Millénium
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Thème (s):
Homme-Femme
Date de sortie:
18 janvier 2012
Durée:
2 heures 38 minutes
Directeur:
David Fincher
Acteurs:
Rooney Mara, Daniel Craig, Christopher Plummer
Age minimum:
12

 

 

Les hommes qui n’aimaient pas les femmes est un thriller de David Fincher, 2012. Avec Rooney Mara, Daniel Craig.

Thèmes

Relation homme-femme.

La trilogie Millénium est d’abord un phénomène éditorial français et mondial. La logique commerciale ne pouvait manquer d’en tirer un film, ou plutôt trois. Moins sulfureux que le roman, le premier film demeure problématique en son contenu et agressif en ses images.

Passons, tant c’est évident, le désordre moral de tous les héros, sur lequel le scénario s’étend heureusement moins. Mettons de côté pour les mêmes raisons, la dénonciation facile et généralisée de ce que Hegel appelait l’Esprit objectif : les institutions familiale, économique (les volumes suivants traitent avec la même aménité du monde juridique, policier, politique, psychiatrique, etc.). Étonnamment, l’Église ne passe pas à la moulinette. C’est qu’elle est définitivement congédiée, donc disqualifiée. En revanche, je soulignerai trois faits qui sont autant d’indices.

  1. La saga se présente comme un vigoureux plaidoyer féministe. « J’ai sciemment inversé le rôle des sexes – explique l’auteur. Blomkvist se comporte régulièrement comme le stéréotype de la bimbo alors que Lisbeth a été pourvue de valeurs et qualités généralement qualifiées de masculines ». Plus encore, si toutes les protagonistes féminines sont héroïques, nombreux sont les hommes vils que, avec un plaisir troublant, Larsson se complaît à humilier, par le biais des femmes. Enfin, la maternité est totalement absente et, avec elle, la différence des générations, donc la famille (ici encore, la fin du film modère ce jugement).
  2. Le rythme de vie des différents protagonistes ignore la différence du jour et de la nuit. Or, ce rythme constitue l’enracinement cosmologique de notre humanité. L’Occident chrétien est né, par la médiation de la règle de saint Benoît, avec cette répartition du temps entre le travail diurne et le repos nocturne.
  3. La relation gratuite n’existe pas. Certes, tel ou tel protagoniste prend l’initiative. Mais il reçoit invariablement la réponse : « Je te suis redevable ». A la logique joyeuse de la gratuité et de la gratitude se substitue celle, pesante et seulement jouissive, de la dette ou du contre-don.

Ces trois constats convergent vers un diagnostic de fond : le culte de l’autonomie absolutisée et la haine radicale à l’égard de l’origine – transcendante, mais aussi immanente.

Certes, le héros ne manque pas de courage ; face au cynisme désabusé, il montre que l’on peut combattre le mal. Toutefois, Millénium (je parle du journal) ne fait que dénoncer, sans rien proposer. De même, que fait Lisbet de ses talents inouïs, sinon pour transgresser ou réagir ? A la béance originaire répond la carence de finalité positive.

Certes aussi, beaucoup ne trouve(ro)nt dans ce roman-film qu’un thriller rythmé et exotique (suédois). Si l’imaginaire-évasion laisse moins de traces que l’imaginaire-création, celles-ci n’aident toutefois pas à son évangélisation.

Pascal Ide

Mikael Blomkvist est journaliste économique dans le magazine Millenium. Condamné pour diffamation, il décide de prendre de la distance avec sa vie et son métier. Mais Henrik Vanger, grande figure de l’industrie suédoise, fait appel à lui afin d’enquêter sur une disparition non élucidée, celui d’Harriet Vanger, nièce du grand homme et disparue à l’âge de seize ans. Au cours de ses recherches, Blomkvist se rend compte que La famille Vanger semble cacher bien des haines et des secrets. Dans le cadre de son enquête, le journaliste est amené à rencontrer Lisbeth Salander. La jeune femme de vingt-quatre ans possède un don exceptionnel, celui de découvrir des informations introuvables. Tous deux vont être amenés à se croiser dans une enquête qui va révéler beaucoup plus que ce que chacun aurait pu imaginer…

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