Barry Seal : American Traffic
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Pays:
Américain
Date de sortie:
13 septembre 2017
Durée:
1 heures 55 minutes
Directeur:
Doug Liman
Acteurs:
Tom Cruise, Domhnall Gleeson, Sarah Wright

Barry Seal. American Traffic, biopic américain très romancé de Doug Liman, 2017. Avec Tom Cruise, Domhnall Gleeson, Sarah Wright.

Thèmes

Drogue, transgression.

Loin de me faire sourire, le film m’a laissé une impression de vif malaise. À côté des approches tragiques de Requiem for a dream ou des séries télévisées quasiment documentaires comme The Wire ou Narcos, d’autres se sont essayés à l’approche cynique ou ironique (de Trainspotting ou d’une autre série à succès, Breaking bad). Mais peut-on traiter de la politique de la drogue sur mode seulement humoristique ?

 

En effet, le réalisateur de Edge of Tomorrow (dont on attend la suite : tant mieux !) ne fait pas seulement de son personnage un héros sympathique, soulignant lourdement ses talents d’as du pilotage, il explique son histoire, il est vrai peu banale, voire il l’excuse. Il en fait un espiègle (qui profite de l’endormissement de son copilote pour quitter le pilote automatique et faire croire à un décrochage de son avion de ligne), un acédique (qu’ennuie la routine des check lists au point de plaquer son collègue sans crier gare), un impulsif (on nous répètera bien pédagogiquement la phrase forgée par Barry pour excuser ses options : « J’ai tendance à agir avant de réfléchir ») et finalement un hédoniste qui se drogue non pas à la cocaïne, mais aux défis qu’il a besoin de se lancer en permanence.

Plus encore, Doug Liman met lourdement en valeur la fidélité à sa femme bien-aimée, son souci inconditionnel de protéger sa famille, les responsabilités indéniables de l’administration Reagan, l’inconscience ingénue de son responsable direct, Monty Schafer, qui se prend pour un génial stratège.

Mais quand est-ce que nous sont montrés l’irresponsabilité gravissime de ce manipulateur qui enferme tout le monde, y compris sa famille, dans le mensonge ? les milliers de morts physiques qui sont victimes du pire cartel de notre histoire ainsi que, osons-le dire, les millions de morts psychiques qu’entraîne l’usage de la cocaïne ? et, au fond, un suicide que prépare ces multiples homicides et trahisons ? Que Barry Seal ne transgresse pas le dixième commandement ne l’excuse en rien de transgresser tous les autres, directement ou indirectement.

 

Comment ne pas s’interroger sur une continuité entre la toute-puissance aveuglante et aveuglée du héros et celle d’un acteur dont le sourire inamissible est de toutes les images (y a-t-il un film où Tom Cruise consente à un plan sans qu’il soit au moins à l’arrière-plan ?) et dont le physique d’aviateur séducteur n’a pas vieilli depuis trente ans (eh oui, l’inspirant Top gun, dont on attend là encore un second opus, date de 1986) ?

Pascal Ide

En 1978, Adler Berriman Seal, dit Barry Seal, est pilote de ligne pour la TWA. Arnaqueur et surdoué du pilotage, il est approché par un agent recruteur de la CIA, Monty Schafer (Domhnall Gleeson) pour prendre des images aériennes des bases de guérilla au Nicaragua, au Salvador et au Guatemala. Puis il est chargé d’armer en AK 47 les contras, c’est-à-dire les contre-révolutionnaires nicaraguayens opposés aux sandinistes communistes. Mais il est repéré par les futurs caïds du cartel de Medellín, Jorge Ochoa et Pablo Escobar, qui menacent sa vie en échange du transport de cocaïne vers le sud des États-Unis, et de l’argent facile. Pourra-t-il cacher longtemps ses activités de trafic de stupéfiants au gouvernement américain, et surtout à sa femme (Sarah Wright) et ses trois enfants ?

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