocean’s 8
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Thème (s):
Homme-Femme
Date de sortie:
13 juin 2018
Durée:
1 heures 50 minutes
Directeur:
Gary Ross
Acteurs:
Sandra Bullock, Cate Blanchett, Anne Hathaway

 

Ocean’s 8, comédie d’action américaine de Gary Ross, 2018. Avec Sandra Bullock, Cate Blanchett, Anne Hathaway, Rihanna, Helena Bonham Carter, Mindy Kaling, Sarah Paulson, Awkwafina.

Thèmes

Homme-femme.

Le spin-off de la Trilogie Ocean de Steven Soderbergh (2001, 2004, 2007) n’est pas seulement la première version féminine de ce genre éminemment masculin qu’est le film de braquage, mais un film féministe. Avec les apories, voire les contradictions inhérentes au genre (si je puis dire !).

 

Le basculement genré passe par les oppositions faciles : vol au Met versus cambriolage de casino ; le charme versus armes et bastons ; l’attrait pour les vêtements versus l’appât du jeu et du défi ; la manipulation de la comparaison et de la jalousie versus celle de la concupiscence ou de la vanité ; le partage serein, égal et généreux du butin versus les rivalités faisandées d’arnaque qui, pourtant n’entameront pas la marque de fabrique Ocean : l’amitié indéfectible.

 

Ces tensions superficielles conduisent à quatre questions touchant la profondeur.

Qu’est-ce qu’une féminité sans maternité ? Assurément, la vie de voleuse n’est compatible ni avec la grossesse ni avec la responsabilité parentale. Mais non seulement le film évolue sans que nous ne voyons jamais une tête blonde ou n’entendions jamais parler de désir d’enfant, mais, au terme, les rêves des huit l’ont tout bonnement exclu…

Est-il réellement crédible que ces femmes, même en équipe, vivent une telle aventure sans jamais, ne serait-ce que soupirer après la sécurité d’une épaule protectrice (oui, virile) ? Plus généralement, l’intrigue souligne avec insistance qu’il y a parité, par exemple en matière de compétence technologique, de sang froid et d’ingéniosité. Ocean’s 8 ne se positionnerait-il pas en réaction vis-à-vis du monde masculin symbolisé par les trois premiers opus de la franchise ? Entre réaction et création, la différence est plus qu’anagrammatique.

Au fait, l’homme n’est-il qu’égalé ? Ne serait-il pas ridiculisé, voire évacué ? Ocean’s 11 (le premier épisode de la franchise et aussi, de loin, le meilleur), univers masculin s’il en était, avait du moins la cohérence de faire de la reconquête de la Belle, Terry Ocean (Julia Roberts), une fin encore plus désirable que le triple et brillant cambriolage simultané des trois plus gros établissements de jeux de Las Vegas.

Enfin que sont les hommes devenus ? Symboliquement, celui sur lequel s’ouvre et se clôt le film est réduit à une inscription sur une pierre tombale : Daniel « Danny » Ocean. Certes, ce serait oublier les deux autres hommes ayant une prestation dépassant la dizaine de mots. Le premier, le détective en assurance John Frazier (James Corden), est aussi astucieux intellectuellement qu’affectivement. Le second, qui seul menace la libido féminine, s’avère être un lâche compulsif qui ne bénéficiera d’aucune grâce – comme s’il devait payer au nom et à la place de tous les hommes. Bref, l’homme n’est-il pas déclaré aux abonnés absents.

 

Décidément, le féminisme à l’ère du #MeToo et hashtags équivalents se nourrit d’une réactivité amère encore plus violente que le précédent machisme…

Pascal Ide

Debbie (Sandra Bullock) a eu cinq ans, huit mois et douze jours derrière les barreaux pour fomenter une arnaque que son frère, Danny Ocean (George Clooney), n’aurait même pas osé rêver : dérober une rivière de diamants confectionnée par Cartier, estimée à 150 millions d’euros, que portera Daphne Kluger (Anne Hathaway), lors du très prestigieux bal du Met, le gala annuel du plus grand musée des États-Unis, le Metropolitan Museum of Art (Met) de New York. Pour cela, avec son amie Lou Miller (Cate Blanchett), elle doit se constituer une équipe de choc constituée de cinq autres voleuses, une hackeuse, une pickpocket, une tailleuse de diamant, une styliste et une receleuse. Mais est-ce bien l’unique objectif de Deborah ? Pourquoi tient-elle tant à ce que Claude Becker (Richard Armitage), celui-là même qui l’a envoyé en prison, soit invité au gala ? Surtout, pourquoi, en comptant et recomptant le gang d’Ocean, nous ne parvenons qu’à 7 ?

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