Blindness
Loading...
Thème (s):
Violence
Date de sortie:
8 octobre 2008
Durée:
1 heures 58 minutes
Directeur:
Fernando Meirelles
Acteurs:
Julianne Moore, Mark Ruffalo, Alice Braga
Age minimum:
adultes

 

 

Blindness est un film de science-fiction dramatique. Il part du thème aujourd’hui banal d’une infection virale qui touche l’humanité impuissante à grande vélocité. Réalisé en 2008 par Fernando Meirelles avec Julianne Moore, Mark Ruffalo.

Thèmes

Violence.

Blindness, film de science-fiction violent, explore, entre autres, deux possibles. Que deviendrait un monde où tous les humains perdraient soudain la vue ? « La vue, c’est 60 % de la vie », me disait un homme atteint de cécité. De fait, cette perte fait très vite régresser l’humanité. Les relations fondées sur le respect de la justice et la solidarité se dissolvent pour laisser place à des relations de domination et de peur. Hobbes qui affirmait que, à l’état « naturel », « l’homme est un loup pour l’homme », et que la société est née pour empêcher cette entre-dévoration, aurait-il raison ? En tout cas, en plein, comment ne pas rendre grâce pour le don de la vue et de l’organisation sociale, si défaillante soit-elle ?

Le film ouvre aussi à cette question : que serait un monde où seule une personne verrait ? Certes, à nouveau et encore davantage, la vue y apparaîtrait un don inestimable. Mais Blindness (qui veut dire autant « cécité » que « aveuglement ») nous apprend autre chose : si désirable soit un talent, celui-ci ne fructifie pas spontanément. L’héroïne, mystérieusement épargnée, feint d’être contaminée pour ne pas être séparée de son époux. Il faudra tout un chemin pour qu’elle transforme sa capacité à voir en bénédiction et en service du bien commun, donc qu’elle passe du narcissisme à l’altruisme. Combien de dons reçus ne sont pas transformés en dons offerts…

La force de Fernando Meirelles, c’est de nous emmener avec lui. Ou plutôt, de nous emmener avec ses personnages. C’était déjà le cas dans ‘La Cité de Dieu’, c’est encore vrai dans ‘Blindness’. Lorsque le conducteur de la voiture perd la vue, nous sommes avec lui, au beau milieu de la circulation d’une métropole trop bruyante. On aimerait fuir. Comme lorsqu’une prostituée nue est frappée de cécité en plein hall d’hôtel 5 étoiles, abandonnée par son client. Dans l’immonde prison qui sert de lieu de quarantaine aux victimes, Meirelles nous garde une place au dortoir, entre ces personnages dont les formes nous sont invisibles aujourd’hui, alors qu’elles ne nous intéressaient simplement pas hier. En jouant subtilement avec les lumières, le cinéaste nous fait passer de l’autre côté pour éprouver la sensation de celui qui ne voit pas : de grands halos de lumière sabrent l’écran, étouffant les corps pour les abandonner, perdus au milieu d’un océan blanc. Quand Fernando Meirelles en montre davantage, c’est pour mieux éprouver notre cécité : celle de la conscience qui interdit de commettre l’impensable, de la négligence des autorités, de la responsabilité inhérente à l’acte de voir… Voyeuriste, surtout par ce qu’il laisse hors champ, le film pointe les dérives d’une société dans laquelle chacun est trop aveuglé par son propre sort pour prendre soin des autres. La cécité, en tant qu’allégorie de notre refus de regarder le monde, réponse divine (la lumière blanche) à nos erreurs. Même un brin moraliste et pesant (la voix off et la musique alourdissent certains passages, l’intrigue traîne trop sur les camps concentrationnaires), ‘Blindness’ jouit d’un scénario béton et d’une troupe d’acteurs impressionnante. Le conte utopiste et tragique de Meirelles et McKellar, l’acteur-scénariste, touche profondément. On ressort de la projection avec l’étrange sensation de ne pas ressentir le monde comme avant ; on est presque tenté de fermer les yeux et d’avancer, pour voir.

Pascal Ide

Tout commence quand un homme perd subitement la vue alors qu’il est au volant de sa voiture, attendant que le feu passe au vert. Très vite, chacune des personnes qu’il rencontre : le ‘bon samaritain’ qui accepte de le ramener chez lui, son épouse et son médecin sont frappés de ‘cécité blanche’. Alors que la contagion s’étend à une vitesse fulgurante, la panique gagne la ville. Les victimes de plus en plus nombreuses sont mises en quarantaine dans un hôpital désaffecté. une femme, épargnée par l’épidémie mais décidée à rester auprès de son mari à l’hôpital, tente d’y organiser un semblant de vie quotidienne civilisée. Lorsque le confinement dégénère en explosion de violence, elle prend la tête de la révolte et guide une famille improvisée à travers la ville dévastée.

[/vc_c

Les commentaires sont fermés.