Les gardiens de la galaxie Vol. 3
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Pays:
Américain
Thème (s):
Amitié, Wokisme
Date de sortie:
3 mai 2023
Durée:
2 heures 30 minutes
Évaluation:
***
Directeur:
James Gunn
Acteurs:
Chris Pratt, Zoe Saldana, Dave Bautista, Karen Gillan, Pom Klementieff, Sean Gunn, Chukwudi Iwuji, Will Poulter, Elizabeth Debicki, Lloyd Kaufman, Sylvester Stallone
Age minimum:
Famille

Les Gardiens de la Galaxie Vol. 3 (Guardians of the Galaxy Vol. 3), fantastique de super-héros américain écrit et réalisé par James Gunn, 2017. Adapté de la série de comic books éponyme. Avec Chris Pratt, Zoe Saldana, Dave Bautista, Karen Gillan, Pom Klementieff, Sean Gunn, Chukwudi Iwuji, Will Poulter, Elizabeth Debicki, Lloyd Kaufman et Sylvester Stallone. Et les voix de Vin Diesel, Bradley Cooper et Maria Bakalova.

Thèmes

Amitié, wokisme.

Rédigée à distance, la critique saluera la qualité d’une mini-saga (troisième volet de la trilogie cinématographique réalisée par James Gunn, 2014 et 2017) dans le grand récit Marvel (32e film de l’univers cinématographique Marvel) qui a su maintenir l’inventivité des mondes subcréés, le suspense de l’intrigue et le soin mis à faire évaluer chacun des gardiens de la Galaxie. De ce point de vue, d’ailleurs, l’insertion du deuxième épisode dans la totalité m’incite, après une re-vision qui serait une révision, à lui faire passer sa troisième étoile !

 

  1. Si les planètes n’ont assurément pas la nouveauté de celles élaborées par la première trilogie Starwars de Lucas, ni la cohérence harmonieuse de Pandora (Avatar), en revanche, elles laissent libre cours à l’exubérante imagination de leurs inventeurs (je songe en particulier à l’Orgosphère, cet astéroïde organique qui bat d’une vie animale).

 

  1. Nous ne le répéterons jamais assez avec Orson Wells, « une bonne histoire, c’est un ‘bon méchant’ ». Or, le Maître de l’évolution, le bad guy du film, partage avec le pire des supervillains (et, paradoxalement, le meilleur personnage) de la saga Marvel, Thanos, l’extension quasi-illimitée de ses super-pouvoirs, et surtout l’ambivalence de ses motivations (le discours sur le perfectionnement de la vie animale n’est pas sans épouser le mouvement de l’évolution qui lui octroie son nom) ainsi que la puissance de sa manipulation (Ego, le père de Peter Quill, partageait ce clair-obscur si inquiétant de son automission, mais il dévoilait trop précocément et trop ingénument son machiavélisme et son utilitarisme). Tout en possédant un génie génétique à la docteur Moreau (Gunn est un fan du fantastique horrifique d’Erle C. Kenton, Island of Lost Souls, 1932), il nourrit une jalousie inattendue à l’égard d’une de ses créatures, Rocket, qui manifeste plus d’ingéniosité que lui en repérant la faille de son processus d’anthropomorphisation.

 

  1. Enfin, il serait éclairant de suivre le trajet de chacun des protagonistes principaux de cette équipée improbable que sont les Gardiens.

De même que le précédent épisode avait dévoilé en détail le passé traumatique de Peter Jason Quill, l’orphelin doublement trahi par son père biologique, Ego, puis par son père adoptif, Yondu (Michael Rooker), avant de se réconcilier avec le second qui va jusqu’à donner sa vie, et de détruire le premier qui va jusqu’à détruire la sienne (celle de Star-Lord, si vous me suivez !), ici, l’histoire suit toute l’évolution d’un raton-laveur devenu Rocket. Dans une sorte de vaste exitus-reditus, il part de son identité assumée de gentil rongeur terrifié, passe par celle d’animal augmenté grâce au Maître de l’évolution, doté de parole, d’intelligence et de super-pouvoirs (de combattant et de pilote), au point de nier son animalité, pour accéder, en retour, à consentir à son identité d’espèce, celle de raton-laveur. Non sans un enrichissement décisionnel décisif : la peur du mammifère qui s’était transmué en amertume, cède maintenant à la compassion pour ses congénères. Et non sans idéologie : ceux-ci méritent désormais un salut identique à celui des créatures intelligentes de la galaxie – voire à l’indistinction entre animaux supérieurs et inférieurs.

Mais, ce qui vaut de manière détaillée pour Rocket Raccoon vaut en abrégé, sans jamais être négligé, pour tous les autres membres de la joyeuse équipée dont l’itinéraire intérieur (et visible) n’est jamais sacrifié à l’idéaltype immuable (par exemple, du Drax humoristique) ou à l’avancée du récit. Notamment – et le fait est devenu assez rare aujourd’hui pour être souligné –, l’amour conjugal entre Gamora et Peter ; ainsi que la guérison des deux demi-sœurs que leur père adoptif a transformé en superguerrières en les abusant par intrusion et en suscitant en elles une inextinguible haine contre leur pathétique géniteur. Une fois Thanos mort, cette rage se retourne en inimitié généralisée contre les figures adverses, et une jalousie non moins irrémédiable entre elles. Et l’on pourrait prolonger l’analyse avec les parcours des autres protagonistes.

Il faudrait joindre l’une des vertus phares (au double sens : valeur et originalité) de la mini-saga : l’amitié qui est unité dans l’altérité. Anticipant toutes les critiques intersectionnalistes, les Gardiens embauchent pour une commune mission tous les règnes connus de la création : végétal avec Groot, animal avec Rocket, humain avec Gamora, minéral avec Drax de par sa proximité avec Benjamin Grimm, alias La Chose des Quatre Fantastiques – à quoi il faut ajouter, d’une part, l’artefact singulier qu’est l’intelligence artificielle avec Nébula, l’ange avec Mantis (la télépathie est une quasi-propriété angélique), et Dieu, avec l’ascendance à moitié divine de Star-Lord. Cette réponse concrète à l’idéologie wokiste (qui en prétendant inclure dans une indifférence-indifférenciation généralisée, ne fait que pulvériser le tissu social entre les minorités opprimées au nom d’une dénonciation de l’aliénation qui finit par se réduire à l’indignation et à la victimisation) permet de passer sur quelques concessions aux idéologies du moment (vague allusion à l’homosexualité tempérée d’humour et pesante libération des animaux déjà évoquée).

Pascal Ide

Les Gardiens de la Galaxie sont un groupe hétéroclite constitué de Peter Jason Quill, alias Star-Lord qui est mi-humain, mi-céleste (Chris Pratt), enlevé de la Terre alors qu’il était enfant et élevé par un groupe de contrebandiers extraterrestres appelés les Ravageurs, Drax le Destructeur (David Bautista), Rocket (voix de Bradley Cooper), un raton-laveur génétiquement modifié, bébé Groot (voix de Vin Diesel), un humanoïde végétal, Mantis (Pom Klementieff), dotée de pouvoirs empathiques et demi-sœur de Quill, et Cosmo (voix de Maria Bakalova), chien intelligent qui a développé des capacités psioniques (notamment télékinésiques), sont missionnés par diverses races au sein de la galaxie afin d’accomplir des missions rémunérées.

Pour lors, Peter est profondément déprimé et affecté dans son leadership des Gardiens : son grand amour, la version originale de Gamora (Zoe Saldana), machine à tuer et fille adoptive du titan fou Thanos, était membre des Gardiens ; elle fut tuée par Thanos dans Avengers : Infinity War (2018), et une variante du personnage a voyagé jusqu’au présent dans Avengers : Endgame (2019), mais pour devenir membre des Ravageurs dirigés par Stakar (Sylvester Stallone) et ne plus être amoureuse de Quill.

Les Gardiens sont attaqués à leur quartier général sur Knowhere par Adam Warlock (Will Poulter), un puissant guerrier artificiel créé par Ayesha (Elizabeth Debicki), grande prêtresse dorée et chef du peuple souverain. Après qu’Adam a maîtrisé les Gardiens et grièvement blessé Rocket, il est poignardé par Nébula (Karen Gillan), sœur adoptive de Gamora et elle aussi fille adoptive de Thanos qui l’a abusée. Pourtant, il parvient à s’enfuir. Les Gardiens ne peuvent pas soigner les blessures de Rocket en raison d’un killswitch intégré en lui. Mais, l’identifiant comme étant fabriqué par la société Orgocorp, ils décident de se rendre sur son siège, l’Orgosphère. Pendant son coma, Rocket prend progressivement conscience de son passé, alors qu’il était manipulé, génétiquement et psychiquement par le Maître de l’évolution (Chukwudi Iwuji), un scientifique qui cherche à créer des espèces anthropomorphes parfaites sur un équivalent de la Terre appelée Contre-Terre.

Mais les Gardiens, désormais aidés par les Ravageurs et Gamora, découvrent qu’Orgocorp est une société écran appartenant au Maître de l’évolution, et que le code de remplacement de Rocket a été supprimé. Seul Theel, l’un des conseillers du Maître, le possède. Comment sortir du dilemme : ou récupérer celui-ci et être piégé par le Maître qui veut récupérer le cerveau de Rocket, ou laisser mourir ce dernier ? Et comment échapper à ce « super-vilain » surpuissant, d’autant qu’ils sont poursuivis par ses créatures, Ayesha et Adam ?

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