Les Gardiens de la Galaxie 2
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Date de sortie:
26 avril 2017
Durée:
2 heures 16 minutes
Directeur:
James Gunn
Acteurs:
Chris Pratt, Zoe Saldana, Dave Bautista

 

 

 

Les Gardiens de la Galaxie Vol. 2 (Guardians of the Galaxy Vol. 2), film fantastique de super-héros américain de James Gunn, 2017. Avec Chris Pratt, Zoe Saldana. Et les voix de Vin Diesel et Bradley Cooper.

Thèmes

Tout est lié ; Trinité

Cet assez bon cru Marvel pèche non par défaut (même s’il lorgne du côté du spectaculaire), mais par excès, c’est-à-dire par trop plein de bonnes idées – et de bonnes intentions qui, à une époque de déboussolement éthique, ne conduit pas toujours à de la mauvaise littérature, c’est-à-dire au cinéma, à des scénarios indigents.

Je picorerai deux idées (créatrices), d’autant que je ne cours pas de péril à prophétiser qu’elles ne retiendront guère l’attention des critiques.

 

La première est l’œuvre créée par Ego (Kurt Russell). Comment ne pas rêver en visitant la planète qu’il a progressivement créée de toutes pièces, pendant des millions d’années ? Comment ne pas partager le regard émerveillé des gardiens de la galaxie en découvrant ce monde qui, très romantiquement, conjugue (au sens le plus étroitement relationnel du terme) une nature généreuse à une architecture somptueuse ? Or, ce rêve m’a moi-même entraîné dans une rêverie, ce fantastique a stimulé ma fantasy (ou plutôt ce que Coleridge appelle imagination), sans prétention ni raison autre que l’étonnement des coïncidences. Pourquoi convergent ces grands chiffres : l’univers est composé de 100 à 200 milliards de galaxies ; une galaxie est composée d’environ 100 milliards d’étoiles ; depuis son apparition sur Terre, il y a environ 100 milliards d’hommes ; chaque homme a un cerveau composé d’environ 100 milliards de neurones (et l’on pourrait continuer avec l’ADN, etc.) ? Voici l’une des directions de ma rêverie : que seront nos corps glorieux, incorruptibles et agiles (cf. 1 Co 15,42-44) au sein de la « terre nouvelle » (Ap 21,1) où, enfin, « tout sera lié » (Laudato si) dans une harmonie parfaite, par Celui qui sera « tout en tous » (1 Co 15,28) ? Quelle capacité sub-créatrice sera-t-elle déléguée à chaque homme, en lien avec son ange gardien, de façonner un monde et de l’interconnecter rythmiquement avec les autres et les autres mondes pour célébrer le Dieu trois fois saint ? Le chant éternel de ces espaces infinis m’enchante…

 

La seconde intuition est liée à la première, puisqu’elle concerne non plus l’œuvre, mais l’être même de ce personnage décidément inédit qu’est Ego. Certes, la réponse de Peter Jason Quill / Star-Lord (Chris Pratt) à son père (Ego) lui disant qu’en le tuant, il cesse d’être un dieu pour devenir un homme : « Où est le problème ? », s’inscrit dans l’actuel crépuscule des dieux et dénie de manière très présomptueuse (d’ailleurs contradictoire avec la première réflexion) le désir naturel de voir Dieu inscrit en tout cœur (le philosophe Ferdinand Alquié parlait d’un désir d’éternité). Tout au contraire, la souffrance d’Ego le bien nommé qui croit avoir donné du sens à sa puissance en dilatant son identité à la taille de l’univers et ne réussit qu’à toujours plus creuser sa solitude en manipulant jusqu’à son entourage le plus proche (femmes et fils) et en les détruisant, physiquement ou psychiquement, atteste en creux que le degré suprême de la puissance réside justement dans le don qui s’offre, s’efface, reçoit et échange, donc dans la communion. Autrement dit, dans une suggestion-évocation en direction de ce que la foi chrétienne appelle le Dieu-Trinité…

Pascal Ide

 

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