Les Vétos
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Pays:
Français
Thème (s):
Amour du métier, Guérison, Réconciliation
Date de sortie:
01 janvier 2020
Durée:
1 heures 32 minutes
Évaluation:
***
Directeur:
Julie Manoukian
Acteurs:
Noémie Schmidt, Clovis Cornillac, Carole Franck
Age minimum:
Jeunes et adolescents

 

Les Vétos, dramédie (comédie dramatique) française réalisée et scénarisée par Julie Manoukian, 2020. Avec Clovis Cornillac et Noémie Schmidt.

Thèmes

Amour du métier (ici de vétérinaire), guérison, réconciliation.

    Bien qu’elle multiplie les imperfections scénaristiques, l’histoire, bien davantage, propose une originale approche psycho-sociologique et promet une belle évolution éthique.

     

    Écrit et réalisé par Julie Manoukian, ce premier film est téléphoné autant que bâclé. Téléphoné, parce que l’on y trouve tous les ingrédients de la comédie de société. L’on peut ainsi prédire à coup sûr la dernière image à partir de la première : Marco deviendra l’ami d’Alex, Zelda (Juliane Lepoureau), la fille du bistrotier, qui se dévoue et lui voue une admiration sans limite, est son double guérisseur, Alex finira par s’arracher à sa ville-écran, elle s’y est réfugiée à cause d’une histoire familiale traumatique, elle en guérira en se réconciliant et se réconciliera en revenant sur place, etc. Bâclé, parce que, hors les deux héros dont les caractères bien trempés sont aussi bien campés, les autres sont seulement ébauchés, voire sacrifiés (dommage pour ce beau visage d’épouse, entre colère légitime et compassion encore plus compréhensible).

    Mais ces défauts sont aisément excusés, voire oubliés, face à la description alerte et prenante d’un milieu méconnu et filmé avec compétence (le scénario a bénéficié de la relecture de la vétérinaire Laetitia Barlerin) et plus encore avec empathie (universelle, elle embrasse les personnes et les bêtes ; sans idéologie anti-spéciste, elle sait les hiérarchiser).

    Surtout, le spectateur est moralement édifié (osons ce verbe dont le beau sens s’est altéré [1]) par ces héros obscurs et non sans ombres qui, beaucoup plus que leurs homologues médecins, doivent penser et agir de manière systémique, joignant l’approche somatique (puissante, impressionnante et émouvante scène de vêlage), l’approche psychologique (délicate compassion à l’égard des personnes solitaires et souvent âgées, qui ne peuvent se séparer d’un animal de compagnie dans un état encore plus pitoyable que le leur), l’approche sociale (exemplaire solidarité des vétérinaires avec des éleveurs dont les animaux valent moins que le prix des soins dont ils ont besoin) et l’approche morale (édifiante conscience professionnelle faite d’amour et d’humour – rencontre jubilatoire avec les escargots cabossés…).

     

    Il serait dommage que ce feel good movie familial soit ignoré au profit des seuls blockbusters de la fin d’année dernière. Et je profite de cette première critique pour souhaiter aux fidèles lecteurs une année 2020 pleine du 20 doux, de la sobra ebrietas de l’Esprit-Saint !

    Pascal Ide

    [1] Maurice Blondel ose parler d’une philosophie « édifiante » (L’Action. Essai d’une critique de la vie et d’une science de la pratique, Paris, Alcan, 1893, , p. 412-413 : même pagination dans Œuvres complètes. Volume 1. 1893. Les deux thèses, Claude Troisfontaines (éd.), Paris, p.u.f., 1995).

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    À Mhère, un village de la Nièvre au cœur du Morvan, Nicolas dit « Nico » (Clovis Cornillac) est un des deux derniers vétérinaires du coin qui, avec Michel (Michel Jonasz), se démène pour sauver ses patients animaux – aidé par Lila (Carole Franck), la secrétaire médicale, et Marco (Matthieu Sampeur), le jeune assistant de la clinique. Quand Michel annonce soudain qu’il part à la retraite, Nico s’inquiète d’autant plus de pouvoir tenir la cadence qu’il dépasse largement ses limites horaires et physiques, ainsi que le lui reproche régulièrement son épouse Nath (Lilou Fogli). Mais son associé et mentor a un plan B : il a trouvé sa future remplaçante en la personne d’Alexandra « Alex » (Noémie Schmidt), sa nièce. Cependant, il y a un hic, ou plutôt un triple hic : bien que sortie major de sa promo de l’école nationale de vétérinaire de Maisons-Alfort, Alex est toute fraîche diplômée, donc manque cruellement d’expérience, et surtout nourrit de hautes ambitions dans la recherche en biologie moléculaire et en épidémiologie ; très indépendante (elle est en permanence affublée d’un rat comme compagnon de solitude), voire caractérielle, elle refuse de revenir, pour des raisons mystérieuses, dans le village de son enfance ; manipulée, par l’oncle maternel qui, pour l’attirer, s’est fait passer pour subclaquant, alors qu’il est en pleine forme et a déjà programmé son voyage à l’autre bout du monde, à Papeete, elle ne peut que fuir encolérée…

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