John Rambo
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Thème (s):
Relation père-fils, Salut
Date de sortie:
6 février 2008
Directeur:
Sylvester Stallone
Acteurs:
Sylvester Stallone, Julie Benz, Paul Schulze

 

 

 

John Rambo, film d’action américano-allemand de Sylvester Stallone, 2008. Avec Sylvester Stallone, Julie Benz, Paul Schulze.

Thèmes

Relation père-fils, salut.

« Minéral », disait la critique du Monde. Et si, au contraire, John Rambo nous montrait un héros qui, émergeant du minéral, dans un monde hésitant entre le bestial et l’angélique, devient enfin humain ?

Le film s’ouvre sur un héros fatigué qui utilise ses armes pour pécher et sa connaissance de la jungle pour prendre des cobras. Plus que la lassitude liée à l’âge, il s’agit de cette grave tristesse spirituelle que les Pères du désert appellent acédie (1) : la lippe désabusée, Rambo sort de son mutisme solitaire seulement pour lâcher des propos désespérés sur l’humanité (« J’emm… le monde », « Rien ne change »).

Rambo I s’achevait sur un homme en grand besoin d’être sauvé. Dans Rambo II (et le III, de manière caricaturale), le super-héros se sauve en sauvant le monde. John Rambo détruit la légende, en révélant que ses nuits sont hantés par le narcissisme (« Tu as tué pour toi ») et la culpabilité (« Dieu n’effacera pas cela »). Mais le film s’achève où le premier commence : John revient chez les siens, le visage apaisé, réconcilié avec son histoire (il porte son treillis et son sac, qu’il n’a donc jamais jetés). Comment le faux rédempteur a-t-il trouvé un salut inattendu ?

Déjà, l’attitude de Sarah le touche. Son courage ne lui rappelle-t-il pas celui d’une autre femme, qu’il a aimée et qui avait risqué sa vie pour lui ? Celle qui seule lui demande comment il s’appelle lui laisse trois parole de vie : une confiance inconditionnelle (« Vous n’avez pas pu perdre la foi en toutes choses »), une question pertinente (« Pourquoi ne revenez-vous pas chez vous ? ») et un cadeau (une humble croix).

De plus, le changement des protagonistes l’oblige à interroger sa vision pessimiste du monde. En effet, son entourage est moins manichéen que d’habitude. Il se compose d’un groupe des chrétiens altruistes et non-violents, mais aussi irréalistes et moralisants, de mercenaires égoïstes, vénaux et brutaux, et d’une horde des militaires birmans qui, bien que manipulés, n’en demeurent pas moins ultra-sadiques (à ce sujet, ce film très violent, qui demeure pourtant bien en-deçà de la réalité du massacre du peuple karen, majoritairement catholique, est formellement déconseillé jusqu’à un âge à déterminer par les parents). Or, si le méchant, lui, ne change pas (selon un schème antique, il doit même mourir de manière spectaculaire en répandant ses entrailles), le chef de la mission comprendra que parfois la défense armée est légitime et l’un des mercenaires restera généreusement pour le protéger.

Enfin, l’avant-dernière image montre Rambo paradoxalement triste alors qu’il vient de réussir son ultime mission : en tombant avec gratitude dans les bras de son époux, celle pour qui il l’a acceptée, ne lui montre-t-elle pas le vide abyssal de son existence ? Croire de nouveau en l’homme ne suffit pas, risquer sa vie pour lui non plus. Le remède humain à l’acédie demande aussi qu’il se réconcilie avec son origine. Donc qu’il retourne à la maison du père.

Adjoignant un nom à son héros, Rocky Balboa mettait en scène la paternité. En intégrant le prénom (son nom n’est jamais prononcé dans le film), le titre du dernier opus de Stallone, le converti, fait naître John Rambo à sa filiation.

 

(1) Cf. Pascal Ide, en collaboration avec Luc Adrian, Les sept péchés capitaux. Ce mal qui nous tient tête, Paris, Édifa-Mame, 2002, chap. 8.

Pascal Ide

John Rambo s’est retiré dans le nord de la Thaïlande, où il mène une existence simple dans les montagnes et se tient à l’écart de la guerre civile qui fait rage non loin de là, sur la frontière entre la Thaïlande et le Myanmar. Il pêche et capture des serpents venimeux pour les vendre.
La violence du monde le rattrape lorsqu’un groupe de volontaires humanitaires mené par Sarah et Michael Bennett vient le trouver pour qu’il les guide jusqu’à un camp de réfugiés auquel ils veulent apporter une aide médicale et de la nourriture. Rambo finit par accepter et leur fait remonter la rivière, vers l’autre côté de la frontière.
Deux semaines plus tard, le pasteur Arthur Marsh lui apprend que les volontaires ne sont pas revenus et que les ambassades refusent de l’aider à les retrouver. Rambo sait mieux que personne ce qu’il faut faire dans ce genre de situation…

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