Les Misérables
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Pays:
Français
Thème (s):
Désespérance
Date de sortie:
20 novembre 2019
Durée:
1 heures 42 minutes
Évaluation:
**
Directeur:
Ladj Ly
Acteurs:
Damien Bonnard, Alexis Manenti, Djebril Didier Zonga
Age minimum:
Adultes

 

Les Misérables, drame policier français coécrit et réalisé par Ladj Ly, 2019. Avec Damien Bonnard, Alexis Manenti, Djibril Zonga. Prix du jury de Cannes 2019.

Thèmes

Désespérance.

Beaucoup a été dit de ce premier film d’un jeune réalisateur, sur son caractère quasi-documentaire, ses intentions politiques à peine cachées, le plaidoyer social, la dénonciation de la violence raciste, etc.

Pour ma part, je souhaiterais juste souligner un point qui me rend fort réticent à l’égard de l’intrigue : la complaisance à montrer la violence, qui rime avec l’absence d’espérance. En effet, le film s’achève sur une image qui a été souvent relevée et commentée. Sous le regard de Buzz, qui les observe à travers le judas de la porte de son appartement, les deux personnages principaux du film s’affrontent en un champ-contrechamp : à l’étage supérieur, Issa défiguré qui, tenant en main un cocktail molotov, s’apprête à le lancer sur les policiers ; en dessous, Stéphane hagard qui, le tenant en joue avec son pistolet, tente de le raisonner. Face à face d’un jeune qui n’est pas qu’une victime et du policier qui est le moins soupçonnable de racisme et le plus consciencieux (au sens propre).

Rappelons un des critères qui éclaire implicitement, mais constamment le signataire de ces critiques : la prise en compte des deux faces de notre humanité que Pascal résumait dans une pensée qui offre le cadre de toutes ses Pensées : « Misère de l’homme sans Dieu. Grandeur de l’homme avec Dieu ». Autrement dit, un scénario digne de ce nom n’est ni la pure comédie qui ignore la misère de l’homme, ni la pure tragédie qui ignore sa grandeur, mais le drame qui les tresse intimement. C’est ce qu’atteste une lecture totale et non pas partiale des Misérables : loin de se limiter aux personnages de Gavroche et de Javert, le chef d’œuvre de Victor Hugo qui conte la conversion (oui !) jusqu’à l’héroïsme de Jean Valjean, s’ouvre et s’achève sur la figure encore plus admirable de Mgr (Bienvenu) Myriel et s’illumine d’une espérance qui ne se résume pas au plaidoyer pour l’instruction populaire et s’incarne dans une personne inspirée par l’Évangile.

Pascal Ide

Nous sommes au lendemain de la victoire des Bleus à la Coupe du monde de football, donc dans une ambiance censée sereine. Stéphane (Damien Bonnard), policier, quitte Cherbourg pour se rapprocher de la mère de son fils, et intègre la Brigade anticriminalité de Montfermeil où il fait équipe avec Chris (Alexis Manenti) et Gwada (Djibril Zonga). Lors de leur tournée journalière dans la cité des Bosquets, les deux anciens présentent à Stéphane le quartier multiethnique entre « les microbes », enfants en grande majorité maliens, les sortis de prison qui miment l’exemplarité, les musulmans radicaux et les personnes influentes qui « tiennent le quartier » comme le caïd en chef qui porte, usurpé, un maillot estampillé « Le Maire » ; en même temps, Chris provoque le bleu qu’il surnomme Pento, contrôle arbitrairement les passants, bref, agit en caïd auprès de la population.

C’est alors que le trio de la BAC assiste à une altercation entre les gitans d’un cirque et les habitants de la cité. Les premiers accusent un garçon à la peau noire d’avoir volé Johnny, un lionceau de leur cirque, et le menacent de représailles. En recherchant le coupable, les baqueux tombent sur un compte Instagram partageant des photos du lionceau dans les bras d’un jeune, déjà connu pour ses conduites délinquantes, Issa (Issa Perica). Alors qu’ils le retrouvent sur un terrain de football et tentent de l’interpeller, une vingtaine de jeunes s’interposent et lui permettent de s’enfuir. Après une poursuite dans les rues de la cité, ils rattrapent Issa et le menottent. Mais ils sont à nouveau pris à parti et caillassés. Gwada tire alors à bout portant au flash-ball sur le jeune et le touche à la tête. Chris et Gwada veulent aussitôt étouffer l’affaire, lorsqu’ils se rendent compte qu’un drone, appartenant à Buzz, un jeune de la cité, est en train de les filmer. Que faire ? Comment éviter qu’une telle « bavure » n’enflamme cette zone particulièrement sensible ?

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