Last Night in Soho
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Pays:
Britannique
Thème (s):
Victimaire
Date de sortie:
27 octobre 2021
Durée:
1 heures 57 minutes
Évaluation:
*
Directeur:
Edgar Wright
Acteurs:
Thomasin McKenzie, Anya Taylor-Joy, Diana Rigg
Age minimum:
Adolescents et adultes

Last Night in Soho, drame fantastique britannique réalisé et co-écrit par Edgar Wright, 2021. Avec Thomasin McKenzie, Anya Taylor-Joy, Diana Rigg. Présenté en avant-première à la Mostra de Venise 2021.

Thèmes

Victimaire.

Ce petit film à l’intrigue trop longue, à la psychologie bâclée et au scénario répétitif vaut anecdotiquement et nostalgiquement pour la dernière performance d’une actrice que la génération des années 70 a admirée dans les deux saisons de Chapeau melon et bottes de cuir (The Avengers, ) où elle a tant brillé qu’elle a fini par éclipser ses émules d’avant (Honor Blackman) et d’après (Linda Thorson), avant de nous faire pleurer dans le plus romantique des James Bond – ah ! l’inoubliable chanson de Louis Armstrong qui, là aussi, était une dernière (Au service secret de sa majesté, 1969) – : Diana Rigg, alias Mrs Peel.

Plus sérieusement et socio-éthiquement, Last Night in Soho vaut par un sidérant constat – qui atteste à quel excès conduisent les condamnations, justes dans le principe, mais excessives dans leur démesure victimaire, de l’ère #MeToo. En effet, au terme du film, prise de panique, alors qu’Ellie informe Mme Collins qu’elle compte quitter Londres, sa logeuse – qui, ayant, drogué sa tasse de thé prévoit de la tuer pour s’assurer de son silence – lui révèle d’abord qu’elle est Sandie, ensuite, que, dans la vision, loin d’être assassinée, c’est elle qui, en réalité, assassinait Jack (qui, auparavant, l’avait menacée avec un couteau) et enfin, que cet homicide fut suivi de ceux de tous les hommes qui avaient abusé d’elle : les ayant cachés dans le sol et les murs de la maison, ils revenaient avec la violence d’un souvenir traumatique refoulé.

Or, loin de condamner cette serial killeuse, Ellie l’excuse (lorsque Mme Collins tente de se trancher la gorge, elle lui dit la comprendre pourquoi elle a tué tous ces hommes) et lui sauve la vie, alors que son petit ami agonise… Plus encore, dans la toute dernière image, à la vision du fantôme de sa mère qui s’impose derechef à Ellie se superpose celle de Sandie, qui la salue et lui envoie un baiser. Ainsi s’instaure entre les deux femmes une nauséabonde complicité, de surcroît associée à, voire médiatisée par la mère suicidaire, comme si la logeuse en était le double et le substitut. Au nom de cette solidarité féminine qui devient valeur absolue normant toutes les autres et relativisant les autres crimes, au point de justifier le meurtre en masse. Faut-il rappeler que l’un des critères du juste jugement est la peine (ou punition) mesurée ? Le sanglot victimal devient torrent noyant toute conscience morale.

Pascal Ide

Eloise « Ellie » Turner (Thomasin McKenzie) est une jeune fille qui aime la musique et la mode des Swinging Sixties et qui rêve de devenir styliste. Élevée par sa grand-mère après le suicide de sa mère quand elle avait sept ans, Ellie voit parfois le fantôme de sa mère dans les miroirs.

Ellie part de sa maison rurale près de Redruth, dans les Cornouailles, pour aller étudier à l’Université de mode de Londres, où elle est jugée et méprisée par les colocataires de sa résidence étudiante. Seul John (Michael Ajao), un autre étudiant, est sympathique avec elle. Malheureuse dans la résidence, elle emménage dans une chambre étudiante louée par Mme Collins (Diana Rigg), une dame âgée.

Cette nuit-là, Ellie fait un rêve où elle est transportée dans le Londres des années 1960. Au Café de Paris, elle observe Alexandra « Sandie » (Anya Taylor-Joy) et se dédouble en elle. La belle jeune femme blonde, qui souhaite devenir chanteuse et qui commence une relation avec Jack (Matt Smith), un charmant jeune homme mod et manager du club. Le lendemain, Ellie dessine une robe inspirée de Sandie et se découvre un suçon dans le cou.

Ellie rêve de nouveau de Sandie, qui passe une audition dans une discothèque de Soho avant de rentrer dans la chambre étudiante qu’Ellie a louée. Inspirée par ses visions, Ellie se teint les cheveux en blond, change son style vestimentaire pour se rapprocher de celui de Sandie et trouve un emploi dans un pub. Elle est observée par un homme âgé (Terence Stamp) qui remarque sa ressemblance avec Sandie. Dans d’autres rêves, Ellie découvre que Sandie ne vit pas la vie dont elle avait rêvé, car elle est forcée par Jack à se prostituer pour satisfaire ses associés.

Mais dorénavant, c’est la vie réelle qui est perturbée par des apparitions menaçantes qui prennent l’apparence de Jack et des hommes qui ont utilisé Sandie. Après une vision où elle voit Jack assassiner Sandie, elle décide de suivre l’homme âgé qu’elle pense être Jack. Elle se rend au poste de police, où elle n’est pas prise au sérieux. Pensant devoir venger Sandie, Ellie confronte l’homme âgé, qui dément avoir tué Sandie puis meurt percuté par un taxi londonien en quittant le pub. La patronne d’Ellie révèle que le nom de l’homme était Lindsey et non Jack. Ellie se rappelle alors l’avoir rencontré dans ses rêves : il était en réalité un jeune officier de la Brigade des mœurs (Sam Claflin) encourageant Sandie à fuir sa vie de prostitution. Mais alors, qui est donc l’assassin dans ses apparitions ? Tout ne serait-il donc qu’illusion ?

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