Au bout du conte
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Pays:
Français
Thème (s):
Amour, Confiance, Foi, Imaginaire, Triangle maléfique
Date de sortie:
6 mars 2013
Durée:
1 heures 52 minutes
Évaluation:
***
Directeur:
Agnès Jaoui et Jean-Pierre Bacri
Acteurs:
Agnès Jaoui et Jean-Pierre Bacri
Age minimum:
Adolescents et adultes

Au bout du conte, comédie française d’Agnès Jaoui, coécrit avec Jean-Pierre Bacri, 2013. Avec Agnès Jaoui et Jean-Pierre Bacri.

Thèmes

Foi, confiance, imaginaire, amour, triangle maléfique.

Dans la même veine que Le prénom, mais avec une véritable espérance, un authentique changement en plus, et la violence destructrice de la famille en moins – même si, du coup, c’est plutôt l’amour qui prend un coup dans l’aile.

Avec Au bout du conte, nous retrouvons cette veine française filmant la vie quotidienne, avec ses multiples petits travers. Cela nous vaut des morceaux d’anthologie extrêmement réjouissants. De plus, le film n’embrasse pas seulement hommes et femmes (en quête d’amour ou de sens), mais aussi toutes les générations (des plus petits qui rêvent, mais ont déjà leur pudeur, aux préretraités qui refusent de vieillir ou rêvent de Légion d’honneur, en passant par les quadras en crise et les adulescents qui découvrent les premières désillusions de l’amour) et toutes les classes sociales (y compris le milieu artiste parisien que, tout en le chambrant, nos réalisateurs-scénaristes affectionnent). Enfin, si l’on rit tant, cela ne tient pas à la grosse farce, mais au caractère psycho-moral (la résistance des hommes au côté psy est tellement bien vue !), voire aux types incarnés par les personnages – Jean-Pierre Bacri, l’éternel ronchon, Agnès Jaoui, l’éternelle indécise, etc. –, mais plus encore, aux jeux psychologiques, notamment le triangle maléfique de Karpman, dont tous les protagonistes sont des adeptes forcenés et dont le film nous offre beaucoup d’exemples juteux.

Mais Agnès Jaoui et Jean-Pierre Bacri dépassent le constat affligé de nos travers, pour nous raconter une histoire, c’est-à-dire une fine évolution. Tel est notamment le cas de Pierre qui, dans une superbe scène avec son fils, parvient à lui dire, verbalement « Merci » et « S’il te plaît », et non verbalement « Pardon ». Et, dans une parabole heureuse et inédite, cet au-delà de la comédie de mœurs passe par un au-delà (au sens de « lecture méta ») du conte. Si le conte nous raconte la vie, en retour celle-ci en suit les modèles transhistoriques et transculturels. Avec jubilation, le spectateur reconnaîtra de manière évidente, Le petit chaperon rouge, Cendrillon, La belle au bois dormant, mais les allusions autres sont multiples et constantes. Plus encore, enfants et adultes ont besoin des contes pour rêver-imaginer leur vie (« Il était une fois… ») et, en mesurant leurs écarts (narratifs) avec le récit idyllique, prendre conscience de leurs écarts (éthiques). La pseudo-morale finale n’est-elle pas : « Ils furent heureux… Et ils se sont beaucoup trompés », aux deux sens du verbe ?

Pascal Ide

Laura (Agathe Bonitzer), une riche jeune fille de 24 ans, craint plus que tout de passer à côté du grand amour et attend impatiemment son prince charmant. Elle fait part de ses inquiétudes à Marianne (Agnès Jaoui), sa bienveillante marraine et tante, qui, seule à la comprendre sans la traiter comme une enfant gâtée, essaie de la rasséréner. Lors d’une soirée, le bal des princesses, Laura rencontre Sandro (Arthur Dupont), un jeune pianiste et compositeur fauché. Ressemblant exactement à ce qu’elle l’avait rêvé, il semble être le Prince charmant et elle connaît avec lui une idylle merveilleuse, sans prêter attention à son léger bégaiement et à son manque de confiance en lui. Mais bientôt, elle rencontre Maxime Wolf (Benjamin Biolay), un séduisant et ténébreux producteur de musique. Et elle commence à se demander si certains princes sont plus charmants que d’autres.

Pierre (Jean-Pierre Bacri), le père de Sandro, croise à l’enterrement de son propre père Madame Irma (Colette Kraffe), qui lui rappelle la date de sa mort prochaine — le 14 mars — qu’elle avait prédite quarante ans plus tôt. Cette idée se met à le hanter, et cet homme rationnel qui ne croyait en rien voit peu à peu ses certitudes terre-à-terre s’effondrer.

Marianne, quant à elle, tente de vivre enfin indépendante après des années d’un mariage récemment rompu. Sa fille Nina (Serena Legeais), chamboulée par ces changements familiaux, est attaquée de démangeaisons et se tourne vers Dieu.

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