Hunger Games. La Ballade du serpent et de l’oiseau chanteur
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Pays:
Américain
Thème (s):
Fabrique du mal, Tragédie
Date de sortie:
15 novembre 2023
Durée:
2 heures 38 minutes
Évaluation:
***
Directeur:
Francis Lawrence
Acteurs:
Tom Blyth, Rachel Zegler, Peter Dinklage
Age minimum:
Adolescents et adultes

Hunger Games. La Ballade du serpent et de l’oiseau chanteur (The Hunger Games: The Ballad of Songbirds and Snakes), science-fiction dystopique américaine de Francis Lawrence, 2023. Adapté du roman éponyme de Suzanne Collins, 2020. Avec Tom Blyth, Rachel Zegler, Peter Dinklage.

Thèmes

Fabrique du mal, tragédie.

Le cinquième opus de la série filmique Hunger Games est digne d’intérêt – du moins tant qu’il se centre sur le personnage de Coriolanus Snow, donc sur son thème qu’est la fabrique du mal. Voyons ce cadre en général avant de l’appliquer à notre film.

 

  1. La fabrique du mal est l’un des thèmes les plus riches, les plus profonds, les plus difficiles et les plus fascinants de la fiction, puisqu’il est tout proche du cœur de la tragédie qu’est la fatalité. Comme les explications de la violence, cette thématique est prise entre deux extrêmes : d’un côté, son ontologisation ; de l’autre, sa psychologisation. Le premier accuse (aux deux sens du terme) le mal jusqu’à devenir manichéen. Le second l’excuse jusqu’à l’annuler. Entre les deux, nous trouvons les interprétations (plus que les explications) éthiques qui sont, de loin, les plus adéquates et les plus passionnantes.

On pourrait ainsi tracer une ligne entre ces deux pôles et y distribuer un certain nombre de blockbusters. On trouverait ainsi à l’extrême ontologisant, ces films structurels où le méchant est d’emblée méchant, ne peut que le rester et finir de la manière la plus atroce qui soit (ainsi se présentent par exemple les bad guys des sagas James Bond ou Rambo). Mais, justement, puisque le méchant ne change pas, il n’y a pas de véritable fabrique du mal. On ne peut en dire de même pour le héros qui, lui, peut bénéficier d’une évolution, ce que l’on observe depuis la venue de Daniel Craig dans la peau de l’espion de Sa Majesté, ou dans le quatrième épisode de la franchise Rambo (John Rambo, 2008).

À l’autre extrémité, nous rencontrons une histoire qui multiplie les conditionnements, psychologiques et sociologiques, jusqu’à quasiment annuler la responsabilité du méchant. Inutile de dire que notre époque, friande d’accusation et fascinée par le victimisme, se délecte de ce genre de récits. La meilleure (et donc la pire) illustration en demeure pour moi Joker (Todd Phillips, 2019), insupportable entreprise qui trahit de bout en bout le grand œuvre de Christopher Nolan (le deuxième épisode de sa trilogie Batman, The Dark Night, 2008) qui, lui, au contraire, a totalement honoré le cahier des charges éthique qu’est le mystère abyssal du mal humain. Cette tentation victimaire est telle qu’elle s’étend au monde animal (ainsi que le montrera notre critique à venir de Beast).

Intermédiaire entre ces deux pôles, nous croisons les mises en scène équilibrées qui tentent de sauver la noire profondeur de néantisation caractéristique de la liberté pervertie. Non sans des accentuations qui font opiner vers l’un de ces pôles déterministes, excusant ou accusant. C’est ainsi que les sombres créatures de Tolkien comme Sauron, Saroumane, Ungoliant, sont si purement et simplement morales, donc auto-déterminées, qu’elles paraissent presque tout concéder au dualisme gnostique, donc au pessimisme (le pôle ontologique). Mais ce serait oublier qu’elles sont d’abord les créatures d’Iluvatar, donc bonnes par nature et mauvaises par libre choix. Dès lors, la fabrique du mal s’identifie à un récit de chute qui est causée par l’adoration de soi et la dévoration des autres. Tout proche de ce côté obscur de la force, nous retrouvons le personnage de Joker de Nolan, et ce n’est assurément pas un hasard si le cinéaste s’est refusé à conter son surgissement : il craindrait trop de profaner le mysterium iniquitatis.

En revanche, plus il y a d’histoire, plus il y a d’étapes la jalonnant, plus nous nous rapprochons du pôle excusant. Et plus le récit court le risque d’annuler le libre-arbitre bifurquant vers les ténèbres. Mais il faut aussi ajouter que, avec ce péril, se joint une chance scénaristique de grande ampleur : et c’est là que réside ce que nous avons appelé la fabrique du méchant.

George Lukas n’est pas tombé dans cet extrême. D’abord, les six épisodes qu’il a dirigés (la trilogie proprement dite, puis la prélogie) ne sont au fond que l’histoire de l’aller-retour entre Anakin Skywalker et Dark Vador, c’est-à-dire le récit de la naissance, de la chute et de la rédemption d’un super-vilain. Ensuite et plus encore, parce que le troisième épisode (Star Wars. III. La revanche des Sith, 2005), pour moi le plus admirable de toute la franchise, conte le progressif enténèbrement d’une âme qui, malgré la puissante tentation de Sheev Palpatine/Dark Sidious, le noir seigneur des Sith, et malgré le traumatisme psychologique qu’est la mort violente de sa mère, demeure profondément libre. Dès lors, la multiplication des bifurcations sont autant de choix entre la mort et la vie, conduisant à une confirmation toujours plus vicieuse sans jamais devenir irréversible.

 

  1. C’est à juste raison que l’on compare le préquelle de Hunger Games se déroulant soixante-quatre ans plus tôt que la trilogie (littéraire) à l’autre préquelle qu’est la prélogie. Les points communs sont nombreux. Tout d’abord, il s’étend à loisir sur les conditionnements et blessures de Coriolanus : psychologiques comme le devenir-orphelin et, plus encore le conflit de loyauté entre d’un côté, sa famille, son milieu, le Capitole, de l’autre, son amour aussi radical qu’interdit pour Lucy Gray, pour qui il sacrifie tout et accepte de transgresser jusqu’à être exilé ; sociologiques comme l’endoctrinement assimilant les habitants des districts à des bêtes (ce qui conduit à parquer les futurs joueurs dans un zoo) ; philosophiques comme la conviction pessimiste qui conduit à répéter que, mauvais par essence, l’homme n’a pour seule ressource que de maîtriser sa malice (le pessimisme ontogisant est donc intériorisé par le long-métrage pour être rejeté).

Par ailleurs, le récit n’en affirme pas moins le poids de la responsabilité morale du jeune mentor et, en ce sens, honore la thématique qu’est la fabrique du méchant. Il est, en effet, jalonné par trois choix, trois croisements, toujours plus radicaux, qui sont aussi des assassinats. Relevant de la survie en situation de tension extrême, le premier est presque involontaire. Voilà pourquoi Lucy Gray excuse Corio : « Nous sommes des meurtriers ». Plus réfléchi, même s’il est aussi brutal, l’homicide de Mayfair engage la liberté du héros beaucoup plus radicalement et le fait basculer du côté des rebelles violents dont l’existence explique (ce qui ne signifie pas excuse) le durcissement du Capitole et l’invention des Hunger Games. Bien qu’indirect, le troisième meutre, celui de Sejanus, confirme Coriolanus dans sa malice en y ajoutant la trahison et la préférence orgueilleuse de sa carrière. Celui qui est homicide dès l’origine, n’est-il pas aussi menteur (cf. Jn 8,44) ?

De ce point de vue, la scène la plus réussie du film est peut-être celle où, au terme, le pacificateur, superbement dirigé, part dans la forêt retrouver sa Belle. Tout commence dans cette superbe lumière baignant la forêt silencieuse, qui semble encore exprimer la limpidité de l’amour. Puis, Coriolanus trouve le châle de Lucy Gray, symbolique jonction entre le plus éthique (le don de ce qu’il a de plus cher, ce tissu qui appartenait à sa mère, à celle qu’il chérit le plus, la belle rebelle) et le plus psychologique (répétition transférentielle de son histoire familiale). Enfin, après la piqûre de serpent (animal lui aussi symbolique qui traverse toute l’histoire), Coriolanus passe de la lumière aux ténèbres. Il est déchiré par les sentiments les plus sombres et les plus extrêmes, la peur de mourir, la douleur d’être abandonné et la colère d’être trahi, avant de se précipiter dans la plus ténébreuse sociopathie : il tire à l’aveugle sur celle qu’il aime, puis sur les jabberjays qu’il a entendus imiter la voix de Lucy Gray. En visant le ciel et ces oiseaux chanteurs, le futur tyran de Panem cherche à détruire son passé et à construire un avenir sur le ressentiment et l’orgueil.

 

  1. Mais la comparaison avec Star Wars III s’arrête là – sans rien dire du terme de La révolte, où Snow meurt irrédimé, étouffé par son propre sang. N’est pas Lukas ou Nolan qui veut. Il serait lassant d’énumérer les ratages partiels. Pointons les plus patents qui sont scénaristiques autant qu’éthiques.

Si l’unité de temps et de lieu sont plus accessoires, l’unité d’action est une règle intransgressible. Or, le film (peut-être plus que le roman) n’a pas su assez choisir entre le héros et l’héroïne/ Fasciné par le mythe féministe de Katniss Everdeen, il s’attarde sur Lucy Gray en des scènes trop longues (qu’il est difficile de ne pas faire chanter la Maria du dernier West Side Story !).

C’était une heureuse intuition de présenter une galerie de « méchants », pour mieux faire ressortir la spécificité de la malice du héros. C’est ainsi que, si vous me permettez une nouvelle typologie, l’on découvre que Corio Snow se situe quelque part entre Casca Highbottom, dont on découvrira au terme qu’il est plus compatissant et donc plus excusable qu’on ne pense, et Volumnia Gaul, dont la révélation terminale révélera aussi qu’elle est plus perverse encore qu’on ne l’imaginait. Encore fallait-il prendre soin de rendre crédible le chef de jeu : s’il est heureux de symboliser sa cruelle duplicité par ses yeux vairon, ses grimaces la desservent, et plus encore son incohérence (comment cette manipulatrice professionnelle peut-elle céder, de surcroît en public, face à ce manipulateur encore amateur qu’est Coriolanus ?).

Enfin, le scénario ne semble pas avoir su doser assez justement le poids moral de la responsabilité du héros. En effet, en soulignant sa trahison et ses conflit de loyauté intergénérationnels, il concède trop à la problématique des vertus cardinales (pour être bien réelle, elle demeure plus spectaculaire et plus superficielle), et pas assez à celle des quasi-théologales, qui constitue le véritable enjeu : la question autrement plus décisive de l’orgueil, c’est-à-dire la quête éperdue de pouvoir et de reconnaissance. Autrement plus délicate à montrer à la caméra, elle est aussi autrement plus profonde. La superbe est évoquée dans cette belle trouvaille que le jeu de mots sur son nom de famille : « La neige se pose toujours sur les sommets ». Mais elle est comme annulée dans la phrase qui la précède : « Je pense que tu es le portrait de ton père, Corio ». C’est là que La revanche des Sith demeure une réussite inégalée. Pour excuser le méchant, il y a deux grandes voies qui sont aussi deux blessures : la blessure familiale et la blessure amoureuse. Les deux se rencontrent chez le futur maître de Panem et la future âme damnée de Palpatine. Mais, plus intégré, Lukas fait mourir Padmé en couches, alors que Lawrence et Collins laissent planer un doute, ce qui confirme la trop grande centration sur l’héroïne et un déficit en sens tragique.

 

Oui, Hunger Games. La Ballade du serpent et de l’oiseau chanteur avait tout ce qu’il fallait pour devenir une tragédie. Depuis l’inspiration de son auteur, qui a emprunté au Coriolan de Shakespeare plus que le nom et le caractère de son héros, jusqu’à son essence même. Celle-ci s’identifie non pas seulement à la mise en scène du mal, mais, plus encore, à sa fatalité. Or, telle est la signification de la parole finale : « C’est ce que nous aimons le plus qui nous détruit ». Mais nous avons dit pourquoi le film-roman échoue partiellement par manque de cohérence.

Ne boudons toutefois pas notre plaisir à la vision de cette fabrique du mal. L’histoire se met en abîme, jusque dans son titre qui double la symbolique du serpent, depuis la vengeance initiale de l’héroïne jusqu’à la chute finale du héros, et de l’oiseau chanteur (le jabberjay) qui, dans son psittacisme, est médiateur de trahison, mais, dans son vol aérien et son chant créatif, prome(u)t la liberté, extérieure et intérieure.

Pascal Ide

À Panem, le noble patriarche de la famille Snow, le général Crassus Snow, meurt lors de la première rébellion entre le Capitole et les districts. Treize ans plus tard, vivant seul avec sa cousine plus âgée Tigris (Hunter Schafer) et sa grand-mère (Fionnula Flanagan), Coriolanus « Corio » Snow (Tom Blyth), le fils de Crassus, âgé de dix-huit ans, est l’un des vingt-quatre étudiants de l’Académie sélectionnés pour encadrer un hommage lors de la 10e édition annuelle des Hunger Games. Coriolanus décide de restaurer la prospérité de sa famille en obtenant la bourse du Plinth Prize.

Première partie : le mentor

Le créateur des jeux et doyen de l’Académie, Casca Highbottom (Peter Dinklage), conseille aux mentors de se concentrer sur le divertissement des téléspectateurs plutôt que sur les hommages remportés aux Jeux animés par Lucretius « Lucky » Flickerman (Jason Schwartzman). Coriolanus est chargé de mentorer Lucy Gray Baird (Rachel Zegler), une fille du plus misérable des Tributs, le district 12. Pendant la cérémonie de la récolte, elle charme les téléspectateurs du Capitole en chantant et en glissant un serpent dans la robe de la cruelle fille du maire Lipp, Mayfair (Laurel Marsden). Coriolanus gagne la confiance de Lucy Gray et l’aide à gagner la sympathie des citoyens du Capitole, au grand dam de Highbottom : il a associé Coriolanus à un hommage du District 12 pour qu’il échoue.

Coriolanus propose alors un programme de parrainage au chef de jeu, le Dr Volumnia Gaul (Viola Davis), dans lequel les téléspectateurs du Capitole font don de fournitures en hommage via leurs mentors pendant les Jeux – intuition qui se pérennisera dans les prochains jeux. Coriolanus se lie d’amitié avec Lucy Gray, tandis que son collègue mentor, Arachne Crane (Lilly Cooper), se moque de son hommage. La camarade de classe de Coriolanus, Clemensia Dovecote (Ashley Liao), s’attribue le mérite du papier de parrainage, que Gaul place dans un réservoir de serpents génétiquement modifiés qui n’attaquent pas les odeurs familières. Gaul demande à Clemensia de le récupérer. Ne reconnaissant pas l’odeur de Clemensia, les serpents la blessent grièvement, confirmant qu’il s’agissait bien de la proposition de Coriolanus.

Lors de la visite de l’arène, une bombe rebelle explose, tuant plusieurs mentors, dont le fils du président, Felix Ravinstill (Aamer Husain). Renonçant à s’enfuir, Lucy Gray sauve Coriolanus des chutes de débris. En échange, il lui révèle la présence d’un trou provoqué par l’explosion et lui offre une boîte de mort-aux-rats, transgressant ainsi la loi des Hunger Games, selon laquelle on ne saurait tricher. Le sentiment amoureux devient palpable.

Deuxième partie : le prix

Les jeux commencent, sept tribus mourant dès le premier affrontement. Sur Lucy Gray s’échappe par le trou et se cache dans un tunnel de service. Révolté par la cruauté des Jeux, l’ami et mentor de Snow, Sejanus Plinth (Josh Andrés Rivera), se faufile dans l’arène pour y pleurer son tribut décédé, un ancien camarade de classe du District 2. Gaul persuade alors Snow de récupérer Séjanus dans l’arène. Bien qu’il pénètre de nuit, les tributs les repèrent et les attaquent. Dans sa fuite, Coriolanus en tue un. Pour venger cette mort, Gaul libère des serpents dans l’arène, tuant tous les tributs. Mais, mystérieusement, Lucy Gray est épargnée. Est-ce parce qu’elle chante ? En réalité, Coriolanus a secrètement mis un mouchoir portant le parfum de Lucy Gray dans le réservoir du serpent. Gaul refuse de la déclarer victorieuse jusqu’à ce que les téléspectateurs du Capitole fassent pression sur elle.

Troisième partie : le pacificateur

Après la célébration de la victoire, Highbottom convain Coriolanus de tricherie, en lui parlant du mouchoir et de mort-aux-rats. Il le condamne donc à vingt ans de maintien de la paix. Sejanus est également puni pour être entré dans l’arène. Coriolanus soudoie un officier pour le transférer dans le district 12, où se trouve celle qu’il aime.

Avec Sejanus, ils commencent la formation de gardien de la paix. Après qu’un homme est pendu, inspirant à Lucy Gray une chanson, « The Hanging Tree », Coriolanus et Sejanus visitent le bar Hob où elle se produit avec le Covey, un groupe nomade. Corio entend Sejanus aider les rebelles qui envisagent de s’échapper ; il utilise un jabberjay pour enregistrer la voix de Séjan et l’envoie à Gaul. Coriolanus trouve Sejanus en train de parler au rebelle Spruce (George Somner), à l’ancien petit ami de Lucy Gray, Billy Taupe (Dakota Shapiro), et à sa petite amie Mayfair, ce qui conduit à une altercation. Coriolanus tire sur Mayfair et Spruce tue Billy. Condamnés, Sejanus et Spruce sont pendus pour trahison.

Lucy Gray et Coriolanus décident alors de fuir vers le nord de Panem. Coriolanus trouve les armes de Spruce cachées dans une cabane au bord du lac. Prenant soudain conscience que Coriolanus a trahi Sejanus, Lucy Gray part. Alors que Coriolanus la poursuit avec un fusil, un serpent caché par Lucy Gray le mord. Empoisonné, il tire à l’aveugle sur elle et les oiseaux.

Après avoir jeté les fusils au fond du lac, Coriolanus Snow revient au Capitole. Il va d’abord voir le Dr Gaul qui lui révèle que c’est elle qui l’a fait libérer pour qu’il s’inscrive à l’université et, plus tard, le forme en tant que Gamemaker. Puis, il rencontre les parents de Sejanus qui, ignorant qu’il a causé la mort de leur fils, en font leur héritier et restaurent ainsi la richesse des Snow. Enfin, il rend visite à Highbottom, qui avoue que, idée d’ivrogne volée par Crassus, les Jeux n’étaient pas destinés à devenir réalité. Snow le tue en glissant du poison aux rats dans sa réserve de morphine.

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